Hadopi : malgré les failles TMG, la CNIL n’adresse aucune sanction aux SPRD
Absolution
Le 16 novembre 2012 à 13h53
4 min
Droit
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La CNIL a finalement décidé de ne sanctionner ni TMG ni les sociétés de gestions collectives après la faille de sécurité constatée chez ce prestataire en amont de Hadopi.
« Le 16 juin 2011, la CNIL a adressé des mises en demeure aux sociétés de perception et de répartition des droits d'auteurs (SPRD). En effet, elle avait constaté à l'occasion d'un contrôle l'insuffisance des mesures de sécurité entourant le dispositif dit " de réponse graduée " qui vise à lutter contre le téléchargement illégal sur internet » indique aujourd’hui la CNIL dans un communiqué. Celle-ci estime désormais que les différents patchs apportés au dispositif permettent désormais de passer l’éponge : « depuis, de nombreuses mesures correctives ont permis d'assurer la conformité du traitement. Les SPRD ont en effet détaillé les procédures mises en œuvre pour améliorer la sécurité de leur système d'information. (…) Compte tenu de cette mise en conformité, il a été décidé de procéder à la clôture de ces procédures. »
La CNIL rappelle qu’elle avait « décidé de ne pas rendre publiques ces mises en demeure au regard des éléments techniques contenus dans ces dernières. Pour autant elle avait jugé utile d'informer le public sur son action » compte tenu de la masse d’adresses IP gérée chaque jour par cette entreprise.
Les 5 SPRD responsables de leur sous-traitant TMG
TMG est le sous-traitant de la SCPP, de la SACEM, de la SDRM, de la SPPF et de l’ALPA, les cinq entités autorisées à relever automatiquement des adresses IP. À la suite d’un contrôle exercé sur place, la CNIL avait cependant constaté une « insuffisance des mesures de sécurité entourant le traitement mis en œuvre dans le cadre du dispositif dit de réponse graduée ». Tous avaient donc été mis en demeure puisqu’ils sont responsables des mauvais traitements de leur sous-traitant.
Justement. Après un contrôle sur place en mai 2011 à Saint Sébastien sur Loire dans les locaux de TMG, la CNIL avait constaté « un manquement aux obligations relatives aux formalités préalables et une absence de durée de conservation pour certaines données à caractère personnel traitées par TMG. » En creux, on devine que TMG conservait sans limite des informations personnelles et avait procédé à des traitements de données personnels sans les autorisations ou déclarations préalables. On ne peut que deviner, la CNIL ayant refusé d’en dire plus. En tout cas, son examen avait surtout « permis de constater la faiblesse des mesures de sécurité mises en œuvre par TMG ».
À l’époque, la Commission informatique et liberté estimait que « c’est cette absence de sécurité satisfaisante qui est à l’origine de la faille de sécurité présentée par un de ses serveurs informatiques dédiés aux opérations de recherche et développement (R&D) » (voir notre actualité). Et la commission de pointer un « manque de rigueur dans la mise à jour des équipements informatiques, mesures de sécurité physique défaillantes et absence de procédure formalisée garantissant la bonne application de ces mesures ». Ce qui est tout de même un comble au regard des relevés sensibles menés par cette entité.
Des audits internes uniquement lors des tests avant Hadopi
Rappelons que les ayants droit se devaient de réaliser des contrôles trimestriels chez leur prestataire, c’est ce qui ressortait de l’autorisation CNIL initiale. Après la découverte d’une faille de sécurité, Marc Guez (SCPP) nous avouait que les contrôles n’avaient été effectués que durant les tests de mise en œuvre et qu’aucun audit externe n’était venu déranger le doux ronronnement des activités de TMG, au grand regret de la CNIL.
Les SPRD et TMG peuvent donc désormais souffler et reprendre de plus belle leur activité. Voilà qui est merveilleux et c’est tant mieux puisqu’en face, Hadopi a mis à jour son système informatique pour absorber la totalité des adresses IP flashées chaque jour par cette fine équipe.
Hadopi : malgré les failles TMG, la CNIL n’adresse aucune sanction aux SPRD
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Les 5 SPRD responsables de leur sous-traitant TMG
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 16/11/2012 à 14h38
La CNIL a changé de présidence comme notre pays, hein. Et au niveau de notre gouvernement, je n’ai pour le moment vu aucune différence avec l’ancien, alors la CNIL…
Edit : voilà, merci RilaX.
