Après avoir révisé par deux fois ses prévisions (à la hausse) ces dernières semaines, Sony a finalement dévoilé ses résultats financiers pour l'ensemble de son dernier exercice fiscal. Le géant japonais affiche toujours de très lourdes pertes, mais promet de redresser la barre dès l'an prochain.

Ces derniers temps, Sony a enchaîné les mauvaises nouvelles sur le plan financier. Entre la vente de ses immeubles à New York, la dévaluation de sa branche mobile et ses déboires sur le marché des PC, la multinationale nipponne n'a vraiment eu l'occasion de briller. Cela ne l'a toutefois pas empêché de signer un exercice fiscal un peu meilleur que prévu.

Presque un milliard d'euros de pertes nettes

Sur le dernier exercice, Sony a réalisé un chiffre d'affaires de 8 216 milliards de yens, soit 63,4 milliards d'euros, en hausse de 5,8 % par rapport aux 7 767 milliards de yens récoltés un an plus tôt. Le bénéfice opérationnel est quant à lui en progression de 159 % sur 12 mois à 68,5 milliards de yens (529 millions d'euros). Ces hausses, Sony les attribue notamment aux bonnes performances de sa section Game & Network Services, sur laquelle nous reviendrons plus tard.

Le résultat net de la société ne laisse par contre pas de place aux réjouissances. Sony affiche des pertes nettes de 126 milliards de yens (973 millions d'euros), équivalentes à celles enregistrées lors de l'exercice précédent. Un mauvais score que la société doit en partie à d'importantes charges de restructuration (pour 98 milliards de yens, soit 757 millions d'euros), et au contrecoup de sa sortie du marché PC.

La PlayStation 4 est en grande forme

Si l'an dernier, la branche Game & Network Services de Sony n'était pas parvenue à l'équilibre, cette année, elle réalise un joli carton plein. Son chiffre d'affaires a bondi de 33 % sur un an, et se situe désormais à 1 388 milliards de yens, ou 10,7 milliards d'euros. Le déficit opérationnel de 18,8 milliards de yens (145 millions d'euros) enregistré l'an passé laisse quant à lui place à un coquet bénéfice de 48,1 milliards de yens, soit 371 millions d'euros.

Vecteurs de cette amélioration : la progression des ventes de PlayStation 4 (14,8 millions d'exemplaires vendus sur 12 mois, 22,3 millions au total), et des revenus liés aux services en ligne, et un petit coup de pouce avec la dévaluation du yen par rapport aux autres monnaies. Le constructeur note toutefois que les ventes de jeux sur PlayStation 3 continuent de chuter, et qu'il a été contraint d'inscrire dans ses comptes une dépréciation de 11,2 milliards de yens (86 millions d'euros) sur ses stocks de composants pour PS Vita et PS TV.

Les capteurs photo font un carton

Cette année, l'une des activités les plus rentables de Sony concernait la vente de capteurs d'images. La branche Devices du constructeur, qui regroupe les ventes de semi-conducteurs et de composants électroniques (notamment les batteries), affiche ainsi la plus forte progression de l'entreprise au niveau de son bénéfice opérationnel.

Celui-ci est passé d'une perte de 12,4 milliards de yens (95 millions d'euros) l'an passé, à un profit de 93,1 milliards de yens (718 millions d'euros) cette année. Un résultat que le constructeur attribue à une forte demande de capteurs photo pour terminaux mobiles. Les prévisions de Sony pour le prochain exercice sont d'ailleurs très favorables, avec une hausse attendue des ventes d'au moins 15 % 

Promis, tout ira mieux l'an prochain

Pour l'an prochain, Sony promet à ses actionnaires que tout ira bien mieux que cette année... si tout se passe comme prévu. Le géant nippon s'attend à une légère baisse de son chiffre d'affaires (- 3,8 %), qui passerait sous la barre des 8 000 milliards de yens (61,7 milliards d'euros). Par contre, plus question de perdre un centime, le constructeur table sur un bénéfice net de 140 milliards de yens (1,08 milliard d'euros)

Malgré les importantes pertes enregistrées cette année, Sony devrait pouvoir sans mal supporter un autre coup dur. La société dispose toujours de coquettes réserves de liquidités : environ 950 milliards de yens (7,3 milliards d'euros). Les marchés financiers, prévenus depuis plusieurs semaines que les résultats allaient être meilleurs que prévus n'ont pas particulièrement réagi à leur publication. Entre la semaine précédant la première révision des prévisions et aujourd'hui, l'action du groupe a tout de même gagné 14,6 %, ce qui le valorise à 36,3 milliards de dollars environ.