L’État invité à accompagner davantage les innovations à destination des sourds
Le gouvernement entendra-t-il ?
Le 26 novembre 2014 à 14h30
7 min
Droit
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La députée Corinne Erhel, qui s’est beaucoup penchée dans le passé sur la neutralité du Net, a rendu il y a peu un rapport s’intéressant au développement de « centres relais téléphoniques » à destination des personnes sourdes et malentendantes. Une expérimentation financée par l’État est actuellement en cours, et l’élue invite les pouvoirs publics à prolonger ce dispositif consistant à mettre à disposition des traducteurs en visio-conférence.
Si le développement d’Internet et des nouvelles technologies a très certainement chamboulé la vie d’une partie des cinq millions de Français sourds ou malentendants, tout n’est toujours pas encore « simple comme un coup de fil » pour eux. En dépit des innovations technologiques, l’utilisation du téléphone reste en effet un très gros problème, que ce soit pour un simple rendez-vous chez le coiffeur ou pour effectuer des démarches administratives plus importantes, de type recherche d’emploi ou de logement.
Un dispositif expérimental qui arrivera à échéance en juin 2015
Mais depuis le mois de juin, l’État a confié à la société Websourd la mise en place d’un dispositif de « centre relais téléphonique ». En gros, il s’agit de permettre à un sourd ou un malentendant de faire une visioconférence avec un interprète en langue des signes, lequel se charge ensuite de transmettre le message au destinataire « entendant ». Le tout peut se faire depuis un ordinateur connecté à Internet, voire éventuellement grâce à un appareil de type tablette ou smartphone - même si cela s’avère un peu plus délicat (s’il faut tenir le mobile pour signer d’une seule main, sans parler de la nécessité d’avoir du réseau...).
Pour l’heure, ce dispositif n’est qu’expérimental. Il profite à 500 personnes handicapées, qui peuvent l’utiliser gratuitement pendant une heure par mois. Plus de 70 employés ont été recrutés pour l’occasion, notamment des interprètes. Le centre relais téléphonique ne fonctionne cependant que pendant des horaires limités : du lundi au vendredi, de 8h30 à 19 h. Un marché public de 2,2 millions d’euros a été conclu en janvier par les pouvoirs publics, après de précédentes tentatives infructueuses.
En février dernier, avant même que ce « ballon d’essai » n’ait formellement pris son envol, le gouvernement a confié à la députée Corinne Erhel le soin de mener une mission d’information visant à définir les conditions de pérennisation du relais téléphonique. En clair, l’élue socialiste était invitée à étudier de quelle manière il serait possible de continuer à développer ce dispositif, alors qu’on estime à 500 000 le nombre de personnes sourdes et malentendantes susceptibles d’y avoir recours.
La députée Erhel estime qu’il est « urgent » de trouver dès à présent des solutions
Dans son rapport, remis au gouvernement cet été mais dévoilé officiellement il y a seulement quelques jours, Corinne Erhel affirme qu’il est « urgent de dégager sans attendre des solutions pouvant prendre effet dans moins d’un an », c’est-à-dire avant que l’expérimentation ne se termine, en juin 2015. La parlementaire reconnaît pourtant n’avoir eu le temps d’ausculter correctement le fonctionnement du centre relais expérimental, puisque le dispositif a en fait été mis en place avec deux mois de retard.
Elle explique néanmoins qu’il y a une « attente très forte [qui est] exprimée à juste titre par les personnes sourdes ou malentendantes depuis plusieurs années », et qu’il est à ses yeux « essentiel que les acteurs publics et privés se mobilisent pour accélérer à très court terme l’accessibilité de leurs services pour les personnes sourdes et malentendantes ».
Critiques autour de la gestion du dossier par l’exécutif
Avant d’évoquer des pistes pour l’avenir, Corinne Erhel adresse toutefois quelques critiques à l’encontre du (long) processus ayant conduit à la mise en place de cette expérimentation. « Malgré les délais écoulés depuis son annonce en 2010, le démarrage de l’expérimentation a semblé parfois, au cours des auditions, presque précipité sur certains points encore aujourd’hui flous » affirme ainsi l’élue, qui laisse entendre que d’autres solutions auraient pu être préférées (une expérimentation plus courte mais avec plus d’amplitude s’agissant des horaires d’ouverture par exemple).
