[Interview] Benjamin Bayart : « le chiffrement rendra la surveillance plus coûteuse »
Encore quatre procédures sur le grill
Le 05 août 2015 à 15h00
9 min
Droit
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Le Conseil constitutionnel n’a pas seulement validé la quasi-totalité de la loi sur le Renseignement. Il a également rejeté le recours initié par la Quadrature du Net, FDN et FFDN. L’épisode passé, nous avons pu questionner Benjamin Bayart (FDN) sur ces épisodes et les prochaines étapes.
Le Conseil constitutionnel a validé la loi Renseignement, rejeté votre recours... Et maintenant ?
Dans la mesure où on a perdu devant le Conseil constitutionnel, on peut continuer notre action contre le décret appliquant l’article 20 de la loi de programmation militaire. Nous soulevons de vrais vices et cela reste intéressant à faire, car ce décret servira de base à la loi sur le renseignement. Et si on arrive à le faire sauter, on leur fera perdre du temps.
Des vices ?
L’article L246-4 du code de la sécurité intérieure parle d’un décret d’application en ciblant « le présent article », non de « ce chapitre ». Or, cet article ne parle pas de l’accès administratif aux données de connexion, mais des moyens de contrôle de la CNCIS (commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité). Et le décret attaqué parle de tout, sauf de ça. C’est un pur vice.
Pour en revenir à la décision Quadrature du Net, FDN et FFDN, que conseillez-vous aux avocats et journalistes ?
Déjà, qu’ils apprennent à chiffrer, cela ne peut pas faire de mal. Cela ne résoudra pas le problème, mais rendra la surveillance plus coûteuse, donc c’est intéressant. Autant le chiffrement du mail est relativement compliqué, cela demande quelques petites connaissances. Autant installer SMS Secure sur son téléphone n’en demande pas et cela marche tout de suite. Cela veut dire en tout cas que ceux qui veulent protéger leur source doivent redoubler de précaution.
Si on rebondit sur la décision Loi Renseignement, le Conseil constitutionnel a fait sauter l’article dédié à la surveillance internationale sans dégommer les autres articles qui la prévoient. Quelle est votre analyse ?
C’est classique lorsqu’on a une disposition censurée. On se retrouve avec un texte plus tout à fait cohérent et il faut bien s’en débrouiller.
Pour moi la vraie question, c’est : que va faire la DGSE ? Il faisait quelque chose d’illégal depuis très longtemps, et cette illégalité a été confirmée par le Conseil constitutionnel. Il y a deux interprétations possibles. Ou bien ils arrêtent et la DGSE ferme boutique et on vire tout le monde. Ou bien ils continuent comme avant dans l’illégalité et ils s’en foutent. Je pense que c’est ce qu’ils vont faire. Pour moi, c’est l’un des problèmes de fond dans la loi Renseignement : les services font n’importe quoi, n’importe comment depuis…toujours. On leur autorise des choses maintenant, mais cela ne garantit pas qu’ils ne feront pas autre chose que ce qu’on leur autorise, puisqu’avant ils faisaient n’importe quoi.
On a tout de même une Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement qui va pouvoir agir et donc contrôler…
Pas sur l’international.
On peut imaginer que si, puisqu’elle pourra avoir un contrôle, même sur les dispositions aspirées illégalement (Art. L. 833 - 2 4°)
On peut imaginer plein de choses. Je pense qu’ils vont simplement continuer à faire comme ils faisaient avant, dans l’illégal. Si tu prends cette grille de lecture là, tout est limpide. De toute façon si quelqu’un leur fait un procès, ils répondront « secret défense », et puis voilà.
Peut-on dire que le texte est pire en sortie du Conseil constitutionnel qu’en entrée, puisque le contrôle a posteriori des communications internationales a sauté ?
Officiellement, tu n’as pas le droit d’utiliser les techniques de renseignement. Le droit commun nous dit qu’on n’a pas le droit d’écouter les conversations des gens. Si tu écoutes ces conversations, c’est police-menotte-prison. Il y a bien une loi qui dit que les services du renseignement ont le droit de le faire en national, mais la disposition qui disait que pour l’international c’est « open-bar », a sauté. Donc soit l’international sera traité sur le même régime que le national, et je n’y crois pas un instant, soit ils vont juste continuer à faire comme ils l’ont toujours fait, sans demander l’avis de quiconque.
