L’incroyable évolution des processeurs, du 4004 au 80286
AMD était déjà dans la place
Le 28 juin 2022 à 07h46
8 min
Sciences et espace
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Le premier microprocesseur Intel comportait 2 300 transistors avec une gravure en 10 000 nm. 50 ans plus tard, les CPU en intègrent des milliards et la finesse de gravure est passée sous les 10 nm, mais la route a été longue pour en arriver là. Dans cette première partie, nous retraçons 10 ans d’évolution, du 4004 au 80286.
Dans notre premier magazine – le Mag #4 est en cours de financement sur Ulule –, nous étions revenus sur la folle évolution du stockage en quelques décennies. Nous avons décidé de faire de même pour les processeurs. Les CPU n’ont en effet rien à envier aux HDD/SSD quant à l’augmentation des performances et de la densité en l’espace d’un peu plus de 50 ans.
La passe de quatre pour le 4004
Pour cette rétrospective, nous débutons avec l’Intel 4004, le premier microprocesseur à avoir été commercialisé. Dans ce dernier, nous nous focalisons principalement sur l’augmentation du nombre de transistors et la diminution de la finesse de gravure.
Le fondeur rappelle brièvement son histoire : « En 1969, Nippon Calculating Machine Corporation a approché Intel pour concevoir 12 puces personnalisées pour sa nouvelle calculatrice d'impression Busicom 141-PF[…] Les ingénieurs d'Intel ont suggéré une famille de seulement quatre puces [MCS-4 pour Micro Computer Set, ndlr], dont une qui pourrait être programmée pour être utilisée dans une grande diversité de produits ».
En plus de la partie CPU – le 4004 – on retrouvait de la mémoire morte (ROM), de la mémoire vive (RAM) et une dernière puce en charge des entrées/sorties (E/S). Soit quatre au total, le compte est bon. En 1971, Intel rachète les droits de Nippon Calculating Machine Corporation et lance le 4004 le 15 novembre, avec une publicité dont le slogan était « Announcing A New Era In Integrated Electronics ». C’est ainsi que « l’Intel 4004 est devenu le premier processeur programmable à usage général sur le marché ».
4004 et 8008 : quelques milliers de transistors gravés en 10 000 nm
Ce premier processeur contenait 2 300 transistors et la puce disposait de 16 pins. Elle était capable d’exécuter 92 600 opérations par seconde avec une vitesse de fonctionnement de 740 kHz. Des chiffres loin de donner le tournis, mais qui marquaient le début d’une longue, très longue aventure.
Marc Dalmau, maître de conférences à l’IUT de Bayonne, rappelle qu’il y a eu une évolution du 4004 : « Le 4040, datant de 1972, ajoute 4 niveaux à cette pile ainsi que 14 nouvelles instructions [soit un total de 60, ndlr] et la gestion des interruptions ».
Le 8008 arrive l’année suivante. Comme son nom le laisse fortement supposer, il s’agissait alors du premier processeur 8 bits. « Ce microprocesseur était destiné à répondre à un contrat de fabrication d'un terminal. En réalité le 8008 s'est révélé trop lent pour satisfaire le cahier des charges du terminal et Intel a décidé de tenter le lancement de ce produit sur le marché grand public. L'énorme succès de cette initiative fut à l'origine de la fabrication massive des microprocesseurs », explique Marc Dalmau.
Il comportait pour sa part 3 500 transistors tandis que la vitesse grimpait à 800 kHz. Aussi bien le 4004 que le 8008 utilisaient la même finesse de gravure : 10 micromètres. Attention, on parle pour les générations actuelles de nanomètres. Pour comparer plus facilement, 10 micromètres donneraient 10 000 nanomètres.
Intel 4004 à gauche et 8008 à droite. Crédits : Intel
Voici le 8080, le « produit le plus important du XXe siècle »
Les processeurs 4004 et 8008 « fonctionnaient tous les deux comme des ensembles de quatre puces, et leurs applications pratiques étaient limitées. Federico Faggin [ingénieur Intel et un des pères des microprocesseurs, ndlr] voulait créer un véritable microprocesseur monopuce avec rapidité et facilité d’utilisation », explique Intel. « Le 8080 a vraiment créé le marché des microprocesseurs. Les 4004 et 8008 l'ont suggéré, mais le 8080 l'a rendu réel », ajoute Faggin, qui a travaillé sur les 4004, 8008 et 8080.
