Blocage des sites : un député demande des comptes au gouvernement
Quand Lionel Tardy pratique le renseignement
Le 27 avril 2015 à 14h15
4 min
Droit
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Alors qu’une vingtaine de sites considérés comme faisant de l’apologie du terrorisme sont désormais bloqués en France, le député Lionel Tardy a adressé trois questions au ministère de l’Intérieur pour connaître les modalités précises de ces restrictions d’accès.
Depuis le 6 février 2015, le ministère de l’Intérieur a la possibilité d’exiger le blocage administratif des sites considérés comme provoquant au terrorisme ou faisant son apologie. Le 9 avril dernier, lors d’une rencontre à la Numa autour du projet de loi sur le renseignement, un représentant de la CNIL nous a indiqué qu’une vingtaine de sites était désormais bloquée.
Le député Lionel Tardy souhaite cependant une information plus officielle sur la volumétrie exacte. Il a demandé la semaine dernière à Bernard Cazeneuve « le nombre de sites ayant fait l'objet de cette mesure et, pour chacun, les motifs du blocage (absence de retrait ou impossibilité d'identification de l'hébergeur ou de l'éditeur) ». Pour mémoire, l’absence de retrait après une demande formulée auprès de l’éditeur ou à l’hébergeur est la première raison qui sert à justifier le blocage dans les mains du FAI. L’impossibilité d'identification de l'hébergeur ou de l'éditeur permet, elle, de taper directement à sa porte.
Un troisième cas de blocage sur la rampe ?
Dans une deuxième question, le parlementaire cible ses interrogations sur l’un des premiers cas connus de blocage (l'affaire IslamicNews.info). « Il semble que l'hébergeur du site en question était une société de droit français, parfaitement identifiable et "coopérative" avec les pouvoirs publics » remarque-t-il. Le député de Haute-Savoie veut cette fois savoir « si le choix a été fait de ne pas prendre attache avec la société hébergeant les contenus » car selon lui, « cela a sans doute contribué à la médiatisation d'un site jusqu'à présent confidentiel, dont les contenus restent facilement accessibles par le contournement du blocage DNS et répliqués sur les réseaux sociaux ». Dans sa foulée, il demande des éclairages sur les axes d’évolution envisagés afin de « s'assurer que, conformément à la loi, les services administratifs puissent contacter en temps et en heure ces intermédiaires techniques indispensables pour la réussite de l'objectif poursuivi, tout en minimisant les risques de surblocage. »
Les données personnelles des internautes
Enfin, la dernière question se concentre sur des points plus techniques. Lors de la première vague de blocage, trois pages de redirection ont été pointées du doigt : l’une pour le terrorisme, une autre pour la pédopornographie, enfin une curieuse page neutre, rédigée visiblement pour être adaptées à de futurs autres motifs infractionnels (voir notre actualité). Cette troisième page suscite elle aussi les interrogations du député « alors que les textes en vigueur ne prévoient que deux cas de blocage administratif. »
Surtout, il demande ce qu’il advient des informations glanées lors du trafic vers ces pages de renvois qui comporte en effet « des données personnelles (adresse IP du terminal ayant tenté d'accéder au contenu bloqué) et des données de navigation (URL complète du contenu recherché) ». Du coup, Bernard Cazeneuve est invité à expliquer les moyens mis en œuvre « pour s'assurer du respect des observations formulées par la CNIL, en particulier sur l'interdiction de procéder à la conservation des données de navigation des internautes ou de nature à identifier ces derniers (adresse IP) ». Nous reviendrons sur cette actualité une fois les réponses du ministère apportées.
Blocage des sites : un député demande des comptes au gouvernement
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Un troisième cas de blocage sur la rampe ?
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Les données personnelles des internautes
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 27/04/2015 à 17h32
C’est plus du flamby pour le coup " />
Le 27/04/2015 à 17h39
Euh, je veux pas te faire peur mais la loi est déjà passée…
Le 27/04/2015 à 18h01
Auto quote : c’est plus entre les deux en fait
Le 27/04/2015 à 18h20
Abon ? Tu ne dois pas connaître la façon dont sont votées les lois en France alors…
Tu crois que ce qui a été approuvé dernièrement signifie une validation définitive ? Il manque la promulgation…
Même si rien ne changera, et que les jeux sont faits…
Hin hin… " />
La loi qui signifie l’arrêt de mort du Net Français
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Le 27/04/2015 à 18h39
Le 27/04/2015 à 18h51
Du coup, on pourrait quand même suspecter que les ralentissements Youtube, et l’itinérance Orange désastreuse chez Free fixe & mobile soit en fait une anticipation de l’installation du matos de surveillance et des boîtes noires ? D’ailleurs, sont-elles 100 % Made in France ?
