Contre Prism, Fleur Pellerin oppose la défense de l’industrie européenne
Courage et persévérance
Le 17 octobre 2013 à 15h10
4 min
Droit
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Questionné sur l’affaire Prism par plusieurs sénateurs ce matin lors d'un débat au Sénat, Fleur Pellerin est restée vague sur la position des autorités françaises alors que ce dispositif d’interception monstre dans les mains de la NSA révèle jour après jour sa puissance tentaculaire.
Interrogée par plusieurs parlementaires lors d’un débat ce matin sur la protection des données, Fleur Pellerin, ministre déléguée au numérique en est resté au minimum syndical. « Ce que nous a montré l’affaire Prism est qu’en l’absence d’une industrie européenne du numérique, nous ne sommes pas capables de définir des règles du jeu conforme à notre intérêt, notre valeur et notre souveraineté. Le fait que les géants du Net américains travailleraient en étroite collaboration avec l’État américain n’est pas surprenant, il ne faut pas être naïf. Ce qui est grave c’est que nous n'ayons aucune prise sur eux pour défendre nos valeurs. »
Selon la ministre, la problématique se poserait avant tout sous l’angle économique, celui d’une défense de nos industries françaises et européennes face aux gloutons du numérique que sont les géants Facebook, Google, Amazon, Apple ou Microsoft..
La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l'Homme (LDH) ont préféré une réponse juridique. Ils ont déposé plainte contre X pour de possibles violations des libertés individuelles des internautes français (le Parquet a ouvert une enquête préliminaire).La CNIL a déjà répondu à ces deux organisations que « la loi Informatique et Liberté fait obstacle à ce que la CNIL puisse contrôler, de manière générale, les traitements utilisés en matière de lutte antiterroriste et de sûreté nationale ».
Des capacités de la CNIL
Comme l'a relevé un amendement déposé par le sénateur PS Gäetan Gorce dans le projet de loi de programmation militaire, cela s’explique simplement :
« si les traitements automatisés mis en œuvre par les services spécialisés de renseignements relèvent de la loi du 6 janvier 1978 et, à ce titre, doivent être autorisés par un décret soumis à avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés ( CNIL), en revanche il n'existe aujourd'hui aucun moyen de s'assurer du respect par ces mêmes services des dispositions légales auxquels ils sont soumis notamment en matière de création de fichiers. C'est ainsi que saisies à la suite de l'affaire Prism et des informations diffusées par Le Monde faisant état d'une possible surveillance générale des communications informatisées en France, la CNIL a dû tout à fait normalement se déclarer incompétente et la Délégation parlementaire au Renseignement (DPR) s'en remettre aux déclarations des hauts fonctionnaires en charge sans pouvoir procéder par elle-même à aucun contrôle. »
Au Sénat, toujours, la ministre a toutefois indiqué qu’un échange avait actuellement lieu entre la CNIL et l’Intérieur et la Défense pour déterminer les capacités du gouvernement à renifler d’un peu trop près ce qui se passe dans les tuyaux. « Le gouvernement partage les préoccupations de la CNIL en matière de protection des données à caractère personnelle et entend poursuivre son action dans le strict cadre de la loi informatique et liberté. Sachez qu’une réponse du ministère de la Défense et de l’Intérieur à la présidence de la CNIL, qui a souhaité avoir des informations sur le risque d’utilisation d’interception massive mise en œuvre par les services français, est en cours de rédaction. »
Contre Prism, Fleur Pellerin oppose la défense de l’industrie européenne
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Des capacités de la CNIL
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 17/10/2013 à 15h23
Spéciale dédicace " />
Le 17/10/2013 à 15h30
Ce qui est grave c’est que nous n’ayons aucune prise sur eux pour défendre nos valeurs.
On devrait y placer des agents du CSA… " />
Le 17/10/2013 à 15h31
Invisible… euh non rien " />
Le 17/10/2013 à 15h43
Fleur Pellerin… " />" />" />
Ils me font tous marrer au GVT…
Le 17/10/2013 à 15h45
Pour le coup, elle n’a pas tout à fait tord. Je n’ ose imaginer le comportement des américains s’ ils étaient les seuls à avoir la bombe atomique
Le 17/10/2013 à 16h19
Le 17/10/2013 à 16h23
Le 17/10/2013 à 16h41
Le 17/10/2013 à 16h43
Le 17/10/2013 à 16h58
Ce qui est grave c’est que nous n’ayons aucune prise sur eux pour défendre nos valeurs.
