Le Quai d’Orsay veut renforcer la sincérité et l’intégrité du vote par Internet
Orsay ri
Le 12 décembre 2013 à 08h00
5 min
Droit
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Malgré les dysfonctionnements remontés par plusieurs députés, le gouvernement continue de soutenir le système de vote électronique pour les Français de l’étranger, dont la « qualité » est à ses yeux démontrée. Le Quai d’Orsay promet néanmoins des évolutions « qui renforceront encore l'accessibilité, la sincérité et l'intégrité du vote électronique ainsi que sa simplicité d'utilisation » pour les prochaines élections législatives, censées avoir lieu en 2017.
Le 24 septembre, le député Frédéric Lefebvre remontait au gouvernement des « dysfonctionnements » relevés lors des deux scrutins pour lesquels le vote électronique fut proposé cette année aux électeurs (c’est-à-dire dans deux circonscriptions des Français de l’étranger, dont celle dans laquelle fut élu... Frédéric Lefebvre). L’ancien porte-parole de l’UMP expliquait alors que ces problèmes résultaient « notamment du choix du logiciel Java ». En l’occurrence, le souci évoqué avait trait à la configuration technique nécessaire pour voter, qui réclamait une ancienne version de Java - la 1.6 au lieu de la 1.7.
Problème : une autre députée, Axelle Lemaire, avait déjà alerté le Quai d’Orsay à propos de dysfonctionnements identiques survenus lors des élections législatives de 2012. La ministre des Français de l’étranger avait alors assuré à l’élue, quelques semaines avant les scrutins organisés cette année, que la « mise à jour concernant la version 1.7 de Java » avait « été effectuée », et que dès lors, « les difficultés évoquées (...) ne devraient donc pas se reproduire ». La question écrite de Frédéric Lefebvre venait alors doucher quelque peu les promesses de l’exécutif...
Le député UMP ne demandait cependant pas d’explications sur les « ratés » de juin dernier (et pour cause : il s’agissait de l’élection l'ayant propulsé à l’Assemblée nationale !), mais il priait néanmoins le ministre des Affaires étrangères de bien vouloir lui indiquer si « les mesures nécessaires auront été prises pour améliorer les modalités du vote électronique » dans le cadre des prochaines échéances électorales.
5 % des électeurs n'ont pas réussi à voter par Internet en 2012 et 2013
Autant dire que le Quai d’Orsay a préféré ne pas trop s’étendre sur les dysfonctionnements évoqués par Frédéric Lefebvre... Dans sa réponse, publiée mardi au Journal Officiel, le ministre des Affaires étrangères affirme ainsi que « 95 % des électeurs qui ont essayé de voter par internet ont pu le faire, en 2012 comme en 2013 ». Ils étaient 250 000 à avoir choisi cette modalité de vote en 2012 selon Laurent Fabius. Cela signifie que 12 500 personnes (5% de 250 000) n’ont pas réussi à utiliser le vote électronique cette année-là. Aux yeux de l’intéressé, « ces chiffres démontrent la qualité du système de vote électronique et des dispositifs mis en place pour en assurer la plus large utilisation ».
Car le Quai d’Orsay met également en avant ses efforts visant à résoudre ces problèmes de logiciel : « Afin d'assister les électeurs dans cette procédure de détection et de mise à jour, le ministère des Affaires étrangères a mis à la disposition de chaque électeur un outil qui lui permettait de tester la compatibilité de son ordinateur plusieurs semaines avant l'ouverture de la période de vote électronique. Un service d'assistance accessible par téléphone et par courriel était ouvert 24 heures sur 24 avant et pendant la période de vote par voie électronique et accompagnait chaque électeur qui en faisait la demande dans la mise à jour de son ordinateur ».
Des améliorations opérationnelles pour les législatives de 2017
« De nouvelles technologies qui renforceront encore l'accessibilité, la sincérité et l'intégrité du vote électronique ainsi que sa simplicité d'utilisation sont actuellement en cours de test » annonce ensuite Laurent Fabius. Certains pourront ici lire en creux un aveu des lacunes actuelles du vote électronique en matière de sincérité et d’intégrité...
Quoi qu’il en soit, après cette phase de test, que se passera-t-il ? Selon le Quai d’Orsay, l’intégration de ces nouvelles technologies à la solution de vote actuelle « est prévue dans un avenir proche ». Plus précisément, il s’avère que ces évolutions « ne pourront pas être mises en place avant 2015 et seront donc effectives pour les élections législatives de 2017 » conclut le ministre des Affaires étrangères. Ce dernier explique que ce laps de temps est justifié par le « calendrier électoral, [les] délais et [les] investissements nécessaires à la fiabilité et à la mise en conformité d'un système de vote électronique ».
