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Le télescope spatial James Webb ne déçoit pas, et c’est peu de le dire !

Hubble peut prendre sa retraite

Le télescope spatial James Webb ne déçoit pas, et c’est peu de le dire !

Le 04 août 2022 à 10h26

Lancé avec succès fin 2021, le télescope James Webb a terminé ses opérations de maintenance et laisse place à la science. De premières images époustouflantes ont été mises en ligne par les équipes en charge du JWST. Dans certains cas, il est possible de les comparer à l’honorable Hubble… qui fait pâle figure à côté du nouveau venu.

Il y a un peu plus de trois semaines, le télescope spatial James Webb dévoilait sa toute première image : l'amas de galaxies SMACS 0723, lorsqu’il avait 4,6 milliards d’années. Les agences spatiales européenne et américaine (ESA et NASA, respectivement) se réjouissaient du résultat : le télescope tenait ses promesses et laissait entrevoir de belles choses pour les années à venir. Depuis, d’autres ont été mises en ligne.

Un premier SMACS en juillet… 

« Le premier champ profond de Webb n'est pas seulement la première image en couleur du télescope spatial James Webb, c'est l'image infrarouge la plus profonde et la plus nette de l'univers lointain, à ce jour. Elle couvre une portion de ciel d'environ la taille d'un grain de sable tenu à bout de bras », expliquait l’administrateur de la NASA Bill Nelson, repris par l’ESA.

SMACS Webb Crédits : NASA

Dans cette photo, on retrouve des milliers de galaxies, dont certains sont des objets les plus faibles jamais observés dans l’infrarouge… mais l’Agence spatiale européenne précise que cette image ne fait « qu’effleurer » les capacités du télescope spatial. Éric Lagadec (astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur) explique que « les points brillants avec des croix sont des étoiles de notre galaxie. Tout le reste, c'est des galaxies ».

Sébastien Carassou, docteur en astrophysique, propose sur Twitter une comparaison entre cette image de Webb et la même zone photographiée par Hubble (en 1995). Le résultat est sans appel, Webb propose une image beaucoup plus lumineuse et détaillée que Hubble (ici et par exemple). De plus, il n’aura fallu que 12,5 heures au nouveau venu pour obtenir cette image, contre plusieurs semaines à son ainé.

Deux images de la nébuleuse Southern Ring

Quelques heures après SMACS 0723, quatre autres observations – sélectionnées par un groupe de représentants de la NASA, de l’ESA, de l’ASC et du Space Telescope Science Institute – ont été mises en ligne. 

Commençons par les images de la nébuleuse Southern Ring (NGC 3132). La première (à gauche) est en infrarouge proche avec l’instrument NirCAM, la seconde en infrarouge moyen avec MIRI. « Webb peut explorer les poussières et les gaz des étoiles vieillissantes qui pourraient un jour devenir une nouvelle étoile ou planète », explique l’ESA.

Nébuleuse Ring Crédits : NASA

Nébuleuse de la Carène et quintette de Stephan

On enchaine avec une seconde nébuleuse, celle de la Carène. Cette image (à gauche ci-dessous) ressemble à un paysage « composé de montagnes et de vallées parsemées d’étoiles scintillantes », mais il s’agit en fait du bord d’une cavité gazeuse géante. « En observant cette région de formation stellaire et d’autres comme elle, les scientifiques peuvent, grâce à Webb voir des étoiles nouvellement formées et étudier le gaz et la poussière qui les ont fabriquées », se réjouit l’Agence spatiale européenne.

Passons au Quintette de Stephan, avec encore une fois « des détails jamais vus auparavant » sur ce groupe de cinq galaxies. C’est la « plus grande image de Webb à ce jour […] Elle contient plus de 150 millions de pixels et est construite à partir de près de 1 000 images », précise la NASA.

Nébuleuse CarèneStephan Quintet

WASP-96b : Webb détecte des molécules d’eau

Terminons notre quinté de juillet avec WASP-96b qui n’est pas une image, mais le résultat d’analyses, comme l’explique l’ESA : « L’étude d’autres systèmes planétaires aidera les astronomes à déterminer à quel point notre système solaire est typique ou atypique. Webb a détecté des molécules d’eau sur une exoplanète et va maintenant étudier des centaines d’autres systèmes pour comprendre de quoi sont faites les autres atmosphères planétaires ».

La NASA rappelle que la première détection d’eau par Hubble est arrivée en 2013… soit 23 ans après son lancement. Bref, James Webb tient ses promesses, aussi bien sur les clichés que les analyses… et ce n’est que le début !

