Uber connaît une forte croissance de ses revenus… et de ses pertes
Le tout sur fond de prévisions vertigineuses
Le 13 janvier 2016 à 14h03
4 min
Économie
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Uber se fait habituellement très discret sur ses résultats financiers, mais il arrive que parfois, certaines données destinées à ses investisseurs fuitent. Justement, de nouveaux chiffres viennent de faire surface et montre que pour le géant des VTC tout s'accélère, y compris les pertes.
Ces derniers temps, Uber s'est surtout fait remarquer par la fréquence à laquelle elle boucle ses levées de fonds. Entre décembre 2014 et aujourd'hui, la jeune pousse a réalisé huit tours de table, dont cinq avec des sommes atteignant le milliard de dollars, en voici la liste :
- 4 décembre 2014 : 1,2 milliard de dollars, valorisation 40 milliards de dollars
- 16 décembre 2014 : 600 millions de dollars auprès du chinois Baidu, valorisation inconnue
- 21 janvier 2015 : 1,6 milliard de dollars de dette souscrite chez Goldman Sachs
- 18 février 2015 : 1 milliard de dollars, valorisation 40 milliards de dollars
- 31 juillet 2015 : 1 milliard de dollars, valorisation 50 milliards de dollars
- 19 août 2015 : 100 millions de dollars auprès du groupe indien Tata, valorisation inconnue
- 7 septembre 2015 : 1,2 milliard de dollars auprès du chinois Baidu, valorisation inconnue
Il faut ajouter à cela un autre tour de table bouclé hier pour Uber China, dans un deal qui valorise cette filiale à 7 milliards de dollars, mais sans précision sur le montant de l'investissement. L'identité des investisseurs impliqués est par contre connue, et comprend une compagnie aérienne, un assureur, un constructeur automobile et une banque d'investissement, tous chinois. Cet argent, Uber compte s'en servir pour lutter contre Didi Kuaidi, un concurrent local qui a déjà levé 4 milliards de dollars.
Uber a désespérément besoin d'argent frais
Pourquoi Uber se lance-t-elle dans une telle déferlante de levées de fonds ? Tout simplement parce que l'entreprise brûle des quantités indécentes de cash pour tenter de se faire une place sur autant de marchés que possible. C'est en tout cas ce que montrent les documents financiers de l'entreprise que se sont procurés nos confrères de The Information.
Ces documents montrent que Uber a réalisé un chiffre d'affaires de 663,2 millions de dollars sur les six premiers mois de 2015, ce qui est déjà bien plus que les 495,3 millions de dollars de revenus engrangés sur l'ensemble de 2014. À ce niveau-là, il n'est pas permis de douter que les activités d'Uber sont de plus en plus intenses et que le géant du VTC affiche une croissance insolente.
Mais cette croissance démentielle ne s'accompagne pas de bénéfices mirobolants, bien au contraire. Sur l'ensemble de l'exercice 2014, Uber a cumulé 671,4 millions de dollars de pertes nettes. Sur les six premiers mois de 2015, les pertes atteignent même 987,2 millions de dollars, soit une fois et demi le chiffre d'affaires de la société. Une situation qui serait alarmante pour n'importe quelle entreprise classique.
Des investisseurs à la rescousse de prévisions pharaoniques
Mais Uber ne fait rien comme tout le monde, et peut compter sur une armée d'investisseurs qui maintiennent la start-up sous perfusion, à grands renforts de milliards. Malgré ses pertes colossales, Uber disposait ainsi de 1,9 milliard de dollars de liquidités en poche au 31 décembre 2014, somme qui est passée à 4,1 milliards de dollars fin juin 2015.
Cela lui laisse donc encore un peu de marge pour investir lourdement dans de nouveaux territoires, et c'est encore sans compter sur les 2,3 milliards de dollars levés après le 30 juin. L'objectif pour l'entreprise est de tenir le coup encore quelques années, le temps de parvenir à son point d'équilibre.
Les estimations internes d'Uber expliquent en effet que la société compte parvenir à réaliser un chiffre d'affaires de 22,7 milliards de dollars en 2019, sur lequel elle récupèrerait un bénéfice net de 8,2 milliards de dollars. De quoi donner le vertige aux investisseurs.
Uber connaît une forte croissance de ses revenus… et de ses pertes
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Uber a désespérément besoin d'argent frais
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Des investisseurs à la rescousse de prévisions pharaoniques
Commentaires (43)
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Abonnez-vousLe 13/01/2016 à 14h17
Je ne comprends pas bien où sont les pertes… La boite ne fait que du service et la techno employé n’a rien de révolutionnaire. Tout serait cramé en marketing ?
Parce que ok il y a les salaires des patrons et développeurs, mais les chauffeurs sont tous des indépendants versant une commission à uber si je ne me trompe pas.
Donc un peu plus d’info ne serait pas de refus.