Le microprocesseur 8080 a d’abord été testé fin 1973, avant d’être publiquement lancé en 1974. On passe alors à 4 500 transistors (parfois 6 000 selon des documents Intel), une vitesse d’horloge de 2 MHz et une finesse de gravure de 6 µm, soit 6 000 nm. Cette puce 8 bits était « capable de réaliser 290 000 opérations par seconde, soit environ 10 fois plus que le 8008 ».
Le 8080 a été utilisé, selon Intel, dans « des milliers d’appareils », notamment l’Altair 8800 vendu 439 dollars en kit (621 dollars assemblé). Il a contribué à faire des « microprocesseurs une réalité au lieu d’une simple possibilité ». Toujours selon le fondeur citant un historien de la technologie, cette puce serait le « produit le plus important du XXe siècle ».
Le 8080 a eu droit à une évolution assez peu connue : le 8085. Le « 5 » à la fin de son nom signifie simplement que la puce se contentait d’une alimentation de 5 volts au lieu des 12 volts également requis par le 8080. Le 8085 était « compatible avec le logiciel, les périphériques et les outils de développement fournis avec le 8080 ».
8086 : l’heure du 16 bits a sonné, le nombre de transistors explose
La suite, on la connait avec le fameux 8086 lancé en 1978, soit sept ans après le 4004. On change d’échelle a plusieurs niveaux. La puce contient pas moins de 29 000 transistors (six fois plus que le 8080), sa fréquence peut grimper jusqu’à 10 MHz et la finesse de gravure est en 3 µm, soit 3 000 nm. Point important : il s’agit également du premier processeur 16 bits. Entre les phases de conception et d’expédition, il ne s’est passé que dix-huit mois selon le fabricant.
Le 8086 est une puce mythique à plus d’un titre. Dans les années 2000 par exemple, la NASA cherchait ces puces sur la plateforme eBay pour ses anciennes machines, car Intel avait arrêté de les produire dans les années 90. En 2018, Intel fêtait les 40 ans de ce processeur au Computex avec le lancement d’un Core i7-8086K… qui n’avait pour lui que le côté nostalgique.
Avec le 8086 est arrivé l’un des premiers coprocesseurs d’Intel (le plus connu en tout cas) : le 8087, avec des capacités de traitement pour les nombres en virgule flottante. Le fondeur utilisait ce terme de coprocesseur, car le but était de « compléter plutôt que supplanter » le CPU. Le principe était simple, mais efficace : « enlever des charges du processeur principal, améliorant ainsi les performances du système ».
La famille des x87 continuera d’exister pendant plusieurs années (avec les 80187, 80287 et 80387), avant d’intégrer définitivement le processeur à partir des 80486… si l’on met de côté la version « SX » de ce processeur, mais c’est une autre histoire sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir.
En 1979, le 8088 pointe le bout de son nez. Contrairement à ce que la numérotation laisse penser, il est moins performant que son prédécesseur. Il est basé sur l'Intel 8086, mais avec un bus externe sur 8 bits seulement au lieu de 16 bits. Le 8088 a acquis ses lettres de noblesse en s’installant dans le premier IBM PC en 1981.
Pas de changement sur les caractéristiques techniques : 29 000 transistors et 3 000 nm en finesse de gravure. La fréquence pouvait être un peu plus élevée, jusqu’à 16 MHz a priori.
Voici les 186 et 286, premiers clones AMD du 8086
Il faudra ensuite attendre 1982 – soit 10 ans seulement après le 4004 – pour voir arriver coup sur coup les 80186 et 80286, aussi simplement appelés 186 et 286. La seconde puce est largement plus connue que la première, mais les deux ont bel et bien existé.
