Prism : Microsoft et Google n’ont pas l’autorisation d’en dévoiler davantage
L'affaire ira devant les tribunaux
Le 02 septembre 2013 à 09h27
6 min
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Depuis l’éclatement du scandale Prism, les firmes américaines sont sur le devant de la scène. Plusieurs documents du lanceur d’alertes Edward Snowden pointent vers leur participation active. Désormais, Microsoft et Google sont prises entre les révélations sur Prism et l’interdiction par le gouvernement américain de communiquer davantage. Elles ne jettent pourtant pas l’éponge.
Crédits : Mark Turnauckas, licence Creative Commons
Une fine pellicule de glace
Lorsque les premiers documents au sujet du programme américain de surveillance Prism ont été dévoilés par le Washington Post, certaines multinationales étaient en première ligne. Microsoft, Google, Apple, Facebook ou encore Yahoo étaient ainsi embarquées dans un vaste réseau servant les objectifs anti-terroristes de la NSA (National Security Agency). La communication s’est alors fait très ardue pour ces entreprises : elles niaient la communication directe avec la NSA et indiquaient ne devoir obéir qu’aux demandes ponctuelles validées par des mandats de la FISC (Foreign Intelligence Surveillance Court).
Depuis, les sociétés américaines concernées se déplacent avec prudence sur une mince pellicule de glace. Comme l’a souligné la commissaire européenne Viviane Reding, le scandale Prism est à même de chambouler la confiance des entreprises dans les offres de type cloud. Or, les États-Unis brillant particulièrement dans ce domaine, il s’agit pour les firmes de ne pas voir partir un trop grand nombre de clients. Voilà pourquoi elles clament désormais que tout est fait pour ouvrir les vannes sur la communication et pour jouer la carte de la transparence.
Un front commun
Cela se traduit par des demandes répétées des firmes au Department of Justice (DOJ) pour en dire davantage sur les fameuses requêtes. Ces dernières concernent des informations précises sur des comptes et sont examinées de près par les équipes juridiques. Tous les communiqués des entreprises ont donné cette même explication. La raison en est qu’elles publient régulièrement des rapports de transparence particulièrement flous : la FISC n’autorise pas les entreprises à donner le compte exact des demandes. Par exemple, dans le dernier rapport de Google, on apprend qu’il y a eu entre « 0 et 9 999 » requêtes.
Désormais, Microsoft et Google font front commun sur ce terrain. Dans un billet posté vendredi, le responsable juridique de Microsoft, Brad Smith, explique : « Pour ceux qui suivent de près les différends technologiques, Microsoft et Google se démarquent la plupart du temps. Mais aujourd’hui, nos deux entreprises se tiennent côte à côte. Nous sommes inquiets de la réticence continue du gouvernement à nous permettre de publier des données adéquates en relation avec les ordres FISA ». Pour rappel, la loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) permet la collecte par le renseignement américain de données étrangères circulant sur le sol américain.
Des informations plus précises pour prouver la bonne foi
Brad Smith indique en outre que les deux entreprises ont déposé conjointement une plainte devant le Department of Justice pour faire débloquer la communication. À la clé, Microsoft comme Google espèrent prouver leur bonne foi en montrant plus clairement le genre de requête qui leur est envoyé, tout en insistant sur l’aspect obligatoire des demandes de la NSA. « Nous estimons que nous avons le droit très clair en vertu de la Constitution américaine de partager davantage d’informations avec le public » insiste ainsi le responsable.
Seulement voilà, le vent ne semble pas favorable aux deux entreprises : « En six occasions dans les récentes semaines, nous nous sommes mis d’accord avec le DoJ pour permettre au gouvernement un report de la date butoir pour répondre à ces plaintes. Nous espérions que ces discussions mèneraient à un accord acceptable par tous. Bien que nous apprécions la bonne foi et les sérieux efforts des avocats du gouvernement avec qui nous avons négocié, nous sommes déçus que ces négociations aient fini par rencontrer l’échec. »
Avec l'échec des négociations, Google et Microsoft se dirigent vers les tribunaux
Brad Smith indique que le gouvernement américain a décidé jeudi dernier qu’il publierait « le nombre total de requêtes de sécurité nationale sur des données personnelles pour les douze derniers mois », et qu’il le ferait une fois par an. Mais ni Microsoft ni Google n’estiment qu’il s’agisse là d’un effort suffisant. Smith explique en effet que les demandes s’orientent vers des chiffres beaucoup plus précis, notamment le nombre exact de requêtes formulées pour des données personnelles - notamment le contenu d’un email. Et non seulement ces données devraient être publiques, mais elles devraient être clairement séparées des métadonnées.
