#14h42 : La vie privée est-elle morte, ou cherche-t-on à vous le faire croire ?
Entretien avec Antonio Casilli
Le 05 mars 2014 à 13h42
2 min
Internet
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La vie privée est-elle déjà morte ? Depuis la montée en puissance de Google et de Facebook, mais aussi d'acteurs plus proches de nous au quotidien et qui font de chacune de nos actions une information à vendre à coups de « Big data », on pourrait le penser. Mais dans la pratique, tout n'est pas si simple.
Tout ce qui touche au numérique et à internet en particulier est souvent l'objet d'idées préconçues. Parfois, celles-ci se vérifient, parfois non. C'était d'ailleurs le sujet du dernier opus de Place de la toile, ce dimanche sur France Culture. L'une d'entre elle concerne notre vie privée, mise à mal ces dernières années par les réseaux sociaux, et la tendance qu'ont les sites internet à nous traquer de manière plus ou moins constante, souvent à des fins publicitaires ou mercantiles.
Celle-ci serait en effet déjà morte, sacrifiée au partage de chaque instant, à la pression sociale de nos amis qui veulent constamment savoir la composition de notre dernier repas ou la dernière sortie familliale à la mode, lorsque ce ne sont pas plus simplement les grandes surfaces qui décortiquent nos habitudes à coups de cartes de fidélité. Nous n'aurions donc plus qu'à faire avec et accepter que le partage public soit le nouveau comportement à adopter par défaut.
Mais est-ce si simple ? Ne sommes nous pas plutôt rentrés dans une nouvelle ère qui va petit à petit nous forcer à changer nos habitudes vis-à-vis de tous ces outils et à considérer autrement la question de la vie privée, qui serait devenue une « négociation collective » ? C'est le point de vue défendu par Antonio Casilli, enseignant en sociologie à Télécom Paris-Tech, qui a récemment co-écrit un ouvrage sur la question : Against the Hypothesis of the end of Privacy (voir cet article en français). Nous avons donc décidé d'en savoir plus et de discuter de ce sujet avec lui à l'occasion de la nouvelle édition de 14h42, notre émission conjointe avec Arrêt sur images et présentée par Jean-Marc Manach.
Comme toujours, l'émission intégrale est réservée à nos abonnés pendant une semaine. Elle sera ensuite accessible à tous via notre compte YouTube auquel vous pouvez vous abonner :
Bonne émission !
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 05/03/2014 à 13h49
Nous avons donc décidé d’en savoir plus et de discuter de ce sujet avec lui à l’occasion de la nouvelle édition de 14h42, notre émission conjointe avec Arrêt sur images et présentée par Jean-Marc Manach.
C’est surtout Manach qui discute avec lui.
A part la diffusion conjointe, quel est l’investissement de PCI ? Au début vous aviez un intervenant dans le débat, désormais c’est Manach/@SI qui gère l’émission, plus de trace de PCI.
Le 05/03/2014 à 13h57
Le 05/03/2014 à 13h59
En gros la vie privé n’est pas en danger si on la redéfinie totalement telle que la NSA voudrait qu’on l’accepte, j’ai bon ? " />
De toute façon ceux qui sont pas d’accord ont TOR. " />
Le 05/03/2014 à 13h59
Je suis au boulot donc je ne vais pas regarder l’émission ici (ni d’ailleurs chez moi je pense), mais je dirais juste que Face de bouc etc… on peut s’en passer très bien : je n’y ai jamais mis les pieds et si je devais m’y mettre ce serait page vide, juste pour pouvoir aller voir les pages des autres. Si je veux dire quelque chose à quelqu’un soit je l’appelle, soit je lui envoie un mail/un message sur un chat quelconque, soit sur un serveur type teamspeak/mumble.
Donc du coup, y a que mon fournisseur de mail et la NSA et ses consoeurs qui peuvent décortiquer ma vie (et ma banque aussi avec l’utilisation de ma CB), et aussi mon FAI… Ca limite mais c’est déjà pas mal!
Le 05/03/2014 à 14h16
Le 05/03/2014 à 14h23
C’est peut être aussi une évolution de l’humanité.
Bonne ou mauvaise, ça reste à voir.
Je n’ai pas l’habitude de faire de la pub pour mon blog en commentaires d’articles, mais j’avais déjà eu une réflexion sur le sujet y’a plusieurs années : internet est-il en train de devenir l’akasha humaine ?
En fait l’idée est simple : on a déjà inventé dans nos histoires des espèces intelligentes avec un esprit collectif. Un inconscient collectif.
Et ça change grandement les interactions entre les individus, qui ne peuvent plus réellement se cacher derrière les mots : leur interlocuteur perçoit aussi l’autre via l’inconscient collectif.
