Outre le bilan de SFR, Vivendi a aussi dévoilé celui de sa filiale Universal Music, qui ne cesse de se plaindre depuis une dizaine d'années du téléchargement illégal et de la baisse des ventes de CD. Grâce à un bon premier trimestre et un taux de change très favorable, la major musicale n°1 au monde termine ainsi son premier semestre avec un chiffre d'affaires en hausse de 3,2 % (- 1 % à taux de change constant).

Première croissance du chiffre d'affaires depuis longtemps

Grâce aux derniers CD/MP3 de Justin Bieber, Madonna, Nicki Minaj, des Enfoirés, Lana Del Rey et Gotye, Universal Music a donc réalisé une excellente première partie de l'année 2012. La société doit ces bons résultats à une croissance de ses ventes globales en Amérique du Nord et de la dépréciation de l'euro par rapport au dollar. Résultat, Universal affiche un chiffre d'affaires d'1,922 milliard d'euros. Pour retrouver un résultat supérieur, il faut remonter à l'année 2009.

Voici d'ailleurs l'évolution du chiffre d'affaires de ses premiers semestres depuis 2006 :

• 2006 : 2,202 milliards d'euros
• 2007 : 2,095 milliards d'euros (- 4,9 %)
• 2008 : 2,044 milliards d'euros (- 2,4 %)
• 2009 : 2,009 milliards d'euros (- 1,7 %)
• 2010 : 1,900 milliard d'euros (- 5,4 %)
• 2011 : 1,863 milliard d'euros (- 1,9 %)
• 2012 : 1,922 milliard d'euros (+ 3,2 %)

Il s'agit donc de sa première hausse semestrielle depuis au moins six ans. Outre un taux de change favorable, Universal remarque une hausse de 8,9 % de ses ventes numériques (dématérialisées) et d'une croissance des redevances. Le chiffre d'affaires lié à la vente de CD et aux produits dérivés continue toutefois de régresser note la major.

Surtout, grâce à la baisse de ses charges, le résultat opérationnel d'Universal affiche une augmentation de 18,2 % pour atteindre 156 millions d'euros. Il s'agit toutefois d'un résultat inférieur à 2010 (159M d'€) et à 2009 (211M d'€). Ce bon premier semestre est de plus à prendre avec certaines pincettes. En effet, Universal doit ces résultats à son premier trimestre. Le deuxième trimestre a ainsi été catastrophique, avec une baisse de 2,1 % du chiffre d'affaires, et même de 7,9 % à taux de change constant. Sur ce deuxième trimestre, son résultat opérationnel n'a d'ailleurs crû que de 2,3 %, preuve de l'excellence de ses trois premiers mois de l'année.

L'importance grandissante du dématérialisé

Au sujet du dématérialisé, dominé comme pour les CD par Universal Music, rappelons que dans certains pays, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis, les ventes surpassent déjà le physique. Selon une récente étude publiée par Strategy Analytics, les ventes dématérialisées dépasseront celles du CD et du DVD Audio dans le monde en 2015.

Les prochains pays qui devraient passer du côté numérique de la force sont la Suède et la Corée du Sud. Et la France ? Selon les dernières données officielles, le numérique représente déjà 28 % du marché total de la musique dans l'Hexagone, et sa croissance est particulièrement forte.

Concernant l'épineux rachat d'EMI Music, Universal rappelle qu'elle n'a toujours pas obtenu l'approbation des autorités européennes et étatsuniennes, qui ne devrait toutefois plus tarder. Celle du Canada, du Japon et de la Nouvelle-Zélande a par contre déjà été donnée.