Jungle dans la fibre : une proposition de loi « pour obliger la filière à changer radicalement ses pratiques »
Taper là où ça fait mal : le portefeuille
Le 07 juillet 2022 à 16h58
8 min
Internet
Internet
Patrick Chaize tape du poing sur la table. Après avoir prévenu le nouveau ministre délégué et l’Arcep, le sénateur annonce qu’il va déposer une proposition de loi avec des mesures coercitives et financières pour remettre de l’ordre dans le déploiement de la fibre. Il demande également l’ouverture d’une « enquête parlementaire ».
L’association Avicca (qui regroupe 220 collectivités, et que préside Patrick Chaize) avait convié la presse après son conseil d’administration pour « siffle[r] la fin de la récréation » et « prendre des mesures pour contraindre les opérateurs télécom à prendre enfin soin des réseaux construits par la puissance publique et à fournir le service Internet de qualité dû à tous leurs clients, sans exception ».
En cause, le fameux mode STOC (Sous-Traitance aux Opérateurs Commerciaux) à travers lequel l'opérateur d'infrastructure (celui qui déploie le réseau) sous-traite à l'opérateur commercial (Bouygues Telecom, Free, Orange ou SFR) le raccordement du client final.
Nous avons détaillé longuement les problématiques qui en découlent avec de la sous-traitance en cascade, des armoires ouvertes au pied de biche, des plats de nouilles avec des fibres, etc. « Aujourd’hui je sors 250 euros pour payer Orange, SFR, Free ou Bouygues pour qu‘il fasse le raccordement, le gars au final qui vient, il touche 45 euros », nous expliquait Ariel Turpin, délégué général de l’Avicca, il y a quelques mois.
- Le déploiement de la fibre optique face à la dure (et triste) réalité du terrain
- Plan France THD : règlement de comptes à OK Corral
De son côté, Patrick Chaize indique durant la conférence de presse qu’il faut « mettre fin à la situation que l’on connait », sans attendre. Non seulement pour limiter les pannes et les débranchements sauvages des clients, mais aussi pour maintenir et pérenniser le réseau et les armoires.
Une proposition de loi arrive, « avec des mesures coercitives »
Ariel Turpin précise que, sur le papier, cette problématique ressemble à un « sujet très simple, mais dès qu’on rentre [dans les détails] c’est très compliqué », notamment pour établir des chiffres sur l’état des dégâts. D’autant que pour les opérateurs, « tant que ça fonctionne, ce n’est pas un problème » : une fibre qui traine par terre, des armoires défoncées, des nœuds… tout cela n’est pas une « panne ». L’Avicca a montré durant la conférence une image d’une fibre raccordée à un boîtier fixé à… l’attache d’une remorque sur un terrain.
Patrick Chaize annonce donc qu’il va déposer « une proposition de loi avec des mesures coercitives pour faire en sorte qu’on ait des éléments qui soient remontés des opérateurs commerciaux aux opérateurs d’infrastructure ». Le but est d’« obliger la filière à changer radicalement ses pratiques ».
Que contiendra la proposition de loi ?
Voilà ce que contiendra a minima la proposition de loi :
« Fourniture obligatoire des plannings d’intervention des raccordeurs sur simple requête des collectivités ou de leur prestataire,
Interdiction de verser directement ou indirectement le moindre euro d’argent public pour un raccordement dont il ne pourra être garanti la parfaite réalisation ainsi que l’absence de toute dégradation, dans l’opération de raccordement, des installations tierces,
Engagement financier de la responsabilité de l’opérateur recourant au mode STOC (sous-traitance opérateur commercial) pour la remise en état des raccordements réalisés sur la durée d’amortissement des réseaux optiques,
Sanctions contre l’opérateur recourant au mode STOC en cas d’emploi dans leur chaîne de sous-traitance de raccordeurs non correctement formés et/ou rémunérés en deçà des coûts nécessaires à la réalisation d’un raccordement de qualité et/ou des travailleurs non déclarés ou ne respectant pas le droit du travail, notamment en matière de sécurité,
Remboursement par la communauté des opérateurs des différentes actions publiques engagées par les collectivités pour pallier les défaillances des opérateurs dans le contrôle de la chaîne de sous-traitance,
Interdiction du recours au mode STOC dans certaines situations (par exemple en fonction du taux de pénétration ou pour le changement d’abonnés ou sur les zones de la fermeture du réseau cuivre par Orange, où des raccordements FttH seront à réaliser d’office) ».
Un air de déjà vu : des photos et limiter la sous-traitance
Ainsi, à la fin d’un raccordement, l’entreprise qui a réalisé le chantier devra établir « un dossier qui montre ce travail, par des photos ». Il est aussi question de limiter à deux niveaux la sous-traitance… En octobre dernier, Ariel Turpin nous indiquait pourtant que le marché avait déjà trouvé une « parade » avec la sous-traitance horizontale. Il faudra voir ce que proposera exactement la proposition de loi quand elle sera publiée.
