Projet de loi sur le renseignement : tous les points noirs dénoncés par la CNIL
Vers une réaction en chaîne de la surveillance
Le 19 mars 2015 à 12h49
16 min
Droit
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Comme Le Monde, nous avons pu nous procurer l’avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés visant le projet de loi sur le renseignement, pour y revenir profondément. Objectif ? Opposer cet avis à l’une des versions du projet de loi désormais à l’air libre (le texte en PDF), en fait avant son analyse par le Conseil d’État.
Après la loi de programmation militaire, celle contre le terrorisme, ce projet de loi sur le renseignement a été présenté ce matin en Conseil des ministres, avant son dépôt à l’Assemblée nationale, accompagné de l’avis du Conseil d’État. Le vote suivra dans quelques semaines.
Son objectif ? Une profonde mise à jour des règles encadrant, parfois mal, les pratiques du renseignement. Cet « update » serait, aujourd’hui même, d’une impérieuse nécessité, selon l’exécutif : assurer la protection de l’État, celle des agents qui flirtent avec l’illicite, mais également les citoyens. Dans son avis, la CNIL ne dit pas autre chose : « les dispositions projetées doivent (…) permettre d’encadrer juridiquement les pratiques des services de renseignement pouvant porter atteinte à la vie privée et d’assurer ainsi la licéité de la collecte et de l’exploitation de l’ensemble des informations recueillies par l’intermédiaire de ces techniques ».
Plus d'hypothèses permettant la surveillance administrative
Préventives, ciblant le renseignement, les mesures de police administrative qui s'annoncent se passeront par définition de la moindre autorisation préalable du juge. Elles seront conditionnées à une série de sept finalités :
- L’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et la défense nationale
- Les intérêts majeurs de la politique étrangère, l’exécution des engagements internationaux, la prévention de toute forme d’ingérence étrangère (donc du piratage informatique depuis la Corée du Nord ou d’un pays fan de hamburgers… )
- Les intérêts économiques ou scientifiques majeurs
- La prévention du terrorisme, des atteintes à la forme républicaine et à la stabilité des institutions, de la reconstitution ou du maintien de groupement dissous
- La prévention de la criminalité et de la délinquance organisées
- La prévention de la prolifération des armes de destruction massive
- La prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique
Ces finalités seront donc autant de portes d’entrée pour justifier l’armada sécuritaire du texte. Disons-le : elles sont bien plus amples que les cinq actuellement prévues dans le Code de la sécurité intérieure.
Nous avons donc pu nous procurer un document encore secret, l'avis de la CNIL. Et c’est peu de le dire, elle détecte bien une série de points très noirs dans l'ébauche qui lui a été soumise : les mesures possibles seront en effet « beaucoup plus larges et intrusives que ce qu’autorise le cadre juridique actuel en matière de renseignement ». En clair, le diamètre du pipeline aspirant des lampées de données personnelles va être décuplé, au motif de l’impérieuse sécurité. Mais que dit exactement dans le détail la commission ? Voilà la synthèse des critiques, accompagnée d’extraits de l’avant-projet de loi.
Respecter les données personnelles
La CNIL demande d’entrée que le respect des données personnelles soit inscrit en dur au sein du futur article L811-1, au côté donc du respect de la vie privée, celui des correspondances et de l’inviolabilité du domicile.
Des écoutes qui ne sont plus exceptionnelles
Selon l’article L241-2 du Code la sécurité intérieure, les interceptions de sécurité (les écoutes) peuvent être autorisées, mais seulement « à titre exceptionnel ». L'avant-projet de loi fait sauter cette limite, souligne la CNIL, qui n’ose exprimer des regrets bruyants…
Extensions des durées de conservation des données aspirées
Selon l’article L242-6 du CSI, les enregistrements aspirés durant ces écoutes sont détruits au bout de 10 jours. Dans l'avant-projet de loi, on change la donne. La conservation des enregistrements est déjà par principe portée à 30 jours. Pour les données chiffrées, une nuance, ce délai ne court qu’à compter du décryptage. Les renseignements collectés, les fruits de ces écoutes donc, sont seront détruits 12 mois après leur recueil. Et même cinq ans après pour les métadonnées qui leur sont associées.
