Sur son blog officiel, Twitter annonce qu’il vient de modifier ses conditions d’utilisation afin de lutter contre les « conduites odieuses » et autres « comportements abusifs ».
Épinglé pour sa passivité supposée face aux messages proférés après chaque attentat, le réseau social gonfle le torse et soigne son plumage. Megan Christina, responsable de la sécurité en ligne sur Twitter, indique dans un communiqué que « Twitter ne peut tolérer les comportements visant à harceler, intimider ou utiliser la peur pour réduire la voix d’un autre utilisateur ».
L’oiseau bleu veut se transformer en aigle de la liberté d’expression pour s’attaquer toutes griffes tendues aux abus. Sur la page dédiée, Twitter promet donc de bloquer, temporairement ou définitivement, les menaces violentes directes ou indirectes, « ce qui inclut les menaces terroristes et l'apologie du terrorisme ».
Violence, menace, harcèlement, conduite haineuse
Même sort pour le harcèlement. Pour ce chapitre, Twitter assure tenir compte de plusieurs critères, pas nécessairement cumulatifs. Le service en ligne a l’ergot sur la gâchette lorsque « le but principal du compte signalé est de harceler d'autres personnes ou de leur envoyer des messages inappropriés ; Le comportement signalé est unilatéral ou inclut des menaces ; Le compte signalé incite d'autres utilisateurs à harceler un tiers ; Le compte mis en cause envoie des messages visant à harceler un utilisateur à partir de plusieurs comptes », etc.
Quant à la « conduite haineuse », il est demandé aux utilisateurs de ne « pas directement attaquer ni menacer d'autres personnes, ni inciter à la violence envers elles sur la base des critères suivants : race, origine ethnique, nationalité, orientation sexuelle, sexe, identité sexuelle, appartenance religieuse, âge, handicap ou maladie ». Par ailleurs, « nous n'autorisons pas les comptes dont le but principal est d'inciter à faire du mal aux autres sur la base de ces catégories ».
Une pression venue du politique
Les appels ont été nombreux ces derniers mois pour susciter des réactions plus efficaces des acteurs du numérique. Ce fut le cas aux États-Unis début décembre, à la Commission européenne et en France où, après les attentats de janvier 2015, le ministre de l’Intérieur s’était demandé : « Quand je vois sur un certain nombre de réseaux sociaux, notamment sur Twitter mais pas seulement, des propos qui sont de véritables appels à la haine, des propos qui appellent au racisme, qui déploient sans limites l’antisémitisme dans sa forme la plus brutale et la plus inacceptable ; quand je vois aussi l’islamophobie qui atteint des musulmans qui sont de grands républicains, pourquoi laisser ces phrases qui blessent, qui atteignent ? Il y a une responsabilité collective ! »
Que disaient les anciennes conditions générales d'utilisation ?
Seulement, pour mieux mesurer cette mise à jour, encore faut-il comparer avec les conditions générales d’utilisation (CGU) en vigueur dans le passé, notamment récent.
Pour cela, rien de plus simple, il suffit d'utiliser les services d'Internet Archive et spécialement sa Wayback Machine, qui permet de jauger les différentes versions d'un site dans le temps. Les CGU de septembre 2015, par exemple, traquaient déjà la promotion de la violence directe ou indirecte comme l’apologie du terrorisme, les attaques menées contre une personne ou un groupe de personne en raison de la race, l’ethnie, l’origine, la religion, l’orientation sexuelle, l’âge, le handicap, etc. Bref, les mêmes propos claironnés sur la page actuelle...
Et pour le harcèlement ? Simple : on retrouvait là encore les critères aujourd’hui en vigueur, ceux qui font les gros titres de la presse. Si on remonte cette fois à décembre 2014, Twitter interdisait déjà ces contenus, en ciblant plus largement « les violences envers les autres personnes ». Seule nuance, de taille, il réservait ses coups de bec aux seuls atteintes « directes » et « spécifiques », laissant donc prospérer les attaques indirectes et plus généralistes.
Commentaires (49)
#1
Ce sous-titre " />
Sinon, avec ces nouvelles CGU, on va pouvoir éjecter Boutin, non ? " />
#2
Bon courage " />
Parce que Tweeter, c’est quand même malheureusement un défouloir sans limites pour beaucoup…
#3
La violence mène à la menace, la menace mène au harcèlement, le harcèlement mène à la conduite haineuse, la conduite haineuse mène au ban de twitter…
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En parlant d’actualisation/mise à jour, qd nxi va-t-il ôter le bandeau noir sur son icône de compte Twitter?
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Ils vont censurer les comptes des politiciens ?
C’est l’un des premiers vecteurs de haine et de terreur vu qu’ils s’en servent comme fond de commerce.
