Aux États-Unis, chaque année les ayants droit ont la possibilité de faire remonter leurs suggestions concernant la lutte anti piratage au représentant du commerce américain : Michael Froman. Celui-ci rend ensuite un rapport connu sous le nom de Rapport Spécial 301 fixant une liste de pays dans lesquels les efforts faits par les gouvernements pour protéger les propriétés intellectuelles sont insuffisants. Nintendo a pris part aux discussions et a dévoilé quelques statistiques intéressantes.

Des téléchargements en baisse qui cachent une reprise en fin d'année

Aux États-Unis, on ne plaisante pas avec la propriété intellectuelle, et ce quelle que soit sa forme. Chaque année, l'ensemble des ayants peuvent contacter le représentant du commerce américain pour suggérer au gouvernement la politique à adopter afin d'empêcher les pays extérieurs de nuire aux propriétés intellectuelles des entreprises situées sur le territoire américain. Le représentant du commerce publie ensuite le Rapport Special 301, fixant une liste de pays à surveiller ou à sanctionner en fonction de leur attitude. 

À cette occasion, Nintendo a livré quelques chiffres concernant l'étendue du piratage de ses œuvres. Selon le constructeur, l'Italie et l'Espagne seraient les deux marchés ou les téléchargements illégaux de jeux sont les plus nombreux. Ainsi la marque a noté 2,6 millions de téléchargements illégaux sur les réseaux P2P concernant ses titres sur ces deux pays uniquement. Si le nombre peut paraître important, il est tout de même en forte régression par rapport à l'an passé, où 4,7 millions de copies avaient ainsi été distribuées. En France seuls 202 685 téléchargements de produits Nintendo ont été détectés en 2013, contre 552 911 un an plus tôt.

Pour Nintendo l'explication de cette baisse est à trouver du côté des moyens de protection mis en place par la marque pour empêcher l'exécution de jeux piratés sur sa console 3DS qui auront tenu bon jusqu'au mois d'août. Après cette date, les premiers Linkers permettant de jouer avec des titres obtenus illégalement sont apparus sur le marché et les téléchargements sont repartis à la hausse. La firme de Kyoto s'attend donc à voir ces chiffres significativement augmenter courant 2014.

Les Linkers sont de plus en plus difficiles à trouver

Ceci dit, Nintendo était parvenu à réduire grandement l'afflux de Linkers sur le marché, notamment grâce à de nombreuses demandes de retrait de produits sur les plateformes de commerce en ligne et les sites d'enchères. Cependant, avec l'ouverture d'une nouvelle brèche dans la sécurisation de ses contenus et l'apparition de nouveaux modèles les exploitant, la tendance est repartie à la hausse en fin d'année. Ainsi s'il y avait en moyenne 100 à 300  annonces par mois au Brésil concernant ce type de produits, sur novembre et décembre, la moyenne est passée à 950 unités. 

Par ailleurs, le constructeur regrette que dans ce pays, la loi ne punit que le fait de chercher à contourner les mesures de protection mises en place sur un produit. Nintendo souhaiterait en effet que les hébergeurs puissent être sanctionnés s'ils accueillent des sites contrevenant à la loi. Il reste à voir si le responsable du commerce américain saura convaincre les autorités brésiliennes à ce sujet, mais c'est encore une autre histoire.