Avec Android for Work, Google veut conquérir l’entreprise
Déclaration de dépendance
Le 26 février 2015 à 17h00
4 min
Société numérique
Société
Après avoir conquis le grand public avec Android, Google s’attaque maintenant aux entreprises. Le groupe présente sa solution Android for Work, une suite de fonctionnalités, d’applications et de partenariats destinée à convaincre les responsables informatiques d'adopter Android, en mélangeant des fonctions existantes à quelques nouveautés.
C’est l’heure pour Google d’aller au travail. Le groupe de Mountain View a annoncé hier Android for Work, son offre pour conquérir les cœurs des responsables informatiques des entreprises. Google est déjà le rival qui monte face à Microsoft sur la bureautique et la collaboration en entreprise, défiant le mastodonte Office avec ses Google Apps. Désormais, c’est par la porte du mobile que le groupe veut s’immiscer, en comptant notamment sur la propension des employés à utiliser de plus en plus leur téléphone personnel pour le travail.
L’offre a deux volets : les fonctions présentes sur Android lui-même et des partenariats avec de grands noms du monde professionnel. Du côté des nouvelles fonctions, elles tiennent majoritairement à Android 5.0 Lollipop, lancé en novembre. La nouveauté majeure a été l’inclusion de profils professionnels, déconnectés du reste de l’appareil et qui peuvent contenir les emails, contacts, calendriers et documents pros « en toute sécurité ». Plus globalement, Android 5.0 amène le chiffrement de la mémoire par défaut et des règles plus restrictives pour les applications, via SELinux. Pour les terminaux plus anciens (entre Android 4.0 et 4.4, soit 90 % du parc), Google propose une application qui émule les fonctions intégrées par défaut dans Android 5.0.
Une boutique et des applications dédiées aux pros
Google a également présenté Google Play for Work, une boutique d’applications sur laquelle chaque entreprise peut choisir et déposer les applications permises sur les terminaux professionnels des employés ou sur leur profil « sécurisé ». Cela peut inclure des applications développées par l’entreprise elle-même. Une fonction déjà proposée par d’autres systèmes, comme Windows Phone avec les Company hub apps.
Reste qu’avec Google Play for Work, les entreprises sont totalement dépendantes de Google, qui gère l’infrastructure derrière la boutique. Les applications professionnelles sont marquées d’un logo spécifique dans le lanceur et les notifications, comme l’explique un employé dans une vidéo dédiée aux développeurs.
Le groupe californien propose également de nouvelles applications spécifiques aux pros, pour la gestion des emails, des contacts et des calendriers. Elles sont compatibles avec les principales solutions professionnelles, comme Microsoft Exchange, IBM Notes… et bien entendu les Google Apps.
Des partenariats pour convaincre
Deuxième volet de l’offensive : des partenariats, plein de partenariats. Il s’agit surtout pour Google d’expliquer aux entreprises qui hésitent entre iOS, Android ou Windows Phone que de passer à Android n’engendrera pas de changement massif dans leur manière de gérer les téléphones. De même, les terminaux des employés sont censés être bien plus simples (et sûrs) pour les tâches pros. Les téléphones Android sont ainsi gérables avec les outils de BlackBerry, Citrix ou encore SOTI, qui comptent parmi les références du domaine.
Ces solutions de gestion de flottes sont utilisées entre autres pour définir le niveau de sécurité des appareils des employés et gérer en masse les applications disponibles sur ces terminaux. C’est donc le cas de BlackBerry, avec son outil Enterprise Server 12. L’effort technique n’a pas été énorme. BES12 supporte déjà le système Knox de Samsung, qui crée un profil dédié aux tâches professionnelles, totalement coupé du reste. Knox est surtout la base des nouvelles fonctions d’Android 5.0, à partir de laquelle Google et Samsung ont travaillé.
Entre autres partenariats, Google met en avant les grands noms des applications pros (comme Adobe, Salesforce, SAP…), les constructeurs de terminaux (Samsung, Sony, LG…) et les équipementiers réseau (Cisco, F5 Networks ou le fabricant de pare-feu Palo Alto Networks). Tous leurs produits ont donc la garantie de s’intégrer avec Google for Work. Cette logique rappelle celle de l’Open Handset Alliance, créée par Google aux débuts d’Android pour réunir les industriels autour de son système.
Avec Android for Work, Google veut conquérir l’entreprise
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Une boutique et des applications dédiées aux pros
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Des partenariats pour convaincre
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 27/02/2015 à 07h44
Je confirme que ce soit SSII ou client je vois beaucoup de Outlook.com et de Gmail en outils collaboratifs.
C’est dommage mais hélas un choix financier logique. Maintenir un Exchange ou autre solution a un coût non négligeable en temps, compétence et sécurité. Donc ça suit la tendance actuelle qui est a l’externalisation.
Le 27/02/2015 à 08h47
Le 27/02/2015 à 09h18
Il y a des grosses boites qui utilisentle cloud pour leurs données, mais d’habitude c’est un poil plus compliqué que “ j’ai un mot de passe, c’est infaillible “
Le 27/02/2015 à 09h41
Le 27/02/2015 à 10h00
Dans ma boîte on utilise Exchange pour les mails, et L’IT configure le compte soit sur des Blackberry soit sur le smartphone perso. Dans mon cas j’ai rendu le BlackBerry (9310 je crois) pour mon Xperia. Ça veut dire que tous mes mails (qui sont ultra confidentiels et liés à la vie privée des employés) sont scannés par crosoft et Google ?