Le 186 – une « simple » évolution du 8086 avec 55 000 transistors et une finesse de gravure de 3 000 nm – est presque un processeur mort-né à cause du 286 sorti la même année et bien plus performant. Si on retrouve quelques ordinateurs avec un 186, cette puce était davantage destinée à l’intégration. Signalons aussi le 80188 qui est au 8088 ce que le 80186 est au 8086 (vous suivez ?).
Terminons cette première partie avec le 80286, dont le développement a débuté en 1978, l’année du lancement du 8086. Alors que le 80186 est présenté comme une mise à jour du 8086, le 80286 « reconceptualisait considérablement les possibilités du microprocesseur pour l’informatique personnelle », selon les propres termes d’Intel.
Intel (80)286. Crédits : Intel
Ce processeur intègre 134 000 transistors, la finesse de gravure est divisée par deux avec 1,5 µm ou 1 500 nm et la vitesse pouvait atteindre 12 MHz (AMD et Harris ont par la suite proposé des 286 jusqu’à 25 MHz). En dix ans, le nombre de transistors a été multiplié par près de 60, tandis que la finesse de gravure a été divisée par presque 7. Ce n’était pas la seule révolution du 286 : il était capable d’adresser 16 Mo de mémoire, contre 1 Mo maximum pour les précédentes générations.
Notez que c’est également en 1982 qu’AMD propose ses premiers clones (sous licence) des 8086 d’Intel. IBM, qui utilisait les CPU Intel dans ses machines, voulait en effet disposer d’une seconde source d’approvisionnement. Déjà partenaires pour les 8080 et 8085, AMD et Intel ont prolongé leur accord. Le Texan a d’ailleurs proposé des clones des CPU Intel jusqu’au lancement de son K5.
De gauche à droite : 4004, 8008, 8080, 8086 et 286. Crédits : Intel
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Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 28/06/2022 à 08h06
Intel uniquement ?
Le 6502 et le Z80 ont aussi été très populaires en 8 bits !
Le 28/06/2022 à 11h45
et les motorola 6809, 68000
Le 28/06/2022 à 15h03
Pour ce dossier nous sommes en effet resté sur Intel et AMD, afin de suivre l’évolution des CPU des deux constructeurs au fils des années (pour arriver jusqu’à maintenant). Il y aurait en effet effectivement beaucoup à dire avec d’autres fabricants… peut être dans un prochain dossier ;)
Le 28/06/2022 à 08h14
Bien, je me rappelle, les DC2, DX4 …
Le 28/06/2022 à 08h23
Très bon article, dommage en effet de ne parler que des Intel et pas de la concurrence. Ca donne une idée pour un prochain article :)
Pour le 8008, le Micral N aurait pu être mentionné vu qu’il s’agit du premier micro-ordinateur de l’histoire.
Le 28/06/2022 à 08h24
Pour l’anecdote, il a existé un i487 SX, qui apportait un co-processeur au i486 SX … qui était en fait un i486 DX qui fonctionnait en désactivant la puce originale et en prenant à sa charge tous les calculs.
Le 28/06/2022 à 09h53
Hors sujets, là on parle des CPU jusqu’au 286.
Par contre, on était dans l’ère du CISC et de la RAM maigrichone. Le 8086 avait des avantages: il avait de nombreuses instructions (permettant par exemple de comparer des chaînes, de rechercher un caractère, de convertir des chaînes en nombre, …), tout en ayant un codage relativement court (car les instructions complexes étaient plus longues).
Ce qui est maintenant un gros inconvénient (je regrette que les extensions AMD x64 n’aient pas utilisé un codage à taille fixe).
Remarquez aussi: ces processeurs, bien que ridicules maintenant, pouvaient déjà à l’époque fonctionner sur batterie: 1W/2W - la course à la performance qui a eu lieu dans les années 90 a aussi vu une augmentation extrême de la consommation des CPU!
Pourquoi les ordis n’ont pas été sur batterie immédiatement? Parce que les composants étaient tous séparés (on ajoutait de la RAM en ajoutant ou remplaçant directement les puces) et toutes consommaient leur petit watt - quand aux disques durs, ils étaient entre 10 et 60W de conso! (pour 20-60Mo)
Le 28/06/2022 à 10h03
Merci pour l’article.
J’ai des supers souvenirs de la programmation en assembleur sur 8080.