Rappelons enfin que si le vote par Internet est l’une des modalités de vote offerte aux Français de l’étranger dans le cadre des élections législatives et consulaires (en complément au vote traditionnel à l’urne ou par procuration), le Sénat a récemment étudié une proposition de loi visant à étendre cette possibilité aux élections européennes. La Commission des lois de la Haute assemblée a cependant préféré mettre le texte de côté durant quelques temps, étant donné qu’il aurait été impossible de mettre en place une telle solution d’ici aux élections de mai 2014 (voir notre article).
Le Quai d’Orsay veut renforcer la sincérité et l’intégrité du vote par Internet
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5 % des électeurs n'ont pas réussi à voter par Internet en 2012 et 2013
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Des améliorations opérationnelles pour les législatives de 2017
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 12/12/2013 à 10h42
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Le 12/12/2013 à 11h44
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Le 12/12/2013 à 12h39
Pour moi il y aura toujours un doute autant on peut contrôler de vue les bulletins autant dans un code on ne sait pas ce qu’il y a dedans.
Je tien à mon vote papier.
Le 12/12/2013 à 13h34
Le 12/12/2013 à 14h04
On leur dit que le vote par internet est impossible à réaliser? " />
Enfin ce n’est pas possible dans le cas ou il n’utilisent pas un système décentralisé basé sur la cryptographie.
Enfin à l’heure actuelle c’est juste impossible d’avoir la fiabilité du vote papier décentralisé actuel.
On leur dit aussi que si ce n’est pas open source, c’est inutile? " />
Le 12/12/2013 à 14h32
Le 12/12/2013 à 08h09
Le vote électronique NSA approved. C’est bon, mangez-en.
Le 12/12/2013 à 08h11
Pendant ce temps là, à la place de renforcer la sincérité et l’intégrité du vote lui même." />
Le 12/12/2013 à 08h31
Le Quai d’Orsay veut renforcer la sincérité et l’intégrité du vote par Internet
Le vote électronique et par Internet ne pourront jamais rien assurer du tout." />
Seul le vote via l’urne transparente avec possibilité aux citoyens d’assister au déroulement des élections jusqu’au dépouillement peut assurer la sincérité et l’intégrité du vote.
Le 12/12/2013 à 08h40
Le 12/12/2013 à 08h41
Le 12/12/2013 à 09h21
Manipuler l’opinion c’est has been, manipuler directement les votes c’est l’avenir.
Le 12/12/2013 à 09h37
Il faut une signature du vote par clé asymétrique générée personnellement c’est tout !
Publication des résultats sans altérations de TOUT les votes, ou chacun pourra vérifier avec sa clé privée la bonne prise en compte de SON propre vote.
De se fait on conserve l’anonymat (Chacun sa clé sans base de donnée gouvernementale), la transparence (on est sur de la prise en compte de son vote), et la supervision du dépouillement (on peut vérifier tout les votes et seulement identifier le sien)
Le 12/12/2013 à 10h03
Ou juste ajouter un bouton [Cay moa j’le jure sur la tête de mon chat] " />
Le 12/12/2013 à 10h03
Ça ne résout pas tout…
Déjà pour éviter le bourrage d’urne tu serais obligé de diffuser la liste de tous les votants et non-votants…
Mais surtout, quelque soit les solutions techniques, si tu vote de chez toi tu n’as pas d’isoloir : Le plus violent du foyer peut imposer le vote qu’il souhaite aux autres membres de la famille.
Le 12/12/2013 à 10h06
Ou faire voter des morts, Tiberi style.
Le 12/12/2013 à 10h07
C’est clair qu’il y a un problème.
J’ai voté pour un président de Gauche en 2012, et ça n’a pas du tout été pris en compte, la droite est toujours au pouvoir " />
Le 12/12/2013 à 10h28
Faudra juste pas voter d’un poste de l’Administration …
http://www.01net.com/editorial/610140/comment-le-ministere-des-finances-espionne…
Le 12/12/2013 à 10h36
J’attends avec impatience le jour où on s’apercevra que les votes ont été piratés et truqués par des hackers russes ou chinois… (marche aussi avec les USA ceci dit)
Je ne compte plus autour de moi le nombre de personnes qui me prennent pour un parano lorsque je dis que le vote électronique ouvre grand la porte au piratage et/ou au trucage de masse.
Exactement comme lorsque je disais que la NSA était ou pouvait s’infiltrer absolument partout. Faudra-t-il un Snowden 2 ?
Le 12/12/2013 à 10h41
Ils étaient 250 000 à avoir choisi cette modalité de vote en 2012 selon Laurent Fabius. Cela signifie que 12 500 personnes (5% de 250 000) n’ont pas réussi à utiliser le vote électronique cette année-là. Aux yeux de l’intéressé, « ces chiffres démontrent la qualité du système de vote électronique et des dispositifs mis en place pour en assurer la plus large utilisation ».
