Quand on fouille au fond du catalogue de Steam, on tombe parfois sur des titres dont on ne soupçonnait même pas l'existence, et dont le synopsis laisse sans voix. Dans Hatoful Boyfriend, vous incarnez une jeune fille qui a réussi son examen d'entrée dans une école peuplée d'oiseaux, et tous ou presque cherchent à l'attirer dans leur nid. 

Nous sommes peut-être le premier avril, mais Hatoful Boyfriend existe vraiment, et il n'a rien d'une blague. Habituellement vendu sur Steam pour une dizaine d'euros (ce qui est assez cher pour un jeu dont on doit expliquer à l'avance qu'il ne s'agit pas d'une blague), nous l'avons déniché pour 2,49 euros à la faveur d'une promotion sur Gog.com. Du coup... #YOLO.

Ivre, elle tente de pécho un pigeon dans un lycée privé

Nous entrons donc dans la peau de Hiyoko Tosaka une brillante étudiante humaine, qui vit dans une caverne et qui a réussi à intégrer le prestigieux Institut PigeoNation pour y suivre des études. L'ensemble du corps enseignant et des autres élèves sont par contre des oiseaux. Forcément, dans cet environnement plein de plumes, vous représentez en quelque sorte l'exotisme, et tous les pigeons sont prêts à céder à vos charmes. Le tout sur un fond musical parfois digne d'un bon vieux film du dimanche soir sur M6 (enfin, d'il y a quelques années).

Vous ne voulez pas un whisky d'abord ?

Une fois passées les dix premières minutes de dialogues posant le cadre de vos aventures, les choses sérieuses commencent rapidement. Vous allez devoir socialiser avec vos comparses à plumes, tenter d'attirer les faveurs des uns ou des autres afin de progresser dans l'aventure, le tout sans négliger vos études, parce que bon vous êtes quand même là pour obtenir votre diplôme. 

Un large choix de conquêtes potentielles s'offre à vous. Parmi eux on retrouve Sakuya Le Bel Shirogane, un pigeon-paon issu de l'aristocratie française (sic), Kazuaki Nanaki, une caille peinte qui campe le rôle d'un professeur de mathématiques narcoleptique et Koshiba Azami, un moineau amateur de grosses cylindrées qui ne se déplace jamais sans son Vespa rose. Kamoulox. 

What the... ?

Hatoful Boyfriend est un jeu simple à prendre en main et ne vous réclamera aucun effort particulier, si ce n'est d'être capable de comprendre une conversation basique en anglais, seule langue disponible pour les textes avec le japonais. Pour ce qui est du gameplay rien de plus simple, vous n'avez besoin que d'une seule chose : du bouton gauche de votre souris pour faire défiler les dialogues et faire votre choix parmi les différents embranchements de l'histoire (de quoi faire penser à certains titres AAA récemment mis sur le marché).

À aucun moment votre autre main ne sera nécessaire, vous pourrez donc en profiter pour faire des haltères ou n'importe quoi d'autre, mais cela ne nous regarde pas et l'on ne vous jugera pas.

Les choix que vous ferez au cours du jeu auront tous une importance capitale, des plus insignifiants aux plus complexes. Et de ce point de vue là Hatoful Boyfriend est relativement exigeant. Lors de notre premier essai, le jeu nous a affiché un écran « Game Over » assez rapidement parce que nous n'avions pas su prendre les bons embranchements. Par la suite, arriver jusqu'à l'une des fins du jeu ne vous réclamera qu'une bonne demi-heure.

La fin n'est qu'un début

Chacun des oiseaux que vous pouvez séduire dispose d'une ou deux fins différentes en fonction de vos capacités à leur offrir ce qu'ils veulent vraiment. Au total, il vous faudra donc terminer le jeu 14 fois afin d'en voir toutes les facettes. Une fois ce score atteint, deux autres fins secrètes se dévoilent et représentent le véritable défi du jeu. Heureusement, un mode permettant de zapper rapidement les dialogues est disponible et évite de devoir relire l'ensemble du scénario. 

Toutefois, celui-ci mérite d'être découvert avec attention et chaque embranchement est véritablement unique et propose une histoire à part entière, allant de celle de l'aristocrate coincé et bridé par ses parents, à celle du biker qui cache sous son gros manteau de cuir, un petit cœur fragile.

On pourrait encore s'attarder sur ses graphismes en glorieuse définition 1080p à 60 images par seconde, ou sur ses décors variés, mais Hatoful Boyfriend, c'est un peu plus que ça. C'est une expérience étrangement prenante qui nous force à nous poser des questions comme « dois-je accepter de me faire raccompagner chez moi par mon professeur narcoleptique ? » ou « dois-je relancer une partie pour essayer de sortir avec le médecin de l'école alors qu'il est déjà 0h15 et que je n'ai pas encore fini de rédiger mon test à rendre pour demain matin ». Aucun autre jeu à 2,49 euros ne vous fera cet effet-là. Absolument aucun.