Microsoft et Google estiment désormais qu’il est possible de publier de telles informations sans menacer la sécurité nationale, ce qui a toujours été jusqu’à présent la ligne de défense du Département de la Justice. Brad Smith ajoute dans son billet que l’échec des négociations conduit maintenant les deux entreprises vers le système judiciaire et il espère qu’une cour fédérale débloquera la situation. Un espoir alimenté d’un autre côté par l’insistance actuelle du Congrès américain pour analyser l’activité de la NSA, qui doit justifier ses résultats et son efficacité en regard de la lourde machinerie de surveillance mise en place.
Un avis partagé par Google, dont un porte-parole indiquait vendredi au Wall Street Journal : « Bien que la décision du gouvernement de publier des informations agrégées au sujet de certaines requêtes de sécurité nationale soit un pas dans la bonne direction, nous pensons qu’il existe encore trop de confidentialité à leur sujet et qu’une plus grande ouverture est nécessaire. »
On rappellera que Google insiste régulièrement sur l’absence d’accès direct à ses données par les autorités américaines. Ainsi, suite à un article sur l’indemnisation des géants du web pour avoir adapté leurs infrastructures et ainsi facilité l’accès à ces données, un porte-parole de Google France nous avait contacté pour nous indiquer que la firme de Mountain View n’avait « pas participé à PRISM ni à aucun autre programme de surveillance américain. »
Prism : Microsoft et Google n’ont pas l’autorisation d’en dévoiler davantage
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Une fine pellicule de glace
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Un front commun
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Des informations plus précises pour prouver la bonne foi
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Avec l'échec des négociations, Google et Microsoft se dirigent vers les tribunaux
Commentaires (54)
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Abonnez-vousLe 02/09/2013 à 14h03
Tiens si ça intéresse quelqu’un, c’est l’histoire d’un journaliste Néerlandais/Iranien qui appelle la NSA pour essayer de récupérer un mail effacé…!
Le lien en question !
Le 02/09/2013 à 14h23
Désolé pour la modération tardive, mais j’était en réunion j’ai pu faire que le gros du travail depuis mon smartphone " />
Le 02/09/2013 à 14h36
Je me demande où ils ont planqué les backdoors dans GNU/Linux, gcc? la glib avec le linux-loader (le support de EFL est un cauchemard)? Autre?
Le 02/09/2013 à 14h49
Le 02/09/2013 à 14h54
Le 02/09/2013 à 14h57
Le 02/09/2013 à 15h00
Le 02/09/2013 à 15h04
Le 02/09/2013 à 15h07
Le 02/09/2013 à 15h08
Le 02/09/2013 à 18h41
Le 02/09/2013 à 21h52
La constitution des USA n’est elle pas censée garantir la liberté d’expression, sans entrave ni limite ?
Le 02/09/2013 à 22h15
Ca censure grave chez pcinpact en ce moment !!! (vous m’avez habitué à plus tolérant)
Ca fâche qu’on parle de chose vrai et bien réelles et (vécu) chez MS et consort ?
Le 02/09/2013 à 23h18
François : « Dis, Barack, tu veux faire quoi cette nuit ?»
Barack : « La même chose que chaque nuit, François. Tenter de conquérir le monde !»
" />
Le 03/09/2013 à 12h12
Le 03/09/2013 à 12h28
Vous êtes du métier ? alors vous avez des choix à faire !
faites les bons … pour vous même et vos futurs ptits ptits fillots.
https://prism-break.org/#fr
Le 02/09/2013 à 11h10
le scandale Prism est à même de chambouler la confiance des entreprises dans les offres de type cloud. Or, les États-Unis brillant particulièrement dans ce domaine, il s’agit pour les firmes de ne pas voir partir un trop grand nombre de clients.
est-ce qu’on a des concurrents qui tiennent la route en Europe dans ces domaines là ?
Le 02/09/2013 à 11h16
Le 02/09/2013 à 11h18
Le 02/09/2013 à 11h20
Le 02/09/2013 à 11h23
Le 02/09/2013 à 11h27
le scandale Prism est à même de chambouler la confiance des entreprises dans les offres de type cloud. Or, les États-Unis brillant particulièrement dans ce domaine, il s’agit pour les firmes de ne pas voir partir un trop grand nombre de clients.
Le 02/09/2013 à 11h30
Le 02/09/2013 à 11h30
Par exemple, dans le dernier rapport de Google, on apprend qu’il y a eu entre « 0 et 9 999 » requêtes.