La députée enfonce d’ailleurs le clou lorsqu’elle conclut avec des termes policés que « le pilotage interministériel de cette expérimentation semble ne pas avoir été optimal et parait, aujourd’hui, plus théorique qu’effectif alors qu’il constitue la clef de voute de la réussite ou non dans un tel projet ». C’est donc assez logiquement que la députée affirme qu’il serait « pertinent de renfoncer le pilotage interministériel et de s’appuyer davantage, comme l’ont fait nombre de pays, sur le régulateur des communications électroniques [l’ARCEP, ndlr], détenteur de compétences clés pour élaborer un schéma pertinent et opérationnel ».
Pas de généralisation immédiate, mais des pistes pour un développement progressif
Mais alors, comment faire pour la suite ? Corinne Ehrel reconnaît que le coût et les moyens humains requis pour ce centre relais téléphonique « ne permettront sans doute pas [sa] généralisation immédiate ». L’élue met néanmoins sur la table plusieurs pistes en vue d’une « montée en charge » progressive et qui devrait s’accompagner aussi du « déploiement de solutions complémentaires ».
Premier point, et non des moindres : celui du financement. Si la députée socialiste n’évoque aucun chiffre précis concernant le coût du dispositif, elle avance malgré tout de nombreuses hypothèses, allant de la prise en charge intégrale par l’État à la mise en place d’une « obligation réglementaire » applicable à l’ensemble des opérateurs télécoms, en passant par l’instauration d’une « taxe même minime sur l’ensemble des forfaits téléphoniques ». Sa préférence semble cependant aller vers cette seconde piste, qui obligerait les SFR, Orange & co à ouvrir leur porte-monnaie, tout en leur laissant ensuite le choix d’opter isolément pour un centre ou de se regrouper avec d’autres pour mutualiser le service.
Deuxièmement, le déploiement de centres relais téléphoniques pose selon Corinne Erhel « un défi humain de taille », celui du recrutement des interprètes en langue des signes. S’il s’agit d’une « formidable opportunité d’employabilité des personnes sourdes et malentendantes mais également levier de création d’emploi pour les personnes entendantes », certains professionnels du secteur estiment qu’il faudrait créer 16 000 postes de vidéo-conseillers pour couvrir les besoins des personnes sourdes ou malentendantes.
Un appel en faveur de davantage de volontarisme de la part des pouvoirs publics
De manière complémentaire, la parlementaire demande aux pouvoirs publics de se lancer dans un travail de recensement des innovations développées dans le but d’améliorer la communication des personnes ayant un handicap auditif. Les initiatives sont en effet nombreuses en la matière (avatars signants, dispositifs de traduction ou de reconnaissance vocale...), mais Corinne Erhel déplore leur éparpillement. Elle encourage de ce fait l’État à créer une « plateforme ouverte d’innovation » qui regrouperait « les outils, applications développées dans un objectif d’accessibilité des communications aux personnes sourdes et malentendantes », et ce afin que les utilisateurs, les entreprises et les acteurs institutionnels puissent s’y retrouver et échanger plus facilement.
« Il est essentiel de mener une politique volontariste d’accompagnement et d’encouragement de l’innovation en faveur de l’accessibilité des personnes sourdes et malentendantes alors que les évolutions technologiques modifient et modifieront considérablement les modes de communication et le quotidien de chaque citoyen dans les mois et les années à venir » conclut Corinne Erhel. La balle est désormais dans le camp du gouvernement.
L’État invité à accompagner davantage les innovations à destination des sourds
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Un dispositif expérimental qui arrivera à échéance en juin 2015
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La députée Erhel estime qu’il est « urgent » de trouver dès à présent des solutions
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Critiques autour de la gestion du dossier par l’exécutif
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Pas de généralisation immédiate, mais des pistes pour un développement progressif
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Un appel en faveur de davantage de volontarisme de la part des pouvoirs publics
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 26/11/2014 à 14h35
Encore et toujours assister les adeptes de la masturbation. Tsss….