Faire une multiplication (simple) une division (déjà un petit calenge), simuler une machie à café avec monailleur… C’était le bon temps.
Même si aujourd’hui, on trouve ça super lent, à l’époque, en comparation avec les montages à réaliser (avec des composants classics), c’était tout un univers qui s’ouvrait.
Le 28/06/2022 à 17h11
d’ailleurs avec la pénurie de puce, des fabricants se remettent au composant discret. porte logique, ampli-op etc … ils se regalent.
source : des sous-traitant français qui travail avec moi.
Le 29/06/2022 à 07h15
C’est souvent bien plus élégant et efficace, moins évolutif je le concède. Mais quand on pense aussi à des ingénieurs qui vont prendre un micro 32bits pour faire un réveil ; là il y a de l’abus !
Le 29/06/2022 à 08h44
Ben non pas forcement.
Il y a 2 parametres a prendre en compte dans chaque projet :
1/ Approvisionnement et disponibilite,
2/ et competences.
si un ucontroleur 32bits coute 20 cents et que t’as deja 90% du code + les procedures de validation pretes, pourquoi chercher ailleurs ?
Le 28/06/2022 à 11h17
Et pendant ce temps, Motorola sortait les 6800 puis 68000, famille de processeur qui a eu la faveur d’Apple, du moins au début de son histoire.
Le 28/06/2022 à 11h25
On dirait que le Intel 4004 est en bois, ça rajoute un côté vintage
Le 28/06/2022 à 11h52
Oui je trouve ça bien dommage, Intel est actuellement le plus connu, mais ce n’était pas le cas à l’époque, avec la concurrence Motorola, Zilog, etc.
Il me semble que le titre de premier microprocesseur a été assez disputé avec Motorola ou un autre.
Oui, j’ai connu le 6502 sur Commodore 64 et j’y ai programmé aussi en assembleur.
Oui.
Et pas que d’Apple, des stations de travail Sun puis NeXT, et ensuite on a eu les PowerPC.
Les Motorola 680x0 étaient bien supérieurs aux Intel, et avaient un jeu d’instruction orthogonal très facile à appréhender (La 1ère fois que j’ai vu de l’assembleur Intel, berk), et un modèle mémoire bien plus simple que le tordu du côté d’Intel. Sur un Amiga de 1989 on avait un adresse plat avec un 68000.
Dans un monde “normal”, le PowerPC aurait dû prendre la place des Pentium, mais Intel a très bien joué le vapourware à l’époque, retardant l’adoption des PowerPC. (le fait que Windows ait envahi les PC est aussi du même ordre, le moins bon a gagné).
Le 28/06/2022 à 12h08
« Dans les années 2000 par exemple, la NASA cherchait ces puces sur la plateforme eBay pour ses anciennes machines, car Intel avait arrêté de les produire dans les années 90 »
Ça m’étonne un peu car dans les années 2000 on trouvait encore des compatibles 8086 (ou 80286), fabriqués par NEC, les modèles V20 et V30 de mémoire, qui servaient par exemple dans les terminaux de paiement de Schlumberger, la gamme MagIC.
Je dirais plutôt que c’était parce qu’on n’avait pas d’écran LCD (ou alors ça coûtait terriblement cher). Un des premiers ordinateurs portables était l’Osborne et disposait d’un mini écran cathodique, ce qui rendait l’ordinateur déjà relativement encombrant.
Je ne sais pas de quels disques durs tu parles, à mon avis il s’agit de gros disques professionnels, mais pas de ceux qu’on a vu chez les particuliers.
Le 28/06/2022 à 12h14
J’ai chez moi un 80486 … et je le garde !
Contrairement aux processeurs récents, il est intégralement en silicium
Mais il est tres facile a casser … comme j’en ai fais l’expérience involontairement
Le 28/06/2022 à 12h17
Et tout aussi fort les micro-contrôleurs 8051 et le 8052B une version embarquait un interpréteur Basic et pouvant exécuté du LM passé entre {} ou une autre ponctuation.
Il y a aussi l’adressage matériel directement fait par les 8080, mais surtout le «clone» Z80, sans circuit additionnel.
