Les petits plans des producteurs de musique pour la Hadopi 2.0
À eux le Notice, à elle le Stay Down
Le 18 janvier 2013 à 09h55
5 min
Droit
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« Confier de nouvelles missions à l’HADOPI permettant de mieux lutter contre les contenus illicites, notamment sur les sites de direct download », voilà les vœux répétés de la SCPP. Cependant, le représentant des majors a détaillé ses souhaits : des ayants droit chargés de notifier les contenus illicites, une Hadopi chargée de maintenir les contenus dénoncés hors du Net.
Pascal Nègre en 2009 au ministère de la Culture (photo MR)
Dans sa note présentée à l’occasion de sa conférence de presse, la Société civile des producteurs phonographiques a détaillé ce qu’elle a présenté déjà devant la mission Lescure (notre actualité). Sans surprise, c’est le streaming et le direct download qui sont dans le viseur des majors de la musique. « La loi du 28 octobre 2009 a confié à l’HADOPI une mission de lutte contre les contenus illicites en matière de propriété littéraire et artistique qui ne spécifie pas les différentes formes d’exploitations illicites des contenus pour lesquelles l’HADOPI est compétente. Toutefois, les décrets d’application de cette loi ne traitent que des exploitations illicites sur les réseaux P2P, qui étaient alors les principales formes d’exploitations illicites des contenus. Les sites de « Direct Download » se sont depuis fortement développés ».
Le déplacement des nouvelles formes de consommation culturelle avait été dit et redit lors des débats parlementaires. La SCPP rappelle qu’elle dispose comme d’autres ayants droit d’un pouvoir de notification, directement ou via leurs mandataires. Cependant, « ces actions sont toutefois peu efficaces, car les mêmes contenus illicites réapparaissent rapidement sur le site notifié à une adresse différente de l’adresse précédente. L’intervention de l’HADOPI pourrait toutefois permettre de rendre ces actions efficaces. »
Comment ? Il n’est pas question de transférer tout ce pouvoir de notification (Notice) à la Hadopi, mais de faire de celle-ci le garant d’un retrait effectif et permanent (Stay Down).
À eux le Notice, à elle le Stay Down
« Notre proposition n’est pas de transférer à l’HADOPI les actions de « Take down » actuellement menées par les organismes de lutte contre la piraterie, car ces actions nécessitent une expertise sur les contenus dont ne dispose pas l’HADOPI et on ne voit pas quelle valeur ajoutée l’HADOPI pourrait apporter par rapport au travail déjà effectué par les organismes de lutte contre la piraterie pour ce type d’action. Par contre, certaines juridictions en France et dans d’autres pays de l’Union Européenne, ont sanctionné des sites qui bénéficiaient du statut d’hébergeur, parce que ceux-ci ne prenaient aucune disposition pour éviter que les contenus notifiés comme illicites ne réapparaissent rapidement sur leurs sites ».
La SCPP veut amplifier le mouvement constaté dans certains juridictions, qui est de coupler au pouvoir de notification et de retrait l’arme du Stay Down. « Les juridictions ont donc ajouté une obligation de « Stay Down » à l’obligation de « Take down », en considérant que cette nouvelle obligation n’était pas contraire aux termes de la directive « Commerce électronique ». Une obligation de « Stay Down » consiste à ce que les sites concernés prennent des mesures pour éviter que les contenus qui leur ont été notifiés comme illicites ne réapparaissent à une adresse nouvelle sur leur site. A défaut, ils deviennent responsables de la mise à disposition de ces contenus ».
Et c’est là qu’interviendait la Hadopi : « L’HADOPI pourrait donc être chargée par la loi ou par décret de s’assurer que les sites de « Direct Download » respectent l’obligation de « Stay down » et mener notamment toute action judiciaire qui pourrait s’avérer nécessaire pour les sites qui ne donneraient pas de suites positives à ses demandes ». Les ayants droit d’interviendrait que pour dénoncer, ils refileraient ensuite la patate chaude à la Hadopi à charge pour elle de se dépêtrer, sur fonds publics, dans ce nettoyage effectif et plus ou moins permanent des réseaux.
La SCPP voit large puisque « cette nouvelle mission pourrait concerner aussi les moteurs de recherche et les réseaux sociaux, puisque des actions de « Take down » sont également menées par les organismes de lutte contre la piraterie vis-à-vis des moteurs de recherche ou sur les réseaux sociaux ».
