L’éditeur d’Angry Birds trébuche, avec un bénéfice en baisse de 73 %
Les pirouettes comptables n'arrangent rien au problème
Le 20 mars 2015 à 08h50
3 min
Économie
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Rovio, l'éditeur de la saga Angry Birds a fraichement dévoilé ses résultats annuels. Ces derniers ne risquent pas de redonner le sourire aux oiseaux puisque la société affiche un chiffre d'affaires en baisse, mais surtout un résultat d'exploitation en chute libre.
Des résultats en berne
Les temps sont durs pour les célèbres Angry Birds et plus particulièrement pour leur éditeur Rovio. La société s'est lancée en octobre dernier dans une grande restructuration, dans laquelle un maximum de 130 postes, soit tout de même 16 % de l'effectif total, doivent être supprimés. À l'époque Mikael Hed, le PDG de l'entreprise expliquait avoir embauché en supposant que la croissance de son entreprise atteindrait un certain niveau, mais qu'elle n'a pas été en mesure d'y parvenir.
Et effectivement, au vu des résultats affichés pour l'ensemble de l'année 2014, on peut comprendre que le PDG s'attendait à mieux. En 2013, Rovio avait réalisé un chiffre d'affaires de 173,5 millions d'euros, l'an passé il n'était plus question que de 158,3 millions d'euros, soit une baisse de 9 % en l'espace d'un an. Sur la même période, l'EBIT (ou résultat d'exploitation), qui correspond au bénéfice réalisé par une entreprise avant le paiement de ses impôts et taxes, a quant à lui fondu de 73 % en passant de 36,5 millions d'euros en 2013, à 10 millions d'euros l'an passé.
Les produits dérivés ne font plus recette
Si en 2014, la branche « jeu vidéo » de Rovio a connu une croissance satisfaisante (+ 16 %), avec un chiffre d'affaires passant de 95,2 millions d'euros a 110,7 millions, la branche « produits dérivés » de la société ne peut pas en dire autant. Ses revenus sont en effet passés de 73,1 millions d'euros en 2013 a 41,4 millions en 2014, soit une baisse de 43 %.
L'éditeur n'est pas très bavard sur ce sujet et le nouveau PDG de Rovio, Pekka Rantala, se contente d'expliquer que « de ce point de vue, l'année 2014 n'a pas été très satisfaisante ». On s'en était douté. Le dirigeant est par contre confiant concernant l'avenir, notamment grâce au film d'animation qui a obtenu de bons retours lors de tests auprès de groupes de consommateurs, mais aussi de la part des distributeurs. Pekka Rantala s'attend donc à ce que le film redonne de l'élan à la vente de produits dérivés.
Une petite pirouette comptable pour finir
Les plus observateurs et les plus curieux auront probablement remarqué que l'an passé, au moment de l'annonce des résultats de Rovio, l'éditeur ne faisait état que d'un chiffre d'affaires de 156 millions d'euros sur 2013 et que cette fois-ci il est question de 173,5 millions d'euros sur la même période. D'où sortent donc ces 17,5 millions d'euros soudainement apparus sur les comptes de 2013 de la société ?
Nous avons contacté Rovio hier matin afin d'éclaircir ce point, et l'éditeur est resté muet face à nos sollicitations. Par contre, nos confrères de GamesIndustry ont pu obtenir une réponse à ce sujet. Cette année, la société a tout simplement inclus dans son chiffre d'affaires, les commissions ponctionnées à la source par les différentes boutiques d'applications, afin de s'aligner sur les pratiques comptables de ses concurrents.
En sachant que le chiffre d'affaire de la branche jeux vidéo de Rovio sur 2013, avec le nouveau mode de calcul s'élève a 95,2 millions d'euros, les 17,5 millions d'euros de commissions représentent donc 18,38 % du chiffre d'affaires. Pour rappel, les commissions standards prélevées par Apple, Google ou Valve sont de l'ordre de 30%.