Pour rappel, ces deux mesures sont déjà dans le mode STOC v2, mais ce dernier tarde à se mettre vraiment en place. Ariel Turpin en profite pour fustiger ces contrats : « on a cru à une blague tellement c’était en dessous de ce qu’on attendait par rapport à ce qu’on constatait ». Les contrats STOC v2 ont mis « deux ans à être signés et aujourd’hui il y a encore quelques exceptions, quelques contrats qui ne sont pas signés avec quelques opérateurs ».
De plus, le problème avec les photos, c’est qu’elles « n’étaient pas normées ». Résultat, des opérateurs pouvaient partager deux photos prises avant l'intervention, et ne pas partager de photo prise après, ou bien retourner des clichés qui n’étaient pas ceux de la bonne installation.
Des travaux ont été entrepris par les opérateurs (infrastructures et commerciaux) il y a déjà deux ans et demi via un groupe de travail piloté par l’Arcep. Après une longue période de jachère, la situation a accéléré ces six derniers mois et un accord pointait le bout de son nez… mais la menace des sanctions en cas de défaut a remis les pendules à zéro : pour des opérateurs, il faut reprendre à zéro ou presque.
Une autre mesure est annoncée : « faire en sorte qu’on ait le planning des interventions, que l’opérateur d’infrastructure sache qui est sur son réseau à quel moment et pourquoi ». Ces éléments ne sont pas toujours remontés et « même parfois refusés » par les opérateurs commerciaux.
Enquête parlementaire : Patrick Chaize « n’imaginait pas devoir en arriver là »
Pour Patrick Chaize, ces mesures doivent « redonner un cadre et des garanties de qualité », mais aussi de faire en sorte qu’on puisse être persuadé de la bonne utilisation de l’argent public (dans le cadre du plan France THD). Le sénateur va donc demander l’ouverture d’une enquête « pour faire la part des choses sur la répartition de valeur », c’est-à-dire sur ce qui est payé par la collectivité à l’entreprise qui réalise les travaux.
Le but de cette enquête sera de faire « toute la lumière » sur « les procédures mises en œuvre par les opérateurs, sur les circuits financiers avec un focus sur l’emploi de l’argent public pour la réalisation des raccordements à la fibre qui portent atteinte à un réseau lui-même construit en grande partie avec des fonds publics, sur le financement de la remise en état de ce patrimoine public des réseaux fibre ».
« Je n’imaginais pas devoir en arriver là, mais il me semble désormais hautement souhaitable qu’une enquête parlementaire fasse toute la lumière sur les fonds publics engagés sur les raccordements à la fibre optique des réseaux d’initiative publique », affirme Patrick Chaize.
La proposition attendue dès la semaine prochaine
Le calendrier est serré. La proposition de loi est « en train d’être finalisée » et devrait être déposée « la semaine prochaine » selon Patrick Chaize. Nul doute qu’elle va certainement faire face à une pluie d’amendements, avec de nombreux débats à la clé.
Ariel Turpin tente d’ajouter qu’elle pourrait arriver « au pire au début de la semaine suivante »… avant de se faire reprendre par le sénateur qui ne veut pas commencer à reculer l’échéance. L’enquête parlementaire pourrait débuter en même temps.
Jungle dans la fibre : une proposition de loi « pour obliger la filière à changer radicalement ses pratiques »
-
Une proposition de loi arrive, « avec des mesures coercitives »
-
Que contiendra la proposition de loi ?
-
Un air de déjà vu : des photos et limiter la sous-traitance
-
Enquête parlementaire : Patrick Chaize « n’imaginait pas devoir en arriver là »
-
La proposition attendue dès la semaine prochaine
Commentaires (21)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 07/07/2022 à 18h28
Espérons que ça portera ses fruits sur le terrain
Le 07/07/2022 à 19h15
aujourd’hui surprise de retour à la maison… plus de connexion internet (fibre)
ça fait la 4 eme fois en 3 mois
indisponibilité cumulée de plus de 15 jours (sur les 3 premiers incidents)
et a chaque fois ça tombe en rade le jeudi ou vendredi… donc c’est mort pour le WE
seule compensation consentie…. 200 Go de data supplémentaire sur mon forfait mobile….
WTF… si j’ai pris un forfait fibre c’est pas pour faire du partage de connexion sur le téléphone
en 20 ans d’adsl j’ai eu 3 jours d’indisponibilité….si mon nouveau logement n’était pas si loin du dslam, je retournerais sur l’adsl sur le champ
Le 07/07/2022 à 19h49
Nan mais bande de dictateurs !