Enfin, lorsque les renseignements contiennent des éléments de cyberattaque, ou des bouts encore chiffrés, le reste des renseignements décryptés sera conservé des mois et des mois durant. Pour la CNIL, le délai de cinq ans n’est accompagné d’aucune justification. Elle exprime même « ses réserves sur ce nouvel allongement substantiel » qui « n’exclut d’ailleurs aucunement que les données puissent être conservées au-delà aux fins d’analyse technique ».
La surveillance susceptible d'une réaction en chaîne
Elle tique davantage encore sur un dispositif associé qui autorise les interceptions pouvant relever « directement ou indirectement » des renseignements. Or, selon elle, « cette rédaction est susceptible d’ouvrir droit, par réaction en chaine, à des interceptions de communications entre des personnes qui n’auraient pas été en relation avec la personne surveillée ». Pour elle, pas de doute, cela « constituerait une atteinte particulièrement grave au respect du secret des correspondances ». Elle exige donc du gouvernement « une clarification », témoignage en creux d’un sérieux flou.
Autre chose. Désormais, l’enregistrement du contenu emportera automatiquement celui des métadonnées. « Ce caractère automatique est inapproprié, considère la gardienne des données personnelles, au regard des enjeux différents soulevés par les données de contenu et les données de connexion. »
Préparez vos mouchards
Les services du renseignement, sans l’aval d’un juge, pourront aussi capter, fixer, transmettre et enregistrer des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel, tout comme l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé. De même, le texte autorise la captation, la transmission et l’enregistrement des données informatiques qui « transitent » ou sont « contenues » dans tel un système. Ces mouchards pourront au besoin être installés à distance, via Internet.
Enfin, il orchestre la localisation en temps réel d’une personne, d’un véhicule ou d’un objet, ce qui supposera deux intrusions dans des lieux privés (mise en place, retrait).
La CNIL ne voit pas d’opposition manifeste à doter la police administrative des moyens dont bénéficient les services de police judiciaires. Si elle salue l’application de quelques garanties jusqu’alors en vigueur, elle « s’interroge néanmoins sur l’absence de certaines d’entre elles, pourtant nécessaire aux fins d’assurer un meilleur respect de la vie privée ». Par exemple, le gouvernement a oublié de préciser quelles données informatiques pouvaient être ainsi espionnées. La CNIL en devine, faute de mieux, plusieurs : « enregistrement des frappes clavier, copies d’écran, enregistrement des données émises ou reçues depuis un périphérique audiovisuel, etc. ». Ce bête oubli, en tout cas, « nuit à la clarté et à la prévisibilité du texte, notamment quant à l’encadrement légal et aux garanties à appliquer ».
Ajoutons que le gouvernement n’a prévu aucune mesure particulière de protection pour les professions à risque : « avocats, journalistes, médecins, parlementaires, etc. ». Embêtant. Enfin, la Commission rappelle que ces opérations vont permettre « de suivre de manière permanente et en temps réel des personnes aussi bien dans l’espace public que dans des lieux privés ». Elle demande de ce fait une surcouche protectrice.
Une surveillance des communications internationales, moins contrôlée
Il sera tout autant possible de mettre en œuvre des « mesures de surveillance internationale » qui permettront légalement les écoutes de communications électroniques en provenance ou à destination de l’étranger. La CNIL regrette d’abord que le gouvernement ne lui ait offert « aucune indication sur les techniques précisément utilisées dans ce cadre ». Elle demande donc des détails, spécialement dans les décrets d’application. Mais, histoire de protéger les activités de ses services, Matignon nous a indiqué qu’au moins l’un d’eux serait secret, non publié. Autre joyeuseté, ces mesures seront mises en œuvre que sur la seule autorisation du Premier ministre, sans avis donc de la nouvelle autorité indépendante chargée de contrôler ces aspirations de données quand elles se déroulent en France.
Chez les opérateurs, FAI et hébergeurs, des sondes directes, sans intermédiaire
L’article 3 du décret est un autre gros morceau. Il prévoit trois nouvelles techniques de recueil du renseignement. La première permettra l’aspiration des « documents et informations » des opérateurs télécoms, des FAI et des hébergeurs. Ces grandes oreilles seront fléchées aux seules personnes « présentant une menace » en termes de terrorisme (l’une des sept finalités précitées). Le recueil se fera « en temps réel » chez tous les intermédiaires jugés utiles.
La CNIL insiste pour que ce périmètre ne soit cantonné qu’aux seules métadonnées (données de connexion, heures, IP, endroit, identifiant de l’équipement, origine et destinataire de la communication, bref tout sauf le contenu). Surtout, elle constate « une évolution majeure au regard du dispositif prévu à l’actuel article L. 246 - 3 du CSI ».