“Previously on PJLRenseignement…”
Ok… —->[ " /> ]
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Le 27/04/2015 à 19h34
Non, le flamby, contrairement au Streisand, l’existence du site est relativement connu. L’analogie, c’est le flanby en plein milieu d’une cuisine tout propre et toute belle. Il est là, tout le monde le voit. Tu engages donc Sylvester Stallone pour le faire disparaitre à coup de poing genre Rocky. Ce qu’il fait sans broncher, mais au lieu de disparaitre, tu éclabousse toute la cuisine de petit bout de flanby, le dispersant au 4 coins de la pièce qui n’en demandait pas tant.
Le 27/04/2015 à 19h37
Le 27/04/2015 à 19h46
Oui, c’est pour ça que je disais entre les deux. Dans mon idée, le Streisand concerne plus une info “inutile” ou dérisoire
Le 27/04/2015 à 20h05
Merci M. Tardy
Le 27/04/2015 à 20h08
J’ai vu ton second post juste après.
Mais a priori, non, le Streisand concerne toute type d’information que l’on ne souhaite pas voir diffuser. Le flanby, c’est faire disparaitre une information déjà diffuser par des moyens surdimensionner. C’est presque de ce fait un sous genre du Streisand, ce sont juste des précision sur la diffusion initial de l’information et sur les moyen mise en œuvre pour le faire disparaitre.
Le 27/04/2015 à 20h29
Le 27/04/2015 à 21h07
Bon bin voilà un sujet de dissert’ au bac de français " />
Le 27/04/2015 à 21h16
Alors du coup avec systemd ça donne (je débute)
systemctl kill cazeneuved.service
J’ai bon ? " />
Le 27/04/2015 à 21h56
Ahh ok, mais la loi dont il est question ici c’est de celle sur le blocage des sites, pas la loi sur le renseignement.
Et elle est déjà passée celle-là (vu qu’ils ont déjà bloqué des sites).
Le 27/04/2015 à 23h15
Le 28/04/2015 à 09h12
Le 28/04/2015 à 09h37
Celle là : egrep ‘(tuer|buter|éliminer|empaler|decapiter|incinérer|kill|whack|eliminate|impale|behead|incinerate) (c|C)azeneuve’
? " />
Le 28/04/2015 à 10h23
Le 28/04/2015 à 11h40
Le 28/04/2015 à 11h48
Le 28/04/2015 à 12h42
Tiens, d’ailleurs, islamic-news.info est toujours bloqué. Mais j’ai plus l’impression que le site existe. Le ndd va être débloqué où ça compte rester ainsi indéfiniment ?
Le 28/04/2015 à 20h10
Ne devait-il pas y avoir une information public sur les sites Internet bloqués ?
Où se trouve le site officiel qui donne la liste des sites bloqués par le gouv ? " />
Le 29/04/2015 à 07h16
Faudrait faire un hard reboot, histoire d’être sûr. Voir changer de distro " />
Le 27/04/2015 à 14h25
cela a sans doute contribué à la médiatisation d’un site jusqu’à présent confidentiel, dont les contenus restent facilement accessibles par le contournement du blocage DNS et répliqués sur les réseaux sociaux
J’avoue ! En faite le blocage sert a faire de la pub au site ! on avait rien compris " />
Le 27/04/2015 à 14h31
je ne trouve pas le bouton signaler une erreur (je dois pas avoir les yeux en face des trous, j’imagine^^), du coup je mets ça là:
[…]un représentant de la CNIL nous a indiqué qu’une vingtaine de sites étaient désormais bloqués.
Le 27/04/2015 à 14h36
Le petit panneau de danger dans le bandeau qui s’ouvre en haut de l’écran lors de la lecture de l’article ;)
Le 27/04/2015 à 14h40
L’accord se fait avec “une vingtaine”. Tout va bien dans cette phrase :)
Le 27/04/2015 à 14h41
Je plussoie.
Le 27/04/2015 à 14h53
Le 27/04/2015 à 14h57
ouai enfin tes pots de miels attirent surement pas que les terroristes, du coup je doute de l’efficacité, en plus si les redirections DNS sont contournées, ils ne peuvent pas tracer les connexions “en théorie”.
Le 27/04/2015 à 15h46
un seul député sur 577 qui pose la question, on est vraiment mal barré :-/
Le 27/04/2015 à 15h53
Le 27/04/2015 à 15h57
quand ils sont vraiment là …. " />
Le 27/04/2015 à 16h13
En même temps c’est le seul député en activité dont le métier principal concerne les systèmes d’information. Donc, je dirais : Encore heureux que lui au moins s’en soucie !!! C’est toujours ca de gagné
Le 27/04/2015 à 16h18
Le 27/04/2015 à 16h40
Remarque la loi va être votée en scred à 10 députés, la nuit, pendant les vacances d’été, et quand tout le monde dormira…
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