Côté FDN, FFDN, Quadrature, quelles sont vos actions devant les tribunaux ?
On a toujours quatre procédures en cours. Le recours contre le décret d’application de la loi de programmation militaire (l’article 20). Celui contre le blocage sans juge, mais aussi celui contre le déréférencement sans juge. Et on a demandé au premier ministre d’abroger les décrets sur la rétention des données de connexion, ce qu’il a implicitement refusé de faire. Nous allons donc contester ce refus. Sur le décret LPM, nous allons voir comment articuler cette action avec celle relative à la « data retention ». Fait-on bien deux recours distincts, ou est-ce qu’on utilise le décret LPM pour attaquer cette rétention des données ?
Et la Cour de justice de l’Union européenne ou la Cour européenne des droits de l’Homme ?
On verra, les délais ne sont pas les mêmes. C’est plusieurs années. Sur la loi renseignement, nous attaquerons les décrets d’application lorsqu’ils sortiront, si nous trouvons l’angle d’attaque. Devant la CJUE, j’ai plus confiance pour notre action contre la rétention des données de connexion, car nous avons un arrêt européen qui s’est penché sur ces questions (l’arrêt Digital Rights, ndlr).
Ces derniers mois, il y a eu une modification stratégique de l’action de la Quadrature du Net, où celle-ci s’est davantage impliquée sur les dossiers franco-français…
C’est toujours une question qui traine à la Quadrature du Net, où je suis au Conseil stratégique. Faut-il traiter les dossiers français ou européens ? Nous traitons vraiment les deux. Jérémie Zimmermann était plutôt d’avis de s’occuper prioritairement des textes européens, c’est moins clair aujourd’hui. Tout dépend des dossiers. Typiquement, il fallait traiter la loi Renseignement, on ne pouvait la laisser sous le coude. Et typiquement, le dossier Net Neutralité ou données personnelles au plan européen ne peuvent être laissés de côté.
Votre épais mémoire sur la loi Renseignement a été salué un peu partout. Quelles ont été vos relations avec les députés au stade du Conseil constitutionnel ?
Il y a eu deux documents. La saisine et le mémoire complémentaire des députés. On a échangé sur la saisine, mais nous avons découvert le mémoire complémentaire le jour de la publication de la décision. Les députés font comme ils veulent. Nous sommes en général très ouverts sur ce qu’on fait. Eux, moins. Nous leur avons envoyé les brouillons de nos documents. Je ne donnerai pas de nom pour ne pas fâcher, mais enfin il y en a qui nous prenaient de haut. Ils nous expliquaient - ils n’ont pas repris la phrase, c’est triste ils auraient pu – que nous étions en substance des exégètes amateurs, nous étions très mignons, mais laissons faire les professionnels. Quand je vois la qualité du document qui a été produit et que nous avons produit...
Comment jugez-vous l’action de FDN, FFDN et la Quadrature sur cet épisode-là ? Des points forts, des faiblesses ?
Je suis très content de notre mode de fonctionnement. L’équipe est efficace, produit du contenu de bonne qualité. Nous ne sommes pas responsables de la décision du Conseil constitutionnel. Nos arguments étaient bons, on a signalé les bons problèmes. Le juge a estimé que ce n’était pas grave, on n'y peut rien. Mais nous avons fait le job.
Je ne crois pas qu’on ait ignoré de point important dans la loi, raté de trucs majeurs. La montagne de boulot était colossale et on l’a bien traitée. Sur les recours lancés, cela ne dit pas qu’on gagne à la fin, mais je pense que c’est utile. C’est utile déjà pour la culture, car cela montre aux gens comment faire. C’est très con, mais moi, quand je me suis retrouvé voilà cinq ans avec ma bite et mon couteau à attaquer les décrets Hadopi, j’étais tout seul, je n’avais même pas l’exemple d’un tel recours parce que personne n’en avait publié. Quand je me suis enfin retrouvé avec un vrai professionnel de la question, je lui ai demandé si nous avions le droit de publier nos textes, il m’a répondu oui. Nous avons donc décidé de tout diffuser, ne serait-ce pour la prochaine association qui se demande comment on rédige ça, sache comment le faire et trouve un exemple.