Explication : ces opérations sont aujourd’hui en partie possibles, « sur sollicitation du réseau et transmis en temps réel par les opérateurs aux agents ». Avec son nouveau texte, le gouvernement monte d’un cran : le recueil se fera toujours sur sollicitation du réseau, mais désormais « sans l’intermédiaire des opérateurs de communications électroniques ». En somme, c’est une autoroute qui va permettre « l’aspiration massive et directe des données par les agents des services concernés sur les réseaux des opérateurs, par l’intermédiaire de la pose de sondes », explique la CNIL. Un mécanisme jugé « particulièrement intrusif » en raison d’une utilisation « à l’insu des opérateurs, sur leurs propres systèmes ». Pire encore, « les garanties prévues pour préserver les droits et libertés fondamentaux ne sont pas suffisantes pour justifier une telle ingérence dans la vie privée des personnes ». Ambiance.
Des boîtes noires chez ces mêmes acteurs
L’autre moyen consiste à installer de fameuses « boîtes noires », en fait un dispositif installé chez les opérateurs, FAI et hébergeurs. L’idée ? Scruter les « informations et documents traités » afin de détecter du pré-terrorisme comme le dit joliment Télérama, ou, dans le texte, « la préparation d’un acte de terrorisme ». Ces opérations se feront comme par magie : des « éléments anonymes » aspirés sur les tuyaux ou les serveurs, glissés dans un traitement automatisé (des algorithmes). Si la boîte noire craint une menace avérée, l’anonymat pourra être levé sur autorisation du Premier ministre.
Quelle est la grille de lecture de la CNIL ? Selon elle, le renseignement veut « détecter des signaux dits faibles de préparation d’un acte de terrorisme, à partir de critères pré-établis, portant sur les données ». Ces signaux faibles « s’entendent des tendances, de modus operandi ou encore de traces qui risquent d’être illisibles ou non détectables prises isolément, mais qui, appliquées à un ensemble de personnes, mettent en évidence des occurrences révélatrices de certains comportements ». La CNIL tire du coup la sonnette d’alarme sur ce pattern matching. Ces « indices » portent en effet « sur des données indirectement ou directement identifiantes et non sur des éléments anonymes », comme le voudrait l'avant-projet de loi. Il sera ainsi facilement possible « de remonter à l’identité de la personne » sans passer par la case Manuel Valls. Ennuyeux…
Des fausses antennes relais pour épier les téléphones portables
Dernier outil d’aspiration, l’IMSI Catcher, cet appareil technique de proximité consistant en une fausse antenne relais placée à proximité de la personne dont on souhaite intercepter les échanges électroniques. L’idée ? « Capter les données transmises entre le périphérique électronique et la véritable antenne relais » résume la CNIL. Si la loi sur le renseignement ne focalise son attention que sur les seules données de connexion et la géolocalisation, celle-ci considère qu’il sera aussi possible d’aspirer par ce biais, « dans certaines conditions, le contenu des correspondances » (donc des échanges voix, des mails reçus ou envoyés sur son smartphone, etc.). La gardienne des données personnelles sollicite là encore des garanties, d’autant plus qu’ « un tel dispositif permettra de collecter de manière systématique et automatique des données relatives à des personnes pouvant n’avoir aucun lien ou un lien purement géographique avec l’individu effectivement surveillé », et ce, pour un grand nombre de motifs (pas seulement le terrorisme).
Un profond changement dans les mesures de surveillance en France
Face à tel déluge, la CNIL anticipe « un profond changement de nature dans les mesures de surveillance légalement autorisées. Il ne s’agit plus seulement d’accéder aux données utiles concernant une personne identifiée comme devant faire l’objet d’une surveillance particulière, mais de permettre de collecter, de manière indifférenciée, un volume important de données, qui peuvent être relatives à des personnes tout à fait étrangères à la mission de renseignement ». Dans ce chalutage d’informations indifférenciées, les services « devront identifier les données utiles à l’accomplissement de leur mission ». On aspire tout, on trie ensuite.