L’humanité en est dépourvue, fondamentalement. Nous condamnant à utiliser des mots et la parole pour échanger. Procédé limitatif et source de nombreuses errreurs (rien qu’à voir le pognon dépensé en budget com’ pour s’en convaincre " />)
Mais Internet arrive, avec ses réseaux sociaux, son interactivité toujours plus poussée… au prix de notre vie privée ?
Mark Zuckerberg lui même promouvait la fin de la vie privée il y a pas si longtemps.
Doit-on aller jusqu’à partager -via internet- cet inconscient collectif qui pourrait nous apporter beaucoup, mais aussi nous coûter cher ?
Le 05/03/2014 à 14h26
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Ce qui me fait rire c’est que je me suis mis à la série “The West Wing” depuis ce weekend, et que l’episode 9 de la saison 1 (sorti le 24 novembre 1999), un des acteurs à cette réplique : (Dsl, en anglais) “It’s about the next twenty years. The twenties and thirties it was the role of government, the fifties and sixties it was civil rights, the next two decades are going to be privacy. I’m talking about the internet. I’m talking about cell phones. I’m talking about health records and who’s gay and who’s not. Moreover, in a country born on the will to the free, what could be more fundamental than this?”
Ah tiens bravo Aaron Sorkin, vous aviez raison " />
Le 05/03/2014 à 14h39
Le 05/03/2014 à 14h43
Le 05/03/2014 à 14h45
Pour moi la vie privée est morte depuis longtemps, même avant internet. Le problème c’est qu’avant seuls les systêmes étatiques avaient accès à toutes notre vie. Mais il y avait des règles déontologiques et éthiques (surtout en France), respectées plus ou moins, mais elles existaient.
Aujourd’hui, des sociétés privées, qui plus est pas soumises à nos lois (ou juste par la bande), ont accès à toutes nos vies privées. Or ces sociétés n’ont qu’un but faire de l’argent, pas d’autres règles, pas d’autres objectifs.
Et désormais l’aspect totalitaire de cette société est évident, des programmes et des robots ou des algorithmes peuvent (individuellement) suivre vos moindres pensées, réflexions, actes, mouvements, paroles, gestes et même à la marge agir pour les manipuler.
Ils peuvent censurer des idées, dénaturer une idéologie, imposer une morale (cf l’émission). Si on est, comme il le pense, dans une guerre culturelle on a déjà perdu de nombreuses batailles.
Alors je ne suis pas d’accord avec l’intervenant la vie privée n’existe plus et même le libre arbitre est très menacé.
Le 05/03/2014 à 14h57
Le 05/03/2014 à 15h02
Le 05/03/2014 à 15h10
Le 05/03/2014 à 15h24
Le 05/03/2014 à 15h42
Le 05/03/2014 à 15h48
Le 05/03/2014 à 15h51
Edit - doublon
Le 05/03/2014 à 15h58
Le 05/03/2014 à 16h09
Le 05/03/2014 à 16h09
Le 05/03/2014 à 16h32
Car in fine, rien ne nous oblige à créer un compte google, facebook, apple…
Sauf la pression sociale et professionnelle, on commence à voir fleurir les entretiens d’embauche où votre profil facebook est scruté avec attention (et donc celui de vos amis par ricochet).
C’est devenu tellement intrusif qu’aux Etats-unis un état a fait une loi interdisant aux employeurs d’obliger les candidats à donner leur code d’accès à leurs pages facebook.
Alors oui il y a une énorme pression. Sans compter viadéo ou linkedin.
Pour le coté familial, c’est la même :
“ - Tiens on va s’organiser une réunion entre cousins !
Donc, pas de pression légale (et encore, je suis sur que pour un flic pas de facebook te classe dans la catégorie sociopathe d’office), mais une pression très forte quand même.
Le 05/03/2014 à 16h58
Le 05/03/2014 à 17h10
Et nous avons surtout LE pouvoir qu’elles ne pourront jamais nous enlever : nous sommes les clients, et c’est notre pognon qu’elles convoitent :)
Sauf que facebook, twitter etc. sont “gratuits” donc ne nous demandent pas directement de pognon, on paye par la pub c’est vrai, mais il n’y a aucun lien “commercial” avec ces sociétés. Ils s’en foutent de nous puisque leurs clients sont les régies pub des grandes multinationales.
Il n’y a même aucune garantie pour nous utilisateurs puisqu’aucun service payant. Comme c’est gratuit, ils peuvent changer leurs CGU sans avoir rien à faire des règles commerciales ou de protection du consommateur, nous sommes des utilisateurs pas des clients." />
Le 05/03/2014 à 17h17
Le 05/03/2014 à 21h51
(Une nouvelle fois) Emission passionnante et très instructive! " />" />" />
Le 05/03/2014 à 22h16
Le 06/03/2014 à 08h22
le fakebook que vous affichez des fois derrière fait pas très sérieux mais sinon c’est plutôt sympa.
Le 07/03/2014 à 02h29