Qui sont ?
Le 17/10/2013 à 17h00
Le 17/10/2013 à 17h13
Le 17/10/2013 à 17h25
Quel bande de tapette.
Si c’était un petit pays qui est derrière prism, ils aurait déjà envoyer l’armée." />
Le 17/10/2013 à 17h27
Le 17/10/2013 à 17h28
Le 17/10/2013 à 19h17
Ce que nous a montré l’affaire Prism est qu’en l’absence d’une industrie européenne du numérique, nous ne sommes pas capables de définir des règles du jeu conforme à notre intérêt, notre valeur et notre souveraineté.
Elle prone le mimétisme américain comme solution ?
Consacrer le peer-to-peer, en cablant les citoyens de manière symétrique, il n’y a pas de technique plus proche des valeurs que sont la liberté, l’égalité et la fraternité.
C’est triste de voir que les gouvernements ne sont que rarement capables d’auto-négation.
Le 17/10/2013 à 15h14
Oui mais nous on a Hadopi
nananère " />
Le 17/10/2013 à 19h28
Oui enfin ils sont bien embêter pour dire du mal de prisme alors que tous les états européens (le plus important en tout cas, la France en tête) fond exactement la même chose. Donc leur seul “défense “Touche pas à MES citoyens ya que moi qui ai le droit de les espionner d’abord!!”
Mais bien sur ces hypocrites vont nous la jouer liberté, droit fondamentaux et tous le blabla alors qu’ils les piétinent joyeusement tout les jours, quelle belle bande de fils de p…
Le 17/10/2013 à 19h42
Le 17/10/2013 à 19h59
Le 17/10/2013 à 20h34
Welcome to Quenelle city " />
Le 18/10/2013 à 06h17
Elle sert à quoi elle, si ce n’est à…rien?
Ils sont rigolos au PSS " />
Le 18/10/2013 à 07h31
@nikito et Yutani: Vous savez, même si je suis d’accord pour dire que PRISM, ou plutôt son utilisation à grande échelle, sans contrôle judiciaire et en dehors de son but initial (ex espionnage industriel) est une énorme connerie de notre point de vue (les “victimes”), nos “valeurs” étaient beaucoup moins d’actualité lorsque certains pays européens (dont la France) se partageaient le monde (ou au moins une partie).
J’ai l’impression que les valeurs de liberté individuelle sont surtout évoquées lorsqu’on est une victime, beaucoup moins quand on est l’auteur de l’acte. Notre gros problème ne serait il pas de ne plus faire partie des “maitres du monde” ?
Alors oui, Les États Unis se prennent un poil pour les grands redresseurs de tords, surtout d’ailleurs de ceux qui leurs sont faits (ou qu’ils imaginent avoir subis) et que leur décision sont surtout là pour protéger leurs culs (militaires, politiques, économiques) malgré leur soit disant appartenance à l’“axe du bien”. Mais je n’ai pas l’impression qu’ils font pire que ce que nous (les grands colonisateurs européens) avons fait lorsque nous dominions le monde ni ce que nous ferions (avis personnel) si nous étions à leur place.
Donc je suis d’accord pour critiquer leurs actions/choix, mais il faut se rappeler que les donneurs de leçon de morale on presque tous étaient à la place des américains
=> ce ne serait pas un mal si ce pays formulaient ces leçons de morale avec un peu plus d’humilité (ex: il n’y a pas si longtemps que la France a reconnu ses actions pour le moins limite en Algérie, et ça, pour moi, ça fait tâche quand à côté de ça on ouvre notre grande gueule pour critiquer la moralité des autres pays pour un oui ou un non)
Le 18/10/2013 à 08h27
Le 18/10/2013 à 08h35
Le 18/10/2013 à 10h07
Ok super Fleur merci.
Bon et sinon servir à quelque chose qui justifie ton salaire de ministre, comme servir et aider ces citoyens, c’est pour quand ? Maintenant ?