Laissez le capitalisme libéral gérer tout ça, ça va bien se passer comme toujours :p
Le 07/07/2022 à 23h53
Pour ma part, je n’ai plus la fibre. Plus aucun signal chez moi dans le boîtier. Mon opérateur de l’époque (Sosh) a fait trainer le dossier de réparation pendant des mois, en prétextant qu’ils allaient me rappeler mais ne le faisaient jamais. J’ai compté 14 promesses (+ celles du début que je ne comptait pas), et 0 appel, 0 technicien, 0 solution. Pendant ce temps j’étais facturé normalement, ils m’expliquaient que ça allait être régulé une fois que le problème serait résolu. Au bout de 4 mois à m’être fait pigeonner, j’ai résilié. Je ne peux rien faire contre la mauvaise foi d’un opérateur qui fait ce qu’il veut. Et c’était Orange qui était en charge des réparations …
Maintenant je suis chez RED/SFR en « haut débit » par le câble TV. Ça marche très bien, heureusement. Mais je n’ai plus la fibre parce que … parce que le capitalisme libéral ?
Bref, qu’on se donne les moyens de les empêcher d’arnaquer en rond, ça serait pas dommage.
Le 08/07/2022 à 06h18
Au final peut être que le meilleur moyen de se réparer c’est d’acheter une clé triangle, un laser clignotant pour fibre, et d’aller soi même à l’armoire (pm) à chaque débranchement sauvage. Ça évite de subir des jours d’indispo…
J’ai aussi eu le témoignage d’un technicien sous traitant covage sur un rip.
Il me disait que pour les petits opérateurs quand il était là c’était ok, dès que les gros arrivent, ils pourrissent le réseau…
Le 08/07/2022 à 09h05
Haaa la sous-traitance, j’ai bossé - entre autre - pour orange en dépannage info (auto-entreprise), j’étais le 4ème sur la chaîne sous-traitante, et je me faisait payer 20€ l’intervention quand le particulier me lâchait un chèque de 110. Et si le client ne payait pas ou était absent, bin j’étais pas payé. Merci pour les frais (déplacement, outils, etc)…
Et je parle pas des missions qui n’était pas de mon ressort, va expliquer au client que tu sais pas faire, qu’orange n’aurait pas dû t’envoyer car pas spécialiste du problème, ou encore de la charte orange : costard obligatoire, carte à mon nom indiquant que je bosse chez orange, et l’obligation de mentir sur mon statut si le client pose la question (j’aurais dû la garder cette charte, c’était croustillant).
C’était y’a 15 ans, je vois que ça n’a pas changer…
Ça va pas être facile de remettre de l’ordre dans ce micmac
Le 08/07/2022 à 10h23
Il y’a pas de solution pérenne. Tant qu’il y’aura des sous-traitants, c’est pas prés de changer. Le gros de la mis en service a été fait. Les sous-traitants veulent continuer à bosser. Le coeur du problème est la.
Le 08/07/2022 à 11h11
Mais c’est tellement ça. Ça aurait été vraiment une mauvaise idée que de confier le déploiement et l’entretien de la la fibre à une entité indépendante publique qui louerait ensuite aux opérateurs ?
Le 08/07/2022 à 11h55
Je pensais en effet repérer les lieux et les branchements lors de mon raccordement pour pouvoir faire ça, mais finalement chez moi c’est un petit bâtiment et pas juste une armoire, la porte est solide, y a de la place vu la taille du quartier, pour le moment c’est bien rangé et le technicien était soigneux.
Donc ça a des chances de bien se passer, puis de toute façon, je ne pourrai pas passer la porte, donc la seule chose que je puisse faire, c’est me ruer au point de raccordement au moment où la déconnexion se produit, en espérant que le technicien s’y trouve encore et qu’il ne soit pas trop costaud.
Le 08/07/2022 à 15h07
C’est aussi mon expérience.
Avec en prime le saccage des installations existante + campagne d’appel téléphonique (sous-traitée, bien sur) pour expliquer que les pannes c’était parceque les petits opérateurs ont pas de moyens mais qu’en passant chez un gros ces soucis disparaitraient.
C’est pas dans l’air du temps.
Pourtant ça a marché en 1970.
Il ne faut pas non plus oublier que Orange propose des offres “FTTE” à 700€ / mois en “raccordement sécurisé” avec intervention en quelques heures.
Le meilleur moyen de vendre des offres “pro” / “Premium” / …. , c’est aussi de saboter les offres grand public .
Le 08/07/2022 à 15h20
C’est du FTTO à 700 €/mois pas du FTTE c’est c’est une fibre dédié depuis le NRO pour l’entreprise avec une GTR 4heures, le FTTE c’est plus proche du FTTH en étant mutualisé ou en passant par les PMZ. Aucune intérêt donc à saboter le FTTO, FTTE et FTTH ne ciblent pas la même clientèle
Le 08/07/2022 à 20h10
J’ai les tarifs & conditions des offres d’orange sous les yeux :
Entre 13 et 17€ de plus si tu veux te faire livrer à TH2, sinon livraison… en NRO local !