J’ai pas pu résister " />
Le 26/11/2014 à 14h36
L’état doit pourtant être suffisamment au fait des problèmes de surdité au vu des branleurs qui l’occupent " />
Le 26/11/2014 à 14h36
“L’État invité à accompagner davantage les innovations à destination des sourds”
il serait grand temps !
Le 26/11/2014 à 14h37
Le gouvernement entendra-t-il ?
L’entendre sûrement, signer c’est moins sûr.
Il fera peut-être… la sourde oreille :badampshiii:
Le 26/11/2014 à 14h40
Grillé " />
Le 26/11/2014 à 14h42
à ce niveau là, ce sont même des experts " />
Le 26/11/2014 à 14h45
" /> Je me doutait que la blague allait être usée jusqu’à la corde.
Le 26/11/2014 à 14h47
Un petit peu HS mais ça serait sympa que les youtubeurs pensent aussi aux sourds et malentants en sous-titrant leurs vidéos…
Le 26/11/2014 à 14h47
16 000 postes de vidéo-conseillers Faudrait déjà quelques un dans les administrations.
Le 26/11/2014 à 14h47
Chez certain, c’est plutôt le poignet (" />)
Le 26/11/2014 à 14h55
Parmi les chaines dites “culturelles” françaises je ne vois que Nota Bene qui prend soin de le faire. Sûrement d’autres le font.
edit : j’ai mis “culturelles” entre guillemets, c’est juste par opposition avec les chaines “humoristiques” de type Cyprien et consorts " />
Le 27/11/2014 à 08h53
Le 27/11/2014 à 09h24
Le 27/11/2014 à 09h38
Le 27/11/2014 à 10h02
Tu serais surpris de constater que les appareils auditives ne sont plus très bien remboursés par la sécurité sociale après 20 ans passés (129 euros). Pour un sourd profond, la facture d’un contour de prothèse
surpuissante se chiffre à 2000 euros l’unité soit 4000 euros la paire. Et il faut renouveler tous les 5 ans dans son cas car l’appareil s’use très très vite. Ce n’est pas une simple prothèse intra-auriculaire invisible qu’on donne aux personnes faiblement sourdes et qui sont largement représentées dans les brochures publicitaires. Ces solutions dont je rêve me sont inacessibles en l’état actuel de la technologie malgré les progrès de la miniaturisation.
Entre ça :http://www.phonak.com/fr/b2c/fr/products/hearing_instruments/tao-q/hearing-aid.h…
et ça (le truc le plus puissant que j’aurai dans un an):http://www.phonak.com/fr/b2c/fr/products/hearing_instruments/naida-q/hearing-aid…
les prix ne sont pas les mêmes et ces deux objets ne s’adressent pas au même public.
Le seul moyen d’aide possible est de faire une demande financière à la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) au titre de la PCH (prestation de compensation du handicap), cette demande prend 1 an en général à être traité (joie bureaucratique). Et très souvent, l’aide financière ne couvre pas la totalité du devis. La personne sourde doit mettre la main à la poche pour un handicap réel qui devrait être couvert entièrement par la sécurité sociale.
Je suis en pleine phase de renouvellement de mes appareils auditifs car ils ne peuvent durer que 5 ans dans mon cas, au delà ils deviennent moins efficaces et peuvent tomber en rade.
Aussi sais-tu que la majorité des sourds profonds n’ont pas d’appareillage car justement ils ne supportent pas les sons, préférant vivre dans le monde du silence ?
Et très souvent les avantages sont loin d’être considérables par rapport aux personnes malentendantes.
Car il ne suffit pas d’être appareillé pour tout entendre à 100 % d’un simple coup de baguette magique, ça c’est l’erreur de base.
