L’ONU se penche sur la supervision des agences de renseignement
sed quis custodiet ipsos custodes ?
Le 03 décembre 2013 à 13h31
5 min
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L’activité fiévreuse autour du monde de la surveillance et du renseignement, dont le scandale a explosé suite aux multiples révélations d’Edward Snowden, prend un nouveau tournant avec l’implication des Nations unies. C’est le rapporteur spécial sur le contre-terrorisme, Ben Emmerson, qui plonge dans un dossier brûlant, entre sécurité nationale, liberté de la presse et information du public.
Crédits : Paul VanDerWerf, licence Creative Commons
Le monde du renseignement est mis à rude épreuve depuis les premières révélations des documents dérobés par Edward Snowden. Le lanceur d’alertes a braqué les projecteurs sur les méthodes de la NSA, dont le vaste pouvoir de surveillance pose la problématique du respect de la vie privée. La lutte contre le terrorisme a déclenché dans les États-Unis post-11 septembre un déblocage de budgets colossaux ayant alimenté le développement d’infrastructures titanesques. Aujourd’hui, le pays et ses alliés proches (Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande) disposent de puissants outils pour trouver ses cibles et dessiner la carte complète de ses contacts, comme une toile d’araignée dont un moucheron ferait vibrer autant de fils.
Les Nations-Unis ouvrent une enquête
La multiplicité des affaires liées à ces informations a pris un tournant aussi économique que politique. Un exemple frappant en est la visite des locaux du Guardian par des agents du GCHQ, l’équivalent anglais de la NSA américaine. Intimidation et destruction de disques durs ont forcé le journal anglais à s’associer avec le New York Times pour continuer à publier sereinement ses articles sur les agissements du gouvernement britannique. Le Guardian a même été accusé de faciliter le travail des terroristes.
C’est ici qu’entre en piste le rapporteur spécial Ben Emmerson des Nations unies, en charge des dossiers sur le contre-terrorisme depuis 2011. Le responsable a annoncé qu’une enquête allait être ouverte sur les capacités de lutte anti-terroriste des agences de renseignement américaine et anglaise. Le stockage intensif des données personnelles, capturées par d’immenses filets manquant de granularité, inquiète. Emmerson s’intéresse également à la potentielle tromperie du gouvernement britannique par le GCHQ. Enfin, et c’est un élément crucial, l’enquête devra déterminer si les systèmes de supervision en place correspondent aux critères des Nations unies.
Entre liberté de la presse et encouragement du terrorisme
Or, Ben Emmerson a déjà exprimé des vues très précises en ce qui concerne la liberté de la presse et les agissements du GCHQ. Dans un article paru hier dans The Guardian, il y indique qu’en dépit de ce que peut en dire le gouvernement anglais, les informations publiées par le journal sont « à l’apogée de soucis du public ». Il ajoute que le Guardian a non seulement le droit, mais également le devoir de publier les informations qu’il possède, héritées d’Edward Snowden, sur les activités du GCHQ et de la NSA.
« La stupéfiante suggestion que ce type de journalisme responsable peut être d’une certaine manière comparé à une aide ou à un encouragement du terrorisme a besoin d’être fermement muselé » n’hésite ainsi pas à attaquer le rapporteur. Il insiste : « C’est le rôle de la presse libre de demander des comptes aux gouvernements, et il y a pourtant eu des suggestions scandaleuses de quelques Conservateurs que le Guardian devrait subir une enquête criminelle. Il est décourageant de voir que quelques magazines à scandale ont donné de la visibilité à ce non-sens ». Que la suggestion ait été scandaleuse ou pas, le rédacteur en chef du Guardian, Alan Rusbridger, présentera cet après-midi des éléments devant un comité réuni spécialement pour l’occasion.