L'Hadopi fournirait aux régies et aux organismes financiers des listes noires de sites
Mais ce n’est pas tout. Le représentant des majors, présidé par Pascal Nègre, veut que la Hadopi intervienne contre les régies. « Certains sites de « Direct Download sont financés totalement ou partiellement par de la publicité » et il est toujours surprenant de voir que de grandes sociétés françaises publient des annonces sur ces sites connus pour héberger un volume considérable de contenus illicites. De même que l’HADOPI accorde des labels de licéité à certains sites, elle pourrait notifier aux régies publicitaires Internet françaises les sites faisant l’objet d’un nombre important et récurrent de demandes de suppression de contenus illicites, de manière à ce que ceux-ci puissent mettre la liste des sites ainsi notifiés à disposition de leurs annonceurs ».
A charge pour eux d’écarter ces pestiférés de leur business model. « La plupart des grandes entreprises sont soucieuses de ne pas participer, même indirectement, à des actes illicites et on peut espérer qu’un nombre important des annonceurs des régies publicitaires interdiraient à ces régies que leur nom soit associé à ces sites. Ceci aurait certainement pour effet d’affaiblir les revenus publicitaires des sites concernés et à réduire leur nombre ». Universal & co voudraient calquer ce dispositif Hadopien auprès des organismes de paiement (cartes bancaires, paiements électroniques), « qui ne souhaitent pas non plus être associés à des actes illicites ».
Les petits plans des producteurs de musique pour la Hadopi 2.0
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À eux le Notice, à elle le Stay Down
Commentaires (39)
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Abonnez-vousLe 18/01/2013 à 10h00
Euh, what about “no” ?
Le 18/01/2013 à 10h01
En gros faire payer aux autres ce qu’ils devraient normalement payer … " />
Le beurre, l’argent du beurre sans oublier le c" /> de la crémière !
Le 18/01/2013 à 10h05
Tant qu’on pourra mettre un micro devant un haut-parleur, ils seront morts : c’est dire !
Le 18/01/2013 à 10h07
Le 18/01/2013 à 10h07
Le 18/01/2013 à 10h08
Pour le coup, cette mesure ne me choque pas plus que ça.
Même si dans les faits, le stay down sera difficile à faire appliquer.
Pour la liste noire, je suis carrément pour. Ceux qui veulent partager le feront sans rémunération, ou alors par le biais d’un système de dons pour payer les serveurs.
Le 18/01/2013 à 10h14
En fait j’ai même pas envie de savoir ce qu’il demande pascal nègre, après la dadvsi, la fourtou, l’hadopi, etc, etc, etc…
Quand bien ce ne serait qu’une moitié de pépito périmé, j’aurais envie de lui dire de s’assoir dessus :o
Le 18/01/2013 à 10h15
" /> Les Majors proposent du Travail à l’état, mais eux, ne paient pas. C’est pas nouveaux, mais ça se répète. " />" />
Le 18/01/2013 à 10h22
Le 18/01/2013 à 10h24
Le 18/01/2013 à 10h26
Pauvre Pascal, à l’écouter il dort dans la rue et bouffe au resto du cœur, faut que l’état fasse quelque chose pour ce pauvre artiste." />
Le 18/01/2013 à 10h40
Le 18/01/2013 à 10h45
Coome disait Metallica: “Nothing else major”
" />
Le 18/01/2013 à 11h00
Le 18/01/2013 à 11h03
Le 18/01/2013 à 11h07
Le 18/01/2013 à 11h07
Le 18/01/2013 à 14h35
Le 18/01/2013 à 14h46
Le 18/01/2013 à 16h33
Le 18/01/2013 à 20h03
ils ne pensent que fric ces gens là.
Mais quelle est la civilisation qui ne pense qu’au profit ?
Qui sont ces gens ?
Car le jour ou ils bloquent et verrouillent tous échange prêts etc.
…. je me mettrai à placer sur internet , mes compositions, mes livres … mes créations !!!
Ils ne pourront pas les vendre, elles ne sont pas à vendre mais à partager …. partager, échanger
Le 19/01/2013 à 06h21
listes noires de sites
black métal
Le 19/01/2013 à 09h29
Pffff ils tentent de survivre les Hadopiens, peur de perdre leurs salaires mirobolants " />
Hadopi vit comme une moule accrochée à son rocher " />
Le 18/01/2013 à 11h12
Le 18/01/2013 à 11h14
comme l’a déjà fait un Inpacien il y a quelques années, une petite musique :
YouTube
Le 18/01/2013 à 11h15
Bah ça c’est quand même fort. is repèrent un contenu quelque parrtt sur le site, et c’est aux fond publics/gouvernement) de s’ériger, sur leur fond propre en défenseur de leurs intérêts et à faire la chasse aux re-upload !!!