Il y a une différence entre entendre et comprendre, tu entends le bruit de la parole mais tu es incapable de le déchiffrer, le comprendre sans une lecture labiale approfondie en face à face. TU caches ta bouche ou tu parles dans mon dos, ma compréhension chute lourdement même si je suis appareillé. Pour la personne malentendante faiblement sourde, l’histoire est différente. Ce n’est qu’une béquille technologique complémentaire à un usage assidu de la lecture labiale et qui permet au final de différencier des mots qui sont prononcés de façon semblable. Exemple “six” et “dix”, c’est pareil au niveau de la lecture labiale mais grâce à l’appareil, on différencie.
Autrement dit au téléphone, la compréhension est nulle pour une personne sourde profonde même appareillée
Dans un futur plus ou moins lointain, comme tu fais allusion à la thérapie génique, il est possible qu’on répare les fonctions déficitaires du corps humain (cécité, surdité et etc)
Mais en l’instant présent, c’est une douce chimère et il est plus intéressant de se concentrer sur des solutions plus concrètes apportant un réel et immédiat confort de vie comme ces relais téléphoniques qui sont une solution à moindre coût.
Le 27/11/2014 à 10h35
Le 27/11/2014 à 10h55
Il ne faut pas oublier également qu’un certain nombre de sourds ne souhaitent tout simplement pas “devenir” entendants.
A titre personnel, ayant appris la LSF, le “mais pourquoi vous refusez ?” est une des reflexions qui est généralement engagée assez tot dans les cours : il y a souvent une sorte de mini débat en fin de premier cycle avec l’enseignant (qui est très souvent sourd) et les élèves entendants et ça fait souvent partie des questions (un peu tabou) qui sont soulevées à ce moment là. D’ailleurs, on arrive généralement plus facilement à comprendre une fois les principes de la langue acquis (la LSF n’est pas juste la langue française transposée en signes) et une fois qu’on a vécu une/deux semaines de cours sans son avec une reflexion et des points de vue complètement différents :-)
Aujourd’hui, je trouve juste regrettable que d’un coté il faille se battre becs et ongles avec son employeur (et ce même dans les services publics !) ou débourser une somme folle (si souhait de le faire à titre personnel) pour pouvoir suivre des formations enseignant la LSF alors que l’État annonce (enfin) prendre conscience de la place des sourds/malentendants en France. Bien dommage de faire ralentir des projets comme celui ci parce que l’aspect financier est trop important (16000 interpretes, ça représente un coût faramineux) alors que des ressources plus facilement exploitables existent, à un moindre coût tout en étant plus rentables sur le long terme.
Le 27/11/2014 à 11h24
1/ le problème c’est qu’à un moment de ta vie en cas de lourd pépin survenue de façon impromptue, si tu n’as pas souscrit au bon niveau de protection, cela risque d’être difficile non ?
ET pour le chômeur sourd nourri à l’allocation adulte handicapé qui est encore plus faible que le smic, comment ferait-il pour financer sa protection lui donnant droit à un remboursement complet de ses aides auditives ?
2/ oui absolument, c’est pourquoi il est conseillé que l’enfant sourd soit appareillé le plus tôt possible dès 1 an. (ce qui fut mon cas) De l’autre côté, j’ai des amis qui ont été appareillés vers 6-7 ans et qui ont accusé un important retard de développement au niveau ouie/parole alors qu’ils souffraient sensiblement du même niveau de handicap que moi. Alors pour la personne sourde non appareillé qui a baigné dans un environnement éducationnel basé sur la LSF uniquement, il est lourdement difficile de s’en extraire et très souvent cette personne s’arcboutera à défendre sa spécificité et refuser tout évolution favorable visant à éradiquer la surdité (défense de la culture sourde).
3/ C’est intéressant. Il y a quelques années, j’avais été voir une généticienne qui a détecté le gène responsable de ma surdité (je voulais en savoir plus car je suis issu d’une famille 100% entendante).
Mais je doute que j’en voie les résultats avant de très nombreuses années le temps que cela passe de l’animal à l’humain.