Le 16/11/2012 à 14h41
Le 16/11/2012 à 14h45
Le 16/11/2012 à 14h49
Non alors la, je suis sur le c" /> de voir de tell (Comme dirait Guillaume) choses se produire !! " />
Comment ca ca se voit que j’en fait trop ???? " />
Le 16/11/2012 à 14h49
Une comique de plus, une ! " />
Le 16/11/2012 à 15h04
bah on va pas taper sur les coupaing quand même ! " />
Le 16/11/2012 à 15h06
Suffit de laisser ouvert sa connexion wifi et prétendre que c’était un test…
Le 16/11/2012 à 15h12
La CNIL est juste “bonne” à réprimander des PME ?
Le 16/11/2012 à 15h15
Le 16/11/2012 à 15h45
Et voilà je le savais ! TMG est accusé de « mauvais traitements » sur des fichiers torrents.
Le 16/11/2012 à 15h49
La honte est totale!
Le 16/11/2012 à 15h50
Le 16/11/2012 à 17h40
Rappelons que les ayants droit se devaient de réaliser des contrôles trimestriels chez leur prestataire
Ola, devoir se lever pour bosser une fois tous les 3 mois, c’est trop dur " />
Le 16/11/2012 à 17h54
Le 16/11/2012 à 18h14
Le 16/11/2012 à 22h27
Le 16/11/2012 à 13h58
on sent l’agacement croissant de Marc face aux news Hadopi. il faut dire qu’il y a de quoi! " />
Le 16/11/2012 à 14h03
En même temps qui ne serait pas agacé, vu que notre république bat “pavillon bananier” …
Le 16/11/2012 à 14h03
Pauvre marc … La Hadopi va finir par avoir sa peau ! " />" />
C’est la riposte graduée contre les journalistes trop gênants … on les fait craquer à l’usure " />
De tout coeur avec toi " />
Le 16/11/2012 à 14h05
Le 16/11/2012 à 14h10
C’est marrant, la justice n’a pas été clémente pour le pauvre internaute qui s’est fait flashé et qui a mis en place un nettoyage de son PC + protection + résiliation de son forfait internet.
Même si la CNIL n’est pas un organe de la Justice, c’est assez ironique de voir ce genre de conclusion …
Le 16/11/2012 à 14h11
Le 16/11/2012 à 14h17
Le 16/11/2012 à 14h22
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
La Fontaine
Le 16/11/2012 à 14h23
Le 16/11/2012 à 14h23
vu que le procédé des relevés IP n’est certifié par aucun organisme externe,
la ligne de défense annoncant que ce truc produit des numéros Ip aléatoire doit pouvoir marcher " /> devant le Juge ?
Le 16/11/2012 à 14h24
À quel point sommes-nous bien protégés, c’est merveilleux ! " />
Certains surveillent ceux qui nous surveillent par le biais d’autres qui surveillent, je me sens rassuré, à présent, sur mes libertés, mon anonymat. " />
Et dire que certains ont vécu une surveillance acharnée dans les pays communistes ! " />
Le néo-libéralisme, le capitalisme, sont bien loin de tout ça ! " />
Le 16/11/2012 à 14h27
La collusion entre la CNIL (dont le président a voté par deux fois la loi Hadopi, et même la Loppsi) et la Hadopi étant bien connue, ça ne surprendra personne…
Le 16/11/2012 à 14h32
Le 16/11/2012 à 14h38
De toutes façon , quand on a les amis qui faut , tout les plus grosses conneries qu’ils feront passerons comme une lettre à la poste, No problem.(Même pas sûr qu’ils paient le timbre).
Le 16/11/2012 à 14h38
Le 16/11/2012 à 23h09
Le 17/11/2012 à 06h01
Le 17/11/2012 à 07h03
Comme disait Coluche :
Hadopi ? " /> rien que le nom m’amuse " />" />" />" />" />" />" />
Le 17/11/2012 à 20h41
proposition 45 : Je remplacerai la loi Hadopi par une grande loi signant l’acte 2 de l’exception culturelle française, qui conciliera la défense des droits des créateurs et un accès aux oeuvres par internet facilité et sécurisé. La lutte contre la contrefaçon commerciale sera accrue en amont, pour faire respecter le droit d’auteur et développer les offres en ligne. Les auteurs seront rémunérés en fonction du nombre d’accès à leurs oeuvres grâce à un financement reposant sur les acteurs économiques qui profitent de la circulation numérique des oeuvres.
Bon Flanby, tu en es rendu où sur cette loi hadopipi ?
JM