" />" />
5% qui n’ont pas pu voter, et pour le système est de qualité!!!!!!" />
M. Fabius, depuis que vous êtes au ministère des affaires étrangères, je ne cesse d’être déçue par vos déclarations, par la présente, et du fait de votre gran âge, je vousinforme de votre mise immédiate à la retraite, veuillez libérer votre bureau pour votre successeur dès 14h.
Je vous remercie de votre travail et dans l’intérêt de la France, je vous dis au revoir.
M. Funny.D
Le 12/12/2013 à 15h17
Tu fais remarquer que les gens ne savent pas compter… je vais t’apprendre un truc supplémentaire : les gens ne savent pas assurer la sécurité de leur ordinateur.
Avec un vote informatisé la fraude sera possible à grande échelle de façon difficilement décelable. Seule la fraude sur son vote peut être vérifiée avec ta propos, alors que à un dépouillement il y a toujours des gens de différents partis qui surveillent ce qui se passe.
Et je pense vraiment que tu minimises le problème du manque d’isoloir.
Le 12/12/2013 à 15h32
Le 12/12/2013 à 15h56
Je dis qu’il faut pouvoir vérifier le déroulement du vote, et pas seulement son vote.
L’absence d’isoloir, le fait qu’un tiers puisse savoir pour qui tu as voté, c’est la porte ouverte à pleins de problèmes. Le vote sous contrainte en est un, mais il y a aussi l’achat de vote par exemple.
Avec un vrai isoloir (et les bulletins nuls si ils sont identifiables), personne ne peut savoir pour qui tu as voté et tu ne peux prouver à personne pour qui tu as voté. C’est important.
Je ne suis pas contre une meilleure solution que ce qui est pratiqué actuellement, mais je ne pense pas que ça soit très réalisable.
Le 12/12/2013 à 16h56
Le 12/12/2013 à 17h09
Le 12/12/2013 à 17h23
Le 12/12/2013 à 19h04
Le 12/12/2013 à 19h24
Le 12/12/2013 à 20h40
Je suis sûr que ton système est bon, mais je ne doute pas que les élites trouveront le moyen de l’utiliser à leur fin.
Notre système n’est certes pas parfait mais on peut tout vérifier, là il y a une partie non contrôlable.
Le 13/12/2013 à 03h53
kypd, je trouve le principe de vérification globale individuelle très intéressant.
(et c’est très rare que je trouve quoi que ce soit d’intéressant dans le vote électronique/internet)
Mais sa principale qualité (vérif à posteriori) est, à mon avis, son principale défaut.
Si chacun peu revérifier son vote après le scrutin, ça permettra également au gars qui a des gros bras de vérifier que tu as bien voté pour celui pour qui, il t’as “gentiment” demander de voter.
(“gentiment” avec ses gros bras, ou avec son porte-monnaie)
Là, comme ça, je ne vois pas comment masquer/truquer cette information, si le principe même est de pouvoir la reconsulter a posteriori… ce qui est pratiquement impossible avec le vote papier.
Comment faire pour que dans ton CSV, il y ait la possibilité de montrer à un “gros bras” un faux résultat, et en même temps que tout le monde puisse y vérifier son propre vote et que le résultat globale du CSV est juste?
Dans des pays où le bureau de vote a encore un minimum de sécurité (possibilité de prendre les bulletins que l’on souhaite, vrai isoloir) cet inconvénient est loin d’être négligeable.
Pour un pays où la sécurité du bureau de vote n’est pas garantie, ça ne changera pas grand chose, le gros bras te suivra dans l’isoloir…
L’autre inconvénient c’est que ça me semble faciliter énormément le vote des morts et autres faux électeurs, pour le “pipeautage” des listes ça ne change a priori rien par rapport au vote papier.
Mais pour faire arriver les votes bidons dans l’urne, il me semble que ça simplifiera grandement le problème.
Faire défiler plein de complices différents dans un vrai bureau de vote, ou falsifier en nombre, ni vu, ni connu, les signatures sur la liste et bourrer l’urne d’autant de bulletins, ça demande de l’organisation " />.
Là, un gus derrière son PC, pourra tout faire ni vu, ni connu.
A la limite la centralisation de la solution de vote (pour internet) permettra peut-être d’éviter les failles qui sont spécifiques à un bureau de vote (ou à un individu dans ce bureau). Ce n’est pas négligeable. Mais si la liste a pu être bidonné, ça ne devrait pas être trop compliqué pour le gus de s’identifier comme étant ces faux électeurs.
A mon sens, la solution de permettre de vérifier son vote a posteriori, si elle résout l’un des principaux problème du vote électronique/internet (quand j’appuie sur “A”, c’est bien “A” qui reçoit le vote?).
Elle apporte un inconvénient majeur (perte du secret du vote) qui n’est pas compatible avec le vote démocratique tel qu’on le conçoit actuellement.
Je ne dit pas que ce problème n’a pas de solution, ou en tout cas qu’il n’en aura jamais.
Mais en l’état je resterai contre.
Le 14/12/2013 à 12h37