Le 13/01/2016 à 14h20
Autre chose, vue les prévisions, cela voudrait dire qu’uber prend presque 40% sur chaque course ?! Ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère. " />
Le 13/01/2016 à 14h27
Je ne suis pas très bon en économie mais finalement on ne pourrait-pas assimiler ça à une sorte de dumping ?
Le 13/01/2016 à 14h31
+1 pour la question de Néokoplex, un peu de détails sur les pertes serait sympas.
En tout cas ça va être rigolo dans les années à venir, tant qu’Uber est en croissance ça ira pour les conducteurs, mais dès que ça va stagner ils apprendront vite la réelle définition d’emplois précaire." />
Le 13/01/2016 à 14h32
Le 13/01/2016 à 14h33
Stratégie identique à celle d’Amazon d’écraser la concurrence.
Le 13/01/2016 à 14h33
Est-ce que les chauffeurs ont obligation de déclarer leurs revenus Uber? Si c’est le cas et que peu le font, il ne faudra pas longtemps, si ce n’est déjà le cas, pour qu’on demande un rapprochement des fichiers pour taxer tout ceci. Si quelqu’un a de l’info sur ce point, je suis preneur " />
Le 13/01/2016 à 14h37
C’est le principe d’une start-up (jeune pousse). Des business angels misent sur ces sociétés qui s’implantent dans la vieille économie et dans plusieurs pays du Monde. Et qui sont susceptibles de “révolutionner” les usages grâce aux nouvelles technologies.
Ce fût le cas de Google ou de Facebook qui sont actuellement des réussites, ou encore le cas de eBay avec moins de réussite.
Le 13/01/2016 à 14h43
Le 13/01/2016 à 14h47
Dans les années a venir Uber ne fera plus appel a des conducteurs mais a des voitures autonomes, il l’on clairement annoncé a plusieurs reprises et on peut etre certain que c’est cela leur business plan (en meme temps c’est logique, et c’est meme un excellent business plan). Quand a la marge de 40% on peut bien comprendre lorsqu’il s’agit d’acheter et d’entretenir de larges flottes de véhicules au niveau mondial. Avec les économie d’échelle, ca restera cher MAIS toujours beaucoup moins qu’un être vivant.
Et la, en effet, on parlera de précarité dans le milieu du transport de personnes …
Après ce que je ne comprend pas c’est qu’avec les annonces clairs que le chauffeur n’est qu’une variable parmi d’autres (et certaines au combien plus importantes pour la direction, tel que les parts de marchés) qui peut ou pas etre integré dans les projections, il y ai encore des gens assez con pour foncer tête baissé … Maintenant c’est vrai que prendre un leasing pour une magnifique S-Class en se disant que c’est uber qui paye … Ca donne envi n’est ce pas !
Avec un peu de chance le véhicule autonome détrônera définitivement les entreprises nauséabondes tel que celle la ..
Notez que je n’ai absolument rien contre les VTC, j’en côtoie depuis quelques années et dans la meme proportion que l’espece humaine ce sont des gens extra ! (comprendre qu’il y a aussi de tres gros cons) c’est vraiment la direction d’uber qui me donne envi de vomir. Literallement.
Le 13/01/2016 à 14h52
Pour moi la question reste valable. C’est pareil pour Amazon : ok des gens donnent de l’argent pour compenser les pertes… Mais c’est justement une forme de dumping.
Soit l’entreprise ne vend pas à perte là où elle est implanté et ne se sert de l’argent des investisseurs que pour concquérir de nouveaux marchés, alors ok (quoique…).
Soit une partie de cette argent permet de faire baisser le prix de la course et alors c’est du dumping.
Sans auncunes autres données, mon petit doigt me dit que c’est du dumping. On est plus sur du prêt pour financer une extension là, on est sur du prêt (ou de l’investissement mais finalement c’est pareil) pour prendre des parts de marchés en étant moins cher parce que la pub, les dévs et certainement d’autres trucs sont rendus gratuits par ces apports d’argent externes.
Si quelqu’un sait répondre de façon didactique, je suis vraiment preneur parce qu’il n’y apas que Uber dans ce cas. (Je trouverai toujours ça franchement moyen comme méthode mais bon, on mettre juste un autre nom que dumping dessus.)
Le 13/01/2016 à 15h41
Bha si on suit la source, on voit qu’ils sont associé à l’université Carnegie Mellon.
https://newsroom.uber.com/cmupartnership/
Et qu’ils ont donné “seulement” 5.5Millions..
Le 13/01/2016 à 15h51
Pourtant :
« Uber propose des informations et permet d’obtenir des services de transport offerts par des tiers transporteurs, chauffeurs ou exploitants de parcs de véhicules (“le transporteur”).
(…)
Pour éviter toute ambiguïté : Uber n’est pas un fournisseur de services de transport ; Uber n’est pas une entreprise de transport. Il appartient au transporteur d’offrir les services de transport qui peuvent être demandés par le biais de l’utilisation de l’application et/ ou du service. Uber agit simplement en tant qu’intermédiaire entre le transporteur et vous. La prestation de services de transport par le transporteur est donc régie par le contrat (devant être) conclu entre vous et le transporteur. Uber ne sera jamais une partie à ce contrat. »
source : Conditions d’utilisation (version du 8 Décembre 2014) - uber.com
Le 13/01/2016 à 16h09
Le 13/01/2016 à 16h11
Le 13/01/2016 à 16h16
Le 13/01/2016 à 16h16
Comme quoi, pas suffisamment. " />
Le 13/01/2016 à 16h17
Non, voir poste 29.