WASP Webb
Crédits : NASA

Et voici la galaxie de la Roue de chariot

Plus récemment, des images de la Galaxie de la Roue de chariot (qui porte bien son nom) ont été mises en ligne, là encore avec bien plus de détails qu’auparavant. La comparaison avec la même zone photographiée par Hubble montre bien la différence et le bond en avant de Webb.

L’Agence spatiale européenne propose un montage avec, sur la gauche, une vue combinée des instruments NIRCam et MIRI, tandis qu’à droite on a uniquement MIRI. L’ESA précise qu’afin de proposer cette comparaison, les images ont été recadrées et pivotées, car les instruments ne sont pas parfaitement alignés.  

Roue de chariot

Cette galaxie s’est formée suite à une collision entre une grande galaxie spirale et une autre plus petite. Les observations de Webb indiquent que la galaxie est dans une phase transitoire : « La galaxie, qui était probablement une spirale classique comme la Voie lactée avant sa collision, continuera à se transformer ».

Si Webb nous donne un cliché de l’état actuel de la Roue de chariot, les données du télescope permettent aussi d’avoir « un aperçu de ce qui est arrivé à cette galaxie dans le passé et de la façon dont elle évoluera à l’avenir ».

Proxima du Centaure par le JWST ? Non… une tranche de chorizo

Étienne Klein, directeur de recherche au CEA, a publié sur Twitter ce qu’il présentait comme étant une « photo de Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche du Soleil », prise par James Webb. Il s’agissait en fait d’une tranche de chorizo. Une blague qui n’est pas nouvelle, mais publiée cette fois par un compte certifié d’un chercheur.

Suite à une vague de commentaires, Étienne Klein a publié un autre tweet : « Je me sens obligé de préciser que ce tweet montrant un prétendu cliché de Proxima du Centaure relevait d’une forme d’amusement. Apprenons à nous méfier des arguments d’autorité autant que de l’éloquence spontanée de certaines images… ». Hier, il a « présenté [ses] excuses à ceux que [son] canular, qui n’avait rien d’original, a pu choquer ». 

Pour suivre les publications du télescope James Webb vous pouvez vous rendre sur l’un des sites officiels des agences spatiales (NASA ou ESA), suivre ce compte Twitter ou bien celui-là. Vous êtes ainsi certain d’avoir des informations officielles en cas de doute et ainsi éviter de prendre des vessies pour des lanternes.

Commentaires (26)

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Pas un mot sur la planète Chorizo d’Etienne Klein ?



Edit : Ah ben crotte, je sais plus lire ou bien ? (un bug ou de la fatigue, allez, on va accuser le navigateur, ou le dev web, c’est plus facile).



N’empêche, c’te masterclass ;)

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Mouais, elle est un peu pourrie sa blague faut avouer quand même, il aurait pu trouver mieux :roll:

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par exemple en prenant du saucisson. C’est bon, le saucisson !



:francais:

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Hergé, en son temps, avait fait une tentative…
Image

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Gaston Lagaffe avait photocopié une crêpe, Prunelle se demandait quelle face de la Lune c’était.
Planche 733, album Lagaffe me gâte.

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Je te répondrais que au moins 75 % des gens l’ayant vue pensaient que c’était vrai, les gens aujourd’hui ne contrôle jamais la véracité des infos ;)

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Comme Dave a dit : “mon dieu, c’est plein d’étoiles !”
C’est formidable :)

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Vous pouvez visualiser les 5 photos sur le site de la NASA : une fois l’une des 5 photographies sélectionnée, il y a des liens en-dessous vous emmenant vers les images d’origine, disponibles en plusieurs format, dont notamment en PNG haute résolution.



Cela fait de superbes fonds d’écran, intrigant ceux qui l’aperçoivent, et ainsi une excellente opportunité à saisir afin de propager la curiosité de cette incroyable puits d’inconnu que représente l’exploration spatiale.

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Merci pour le partage. C’est vraiment impressionnant. J’espère une expo bientôt en France?

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je me demande quelles sont les caractéristique de la liaison entre la terre et le téléscope (latence, débit). Il y a énormément de données à rapatrier, ça ne doit pas être une mince affaire.

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La latence est évidemment horrible mais le débit est plutôt bon (ils l’ont donné dans une précédente news mais je n’ai plus le chiffre exact en tête).

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<< L’Agence spatiale européenne propose un montage >> … dommage que nous n’ayons pas le lien dans l’article : https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Webb/Webb_captures_stellar_gymnastics_in_the_Cartwheel_Galaxy

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Scylune a dit:


Comme Dave a dit : “mon dieu, c’est plein d’étoiles !” C’est formidable :)


Dans le film je ne comprenais pas trop ce qu’il se passait à ce moment, dans le bouquin il devient “fils des étoiles” de mémoire.
Sacré Dave.