Le 27/02/2015 à 10h16
http://googleforworkfrance.blogspot.be
GoogleY a un paquet de sociétés qui utilise Google Apps for Work, même en France.
Le 27/02/2015 à 10h50
Tant que les mails sont hostés dans ta boite, et que tu ne passe pas par Gmail sur ton Xperia, il n’y a clairement aucune chance.
Apres sur Android, je doute qu’il y ait un flux de données remontant avec les info de tes mail (mais sans code source, impossible de le savoir …).
Mais ça voudrait dire qu’il n’enverrait que des “metadata” pas les mails complet (sinon ça sera vraiment visible), donc c’est “moins grave” (mais je trouverai quand même ça inadmissible).
Le 27/02/2015 à 12h10
Le type de réponse claire et relativement rassurante que je voulais entendre, merci.
Parce que parfois, l’IT, chez nous, j’ai l’impression que les impératifs budgétaires sont 50x plus importants que le reste, même que l’intelligence…
Le 27/02/2015 à 13h14
Normalement Google ne surveille pas les mails qui sont poussés, via une solution externe, sur les Androids.
Par contre, si quelqu’un arrive à prendre le contre du téléphone, il prend aussi le contrôle de l’accès aux mails, et donc à la totalité de tes messages, contacts… Et c’est bien ça le problème, Android est le système mobile le moins fiable d’un point de vue sécuritaire, à cause d’une politique de mise à jour inadapté aux entreprises (durée de support variable parfois très très courte, pas de contrôle/suivi…).
Il n’est pas impossile qu’une entreprise se fasse attaquer car des Androids insuffisaments sécurisés on permis de lui voler des données…
Le 26/02/2015 à 18h53
Le 26/02/2015 à 18h56
Le 26/02/2015 à 18h59
Le 26/02/2015 à 19h00
Les vautours attendent sa chute pour tout les brevets quelle détiens.
Le 26/02/2015 à 19h01
Le 26/02/2015 à 19h04
Le 26/02/2015 à 20h20
Oui ça aussi c’est problématique.
Le 26/02/2015 à 21h17
Les grands comptes ? De plus en plus en plus basculent sous Google Apps, ou Office 365, quant aux PME c’est Google Apps pour tous. GA apporte tellement d’outils : messagerie, travail collaboratif, suite bureautique (un peu légère certes), stockage en ligne potentiellement illimité, création de site/intranet, vidéoconférence etc. et tout ça pour un prix très modique.
Dans mon ancienne boite, à la base j’étais plutôt contre ce système et puis Google nous à fait une présentation de leur offre dans leur bureaux Parisiens et la j’ai compris qu’ils allaient tout rafler. Depuis, mon ancienne boite est passée chez eux, ma nouvelle (une startup) y est depuis sa création et les PME où travaillent beaucoup de mes amis sont en train d’y passer. Ce sera pareil pour les téléphones.
Le 26/02/2015 à 21h18
Accepter les outils de google en entreprise, c’est accepter de perdre tout contrôle sur son travail, sa confidentialité et la sécurité associée.
C’est le meilleur moyen de couler sa boite.
A part des inconscients, je ne vois pas quelle entreprise pourrait adopter ces services." />
Le 26/02/2015 à 21h24
C’est carrément rédibitoire.
La blague du WebView non maintenu en <= 4.3 (un truc juste super récent) est un symbole très fort, j’ai du mal à comprendre comment ils veulent intégrer l’entreprise avec ce genre de politique.
Après, toutes entreprises ne font pas attention à leurs données, certaines s’en foutent royalement (à tort ou à raison), et ça doit représenter une part non négligeable du marché.
Mais si on ajoute à ça l’image de Google en terme de confidentialité (leur fond de commerce c’est le ciblage publicitaire, les DSI doivent à peu près tous le savoir, et même si ce n’est pas le cas de leurs salariés, c’est encore aux DSI de choisir ce qu’ils installent pas l’inverse) et quelques trucs assez étonnant ici (une boutique pro qu’on ne maitrise pas ? A quoi ça sert ?) je suis pas sur qu’ils vont beaucoup avancr…
Le 26/02/2015 à 21h26
Tu as des exemples sourcés de grande compte sous GA ?
J’avoue avoir énormément de mal à te croire.
Pour les PME par contre, oui, le prix de GA leur permet sans doute de passer devant Office 365.
Le 26/02/2015 à 22h18
Le 26/02/2015 à 22h23
Le 26/02/2015 à 23h26
Le 27/02/2015 à 05h43
Le 27/02/2015 à 06h23
Dans le train, j’ai vu un mec de veolia sur google apps
Le 26/02/2015 à 17h43
iOS, Android ou Windows Phone
Et BlackBerry alors ? " />
Le 26/02/2015 à 17h46
Pour convaincre les entreprises de passer à Android il faudra surtout :
Le 26/02/2015 à 17h55
Je plaide le manque de place. " />
Le 26/02/2015 à 18h00
Une meilleure politique de confidentialité de la part de google ?
Ici, chrome est interdit d’installation pour raison de sécurité du SI (et à juste titre je trouve)
Le 26/02/2015 à 18h10
Le 26/02/2015 à 18h32
Oui. Mais en toute logique, Google Play for Work reste un service géré par Google.
Le 26/02/2015 à 18h39
Etant donné qu’ils s’implantent de plus en plus en entreprise avec leurs outils collaboratifs en cloud (Gmail, Drive…), c’est la suite logique des choses que de vouloir imposer leurs terminaux.