Le 27/11/2014 à 11h47
Oui je comprends bien ce que tu dis, beaucoup de sourds veulent voir conserver cette situation et voient d’un très mauvais oeil toute évolution technologique, médicale visant à les “guérir” (gros mot) car justement ils considèrent que cela fait partir de leur identité, de leur culture, de leur “langue” (qui contraste fortement avec le terme “langage” habituellement utilisé dans les médias)
Le 27/11/2014 à 11h51
Le 28/11/2014 à 09h30
+100 ;)
moi meme je suis sourd et signant (langue des signes)
j’ai travaillé à Websourd (http://www.websourd-entreprise.fr/ )
j’étais la poste de l’assistance et technicien de Centre Relais téléphonique CRT
et titre personnel, je suis l’utilisateur d’Origo (CRT)
CRT est tres tres utile pour les sourds et malentendants en tant que les entendants c’est le pont de la communication pourtant ce n’est pas “handicapé”
imaginer, si tu seras devenir sourd alors sans CRT, ni l’interpréter etc… considéré comme un handicapé et les entendants leurs aussi handicapé …
a propose de la langue des signes c’est un LANGUE et non “LANGUAGE”
majorité des sourds sont difficulté de la langue Français en vrai ! , a cause de l’école spécialise et tous les professeurs qui donne tres mal le cours aux enfants sourds car ils sont matrice très mal la langue des signes, et ce qui croient seulement le cours d’orale est meilleur la solution que la langue des signes . mais la non c’est commettre un erreur
ce que j’ai vécu !!! et plusieurs témoignages..
il y a d’autrement, l’école bilingue (la langue des signes et langue français) est vrai succès BILINGUE pour aller jusqu’a la FAC comme des autres
ce n’est pas un handicapé
pour info : la loi 11 fevrier 2005, la langue des signes est reconnu comme la langue
c’est a dire qu’un oreille est juste en panne ;)
pour moi, je n’ai pas besoin de devenir l’entendant et je préfère rester silence et bien dormir sans entends des bruits ;) sauf la musique hehe
je vais tres bien, j’ai des amis entendants, je travaille le technicien d’informatique, … bla bla bla bla
j’espere que tu comprends
Le 26/11/2014 à 14h58
Merci pour la découverte " />
Le 26/11/2014 à 15h16
Je ne connaissais point, merci :)
Le 26/11/2014 à 15h30
Initiatives louables, bien que dans l’assistance des handicaps quels qu’ils soient est toujours à la traine.
Les personnes sourdes n’ont pas attendu que les pouvoirs publics s’intéressent à eux: sms illimités, emails, visio, etc.
Cela dit, on peut aujourd’hui ouvrir une ligne EDF sans passer un coup de fil, des progrès ont eu lieu.
Le 26/11/2014 à 15h54
Je sais bien que la reconnaissance vocale et la synthèse vocale ne sont pas encore parfaitement au point mais vu la vitesse à laquelle ça progresse et en prenant en compte l’horizon du projet, ce ne serait pas moins con de, par exemple, contribuer à la recherche publique sur le sujet en finançant une très grosse banque d’échantillons en français ? Après ça les chercheurs publieront leurs biblios et n’importe quel lycéen un peu doué pourra faire une appli clavier ↔ voix.
Et puis dans la foulée on pourrait faire la même chose dans les autres domaines de l’IA, tiens (banques textuelles, banque d’images avec intitulés en français, etc). Ou alors on peut laisser tout le marché aux seules boîtes ricaines ayant les moyens de créer des banques privées d’échantillons.
Le 26/11/2014 à 15h59
Le 26/11/2014 à 16h02
Le 26/11/2014 à 16h46
Pourquoi embaucher des intermédiaires entendants qui doivent apprendre la LSF? Pourquoi ne pas prendre directement des conseillers sourds, comme l’entreprise DEAFI le fait déjà?
Le 26/11/2014 à 17h44
Un des problèmes que soulève ce genre de solution est que la grande majorité des sourds adultes (en France du moins) est analphabète.
Sur le papier c’est beau mais même se servir d’un clavier pour communiquer reste parfois un mur quasi infranchissable.