Le 28/06/2022 à 12h30
En fait pour les boosters (à poudre) de la navette une carte utilisait un 8087 qui avait disparu.
Ou plus exactement qu’un simple - bits comme le 6809(NMOS) pompait 1A sous 5V pour une fréquence de l’ordre d’1Mhz. donc on est à 5W de base pour le microprocesseur et on ajoute la RAM (Shadok) et quelques périphériques… Il y eu les pockets en CMOS donc plus lents avec des LCD monochrome sans rétroéclairage, d’abord alphanumérique, puis graphique.
Le 28/06/2022 à 12h30
C’est clair, dans les années 90 le PC a souffert de ces “modes de compatibilité”. Ils auraient du tout péter pour le passage en 32 bits.
Oui et non. Même avec son retard, le pentium a montré des performances bien supérieures dans des cas de figures courant aux PowerPC, et les Power PC avaient un gros problème de chauffe.
Concernant l’adoption de Windows, c’est surtout l’adoption des PC qui est incroyable, tellement c’était laid et moche face à GEM ou Workbench sur Atari et Amiga.
Mais les deux systèmes, Atari et Amiga, n’ont pas su évoluer et sont restés coincés sur les anciennes plate-formes, les améliorations ayant tendance à casser la compatiblité.
Le 29/06/2022 à 05h16
Tu noteras que Intel a décidé de casser la compatibilité avec le 32 bits pour passer au 64 bits (Itanium). Ça ne s’est pas très bien passé.
Le 28/06/2022 à 12h32
Avec les processus de qualification qu’ils doivent avoir, il leur faut certainement du 8086 “pur”
Grosse remarque: à l’époque, des 8086 on en avait de plein de marques différentes!
Mais le 8086 s’est retrouvé dans des assitants personnels quand même :)
Effectivement, les disques pour particuliers étaient plutôt dans les 4-10W si je regarde ceux sur ebay.
Le 28/06/2022 à 13h03
J’avoue qu’une comparaison des puissances consommés , à la fois “brute” et pour une instruction exécuté (une similaire) aura été intéressant. En sachant aussi qu’à l’époque les cellules lithium existaient pas.
J’ai eu un psion série 3a jusqu à récemment (lorsque la nappe centrale a fini par casser, la maladie de ces machines) qui m’a bcp servi en tant que console série (9600bps max) pour les switchs et autres appareils du genre… :-) Toujours dans la voiture, pas besoin de sortir le PC !
Le 29/06/2022 à 05h21
Pour une petite fortune (et sans doute pas la même autonomie) tu as des petits PCs chez GPD avec un série DB9. Après le prix est pas forcément mauvais vu les specs mais sûrement cher comparé à un psion d’occasion.
Le 28/06/2022 à 13h26
Ah oui ça doit être plus chaud.
Bravo pour la connaissance pointue :-) .
Ça reste une puissance pas démente, et puis à l’époque on était déjà content d’avoir un ordinateur portable avec quelques heures d’autonomie ; d’autant plus facile qu’ils étaient volumineux donc on pouvait caser une batterie NiMH ou NiCd plus facilement.
Mon père a eu un HP 75C par son boulot, c’était programmable en Basic et produit de 82 à 86, et il a même eu un lecteur à mini-cassettes (ça faisait office de disque dur, les accès étaient automatiques) :
The HP-75 had a single-line liquid crystal display, 48 KiB system ROM and 16 KiB RAM, a comparatively large keyboard, a manually operated magnetic card reader (2×650 bytes per card), 4 ports for memory expansion (1 for RAM and 3 for ROM modules), and an HP-IL interface that could be used to connect printers, storage and electronic test equipment.
Wikipedia
Ça c’est MS le responsable. Encore en 1993 ça faisait pitié quand t’étais sous Amiga, dont la gestion des interruptions.
Je n’ai pas souvenir de ça, mais Intel avait fait de gros efforts pour discréditer les PowerPC.