Pas d’autre option que TH2 (en particulier rien de local).
Je peux pas partager le doc officiel, c’est pas public.
Dans tous ces cas j’ai bien la confirmation que le cheminement est , sur cette offre:
Donc non c’est pas du FTTO.
Je suis d’accord que c’est un peu plus fiable que du FTTH , encore que ça empêche nullement la jarretière coincée dans la porte , même avec 9h pour la remplacer.
En hors zone , le CELAN est à plus de 700€ et les fas sont “sur devis” donc par définition trop cher pour être réalisé donc on reste gagnant, mais pas de beaucoup au vu du service proposé.
Après tu parles peut-être de ce que eux appellent le “FTTH Pro” avec GTI 10H , ~100€ HT de FAS et ~30€/mois ( 40 en livraison nationale ) qui passe par un coupleur spécifique en PMZ, où ils te fournissent un ONT.
Donc non c’est pas la même clientèle je suis d’accord.
Mais la clientèle qui peux payer les FTTE ci dessus faudrait pas qu’elle trouvent intéressant de rester en FTTH.
Le 11/07/2022 à 07h27
Je peux pas partager le doc officiel, c’est pas public.
‘merci’ pour l’info. !
Le 11/07/2022 à 08h40
Quelques ajustements
Le 11/07/2022 à 08h47
Au final, point à point client-NRO réalisé sur le réseau FTTH.
Plus sécurisé car moins d’éléments partagés avec le réseau FTTH en service et pas de mode STOC.
Le 10/07/2022 à 10h45
Agréable de voir la législature d’emparer d’un sujet de régulation lorsque les entreprises ne s’inquiète décidément pas des conséquences de leurs pratiques sur la population & les infrastructures.
Triste de constater qu’il faut justement aboutir à une régulation, comme avec des gamins mal éduqués.
Je remarque cependant qu’il s’agit ici de “limiter” la sous-traitance… Cela sera-t-il suffisant ?
De mon expérience, le seul intérêt de la sous-traitance est pour les finances de l’entreprise qui l’emploie : disponibilité de main d’œuvre jetable à bas coûts.
Une catastrophe sociale (contournant la réglementation du travail qui consiste justement à protéger les travailleurs) qui impacte en conséquence la qualité du travail fourni (paie au lance-pierre & aucune sécurité = bâclage), et donc la population & les infrastructures sus-mentionnées.
Je me pose donc a question : la sous-traitance est-elle jamais bénéfique pour autre chose que les finances d’une entreprise en fonctionnement court-termiste elle-même ?
Le 11/07/2022 à 09h19
Merci pour la correction des termes . Je voulais rester un peu générique & pas trop précis mais bon :-)
En tous cas j’ai appris un truc, qu’on pouvais arriver en PTO et pas seulement en tiroir comme on me l’avait indiqué.
Les histoires de portes gauche/droite on me l’avait aussi dit mais j’étais pas 100% sur que ce soit obligatoire dans tous les cas.
Le passage en PRE après PA est obligatoire ? Là aussi on me l’avait indiqué que c’était une possibilité. Ca me gêne pas…. sauf si ces PRE ont l’aspect de PBO et ne sont pas fermé à clé, parce que là je sens venir les problèmes….
Le 11/07/2022 à 20h44
Je ne crois pas que ces infos soient très confidentielles, n’importe qui ouvrant une armoire peut constater tout ça de toute façon.
Je ne vais toutefois pas plus m’avancer et juste te confirmer très exactement ce que je raconte
Ah sinon, porte de gauche vs porte de droite, c’est juste des termes usuels pour signifier coté transport avant vs coté distribution après. Dans les faits, ça correspond à la réalité terrain sur une grande majorité d’armoires (excepté les plus anciennes).
Le 11/07/2022 à 09h25
Bien d’accord.
Pour le mode STOC, le tech qui vient il est S/T de quelle boite ? Orange en tant qu’OI ou Orange en tant que Opération pro ?
Le 12/07/2022 à 12h05
Les seules différentes sur lesquelles j’ai eu l’occasion de travailler c’était à l’époque des RIP “non-compliant” ARCEP, avec les coupleurs au centre et la distribution à gauche & droite ce qui permettait d’augmenter la densité. Par contre au niveau du passage des jarretières c’était plus compliqué , déjà car il fallait avoir plusieurs taille de jarretière dans le camion, et ca a vite tourné au cauchemard.
Je crois que ces armoires ont été remplacée depuis pour se conformers au modèle ARCEP.
Le 12/07/2022 à 19h23
Intéressant, je l’ignorais :)
Bonne soirée