Le hacker Jeremy Hammond, source de WikiLeaks, écope de 10 ans de prison
Il ne lui restera plus qu'à s'échapper par la porte des étoiles
Le 18 novembre 2013 à 13h26
4 min
Droit
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Les autorités américaines ont annoncé vendredi que Jeremy Hammond, 28 ans, venait d’être condamné à une peine de 10 ans de prison. Le hacker était mis en cause pour différents actes de piratage, dont un concernant la société Stratfor. Il avait surtout obtenu de nombreux soutiens après avoir transmis des documents confidentiels à WikiLeaks grâce à ses compétences en informatique. Par cette décision, c'est l'une des sources de Wikileaks qui est mise à terre.
Crédits : ChelseaLibera- CC BY-NC-ND 2.0 - Flickr.
Jeremy Hammond était inculpé pour de nombreux actes de piratage informatique. L’on reprochait notamment à celui qui était également connu sous le pseudonyme d’Anarchaos de s’être introduit illégalement en décembre 2011, à l’aide de complices, au sein des systèmes d’information de Stratfor, une entreprise américaine spécialisée dans le renseignement. Des informations confidentielles concernant environ 860 000 personnes et 60 000 cartes de crédit furent alors dérobées.
L’homme, qui se réclamait de la mouvance Anonymous et du courant « Antisec », était également mis en cause pour avoir piraté, en juin 2011, les systèmes informatiques du FBI ; en août 2011, les systèmes informatiques de la société américaine Vanguard Defense Industries ; en octobre de la même année, les systèmes informatiques du Sherif du comté de Jefferson (Alabama), etc.
Dix ans de prison assortis de trois ans de liberté surveillée
Vendredi, la juge de district Loretta Preska a décidé d’infliger une peine de dix ans d’emprisonnement à l’encontre de Jeremy Hammond, après que l’intéressé a plaidé coupable des faits qui lui étaient reprochés. Sa peine maximale aurait pu dépasser les 35 ans de prison s’il ne s’était pas résolu à adopter une telle stratégie de défense. Selon ArsTechnica, cette peine est assortie d’une période de liberté surveillée de trois ans, durant laquelle le hacker aura interdiction d’utiliser Tor ou tout autre outil permettant de chiffrer ses données de trafic. Ses activités en ligne seront par ailleurs surveillées de près par les autorités.
Cette condamnation se veut hautement symbolique, puisque c’est grâce à ces actes de piratage informatique que Jeremy Hammond a pu transmettre différentes informations confidentielles à WikiLeaks. En outre, l’intéressé s’est servi des numéros de cartes de crédits dérobés pour effectuer des versements à plusieurs ONG, pour un montant avoisinant tout de même les 700 000 dollars...
La liberté d'information en question
Les réactions vis-à-vis de cette sanction ont donc été vives, à commencer par l’Electronic Frontier Foundation, qui n’a pas caché sa déception auprès de CNET. « Nous pensons que 10 ans, c’est bien trop long » a ainsi déclaré Hanni Fakhoury, porte-parole de l’organisation de défense des libertés numériques. « Dix ans de privation de liberté, est-ce le prix d’une information d’intérêt public ? » se demande de son côté Reporters Sans Frontières. « Les cinq millions d’emails transmis à WikiLeaks par Jeremy Hammond ont mis au jour les plans d’activités, parfois douteuses, d’une société sous contrat avec le gouvernement fédéral et proche de plusieurs grands groupes industriels. Toute cette matière méritait largement d’être portée à la connaissance des citoyens, aux États-Unis et au-delà. Il s’agit d’un nouveau revers grave pour la liberté de l’information » estime l’association.
Loin de considérer Jeremy Hammond comme le lanceur d’alertes décrit par certains, le ministère public américain avait clairement affirmé avant le procès que le hacker n’était à ses yeux « rien de plus qu'un cybercriminel récidiviste ». Le procureur Preet Bharara avait effectivement déclaré en mai dernier, au sujet de l’intéressé : « S’il se présente lui-même comme un combattant de la lutte anarchiste, Jeremy Hammond a causé en réalité un chaos personnel et financier pour les personnes auxquelles il a pris l'identité et l'argent, de même que pour les entreprises qu’il avait décidé de ne pas aimer ».
Le hacker Jeremy Hammond, source de WikiLeaks, écope de 10 ans de prison
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Dix ans de prison assortis de trois ans de liberté surveillée
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La liberté d'information en question
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 18/11/2013 à 13h35
Une seule chose a dire:
“La saison de la chasse aux trolls est désormais ouverte” " />
Le 18/11/2013 à 13h36
Heu, ok, il a volé des informations, mais quoi comme infos?