Ce sombre avenir « a des conséquences particulièrement graves sur la protection de la vie privée et des données personnelles ». La CNIL le dit et le redit : il faut des conditions de mises en œuvre « plus précises et de nature à limiter les atteintes à ces droits fondamentaux, d’une part, et de modalités de contrôle effectives et adaptées à la nature de ces atteintes, d’autre part. »
Elle réclame logiquement de meilleures protections dans le traitement des données collectées, « afin d’assurer un meilleur équilibre entre protection de la vie privée et exigence de l’ordre public », d’autant que « les traitements de données mis en œuvre par les services spécialisés de renseignement sont susceptibles de contenir des données personnelles recueillies par d’autres canaux que ceux visés dans le projet de loi ». En clair ? Elle fait ici référence aux croisements de données à partir d’actuels fichiers très sensibles, qui, de par cette nature, « ne font l’objet d’aucun contrôle permettant de garantir qu’ils sont mis en œuvre dans le respect de la protection des données personnelles ». Face à ce « renforcement considérable des pouvoirs dévolus aux services de renseignement », elle implore donc une mise à jour de ses pouvoirs de contrôle sur tous ces flux.
Une juridiction d'exception, un recul des droits
En l’état, l'avant-projet de loi prévoit la mise en place d’une juridiction d’exception, saisie par la nouvelle autorité administrative indépendante de contrôle (remplaçant la CNCIS) ou par des citoyens dans le cadre d’un procès parallèle, par exemple. La CNIL veut des clarifications sur les pouvoirs de cette juridiction et regrette surtout que le texte « marque un recul important par rapport aux garanties apportées par le dispositif actuel s’agissant du droit d’accès aux données ».
Pourquoi ? À ce jour, un citoyen n’a pas d’accès direct aux fichiers sensibles. Il peut faire contrôler son contenu par l’intermédiaire de la CNIL. C’est le droit d’accès indirect. En cas de litige, un juge peut statuer sur l’appréciation du refus de communication opposé par le responsable du traitement au regard de la sûreté de l’État, de la défense ou de la sécurité publique. Dans le projet, adieu un tel contrôle ! Il « affecte la protection du droit de personnes » en conclut donc la Commission.
Des pouvoirs très larges pour TRACFIN
Le gouvernement entend tout autant accroître le pouvoir de communication de TRACFIN, en fait, les agents de la cellule de renseignement financier national. Selon la Commission, ils pourront obtenir auprès de toute entreprise de transport (terre, fer, mer, air) ou d’un opérateur de voyage ou de séjour « des éléments permettant d’identifier des personnes ayant payé ou bénéficié d’une prestation ainsi que des éléments relatifs à la nature de cette prestation, et s’il y a lieu, aux bagages et marchandises transportées ».
Date, heure et lieu de départ et arrivée seront siphonnés par ce service, explique l’étude d’impact annexée à l'avant-projet de loi. Seul détail, celui-ci a oublié de reprendre ce périmètre précis, au grand regret de la CNIL qui dénonce aussi les flous sur les modalités d’exercice du droit de communication.
Détection, surveillance, mouchard, etc. dans les prisons
Enfin, pour prévenir les évasions, assurer la sécurité et « le bon ordre dans les prisons », le texte du gouvernement devrait permettre l’installation de dispositif de détection, de brouillage et d’interruption de toutes les correspondances émises électroniquement ou par voie radioélectrique (téléphone portable, etc.).
De même, l’administration pénitentiaire pourra géolocaliser ces équipements ainsi qu’aspirer les données de connexion (source et destination du coup de fil, par exemple). Enfin, il sera possible d’accéder aux données informatiques, voire détecter toute connexion à un réseau non autorisé. La CNIL n’est pas critique cette fois, mais elle prévient tout de même qu’il sera possible « d’installer des logiciels permettant de détecter les connexions frauduleuses ».
Nous reviendrons sur le projet de loi définitif dès lors que celui-ci sera publiquement dévoilé.
Projet de loi sur le renseignement : tous les points noirs dénoncés par la CNIL
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Plus d'hypothèses permettant la surveillance administrative
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Respecter les données personnelles
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Des écoutes qui ne sont plus exceptionnelles
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Extensions des durées de conservation des données aspirées
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La surveillance susceptible d'une réaction en chaîne
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Préparez vos mouchards
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Des pouvoirs très larges pour TRACFIN
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Détection, surveillance, mouchard, etc. dans les prisons
Commentaires (90)
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Abonnez-vousLe 19/03/2015 à 15h06
On pourrait paraphraser Machiavel en disant que la corruption est un mal politique nécessaire si l’intérêt général en est le but… Malheureusement, la “virtu” n’est plus de mise et, sans tomber dans le “tous pourris”, les lobbies - financiers, industriels, religieux - ont depuis longtemps éradiqué à leur profit l’objectif d’un intérêt commun pour celui bien égoïste de leurs étrennes journalières !