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Quelqu’un sait-il où peut-on trouver l’explication des 6+2 rayons autour des étoiles brillantes sur les photos ?

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Les “ombres” du trépied de support.

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Merci à vous quatre ! 😎
Explications très claires. Du coup maintenant que je sais comment ça s’appelle (aigrettes, ou “diffraction spikes”), j’ai essayé de chercher si quelqu’un avait mis au point une méthode de les enlever (juste pour l’aspect esthétique d’avoir une image qui ressemble à ce que l’on verrait à l’oeil nu avec une vision infrarouge), mais apparemment non, c’est compliqué, à moins de prendre plusieurs images avec un angle différent (mais même là il y aurait une perte de contraste). Tant pis. Mais merci encore 😀

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Quand on zoome sur la photo de la nébuleuse de la carène, on aperçoit comme des hexagones le long des branches. Ça me fait bigrement penser à la structure du miroir primaire du télescope lui-même. Sauf qu’il a été en théorie ajusté au nanomètre près. Donc… c’est intriguant.

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C’est expliqué dans cette vidéo à 6min55.
C’est dû à la fois au support du miroir secondaire et aussi à la structure hexagonale du miroir primaire ;)

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Il le dit mieux que moi : youtu.be YouTube

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:chinois:

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Cydoo a dit:


Je te répondrais que au moins 75 % des gens l’ayant vue pensaient que c’était vrai, les gens aujourd’hui ne contrôle jamais la véracité des infos ;)


Quand on n’est pas le 1er avril et que c’est publié par le directeur du CEA, on ne pense pas à vérifier.
Mais ça donne faim, me ferais bien une pizza chorizo ce soir :transpi:

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Scylune a dit:


Comme Dave a dit : “mon dieu, c’est plein d’étoiles !” C’est formidable :)


Dave a fait une chanson sur les étoiles ?



(je suis déjà dehors →[] )

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Heureux de voir que le jouet fonctionne - c’était clairement pas gagné - maintenant on va voir combien de temps il tient - sachant qu’ils ont déjà eu plus d’impacts que prévus sur les miroirs.
Quand à la planète chorizo, je ne comprends pas pourquoi EK s’est excusé. À un moment donné, quand les gens sont définitivement cons, il est de salubrité publique de le leur faire comprendre.
De toute façon, la censure infâme et antidémocratique des réseaux sociaux devrait amener toute personne douée d’un cerveau à clôturer ses comptes. C’est là où malheureusement, EK, qui n’a finalement pas tenu sa parole de rencontrer Jean-Pierre Petit, veut un peu trop jouer les vedettes du PSF (Paysage Scientifique Français) - dommage.

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Webb fut une véritable arlésienne pendant des années à la limite du running gag, mais bordel ça valait le coup.

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Charly32 a dit:


je me demande quelles sont les caractéristique de la liaison entre la terre et le téléscope (latence, débit). Il y a énormément de données à rapatrier, ça ne doit pas être une mince affaire.


Via DSN Eyes, JWST est en cours d’échange avec l’antenne de GOLDSTONE :



SPACECRAFT NAME James Webb Space Telescope
RANGE 1.69 million km
ROUND-TRIP LIGHT TIME 11.25 sec
ANTENNA NAME DSS 24
AZIMUTH 215.90 deg
ELEVATION 11.30 deg
WIND SPEED 9.26 km/hr



UP SIGNAL
SOURCE JAMES WEBB SPACE TELESCOPE
TYPE DATA
DATA RATE 16.00 kb/sec
FREQUENCY 2.09 GHz
POWER TRANSMITTED 4.91 kW



DOWN SIGNAL
SOURCE JAMES WEBB SPACE TELESCOPE
TYPE DATA
DATA RATE 40.00 kb/sec
FREQUENCY 2.27 GHz
POWER RECEIVED -122.10 dBm (6.17 x 10-19 kW)



DOWN SIGNAL
SOURCE JAMES WEBB SPACE TELESCOPE
TYPE DATA
DATA RATE 28.00 Mb/sec
FREQUENCY 25.90 GHz
POWER RECEIVED -92.91 dBm (5.12 x 10-16 kW)

Le télescope spatial James Webb ne déçoit pas, et c’est peu de le dire !

  • Un premier SMACS en juillet… 

  • Deux images de la nébuleuse Southern Ring

  • Nébuleuse de la Carène et quintette de Stephan

  • WASP-96b : Webb détecte des molécules d’eau

  • Et voici la galaxie de la Roue de chariot

  • Proxima du Centaure par le JWST ? Non… une tranche de chorizo

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