Il y a eu des publications en lien avec ce qu’il a volé?
Comment a-t-il été repéré? Fuite de wikileaks?
Le 18/11/2013 à 13h44
tout autre outil permettant de crypter ses données de trafic
Donc il n’a pas le droit d’utiliser de connexion de type https, de faire du télétravail, d’utiliser n’importe quel logiciel de chat/visio, de faire des paiements en ligne, etc. pendant 3 ans quand il sera sorti?
Le 18/11/2013 à 13h46
Loin de considérer Jeremy Hammond comme le lanceur d’alertes décrit par certains, le ministère public américain avait clairement affirmé avant le procès que le hacker n’était à ses yeux « rien de plus qu’un cybercriminel récidiviste ». Le procureur Preet Bharara avait effectivement déclaré en mai dernier, au sujet de l’intéressé : « S’il se présente lui-même comme un combattant de la lutte anarchiste, Jeremy Hammond a causé en réalité un chaos personnel et financier pour les personnes auxquelles il a pris l’identité et l’argent, de même que pour les entreprises qu’il avait décidé de ne pas aimer ».
On fait pas d’omelette sans casser des oeufs, les américains sont pourtant bien placés pour le savoir.
à gerber cette décision, on laisse les moutons en liberté et ceux qui ont le courage de leurs convictions, on les enferme.
Je m’arrête avant de frôler le point godwin. " />
Le 18/11/2013 à 13h52
Des informations confidentielles concernant environ 860 000 personnes et 60 000 cartes de crédit furent alors dérobées.
En outre, l’intéressé s’est servi des numéros de cartes de crédits dérobés pour effectuer des versements à plusieurs ONG, pour un montant avoisinant tout de même les 700 000 dollars
Oui bon, l’argument de la lutte pour la liberté d’information a quand même ses limites " />
Le 18/11/2013 à 13h57
Bah c’est un peu un Robin des bois virtuels quoi… " />
Le 18/11/2013 à 15h08
Le 18/11/2013 à 15h09
Le 18/11/2013 à 15h23
Le 18/11/2013 à 15h48
Y a une pétition (inutile à part pour informer les foules) pour sa libération sur le net.
Je l’ai signé, même si je n’approuve pas les détournements de fonds; y compris si c’est pour les reverser à des ONG.
Le 18/11/2013 à 15h49
Le 18/11/2013 à 16h19
Le 18/11/2013 à 16h25
Russia USA même combat! " />
We are Anonymous.
We are Legion.
We do not forgive.
We do not forget.
Expect us
Le 18/11/2013 à 16h31
Le 18/11/2013 à 16h37
Le 18/11/2013 à 19h57
Le 18/11/2013 à 21h24
Les usa sont paranos, ils voient la mal partout, mais eux soit les gentils ?
Le 18/11/2013 à 22h27
Le 19/11/2013 à 10h04
Moi le vieux réac, considère que:
-D’un point de vue morale, je condamne cette condamnation (sic)
-D’un point de vue juridique, je ne peut qu’être en accord avec les réquisitions;
-Justice et morale sont dissociés (bon avec toute les précautions d’usages pour les US bien entendu);
-Le jugement aurait pu être plus porté sur du sursis eu égard aux lapins levés par Wikileak;
-Le raisonnement de l’Attorney général est argumenté et juridiquement valide.
Le 19/11/2013 à 15h12
Le 20/11/2013 à 06h51
Le 18/11/2013 à 13h57
Vendredi, la juge de district Loretta Preska a décidé d’infliger une peine de dix ans d’emprisonnement à l’encontre de Jeremy Hammond, après que l’intéressé a plaidé coupable des faits qui lui étaient reprochés.
Juge dont le mari travaille pour le cabinet d’avocats qui bosse avec Stratfor, soit dit en passant." />
Le 18/11/2013 à 13h58
Un violeur risque la même peine, bizare
Le 18/11/2013 à 14h06
Le 18/11/2013 à 14h08
Le 18/11/2013 à 14h13
Le 18/11/2013 à 14h16
Le 18/11/2013 à 14h20
Le 18/11/2013 à 14h20
Personne pour commenter le sous-titre??
Il ne lui restera plus qu’à s’échapper par la porte des étoiles
" />
Le 18/11/2013 à 14h25
Le 18/11/2013 à 14h27
Le 18/11/2013 à 14h36
Le 18/11/2013 à 14h49
Le 18/11/2013 à 14h59
Le 18/11/2013 à 14h59
Le 18/11/2013 à 15h02
Le 18/11/2013 à 15h02