De manière chronique, vous faites des appels aux dons. Où en est-on de l’état des finances de la Quadrature ?
Depuis que ce n’est plus moi qui m’occupe des sous, j’ai une vision moins claire. À vue de pieds, on a la totalité du budget pour 2015 et un peu plus parce que lors de la dernière campagne de don, on a encore une fois été obligé de hurler pour être entendu. Cela a donc fait peur aux gens. Il n’empêche qu’il va falloir relancer une campagne de dons probablement au moment de la rentrée, même si on a l’argent d’avance, juste parce qu’elle va échouer, juste parce qu’on va dire aux gens : « il y a besoin de financer la Quadrature du Net, c’est un problème annuel, récurrent, donner même beaucoup une seule fois ne suffit pas ». Et quand tu ne fais pas peur aux gens, ils se disent « ah oui, effectivement, il faut, je le ferai la prochaine fois, dans une semaine, un mois… » et ils ne font pas, parce qu’ils oublient ou ont autre chose à faire. C’est un truc dont j’ai horreur, j’ai été le premier à crier au loup, je l’ai fait deux fois…
N’est-ce pas anxiogène cet aveuglement sur l’avenir ?
Si c’est anxiogène. Mais moins anxiogène que ce que font nos politiques.
[Interview] Benjamin Bayart : « le chiffrement rendra la surveillance plus coûteuse »
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Le Conseil constitutionnel a validé la loi Renseignement, rejeté votre recours... Et maintenant ?
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Des vices ?
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Pour en revenir à la décision Quadrature du Net, FDN et FFDN, que conseillez-vous aux avocats et journalistes ?
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Si on rebondit sur la décision Loi Renseignement, le Conseil constitutionnel a fait sauter l’article dédié à la surveillance internationale sans dégommer les autres articles qui la prévoient. Quelle est votre analyse ?
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On a tout de même une Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement qui va pouvoir agir et donc contrôler…
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On peut imaginer que si, puisqu’elle pourra avoir un contrôle, même sur les dispositions aspirées illégalement (Art. L. 833 - 2 4°)
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Peut-on dire que le texte est pire en sortie du Conseil constitutionnel qu’en entrée, puisque le contrôle a posteriori des communications internationales a sauté ?
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Côté FDN, FFDN, Quadrature, quelles sont vos actions devant les tribunaux ?
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Et la Cour de justice de l’Union européenne ou la Cour européenne des droits de l’Homme ?
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Ces derniers mois, il y a eu une modification stratégique de l’action de la Quadrature du Net, où celle-ci s’est davantage impliquée sur les dossiers franco-français…
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Votre épais mémoire sur la loi Renseignement a été salué un peu partout. Quelles ont été vos relations avec les députés au stade du Conseil constitutionnel ?
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Comment jugez-vous l’action de FDN, FFDN et la Quadrature sur cet épisode-là ? Des points forts, des faiblesses ?
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De manière chronique, vous faites des appels aux dons. Où en est-on de l’état des finances de la Quadrature ?
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N’est-ce pas anxiogène cet aveuglement sur l’avenir ?
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 06/08/2015 à 00h25
Le 06/08/2015 à 08h11
Sur le sujet, il y a “Les nouveaux chiens de garde” de Serge Halimi. Bande Annonce: YouTube
Le 06/08/2015 à 08h32
“on leur fera perdre du temps” Euh, c’est pas un jeu, on s’en tape de leur faire perdre du temps.
“Je pense qu’ils vont simplement continuer à faire comme ils faisaient avant, dans l’illégal.” Bon bah tu nous dis que finalement tu ne va pas leur faire perdre du temps, mais juste perdre le tien et le leur, sans aucun résultat sur notre vie privée, bravo.