L’éditeur d’Angry Birds trébuche, avec un bénéfice en baisse de 73 %
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Des résultats en berne
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Les produits dérivés ne font plus recette
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Une petite pirouette comptable pour finir
Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 20/03/2015 à 08h56
Il faut savoir se renouveler aussi, Angry Birds on en a plus que bouffé à toutes les sauces. Normal que les gens saturent.
Le 20/03/2015 à 09h00
c’était prévisible
Le 20/03/2015 à 09h02
comme tous les jeux mobiles, les jeux “star’ ne sont qu’éphémères…
ça sera pareil pour candy crush and co, clash of clan…
Le 20/03/2015 à 09h02
On ne peut pas vivre toute sa vie d’un effet de mode, éphémère par définition…
Le 20/03/2015 à 09h06
Un effet de mode qui dure depuis 6 ans…
Le 20/03/2015 à 09h10
Le 20/03/2015 à 09h19
Le 20/03/2015 à 09h22
C’est mort Angry Bird.
Pas plus tard qu’hier, j’ai entendu une conversation de jeunes collégiens dans le métro qui disait que c’était la honte de jouer à Angry Bird. Que c’était démodé, hasbeen. Aujourd’hui, c’est Clash of Clan qui a la cote.
Le 20/03/2015 à 09h47
l’EBIT (ou résultat d’exploitation)
Ça, y’a moyen d’en faire quelque chose dans une news sur Zynga! " />
Le 20/03/2015 à 09h52
Le 20/03/2015 à 09h54
Pour en revenir à la new, j’ai jamais compris un tel succès pour un jeu mobile … Perso, le mobile, c’est 5 min dans le tram ou quand je me fais chier au WC (sans mauvais jeu de mot " /> ).
Si je veux vraiment joué, j’allume la console ou le PC ….
Le 20/03/2015 à 10h05
Le 20/03/2015 à 10h08
Ils s’en fichent, l’équipe en a plein les poches et peuvent se permettre une retraite de millionaires…
Le 20/03/2015 à 10h08
Le 20/03/2015 à 10h16
Le 20/03/2015 à 10h18
Comment dire, l’expression “se reposer sur ses lauriers” illustre parfaitement la situation…" />
Le 20/03/2015 à 10h21
Ils ont sorti plusieurs jeux, il ne se tournent pas non plus les pouces.
Le 20/03/2015 à 10h22
Le 20/03/2015 à 10h28
Le 20/03/2015 à 10h37
Le 20/03/2015 à 11h17
Trente ans après ça lui rapporte encore 1500 dollars par jour de royalties " />
Le 20/03/2015 à 11h49
Le 20/03/2015 à 11h50
Le 20/03/2015 à 12h35
On pourrait remplacer Rovio par Zynga et on sortirait un article du même calibre. C’était prévisible dans les deux cas et ça ce casse la gueule de la même manière dans les 2 cas.
Le 20/03/2015 à 12h35
Il n y a pas que l effet de mode…
Il y a cette sacro sainte croissance imposée par les banques (prêts et intérêts qui en decoule) qui n à d autre d effet que l endettement de tout un chacun et l illusion d une croissance infinie dans un monde fini et même en declin.
Le 20/03/2015 à 12h44
Euh et c’est quoi le rapport avec le sujet ? Ce sont les banques qui ont poussé Rovio à croître ? J’imagine que les Illuminati contrôlent Rovio dans l’ombre " />
Le 20/03/2015 à 12h47
Ils ont fait un RPG " />
Le 20/03/2015 à 12h49
Le 20/03/2015 à 13h37
Le 20/03/2015 à 16h47
C’est toujours dangereux de se reposer sur ses lauriers…
Le 24/03/2015 à 14h08
Apparemment, les dirigeants ont vu trop grand, et les droits dérivés ne suivent pas.
Ce sont des choses qui arrivent.