Pas de résultats avant plusieurs mois
Ben Emmerson pointe également certaines inégalités dans les conséquences législatives entre les pays. Ainsi, aux États-Unis, où les informations de Snowden ont eu le principal impact, des coalitions de sénateurs travaillent sur d’importantes révisions du système juridique pour limiter les pouvoirs de la NSA et surtout augmenter la transparence de son fonctionnement. La situation sur le Vieux Continent est différente mais s’apprête selon à changer : « En Europe, la classe politique est en ébullition. De nombreux États ont manifesté de très sérieuses objections aux Nations unies, et on constate des mouvements diplomatiques vers un accord international sur la restriction des activités de surveillance ».
Qu’en ressortira-t-il ? L’enquête s’étalera sur plusieurs mois et sa durée précise n’est pas évoquée. Toutefois, les conclusions seront communiquées aux Nations unies l’année prochaine et seront suivies de recommandations. Une question reste de fait en suspens : quel sera le pouvoir réel des Nations unies en cas de modifications à faire apporter aux organes de supervision ?
L’ONU se penche sur la supervision des agences de renseignement
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Les Nations-Unis ouvrent une enquête
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Entre liberté de la presse et encouragement du terrorisme
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Pas de résultats avant plusieurs mois
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 03/12/2013 à 16h04
Le 03/12/2013 à 18h10
Le 03/12/2013 à 20h46
Au moins, il y a des gens responsables et censés à l’ONU, c’est déjà ça.
Le 03/12/2013 à 23h29
Le 04/12/2013 à 08h41
Le 03/12/2013 à 13h38
Je pense qu’on devrait confier le rôle des Nation Uni au CSA, assurément il sauraient quoi faire.
Plus sérieusement, c’est un avis consultatif qu’ils vont donner ou ils vont obliger les grandes puissances de ce monde a suivre leur recommandation ?
Au moins ça laisse un peu d’espoirs dans ce monde de fous certaines personnes qui ont leur raison on la parole sur la tribune publique et ça c’est chouette !
Le 03/12/2013 à 14h26
Lolilol l’Onu, cette organisme complètement contrôlé à 3000% par les américains ?
[quote::Obama]Vous voyez on est complètement supervisé par l’ONU, plus aucun risque de violation de votre vie privé ! C’est aussi sur qu’il y avait des missiles nucléaire en IRAK [/quote]
edith : fuc*g quote de porcs :(
Le 03/12/2013 à 14h34
Le sous-titre " /> .
Pour ceux qui ne connaissent pas : Wikipedia(et “sed” n’est pas un “stream editor” sous Unix, il s’agit de “mais” en latin).
Le 03/12/2013 à 14h46
Le plus triste dans toute cette affaire(PRISM, ECHELON, Surveillance généralisée,..) c’est qu’une majorité de gens à déjà oublié que ça existait. " />
Le 03/12/2013 à 14h46
Le 03/12/2013 à 15h02
L’ONU va nous pondre une XXXXXième résolution pour condamner les USA qui se rajouteront au millier d’autres résolutions …
Et qui votera pour cet abus d’espionnage au conseil permanent de l’ONU, les USA ? Les russes ? Les chinois ? Les anglais ou les francais ?
Bientôt des casques bleu au QG de la NSA … ^^
Le 03/12/2013 à 15h03
Le 03/12/2013 à 15h18
L’ONU va encore nous sortir une charte ou convention signé par tout le monde, sauf le principal intéressé ?
Les États-Unis n’ont déjà pas ratifiés (entre-autre) :
…
Et même quand ils signent un traité c’est pas garanti qu’ils le respectent, l’OMC n’a jamais vu un centime des amendes infligés aux États-Unis, ni de leur cotisation d’ailleurs " />
Le 03/12/2013 à 15h28
Le 03/12/2013 à 15h42
Le 03/12/2013 à 15h42
Le 03/12/2013 à 15h45
Le 03/12/2013 à 15h58
Le 03/12/2013 à 15h59
Correction du titre
“Les USA avoue finalement vouloir contrôler le monde”