A lire ça j’ai l’impression d’avoir affaire à un emmdeur, c’est plutôt dommage…
Le 06/08/2015 à 08h48
nan parce que le temps c’est de l’argent, et que de l’argent on en a plus….ils ont voulu jouer aux cons mais ont oublié que la connerie était un sport national….du coup leur jouet tout neuf sera utilisable de janvier à avril car le budget ne sera pas extensible, après bha il n’y aura plus de tune et ça crèvera de sa belle mort
Le 06/08/2015 à 09h11
Moi j’ai rien à cacher " />
–
Nous pouvons nous protéger de la collecte automatique des données, et garder notre vie privée bien au chaud. Mais on est très vite rattrapé par la technique des services de renseignement. Si ils veulent connaître la vie de quelqu’un en particulier, ils y arriveront, sans que personne ne le sache.
Cet événement était prévisible depuis longtemps. Les médias de masse étaient contrôlés depuis longtemps, et ce n’était qu’une question de temps avant que le gouvernement s’attaque à internet. Il y aura peut-être d’autres technologies par la suite, apportant à nouveaux des libertés. Elle sera exploité commercialement, puis contrôlé. Et ainsi de suite. Nous sommes dans une ère de communication (même si ça existe depuis toujours), savoir, c’est avoir le pouvoir.
Le 06/08/2015 à 10h49
Si cela devait se faire dans l’illegalité, il serait je pense difficile de justifier un budget en relation avec le cout nécessaire à la mise en place d’une surveillance à grande échelle, difficile de placer les équipements nécessaires (et à plus forte raison dans les entreprises privées) et ensuite difficile d’exploiter ses données pour justifier d’action “légale”
Le 06/08/2015 à 12h49
Disons que la sécurité informatique est un peu comme les verrous et les serrures des portes et des fenêtres d’un bâtiment ou d’un local : ça sert seulement à retarder les intrus déterminés, outillés, expérimentés et qui ont du temps pour agir (donc la plupart des tentatives d’intrusion sont mises en échec).
En ralentissant un voleur, il y a de fortes chances qu’il abandonne avant d’avoir pu s’introduire dans le local.
Le 06/08/2015 à 13h05
la comparaison est courante, mais pas si pertinente que ca….
si demain je veut hacker tel site parce que il y’a telle personne ou telle categorie de personnes inscrite(s) dessus et dont je veux les identifiants.
en cas d’echec ca va servir a rien de hacker le gorafi, la redoute ou pif gadget
Le 06/08/2015 à 13h17
Le 06/08/2015 à 13h22
malheureusement ce n’est pas du troll….
Le 06/08/2015 à 13h25
Le 06/08/2015 à 13h39
désolé, je n’ai pas compris " />
Pour moi, on entre dans une base de données par intrusion pour voir ce qu’elle contient et prendre les informations intéressantes ou pour prendre le contrôle d’un ordinateur ou d’un smartphone ou pour le localiser. La comparaison s’arrête là : une clé de cryptage pour ralentir l’intrusion et pour l’empêcher la plupart du temps (par manque de temps).
Qu’est-ce que c’est cette histoire de voler des identifiants ? Pour en faire quoi ?
Le 06/08/2015 à 14h05
les gars vous etes lents ou quoi ?
si demain, joma74fr est un membre influent d’une grosse société ou d’un parti politique, il me sera plus utile de l’espionner via les sites qu’il frequente, plutôt que des sites qu’il ne frequente pas.
Le 06/08/2015 à 14h07
Le 06/08/2015 à 14h37
en meme temps le kamoulox serait de dire: je suis chez bouygues et j’ecris “pake” pour pas payer des lettres hors forfait.
Le 06/08/2015 à 14h39
Le 05/08/2015 à 17h32
Jeremy Zilmerman sur plusieurs intervention publique témoignait de sont ressentie a propos des député français car il a beaucoup travaillait auprès d’eux. Il est très négatif sur la situation… Et n’étant plus porte parole de la Quadrature il ne souhaite combattre cette vaste mafia politique car il n’est plus possible de combattre réellement démocratiquement les projets de lois lancé par l’etat…
Le 05/08/2015 à 17h37
“On a le droit de commettre toutes les turpitudes. A condition de ne pas se faire prendre. C’est ça, la grande morale.” Yves Bonnet, ex directeur de la DST.
http://www.dailymotion.com/video/xv131x_histoire-des-services-secrets-francais-episode-4-nouvelles-guerres-d-un-monde-nouveau-1989-2009_tv
Le 05/08/2015 à 17h39
Non mais la suite logique … si tu utilises une connexion VPN, tu remplis le formulaire déclaratif 1560545405455481896875431134 sinon 50 000 Euro d’amende et 3 ans de ZonZon et ils viennent t’installer la BlackBox directement chez toi :). Merci …… ……D.