Oui, et primitif en général (Amiga multi-tâche préemptif et plein de choses très bien conçues tant côté logiciel que matériel, génial à programmer et à étendre). En 1990 j’avais montré mon Amiga à un voisin pas geek et il avait été séduit par les possibilités du système. On avait même relié nos ordis par un câble passant par la façade, un mini-réseau (par le port parallèle de mémoire, mais peut-être série) DNet pour ceux qui ont connu. On avait un système rudimentaire de mails (pour laisser un mot).
Amiga aurait pu évoluer plus longtemps, car l’OS était encore en avance en 1995, mais à l’époque c’était comme pour le Mac du tout inclus, matériel et OS, et côté matériel la maison-mère s’en sortait mal, il y a eu les rachats et les espoirs. J’étais à fond dans la communauté Amiga, AmigaNews et tout.
Logiquement je suis passé à Linux, tardivement car en 1998 quand l’Amiga était en réel déclin.
Le 28/06/2022 à 13h51
De mémoire, une division pouvait prendre 80cycles passés sur un 8086, une vingtaine sur un 286.
Addition: 2⁄4 cycles + l’accès mémoire (8 cycles * le nombre d’accès) si besoin.
On était très loin du “une instruction par cycle”.
de fait, un Arduino à 8MHz bat un 8086, car même si l’arduino est seulement 8 bits, avec ses instructions en 1 cycle on arrive le plus souvent à faire mieux.
En plus, on pouvait tomber sur le rafraichissement mémoire - ce qui mettait le CPU en pause. C’était plus ou moins imprédictible…
Le 28/06/2022 à 16h29
Petite remarque à propos du Z80 qui connu son heure de gloire.
C’était une copie très améliorée du 8085. Il fut créé par un transfuge d’Intel qui fonda la société Zilog.
Le 28/06/2022 à 21h12
Merci pour l’article, ça manquait de ce genre ici.
Le 28/06/2022 à 21h20
Oui, ne serait-ce que sur le x86 avec via, cirix, IDT, Winchip, et Transmeta… Surtout Transmeta en fait (cirix est très important aussi). Sans compter les clones de différents pays (russes par exemple)
Très longue heure de gloire: par un moment on en trouvait partout (calculatrice, cafetière, machine à laver, TV, gameboy)
Le 29/06/2022 à 09h36
En quelque sorte, ils l’ont fait avec l’iAPX 432, le premier processeur 32 bits d’Intel sans rapport avec les x86 et qui supportait directement des concepts de programmation haut-niveau. Mais vues ses performances exécrables, c’était encore un plus gros four que l’Itanium qui est venu bien après… en tentant lui aussi de tout casser.
Le 29/06/2022 à 09h39
Je pense que cette adoption du PC vient du fait que tout le monde pouvait faire un PC. En effet, IBM à laissé l’architecture du PC ouvert et aussi que MS a eu le coup de génie de ne pas vendre l’OS (DOS) à IBM, mais seulement des licences, ce qui leur à permis de vendre des licences à d’autres. Le tout avec une bonne conjecture a fait que la plupart des système Matos+OS se sont cassé la gueule devant quelque chose qui est devenu par son ouverture un standard industriel.
Le 29/06/2022 à 13h03
On ne va pas bien loin de nos jours avec un ampli-op…
Transmeta, ça m’a fait rêver à l’époque, en plus avec Linus himself qui y avait été embauché.
Ce qui me faisait rêver c’était quand même autre chose que le pauvre mon x86, les PowerPC, le x704 (un modèle spécial développé par Exponential Technology, en transistors bipolaires - et non CMOS - et capable de monter très haut pour l’époque, 500 MHz en 1997), les MIPS, les DEC Alpha, etc.
Disons que le PC a eu du succès dans le monde professionnel déjà ; mais on peut se souvenir aussi du budget énorme consacré par MS lors de la sortie de Windows 95. OS qui ne faisait que rattraper partiellement d’autres OS déjà bien plus mûrs des années auparavant.
Certains ici se rappellent sans doute des BeBox et de BeOS, l’OS était extraordinaire pour l’époque, un mix d’Amiga avec la fiabilité d’Unix/Linux, des capacités multimédias étonnantes comme la faculté de lancer 4 vidéos en parallèle et c’était fluide.