Le 19/03/2015 à 15h17
C’est un avis de la CNIL, et on sait tous ce qu’il en advient. " />
Le 19/03/2015 à 15h19
les gens tiennent peut etre plus a leur liberté individuelle et le gouvernement le sait.
C’est au Canada ou une parlementaire expliquait après l’attentat contre des soldats, que malgré ca, il y aurait peu de chances que des lois allant a l’encontre des libertés individuelles soient votées
Le 19/03/2015 à 15h25
Le 19/03/2015 à 16h13
en effet, c’est EUX qui ont insisté !
Le 19/03/2015 à 16h20
ils ont déjà réussi à chopper un terroriste de la démocratie habitant Levallois , grâce aux importantes sommes d’argent public en espèce qu’il a utilisé pour payer ses billets d’avions " />
Le 19/03/2015 à 16h20
« les dispositions projetées doivent (…) permettre d’encadrer :
juridiquement les pratiques des services de renseignement pouvant porter atteinte à la vie privée et d’assurer ainsi la licéité de la collecte et de l’exploitation de l’ensemble des informations recueillies
par l’intermédiaire de ces techniques ».
..et, ça a l’air de NE gêner personne !
(vite oublié “le je suis Charlie”) !
j’ai envie de " />!!!!!!!!!!!!!
Le 19/03/2015 à 16h42
Partage de données(opendata), piratages (vol de données), c’est pas un peu le bordel (on force et en même temps n’interdit pas le partage de données soutirées par des multinationales) et après on fait des mesures pour fouiller partout et tout ça sans chercher à préserver la vie privée, mais où va-t-on ?
Au Etats-unis, on va se confesser en public dans des églises et on pardonne et ici, c’est la fouille, la vidéo dites de protection et la prison, magnifique ! (même les lettres ont droit à un fouillage en règle, à en ne plus avoir confiance à la poste)
Pourquoi vous avez quelque chose à cacher ? (qui vous rend coupable de se protéger d’une inquisition malveillante, au cas où)
De la folie, je vous dis " /> (et en plus tout ça sans juge)
Le 19/03/2015 à 19h42
Le 20/03/2015 à 00h57
Dans la mesure où l’ extrême droite a de plus en plus la cote dans notre pays au point de se retrouver en mesure de contrôler de plus en plus de leviers de commandement et vu la paupérisation de plus en plus grande d’ un plus grand nombre de gens, je ne comprends pas l’ absence de réflexion d’ un gouvernement socialiste en train d’ offrir de plus en plus de moyens à un futur état policier dirigé officiellement par Marine et officieusement par des fascistes assez racistes pour ne pas se priver de le dire sans peine.
Le manque de vision ou d ‘intelligence me semble là plus que flagrant aux yeux de ceux qui ne savent que penser comme autre solution de direction du pays qu’ un vote extrémiste soigneusement déguisée en consultation populaire.
Si un contrôle et une surveillance s’ avère nécessaire, c ‘est plus pour nous protéger des puissances qui pratiquent le vol de brevets, inventions, savoir faire et secrets économiques qui sont nos emplois de demain sans quoi la stabilité économique et politique de notre pays s’ en trouvera compliquée voire impossible.
Pour le reste et ce qui concerne, les réseaux terroristes le renseignement intérieur est infiltré partout ou presque et en mesure de détecter d’ éventuelles menaces.
Toutes les ressources techniques du renseignement américain n’ ont pu empêcher les attaques du 11 Septembre alors que via nos unités spéciales en Afghanistan nous sommes les yeux et oreilles physiques des américains.
Comme quoi rien n’ est plus efficace que l’ infiltration & le noyautage au plus proche des humains à problèmes.
Le 20/03/2015 à 06h41
" />
Je pensais gavroche69 grave.
Le 20/03/2015 à 07h09
Des fausses antennes relais pour épier les téléphones portables
“Eric Schmidt, le patron de Google, a assuré que les géants d’Internet mettront en place des systèmes de cryptage inaccessibles aux gouvernements. Ce qui va à l’encontre des préoccupations du FBI et de la NSA qui souhaitent les empêcher de commercialiser des téléphones cryptés inviolables.Les grands d’internet Google, Apple et les autres “remporteront” la bataille qu’ils livrent pour proposer à leurs utilisateurs des systèmes de cryptage inaccessibles aux gouvernements, a-t-il assuré.”