La meilleure solution serait quand même de débrider les contraintes sur les délais de diffusion et de proposer une offre d’abonnement mensuel à un tarif raisonnable (type netflix). C’est ce qui mettrait sans doute le plus gros point d’arrêt au piratage.
Mais pour cela, il faut qu’ils arrêtent de fantasmer sur les millions de visionnage de version piratées, qu’ils s’imaginent pouvoir multiplier par autant de fois le prix (irréaliste) du DVD. Il faut bien qu’ils comprennent que l’arrêt pur et dur du piratage ne leur rapporterait pas un kopek et n’aurait pas d’incidence sur les ventes : les gens qui piratent et achètent, achèteraient autant, les autres n’ont de toute manière pas les moyens d’acheter (pire, ils se rabattraient sur d’autres loisirs et tuerait les effets de mode ou d’engouement pour un artiste ou un film). L’arrêt du piratage, c’est la mort de la notoriété pour nombre “d’ayant-droits”.
Bref, le message, c’est arréter de faire du cher, misez sur les volumes, et vous verrez que le piratage sera le cadet de vos soucis (en plus, on pourra démonter l’Hadopi qui coute inutilement cher au contribuable).
De toute manière, on voit bien que la course contre le piratage est une bataille perdue d’avance. On voit maintenant arriver le cryptage des fichiers stockés, les VPN vont devenir populaires, et à chaque pas de l’un c’est 1 pas de l’autre. C’est un peui comme essayer de retenir une rivière avec ses mains. Même le plus pharaonique des barrages ne permet de retenir un ruisseau que quelques temps, alors un torrent… (“Jeu de mot !” - à la mémoire de Maitre Capello) " />
Le 18/01/2013 à 11h25
moi ce qui me choque c’est qu’un représentant d’une entreprise privée dicte - ou tente de dicter - la ligne de conduite d’un organisme public et trouve des oreilles attentives pour écouter ses conn##
Dans sa tête le net lui appartient, à lui de décider comment ça fonctionne et qui fait quoi.
Ce type est vraiment the king of the nuisibles
J’aurais plutôt vu sa place ici => " />
Le 18/01/2013 à 11h30
On remarquera qu’il n’y a toujours aucune proposition d’amélioration de l’offre légale.
Je serais le gouvernement, je leur dirait:
“On étudiera votre proposition le jour où vous viendrez avec une proposition de développement de l’offre légale. En attendant, allez vous faire empapaouter.”
mais bon, on vit chez les bisounours, tout le monde sait qu’il y a un trésor au pied de l’arc-en-ciel.
Le 18/01/2013 à 11h33
Hum … Sachant qu’à la toute base, la HADOPI avait été créée pour soi-disant mettre avant tout en avant l’offre légale et avec un ‘petit volet répressif”.
Now, c’est devenu du tout-repressif et le développement de l’offre légale ? Pas notre probleme.
Comme c’était tellement prévisible il y a 4 ans … " />
Le 18/01/2013 à 11h37
Z’ont toujours pas interdit les rallonges Jack Mâle - Mâle sur le marché ? " />
Le 18/01/2013 à 11h43
Le 18/01/2013 à 11h45
Le 18/01/2013 à 11h45
Le 18/01/2013 à 11h48
nimporte quel musicien a l’heure actuelle est deja capable de produire sa musique lui meme… donc les producteurs ils peuvent bien crever …
il ne restera donc plus que le probleme de la distribution de cette musique, et à la faire connaitre.. mais pour ca y a plus besoin des producteurs..
allez au revoir ! mourrez bien !
Le 18/01/2013 à 12h13
Il a une belle tête de con, ce mec.
Le 18/01/2013 à 12h19
Société civile des producteurs phonographiques
Personne ne leur a dit que les supports ont évolués???
" />" />" />
Le 18/01/2013 à 12h22
Le 18/01/2013 à 13h54
Encore une autre idée farfelue : “Taxer les données personnelles” le Figaro " />
Le 18/01/2013 à 14h01
Oh punaise! Encore eux!
Mais qu’est-ce qu’ils peuvent être saoulant ces dinosaures.
Toujours à vouloir se créer des rentes, tous les prétextes sont bons manifestement:
“Ah! Les moniteurs permettent de visionner des contenus sans autorisation des ayants droits! Taxe et amende des constructeurs de moniteurs!!!! Et on sous-traite au gouvernement aux frais du contribuable!”
" />