Le 26/11/2014 à 19h01
Faisant partie en tant que personne sourde profonde des 500 personnes qui participent à ce programme de relais téléphonique, je ne peux qu’être enchanté de cela car cela m’apporte l’indépendance de pouvoir passer des coups de fils quand je le désire. Encore aujourd’hui à l’ère d’internet, un coup de fil est souvent plus efficace qu’un mail où il faut attendre que la personne veuille bien répondre. En coup de fil, l’interlocuteur ne peut pas se défiler. Et un coup de fil est parfois le seul moyen de communication (toubib par exemple).
Au passage, la LSF n’est pas l’unique moyen de communication. La transcription texte en est une et est celle que je préfère. Pratique quand tu as une sale dégaine et que tu ne veux pas passer sur la webcam.
Après il est vrai que beaucoup de sourds ont d’énormes difficultés en français écrit car la LSF est une langue à part avec sa propre grammaire. Les phrases sont exprimées différemment qu’en français oral/écrit.
exemple simple on dit “je vais au cinéma”, en LSF, c’est “moi cinéma aller (verbe à la fin)”
Ces difficultés concernent plus essentiellement les sourds-profonds qui sont toutefois minoritaires parmi la population sourde et malentendante (200 000 je dirais sur 5 millions mais on en entend souvent parler car ils ne peuvent très souvent que s’exprimer en LSF). Il y a 4 niveaux de surdité : surdité légère, surdité moyenne, surdité sévère et surdité profonde ; les trois premiers peuvent être considérés comme malentendants et constituent la majorités des personnes ayant un problème auditif et qui auraient besoin de solution essentiellement écrites tout en n’ayant pas besoin de la LSF. (sous-titres, retranscription texte)
Alors certes il est indispensable de recruter des interprètes en LSF mais il est aussi indispensable de recruter davantage de personnes formés uniquement pour la retranscription texte.
Le relais téléphonique est une réalité courante aux USA depuis des années. La France ne s’y intéresse que maintenant et l’année dernière comme le souligne l’article sur les difficultés rencontrées depuis 2010, il y avait déjà eu la même expérimentation (à laquelle je n’ai pas été sélectionné) qui s’est terminée par une nouvelle expérimentation, celle encore en cours cette année http://origo.elision-services.com
On continue toujours de broder alors que de mesures simples et définitives sont attendues depuis belle lurette. 5 millions de personnes malentendantes et sourdes existent en France tout de même.
Ce devrait même être un service public à financer via une taxe que paieront les opérateurs téléphoniques qui se sucrent assez et qui y survivront sans problème. Et ce service public, lui, serait UTILE !
De même que les sous-titres, il a fallu attendre une loi sur le handicap de 2005 pour que les chaines Tv soient obligées de sous-titrer leurs programmes à 100%. Il est amusant de constater que sur le replay, ces chaines tv oublient cette obligation …. (à part france tv pluzz qui d’ailleurs ne le propose pas dans ses émission en direct, juste après en replay)
La bataille législative est toujours à refaire surtout avec l’éclosion des nouveaux formats audiovisuel internet. (youtube, VAD, streaming notamment sur les films français)
Le 26/11/2014 à 19h01
Le 26/11/2014 à 19h21
tout à fait, c’est essentiellement un problème éducatif. Les sourds profonds qui font le choix de l’oralisme dès leur plus jeune âge (apprendre à parler français au lieu d’apprendre à signer en LSF ) ne présentent pas ce problème.
Je suis d’accord que le truc ultime, ce serait un logiciel qui fasse reconnaissance vocale à 100% sur tout support non sous-titré. Combien de fois ai-je rêve d’amener mon laptop à l’unif avec dedans intégré un logiciel qui retranscrirait tout le blabla du prof plutôt que de me contenter de la prise de notes ?
C’est une chose que bénéficieront certainement les générations futures de sourds/malentendants ..
Le 27/11/2014 à 03h20
Merci beaucoup pour ce témoignage " />
Le 27/11/2014 à 08h25
Le 27/11/2014 à 08h50