Le 20/03/2015 à 07h10
La Stasi à la française
Le 20/03/2015 à 07h35
Le 20/03/2015 à 07h36
Le 20/03/2015 à 07h40
Une surveillance des communications internationales, moins contrôléelà où il faudrait peut-être les surveiller plus
Le 19/03/2015 à 13h02
Boite noire… Soit Black Box, B.B., comme pour Big Brother.
Le 19/03/2015 à 13h04
Respect pour ce travail colossal, Marc. J’ai un peu du mal à comprendre que TRACFIN soit dans la boucle excepté sous forme de cavalier législatif pour des extensions ultérieures (à rapprocher de la limite du paiement en espèce limité à 1000 € balancé par Cazeneuve).
Le pire reste probablement à venir (amendements).
Le 19/03/2015 à 13h09
Le 19/03/2015 à 13h14
Le 19/03/2015 à 13h18
Bah alors, ce n’est que la légalisation de pratiques existantes.
Ha, ça choque parce qu’on parle de Hi-Tech?
Le 19/03/2015 à 13h21
Le 19/03/2015 à 13h23
On va pouvoir faire un remake de dredd en l’appelant Valls.
Le 19/03/2015 à 13h24
C’est juste la « légalisation » de pratiques illégales au regard en particulier de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, un truc qui a juste valeur constitutionnelle. Pour mémoire :
«Art. 16. -
pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de
Constitution. »
Mais comme le Conseil constitutionnel ne sera pas saisi, il n’y a pas de problème.
Le 19/03/2015 à 13h29
Le 19/03/2015 à 13h33
60 députés ou 60 sénateurs ou le président du Sénat ou le président de l’Assemblée nationale ou le Premier ministre ou le Président (article 61 de la Constitution). Quand à pourquoi personne ne le saisirait : unité nationale, terrorisme, tout ça. C’est plié.
Le 19/03/2015 à 13h34
La France, ce beau pays où il ne se passe pas un jour sans qu’on ne légifère contre la liberté, sans qu’on ne justifie sa destruction…
Le 19/03/2015 à 13h34
Le 19/03/2015 à 13h35
Le 19/03/2015 à 13h36
LOL ! Excepté quelques abstentions, il n’y a rien à attendre ; en revanche je redoute les amendements " />
Le 19/03/2015 à 13h37
Vous combattez la restriction des libertés et en même temps vous combattez Dieudonné (que l’on apprécie ou pas) et la dissidence.
Votre position va devenir de plus en plus intenable mesdames et messieurs les journalistes. " />
Le 19/03/2015 à 13h38
Le 19/03/2015 à 13h39
Le 19/03/2015 à 13h43
je suis un peu d’accord.
Le 19/03/2015 à 13h44
Ils n’ont pas réussi à en trouver 60 pour la LPM. Là vu le contexte, comme le dit francois-battail, c’est plié
Le 19/03/2015 à 13h48
Inquiétant… Malheureusement, si l’état se dote d’un armement législatif pour légitimer l’interception de données privées, des services privés le font déjà sans que personne ne s’en émeuve. Je viens d’envoyer un courrier à la CNIL après avoir découvert l’existence un site proposant la géolocalisation de tout un chacun domicilié au Royaume-Uni : http://www.localiser-telephone.com/
Fake ou pas ?
Je ne sais s’il existe ou existera une “CNIL” européenne. J’ai l’impression en attendant d’assister au trépas de la vie privée.
Le 19/03/2015 à 13h52
pour faire caricatural, OUI. " />
Le 19/03/2015 à 13h56
Heureusement que ces pouvoirs ne seront confiés qu’à des hommes et des femmes intègres, rigoureux, incorruptible, indépendants et dénués de tout intérêt personnel " />
eh ben " />
Le 19/03/2015 à 13h57
tu viens de gagner une niveau en ironie " /> !