Le 29/06/2022 à 21h06
Mais pourquoi ça a eu du succès le monde professionnel ? Je pense que là dessus le marché concurrent et ouvert des fournisseur de compatible PC ont bien servi.
Windows 95 n’a servi qu’à mettre le dernier coup de pelle sur la tombe. Les jeux était déjà fait bien avant. Dès lors que les éditeurs (US en, particulier) ne juraient pratiquement plus que par le PC, c’était couru d’avance.
Je viens de voir ce qu’était le BeBox… ouai, c’était un ordinateur pro destiné au dev avec une distribution assez limité(d’après ce que j’ai lu sur l’article wikipédia, il y aurait environ 2 milliers d’exemplaire produit) mais était techniquement le premier ordinateur personnel multicores. Dans le même genre et avant, il y a eu NeXT/NeXTSTEP qui mettait la misère à tout le monde aussi (au point qu’après rachat par Apple c’est devenu la base de MacOS X). Mais au final, est-ce que ça vallait le cout d’acheter ce genre de matos ? c’est souvent plus cher et surtout ça a un support limité des éditeurs tiers.
Le 30/06/2022 à 13h35
Ça a marché dans le monde pro surtout parce qu’il y avait les bonnes applis : Multiplan, Lotus 123, Wordperfect, Wordstar, dBase. Tout ce qu’il faut pour rentrer dans les entreprises.
Ensuite, les compatibles (Compaq, notamment) ont contribué à faire baisser les prix, ce qui a aidé.
Le 30/06/2022 à 15h36
Je suis d’accord: la concurrence a fait chuter les prix, l’offre était énorme face aux autres, et le fait de ne pas dépendre d’un fournisseur particulier pour le matériel rassurant.
Tu n’as pas tout vu. BeOS a été porté sur PC: démarrage en quelques secondes, multitâches à fond, léger comme tout, système de fichier avec méta données … Mais partiellement fini, et à cause d’une fonction unix manquante, difficile de porter tout un tas de logiciels libres.
C’était vraiment l’effet “woaw” à l’époque. Et quand les cartes mères PC bi processeur sont sorties, les démo sur BeOS étaient impressionantes: performances x2 (Linux, c’était plutôt x1,5, Windows x1,25). Grosse grosse claque.
Pour l’intérêt: à part programmer, sur un OS neuf, il n’y a pas trop d’intérêt. J’avais même dû faire le pilote de ma carte son…
MIPS a survécu un moment, et les DEC, j’en ai vu et utilisés, de la bonne bécane… Mais ça chaiffait!!!
Le 01/07/2022 à 14h17
Oui mais les 8086 originaux avaient les certifications nécessaires, ce que les clones et autres compatibles n’avaient certainement pas.
Il était probablement plus simple de partir à la chasse de circuits originaux sur eBay que de faire certifier de nouvelles puces.
Le 03/07/2022 à 11h26
J’ai été chargé de réparer un 8088 avec deux HDD de 10Mb chacun et deux FDD 5 1⁄4”. L’ensemble occupait 2 boîtiers IBM-PC standards reliés par câble et pesait le poids d’un âne mort. Le clavier 88 touches était aussi solide qu’un Nokia 3310 et vous pouviez casser des jambes en le faisant tomber.
Le 04/07/2022 à 13h22
Il faut se souvenir de l’insistance de Balmer sur les développeurs et les pros dans ses confs grotesques. C’est pas juste de l’entourloupe commerciale, le PPC avait IBM derrière lui, pas vraiment un poids plume commercialement.
Un IBM pc Microsoft faisait tout mal et cher mais il le faisait ce qui est une réelle qualité.
Le print ou les progiciels de gestion sous Amiga c’était non, même si le multimédia (et le rapport qualité prix) déboitait. La réparabilité de ces cartes où tout était intégré était faible (sauf l’amiga 2000 peut être).
Les Apple étaient anémiques et hors de prix à l’époque où s’est joué le duel x86 PPC sur le poste de travail (début 90 je dirais) avec déjà cette culture fermée et peu rétrocompatible qu’on leur reproche encore aujourd’hui dans le monde pro. Les réseaux apple étaient “punitifs” à faire tourner (comparé à du novel)