Google a engagé le professeur Farnsworth?!" />
Le 02/09/2013 à 11h40
Le 02/09/2013 à 11h48
La question c’est même s’ils publient les requêtes qui tombent sous le coup de la loi est ce que ce sont bien les seules données minées.
Si les agences américaines sont futées/compétentes (et elles le sont) elles font de “l’intelligence économique” hors de tout contrôle puisque de toutes manières l’espionnage industriel et commercial ne se fait pas dans un cadre légal dans aucun pays du monde. Le cadre légal de la lutte anti terroriste permet de développer les outils de data mining donc s’ils sont découverts c’est un demi scandale comme actuellement (sauf en Allemagne, dernière démocratie souveraine d’europe? ou c’est géré comme une affaire d’état) et les outils une fois qu’ils existent ont juste à être utilisés…
Si on considère les niveaux de chiffrage légaux actuellement en France seuls les neuneus utilisent le cloud pour mettre autre chose que des photos du chat…
Le 02/09/2013 à 11h56
Le 02/09/2013 à 12h08
Le 02/09/2013 à 13h11
Des informations plus précises pour prouver la bonne foi
Ah… ca va être marrant de voir l’arbitrage des USA sur ces deux enjeux majeurs:
“défendre les intérêts militaires” vs “défendre les intérêts industriels”
(bon, je vous rassure, a la fin c’est les USA qui gagnent dans les deux cas " /> )
Le 02/09/2013 à 13h30
Le 02/09/2013 à 13h33
Le 02/09/2013 à 13h51
Le 03/09/2013 à 14h48
Le 03/09/2013 à 14h53
Le 03/09/2013 à 15h18
Le 02/09/2013 à 09h34
Je suis tout surpris là !
Incroyable !!!! On ne s’y attendait pas le moins du monde.
Le 02/09/2013 à 09h41
Le mec il trolle Lafisk avec des multi comptes, n’y repondez pas.
Le 02/09/2013 à 09h48
Don’t feed the troll.
Surtout un Lundi !
Le 02/09/2013 à 10h01
Désormais, Microsoft et Google font front commun sur ce terrain.
Rien que ça… Ca prouve bien qu’elles ont les mêmes choses à cacher. What else ? " />
Le 02/09/2013 à 10h05
Prism : Microsoft et Google n’ont pas l’autorisation d’en dévoiler davantage
La loi les obligent à coopérer et à fermer leurs gueules.
Knulla din mamma, Prism. " />
Le 02/09/2013 à 10h14
Le 02/09/2013 à 10h16
Ce qui est étonnant dans tout ça, c’est la passivité (pour ne pas dire autre chose) des gouvernements européens qui devraient sauter sur l’occasion pour casser le cul à toutes ces entreprises ztasuniennes qui fraude le fisc sans vergogne et prennent leurs clients pour des cons.
Plus complices (ou totalement corrompus) que passifs à mon avis !
Le 02/09/2013 à 10h22
Le 02/09/2013 à 10h26
Bouhhh bouhhh Microsoft
Bouhhh bouhhh Google
Bouhhh bouhhh les USA c’est caca ! lol mdr
Le 02/09/2013 à 10h26
Le 02/09/2013 à 10h48
Le 02/09/2013 à 10h51
Le 02/09/2013 à 10h53
Le 02/09/2013 à 10h59
Commentaires vachement intéressants par ici " />
Le 02/09/2013 à 11h00
Le 02/09/2013 à 11h01
Le 02/09/2013 à 11h05
L’affaire ira devant les tribunaux
Microsoft et Google estiment désormais qu’il est possible de publier de telles informations sans menacer la sécurité nationale, ce qui a toujours été jusqu’à présent la ligne de défense du Département de la Justice.
Il suffirait juste que, exemple choisit au hasard, les USA rentre en guerre disons … en Syrie (exemple choisit aussi au hasard) pour que les Microsoft et Google se calme un peu dans leurs griefs (au risque de se faire passer pour des anti patriotes poursuivant leur administration quand le pays est en guerre) et que les activités de services secrets soit encore plus classés secret défense pour ne pas commettre les opérations en cours.
En même temps, devant sa TV pour suivre l’ éfficacité des renseignements US guidant les frappes chirurgicales sur des cibles secrètes, le hack des moyens de télécom ennemi et les attaques de drones ciblées, Madame Michou aura totalement oublié Prsim …
Le 02/09/2013 à 11h06
Le 02/09/2013 à 11h07