Le 19/03/2015 à 13h57
Le 19/03/2015 à 13h58
Le 19/03/2015 à 13h59
Je te conseil une conférence au CCC fin de l’année dernière qui parle de ça: SS7
TLDR: Manque de contrôle dans le système interne des opérateurs qui permet à pratiquement n’importe qui ayant un accès de savoir la position d’un téléphone à partir du de son numéro de téléphone
Le 20/03/2015 à 07h43
« la préparation d’un acte de terrorisme ». Ces opérations se feront comme par magie : des « éléments anonymes » aspirés sur les tuyaux ou les serveurs, glissés dans un traitement automatisé (des algorithmes). Si la boîte noire craint une menace avérée, l’anonymat pourra être levé sur autorisation du Premier ministre. - tu recherches le prix d’une bombe de chantilly et t’as le GIGN devant la porte " />
Le 20/03/2015 à 07h58
Le 20/03/2015 à 08h14
“Ajoutons que le gouvernement n’a prévu aucune mesure particulière de protection pour les professions à risque : « avocats, journalistes, médecins, parlementaires, etc. ». Embêtant.”
Qui est prêt à parier que au moins les derniers cités bénéficieront d’un amendement spécifique à leur “protection” au nom de la “démocratie”?
Quant à la légalisation de ce qui était illégal, rien de nouveaux: tous les fichiers créés ont connus ce parcours depuis toujours.
Je sens que nous allons vivre un grand moment “d’unité” dans nos assemblées, et de grands moments de solitude pour ceux qui vont oser dire non….
Le 20/03/2015 à 08h21
Le 20/03/2015 à 08h22
il a trouvé son maitre (Sith ?) " />
Le 20/03/2015 à 09h03
François Hollande et Angela Merkel ont réaffirmé “le caractère inacceptable” des écoutes américaines
François Hollande dénonce “des pratiques inacceptables” mais ça c’était en 2013 !
Le 20/03/2015 à 10h32
On le monte quand le “parti des citoyens démocrates et humanistes en colère et force de proposition” (parce que râler c’est bien, agir, c’est mieux) ?
Le 20/03/2015 à 12h29
Le 20/03/2015 à 12h59
Le 21/03/2015 à 12h32
Le 23/03/2015 à 08h56
Le 23/03/2015 à 11h52
Le 23/03/2015 à 11h59
Le 23/03/2015 à 17h12
Le 24/03/2015 à 08h58
Le 24/03/2015 à 12h34
Le 19/03/2015 à 14h00
Shorter: non. Échéance des projections == prochaines élections & exposition médiatique du moment.
Le 19/03/2015 à 14h02
De mémoire (les spécialistes me reprendront) il faut que les 60 députés/sénateurs écrivent une bafouille expliquant pourquoi ils amènent le texte devant le CC. Il faut donc qu’ils se mettent d’accord sur ce qu’ils vont dire.
Et pour ton député, faut plus les appeler par téléphone. Il faut leur répondre sur Twitter quand ils racontent des conneries (de préférence en filant des liens explicatifs). Montrer publiquement qu’ils racontent de la merde, c’est à mon avis plus efficace " />
Le 19/03/2015 à 14h04
Le 19/03/2015 à 14h07
Le 19/03/2015 à 14h07
Ah oui, flute. J’avais oublié le blocage administratif des propos pas gentils envers la députation " />
Le 19/03/2015 à 14h09
C’est pas tout à fait une bafouille : c’est une requête formelle devant une juridiction, même si le CC s’est donné une possibilité discrétionnaire d’auto-saisine sur des articles qui ne seraient pas mentionnés explicitement dans la requête, il y a aussi beaucoup (trop) de considérations politicardes dans les décisions.
En revanche +1 pour Twitter, ils vont sur un terrain qui n’est pas un petit salon feutré, mais là j’ai vraiment peu d’espoir sur ce texte.
Le 19/03/2015 à 14h12
Je trouvais plus le terme de saisine, donc j’ai remplacé par ce que j’avais en tête " />
Du coup pour l’auto-saisine, il faut quand même une première saisine si je comprends bien le sens de ta phrase ?
Le 19/03/2015 à 14h13
Exactement et malheureusement.
Le 19/03/2015 à 14h14
Ok. Merci pour les précisions " />
Le 19/03/2015 à 14h15
les citoyens n’ont pas le droit de saisir le CC ? Si non, pourquoi ?
Le 19/03/2015 à 14h17
Le 19/03/2015 à 14h17
Ben c’est pas prévu dans la Constitution, c’est dommage.
Le 19/03/2015 à 14h26
Le 19/03/2015 à 14h27
Oui enfin faut pas exagérer non plus.