Le 05/08/2015 à 17h43
" />
Moi aussi, mais je commence à avoir l’habitude (ou à saturer, ça dépend de mon humeur) de ce genre de refrains de la part d’activistes qui se flattent de “faire ce qu’il faut faire, alors que la masse des autres attendent de rentrer dans le mur” (quelque soit la cause défendue).
Le 05/08/2015 à 17h47
Sûrement mais je pense que pour YB, le “on”, c’était “eux”, les services secrets.
Le 05/08/2015 à 18h02
Chacun choisit ses combats et fait avec ses moyens… Certes parfois les “David” sont un peu maladroits face aux “Goliath” mais faire bouger “les consciences” quand ça ne touche pas “directement” les gens, leur confort, portefeuilles ou que sais-je (et quand bien même, beaucoup laissent faire), je crois sincèrement que c’est une sacrée paire de manches. Il s’agit de personnes qui défendent ardemment leur opinion, point de vue… Cette minorité a au moins le courage de s’engager et à défaut de marteler leur point de vue d’essayer de faire bouger les choses et de “s’assurer” que le problème est considéré dans sa globalité. " />
Le 05/08/2015 à 18h02
D’après ce que j’ai retenu de mes lectures sur la DGSE (ex SDECE, ex BCRA, …), il me semblait que ce service ne faisait du renseignement qu’ à l’international, avec toutefois un droit de poursuite sur le territoire français en cas de nécessité …
Benjamin Bayart ne confondrait-il pas avec la DGSI qui fait, pratiquement, le même boulot ?
" />
Le 05/08/2015 à 18h05
La DGSE et la DST ont passé leur temps à se marcher sur leurs plate-bandes respectives. Un seul exemple: l’affaire Farewell, traitée par la DST dans la totale ignorance de la DGSE.
Le 05/08/2015 à 18h05
La DGSI c’est pas la réunion des Renseignements Généraux et de la DST.
De mémoire la DST c’était pour l’intérieur et la DGSE pour l’extérieur du territoire, mais je ne suis pas spécialiste du sujet " />
Le 05/08/2015 à 18h23
Il me semble, en effet, que la DGSI ne peut “travailler” que sur le territoire national … mais ça ne m’étonnerait pas qu’elle échange avec d’autres services de renseignements, français ou pas.
Enfin, à nous les boîtes noires, imsi catchers et autres joyeusetés … " />.
Le 05/08/2015 à 18h29
D’un côté, je ne trouverais pas ça aberrant que nos services se parlent voire préférable dans un cadre bien définit. Aux USA, si je ne m’abuse, ils ont tellement d’agences… qui ne se parlent pas qu’au final il y a certains ratés. D’un autre côté vu l’ampleur de la tâche, des informations, des guerres intestines et entre services… ça aide pas non plus.
Le 05/08/2015 à 18h43
" />
J’admire le comportement de combattant pour une cause, mais il faut aussi comprendre que :
Personnellement, j’admire l’action de Benjamin Bayart, bien que je sois plutôt un “téléphoniste” (à opposer aux informaticiens) et je soutiens financièrement FDN, bien que je ne sois pas en phase avec la transparence à tout prix (défendue par FDN et Wikileaks).
Le 05/08/2015 à 18h43
Moui, enfin là, avec cette loi, le moindre commissariat de quartier va pouvoir se permettre de faire du renseignement. Avec le nombre de caméras de surveillance en constante augmentation (encore faudrait-il qu’il y ait des gens eveillés derrières les écrans … mais bon) je me vois bien aller au fin fond de la Lozère ou de l’Auvergne, moi.
" />
Le 05/08/2015 à 18h48
C’est tellement plus facile de mettre des caméras que des agents dans la rue. On passe de la “prévention” à “l’a posteriori”. C’est cool, plus de risque de se faire agresser mais on est rassuré parce qu’il a des caméras qui peuvent voir au travers des capuches… " />
Le 05/08/2015 à 20h00
Surveille tes ennemis, et encore plus tes amis." />
Le 05/08/2015 à 23h04
Le 05/08/2015 à 15h29
Quand je vois la qualité du document qui a été produit et que nous avons produit…
Et c’était en LaTeX en plus " />
Le 06/08/2015 à 15h27
ça REcommence (avec la QDN) ?