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Après la crémation " />
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Quand les gens du bataclan ressusciteront. " />
Comme dirait un célèbre humoriste français incarnant la haine :
Je suis la bête immonde " /> (grognement guttural) LA HAINNNNEEEE !!!!! " />
Autant les attaques aux personnes et le harcèlement, je soutiens totalement, et je ne comprends pas que cela n’aie pas été fait dès le début. Mais “les propos haineux” du type je n’aime pas les nains manchots (je n’ai rien contre eux personnellement), je ne comprendrais jamais le but de la manœuvre.
Car obliger les gens à se taire ne leur rendra pas pour autant sympathique les nains manchots. Tout au plus, cela les confortera dans leur idées puisque le pouvoir en place les obligera à se taire. Sans parler du fait que les nains manchots pourraient utiliser leur statut de victime officiel pour en abuser en fondant des associations faisant des procès pour tout et n’importe quoi.
Créant ainsi une distorsion dans l’égalité vis à vis de la justice puisque le raciste anti nains manchots n’a pas d’association pour le défendre.
Tout ressemblance avec la situation actuelle et des associations subventionnées tel que :
Serait purement fortuite. " />
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:crotte: va falloir que je trouve un rézo socio ou larguer ma haine et mon mal de vivre…. Bonjour Google + !
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Bluebird évolution en Pygargue à tête blanche réussie." />
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Pourquoi est-ce que je l’ai lu avec la voix de Dieudonné ?? " />
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Merci Twitter de nous enseigner ce qu’il faut dire ou pas " />
Et merci de la justice, puisqu’il sera impossible de retrouver les tweets haineux et de porter plainte ensuite " />
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Si on en croit ces dernières sortis, il se barre d’ici.
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Je plussoie totalement :)
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Me demande si le sigle RBM va remplacer FN vu le passif du nom." />
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J’aime RBM
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Plaira pas au Corse, tu risque un coup de flamme bruyant." />
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Tu m’étonnes ! " />
Il faut imaginer le kschhh! entre chaque phrase :-)
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c’est pour ça, qu’ils auraient dû mettre “le hola” DES LE DEPART, maintenant
que les gens s’y* sont habitué, ça va être dur (à accepter) de faire
machine AR !
* à se défouler
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C’est vrai, il suffit d’avoir quelque chose d’intéressant à dire et ce qui se conçoit bien s’énonce clairement - Et les mots pour le dire ar
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Premier qui dit qui est y est. Et je tiens à ajouter le fait que, sans parler du reste et ce qui précède que la suite sera bien plus et enco
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#MieuxVautEtreUnHasBeenQuUnNeverWillBe
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respect absolu pour le sous-titre. " />
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Pas pire que Facebook, il est vrai que proportionnellement au nombre d’utilisateurs, sur Touitteur c’est assez conséquent.
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au final, c’est “Twitter” qui estimera : SI ton “Tweet” …est “haineux …..ou pas” ?
TOUT…dépendra si ton “Tweet” est traité par un modo. cool ………………………….ou pas ? " />
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Le souci, c’est que (et on est à peu près épargnés en France) il y a une vraie frange d’activiste ultra qui vont essayer de faire taire n’importe qui qui ose ne pas être d’accord avec eux. Ils appellent ça la politique de “no platforming” (couper toute possibilité d’expression à leurs opposants) et s’en donnent à coeur joie sur les réseaux sociaux autant que dans la vraie vie.
Il faut voir la manière dont Twitter le gère. Mais il n’y a qu’à voir ce qu’il se passe sur Youtube: pas un seul channel ayant posté des vidéos critiquant (et je parle de critique factuelle, pas juste des insultes gratuites, on peut être ou ne pas être d’accord, mais il ne s’agit certainement pas de harcèlement ou d’appel à la haine) certains féministes radicaux, ou critiquant certaines autres youtubers qui produisent des vidéos de “caméra cachée” dont la moitié sont truquées, etc. n’a échappé à des dénonciations pour violation de copyright. Le système ne peut pas traiter individuellement tant de demandes et au final l’outil finit par être utilisé pour faire taire des gens avec qui on n’est pas d’accord.
(note: je n’adhère pas nécessairement au narratif des vilains gauchos, hein, encore une fois on est à peu près épargné en France par les vrais extrémistes, je suis juste un intégriste de la liberté d’expression)
C’est parfaitement OK, hein. Ce sont des plate-formes privées. Elles n’ont aucun devoir envers leurs utilisateurs à ce niveau, elles choisissent leur politique de modération. Mais il ne faut pas croire que tout est noir et blanc. Il y a une zone grise immense, et, dès qu’une plate-forme de cette taille se lance dans une politique comme ça, le système ne peut pas tout traiter impartialement, et il y aura nécessairement des vagues d’abus massifs qui en sortiront. De tous les côtés. Il faut donc comprendre pourquoi certains peuvent être opposés à de telles politiques.