Le droit consti c’est déjà pas très rigolo pour les gens qui en font. Là la démarche c’est “ce que je lis sur ce projet de droit, je suis pas sûr que ça n’aille pas à l’encontre de tel ou tel point de la Constitution”. Et les mecs planchent pour trancher. Et font des réponses en terme de droit, au final.
Je simplifie, mais je vois pas en quoi ça pourrait être pertinent que monsieur tout le monde puisse faire une saisine.
On a désormais les QPC pour les procès, c’est quand même une avancée, pour le citoyen lambda, de ce point de vue là.
Le 19/03/2015 à 14h29
Le 19/03/2015 à 14h31
le QPC faut deja partir en procès. C’est pas un peu lourdingue pour les tribunaux pour pas grand chose vu que ca aurait pu etre tout de suite donner au CC ? (Avant même que quelqu’un se fasse arreter ou autre) " />
Ce n’est pas drole, mais ils l’ont choisi (pas tous surement) et je pense que c’est quand même un droit que peut attendre le citoyen de savoir si une loi est conforme, surtout si des députés ne veulent rien saisir pour X raisons.
Le 19/03/2015 à 14h32
1000 signatures et on a le droit a un référundum comme aux US ? " />
Le 19/03/2015 à 14h32
Le 19/03/2015 à 14h34
Le 19/03/2015 à 14h34
En fait, c’est difficilement envisageable dans la pratique parce que quel que soit le projet de loi, à l’échelle d’un pays comme la France, tu auras quasiment toujours 100 bonhommes qui trouveront que c’est pas une bonne idée, ou que c’est contraire à leur intérêt.
Le problème vient qu’on assiste, là, à une succession de lois qui font plus ou moins l’unanimité au niveau du corps politique et beaucoup moins au niveau des citoyens. On est dans une configuration qui pointe la limite de notre système de représentation.
Parce qu’au départ, si on s’enquiquine à élire nos députés et autre, c’est justement pour pas avoir à être tous des bêtes en droit et en législation mais aussi ça évite à chacun d’avoir un avis sur tout, tout le temps, en terme de projets de loi.
Sauf que là, la classe politique se couvre plus ou moins dans son ensemble. C’est comme pour sur le cumul des mandats et compagnie : en fait, les sujets les plus consensuels à l’Assemblée ce sont ceux qui régissent la classe dirigeante et ses privilèges. Et ça, avec un milieu politique “professionnalisé”, on arrivera pas à en sortir. :-/
Le 19/03/2015 à 14h37
Oui hélas… C’est pour ça que j’ai dit “une avancée” et pas “une solution”. La QPC prend place quand même dans le cadre d’un procès et c’est donc en aval. Le jour où un mec se retrouve en procès et qu’une partie des preuves aura été récoltée en utilisant les dispositifs de cette loi, là, j’imagine que c’est potentiellement jouable de caler une QPC sur la légalité de l’obtention des preuves.
Le 19/03/2015 à 14h42
Ben non, c’est secret et il y a inversion de la charge de preuve en droit administratif ; donc impossible de prouver l’intérêt à agir. C’est certain que dans un cadre normal la QPC est une avancée. Mais là ce n’est pas un cadre normal et c’est tout le problème.
Le 19/03/2015 à 14h42
Oui je suis d’accord. Mais n’oublions pas que dans de nombreux cas, la saisine du CC se fait, ça génère d’autres allers/retours entre les chambres, oblige parfois à modifier le projet de loi en cours. On l’a vu notamment sous le précédent mandat.
Comme je le dis plus bas, je pense que là, on est dans une configuration un peu à la limite, parce qu’il n’y a pas assez d’élus susceptibles de vouloir titiller le Conseil sur ce sujet.
Le 19/03/2015 à 14h43
Le 19/03/2015 à 14h44
Le 19/03/2015 à 14h46
Le 19/03/2015 à 14h50
A propos du référendum d’initiative populaire, inexistant en France qui “préfère” le “référendum d’initiative partagée” (wouaw, ils ont dû se gratter pour trouver un tel nom) :
Wikipedia
Le 19/03/2015 à 14h53
Le 19/03/2015 à 14h56
Le 19/03/2015 à 14h59
en lisant juste l’intro de l’article de Wiki c’est clairement expliqué qu’on se fait entuber et que ce n’est pas pour rien que c’est partagé et non citoyen malgré que certains disaient “citoyen”. " />
Dimanche pourront aller se faire voir, je prendrai même plus le temps de voter blanc " />
Le 19/03/2015 à 15h01
Le 19/03/2015 à 15h05