(y-avait, déjà, eu un article sur “le : ou bien tu donne, ou bien t’es un gros ……………………..”)
ahlala…ils n’ont, TOUJOURS RIEN compris !!!!!!!!!!!!!!!!!!! " />
Le 07/08/2015 à 07h12
Si cela devait se faire dans l’illegalité, il serait je pense difficile de justifier un budget en relation avec le cout nécessaire à la mise en place d’une surveillance
Je pense que effectivement il doit y avoir un budget pour les “caisses noires” de l’état dans laquelle les services doivent pouvoir piocher pour acheter - sans appel d’offre - tout ce dont ils ont besoin, que ce soit des hommes, des services ou des gadgets.
C’est pour ça qu’a mon avis, l’objectif , avec cette loi, est aussi de pouvoir enfin passer des marchés publics à plusieurs centaines de milliers d’euros “officiellement” je dirais, de manière à pouvoir filer plein de fric aux copains qui sont dans ce domaine.
C’est comme le rafale, il faut bien que nous on en achète (officiellement) si l’on veux pouvoir en vendre à l’étranger. Bah là c’est pareil.
Le 07/08/2015 à 07h51
Je dirais au minimum plusieurs millions d’euros. Traiter des données en masse ca coute cher.
La NSA c’est un budget de 10 milliards.
Le 07/08/2015 à 13h24
Le 07/08/2015 à 14h09
…
Le 07/08/2015 à 14h09
Tu as l’air de considérer que l’Etat est tout puissant. Pardon d’en douter, en tout cas ce n’est pas une excuse pour laisser ta porte grande ouverte ou pour laisser ta connexion WIFI sans mot de passe. Tu préfères quoi ? Ralentir l’intru ou le ralentir ? Moi je préfère lui mettre des bâtons dans les roues et des ralentisseurs.
D’autre part, heureusement que l’Etat a des services de renseignements qui surveillent les populations (question de sécurité d’Etat et d’ordre public). Mais ce n’est pas une raison pour se laisser faire dans son intimité (l’Etat protecteur ne doit pas devenir Etat inquisiteur).
Le 10/08/2015 à 08h10
Le 05/08/2015 à 15h43
avec ma bite et mon couteau
" />
Interview très intéressante, merci :)
Le 05/08/2015 à 15h47
Le problème avec le chiffrement, c’est de convaincre son entourage, les gens de manière globale.
Je pense sincèrement qu’il y aura un retour en arrière pour cette loi. Les américains ont mis 14 ans.
Le 05/08/2015 à 15h50
Font pas dans la dentelle les allemands pour calmer la polémique :
http://www.france24.com/fr/20150805-netzpolitik-allemagne-range-procureur-limogeage-retraite-maas-justice-internet-espionnage-m " />
Le 05/08/2015 à 15h54
En temps que association, ils ne peuvent pas avoir de subventions de l’état comme pleins d’autres associations ?
Le 05/08/2015 à 15h59
Manque de l’applicatif simple à utiliser.
C’est sûr que PGP c’est très bien, mais c’est pas non plus des plus sexy :)
Au contraire des trucs comme SMS Secure, Text Secure et consorts ont le goût et l’odeur des applis “standards” respective, mais avec une bonne couche de crypto. C’est un bon début je trouve.
D’un autre côté, l’IETF commence à très sérieusement se pencher sur la problématique du respect de la vie privée dans l’élaboration de nouveaux protocoles et dans l’amélioration des anciens. (grosso modo, ils avaient déclarés avoir prit en compte le challenge posé par les révélations Snowden et acceptaient le défi pour apporter des réponses)
C’est à mon avis la meilleure solution : ça permettra aux gens n’y comprenant rien à la technique de voir leur droit respecté sans apprendre les bases de la crypto.
Bon ceci dit, ça mettra une grosse pression sur les dév et les admins pour pas se louper :)
Le 05/08/2015 à 16h00
Ils ne sont pas jugés d’utilité public, du coup, ils n’ont pas de financement et ne peuvent prétendre pour leur donneur à une réduction fiscale.
