Racheté pour 207 millions de dollars, Napster voit son avenir dans le métavers
For whom the bell tolls

Passé entre de nombreuses mains depuis sa rédemption, le vénérable service de streaming musical Napster change une nouvelle fois de mains. Il vient d'être racheté pour 207 millions de dollars par Infinite Reality, un spécialiste des environnements immersifs qui entend notamment développer des « espaces 3D virtuels pour les fans ».
Le 26 mars à 17h39
4 min
Économie
Économie
Le service Napster, ancienne star du téléchargement illégal de musique devenu banal service de streaming, connaîtra peut-être une nouvelle gloire grâce au métavers. C'est en tout cas ce que veut croire l'entreprise Infinite Reality, qui a annoncé, mardi 25 mars, l'acquisition de Napster pour 207 millions de dollars.
À la fois studio et éditeur d'une plateforme Saas dédiée à la création d'éléments de communication pour les entreprises, Infinite Reality se définit comme un spécialiste de la 3D et des environnements immersifs. L'entreprise élabore par exemple des showrooms virtuels, des jumeaux numériques, des dispositifs de visualisation 3D ou des salles de conférence en réalité mixte.
Un spécialiste de la réalité virtuelle aux manettes
Un savoir-faire qui devrait, selon son fondateur, permettre d'écrire une nouvelle page de la tumultueuse histoire de Napster.
« Cette décision stratégique s’inscrit dans la vision d’Infinite Reality de mener la transition de l'industrie Internet d'un Web 2D cliquable à un Web 3D conversationnel, offrant à tous les créateurs des outils modernes pour mieux engager, monétiser et mesurer leur public », décrit John Acunto, CEO de l'acquéreur.
« Imaginez-vous entrer dans une salle virtuelle pour assister à un concert exclusif entre amis, discuter avec votre artiste préféré dans son espace virtuel dédié pendant la sortie de son nouveau single, et pouvoir acheter directement ses produits exclusifs, numériques et physiques », illustre plus précisément Jon Vlassopulos, CEO de Napster, qui poursuivra le développement du service sous la houlette de son nouvel actionnaire.
La promesse ne manquera pas d'inspirer quelques commentaires ironiques. Elle rappelle en effet le phénomène médiatique du métavers, dont Meta semble aujourd'hui revenu, après y avoir injecté des milliards de dollars.
Une chose est sûre : l'acquéreur ne manque ni de moyens, ni d'ambitions. Créée en 2019, Infinite Reality compte déjà plusieurs acquisitions à son actif, ainsi que des diversifications dans le monde des courses de drones ou de l'e-sport. En janvier, la société annonçait une levée de fonds de 3 milliards de dollars, sur la base d'une valorisation estimée à 12,5 milliards de dollars, sans préciser toutefois l'identité de ses actionnaires.
Le retour d'une vieille gloire passée de mode
Quelle place exacte Napster occupera-t-il dans ce nouvel ensemble ? L'ancienne star du téléchargement illégal a connu plusieurs vies depuis l'époque où ses fondateurs, Shawn Fanning et Sean Parker, se permettaient de donner des leçons narquoises aux toutes puissantes maisons de disque.
Lancé le 1er juin 1999, Naspter se présentait pour mémoire comme un client P2P dédié aux fichiers MP3, à une époque où le streaming musical n'existait pas. Pendant deux ans, son célèbre logo a donné des sueurs froides à l'industrie, avant que le procès qui l'opposait à Metallica ne précipite sa fin.
Suivirent une tentative de rachat, avortée par Bertelsmann en 2002, puis des reprises successives par Roxio et Best Buy, qui rapprocha Napster et le service concurrent Rhapsody, toujours dans l'idée de développer un service de streaming légal, et payant, qui fut d'ailleurs lancé en France en 2013.
En 2020, Best Buy revendit Napster à MelodyVR, une société spécialisée dans la réalité virtuelle (déjà). En 2022, elle céda à son tour le service à Algorand, un spécialiste de la blockchain qui envisagea d'ailleurs pendant un temps de créer un jeton $NAPSTER pour monétiser des services ou des biens virtuels autour de la musique.
Racheté pour 207 millions de dollars, Napster voit son avenir dans le métavers
-
Un spécialiste de la réalité virtuelle aux manettes
-
Le retour d'une vieille gloire passée de mode
Commentaires (12)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 26/03/2025 à 18h28
Par contre, la société repreneuse nous épargne un nouveau projet basé sur l'intelligence artificielle, on peut lui accorder cela. :-)
Le 26/03/2025 à 19h09
Le 26/03/2025 à 19h14
Modifié le 26/03/2025 à 19h26
Le 26/03/2025 à 20h26
Wao.
Faudra que je jette un œil à l'occasion
Le 26/03/2025 à 21h27
Le 29/03/2025 à 10h25
Le 30/03/2025 à 09h50
Le 27/03/2025 à 08h50
Le buzzword adapté est "phygital"
Le 27/03/2025 à 10h14
Le 27/03/2025 à 10h24
Alors que c'est quand même très important car ils mettent en place des Tokenomics WEB3 dans des meta-galeries d'art.
Bon en vrais sur le site web d'une galerie que j'avais trouvé, je trouve quasi aucune oeuvre qui existe aussi en token, c'est 99% juste du physique.
Le 28/03/2025 à 16h44