Le 05/08/2015 à 16h06
Ou bien ils arrêtent et la DGSE ferme boutique et on vire tout le monde. Ou bien ils continuent comme avant dans l’illégalité et ils s’en foutent. Je pense que c’est ce qu’ils vont faire.
C’est également mon avis, comme je l’ai déjà dit sur NXI.
L’état ne renoncera pas à l’idée d’avoir un service de renseignement efficace, surtout dansla situation géopolitique actuelle. Donc aucune chance que la DGSE soit mise sous tutelle d’une quelconque autorité qui briderait sa capacité à fournir du renseignement.
En torpillant la loi, les libertaires conforteront le statut illégal de ces opérations. Et lorsque c’est illégal, y a pas de raison de s’imposer des limites.
Le 05/08/2015 à 16h14
Le 05/08/2015 à 16h18
Contrairement à l’institut Civitas par exemple qui lui l’est (reconnu “d’utilité publique” " />)
Le 05/08/2015 à 16h20
Le 05/08/2015 à 16h34
En même temps, Civitas ne doit pas beaucoup les déranger …. Alors que la quadrature, FDN et compagnie … C’est un peut comme si un abattoir sponsorisait une association de défense des animaux !
a propos de ton message du dessous, petite question :
les autres pays de l’UE ont ils fait un quelconque commantaire sur cette loie ?
Je n’ai pas très bien saisie la porté de la désision du CC mais dites moi si je me trompe : cette loi légalise le fait qu’on puisse espionner leurs entreprises pour des “raisons économique”, non?
Ca m’étonne qu’il y en ai pas un qui ai au moins levé la main.
Je croyais qu’on ne s’espionnait pas entre amis ! " />
Le 05/08/2015 à 16h42
Les autres pays de l’UE n’ont pipé mots à ma connaissance. Mais je n’ai pas creusé plus que ça.
Et il faut partir du principe que cette loi me semble autoriser les services à espionner les mecs qui dealent du cannabis en bas de la rue (s’ils sont au moins deux. Finalité “prévention de la criminalité et de la délinquance organisées”), donc bon les entreprises… Surtout si elles sont étrangères. Ça sera la fête du slip là. (et pis les autres le font déjà " />)
Le 05/08/2015 à 17h02
Interview très intéressante. J’ai deux remarques cependant:
Le 05/08/2015 à 17h17
Dans un C dans l’Air qui avait été consacré à l’espionnage des portables de nos présidents , des intervenants avaient mentionné qu’en France, à part la Quadrature du net et NextInpact ( " /> )qui avaient essayé d’eveiller la population au sujet de la loi sur le renseignement, personne n’avait pipé mot ( 4 ou 5 députés seulement qu’ils disaient)
Mais qu’en Allemagne par exemple , il y avait eu quelques reculs sur des projet de loi similaires car la popultion était un peu plus sensible à ce genre de loi.
EDIT : je crois que l’emission s’appelait les écouteurs écoutés
Le 05/08/2015 à 17h25
L’Allemagne de maintenant c’est la RFA + la RDA, mais il reste quelques souvenirs persistants malgré la chute du mur. Nous c’est un peu différent parce que Système de Traitement Automatisé de Surveillance et d’Interception ça nous parle pas trop " />
Le 05/08/2015 à 17h29
Très intéressant, cet interview, merci.
Le paragraphe sur les dons gâche un peu le plaisir malheureusement. C’est encore la faute du vilain n’internaute qui n’a toujours pas compris que la QDN était vitale, que si on ne donne pas c’est « qu’on oublient ou qu’on a autre chose à faire » et surtout pas parce qu’on n’a pas de thunes. C’est très bien ce qu’ils font, mais en quoi sont-ils plus importants que la Croix Rouge, la rechercher contre Ebola le cancer (edit mauvais exemple), ou n’importe quelle autre asso qui aide les gens ? Parce qu’on parle de liberté, ça devient le Saint-Grââl, tout le reste n’a pas d’importance.
Je déteste ces leçons de morale (comme j’ai détesté leur dernier appel au don, « tu donnes ou t’es qu’un gros con »).