Le 13/01/2016 à 16h58
Le 13/01/2016 à 17h30
J’avoue que ce serait drôle de voir tous les autoentrepreneurs vtc uber requalifié en CDI " />
Comment la justice française coula une boite américaine de plusieurs milliards.
Ca fait du bien de rêver un peu.
Le 13/01/2016 à 17h41
Le 13/01/2016 à 18h18
Je pense qu’Uber développe plein de projets en parallèle de son business principal.
Je dirais aussi que la moyenne du coût d’un employé uber est de 300K, donc ça va vite.
Mais j’avoue que -1 BUSD ça fait beaucoup et je suis loin du compte dans mes calculs.
Le 13/01/2016 à 18h41
Pour le lobbying, ils sont aussi très fort pour transformer les utilisateurs en lobbyistes (pour quasiment pas un rond)
Le 13/01/2016 à 18h49
Mieux, elle a “interdit” le “service” avant qu’il ne cause de réels dégâts..
Un tout petit peu de résistance face à l’ultralibéralisme dont ce genre d’entreprises et leurs investisseurs font preuve quotidiennement ne peut-être que bénéfique à long terme.
Maintenant il va falloir voir comment tout ça évolue (en France et dans le monde). Si Uber tiens le coup financièrement (autrement dit tant que la boîte se fait arroser de pognon) et qu’elle arrive à se lier commercialement avec une boîte de type GAFA aux pratiques relativement similaires (au hasard Amazon..), on va encore en entendre parler un petit moment." />
Le 13/01/2016 à 18h57
La propagande ça ne date pas d’hier et elle laisse encore de nombreuses traces.
Cependant, la récente propagande 2.0 se montre aussi très prometteuse." />
Le 13/01/2016 à 19h38
Le 14/01/2016 à 15h03
Le 13/01/2016 à 14h55
Ce monde me dégoute, avec tous ces milliards on pourrait régler le problème de la faim dans le monde.
C’est comme ces fusées qu’on envoie inutilement dans l’espace…
Désolé, RTT vendredi, je prends de l’avance.
Le 13/01/2016 à 14h56
Le 13/01/2016 à 15h05
Le 13/01/2016 à 15h11
Le 13/01/2016 à 15h11
Tu a tout a fait raison, j’anticipe plus une tendance qu’un compte de résultat. Et au vue des montants levés ils doivent etre bien peu a connaitre les vrais tenants & aboutissants.
Néanmoins leur objectif annoncé est clairement de retirer le chauffeur de l’équation, afin de simplement gagner plus (et non pas pour la sécurité des piétons ou des clients) .. Ce qui retire le peu d’avantage qu’avait cette entreprise pour le systeme (faire changer la loi et les moeurs avec comme objectif de l’emploi et de l’activité c’est noble et incite au débat … Parcontre, ruiné un systeme avec pour but de faire travailler des robots et enrichir UNIQUEMENT les dirigeants et leur actionnaire, c’est plus discutable).
Bien sûr je ne remet pas en question l’évolution de la technologie (industrialisation, toussa) et j’accueillerai moi meme le véhicule autonome les bras ouverts mais ce qui ne m’empêche pas de voir cette entreprise comme l’une des plus hypocrite que j’ai vue … Littéralement a vomir je vous dit … et avec comme matière premiere des moutons (les chauffeurs, pas les clients) pas capable d’avoir un peu de recule sur leur profession …
Le 13/01/2016 à 15h13
Le 13/01/2016 à 15h13
Ca doit être le genre de remarque le plus horripilant concernant la recherche scientifique en matière spatiale qui implique, oui, de lancer notamment des fusées.
Par pitié, va chercher l’argent ailleurs, dans d’autres domaines où on peut considérer que l’argent est dépensé inutilement.
Parce que chercher à couper les sources de financement dispensables et citer en premier “les fusées dans l’espace”.. no comment.
Puisque tu as l’air d’aimer réfléchir, ne t’arrête pas il est encore trop tôt pour toi !
Le 13/01/2016 à 15h19
Amazon a énomément de frais de structure et de personnel (entrepot, personnel, frais de livraison “gratuit, achat de stock etc.) Uber a quoi ? Rien. Des développeurs, des marketeux, des financiers et des patrons. LA charge serveur doit pas être monumentale et la recherche et développement tenir sur un post it.
Donc la question est où passe tout ce fric. 1 Milliard d’euro claqué en 6 mois. Ils en ont fait quoi ????
C’est ça la question, et pour l’instant je n’ai vu personne apporté de réponse. Comme le dit maestro321 la flotte de voiture autonome, c’est pas avant 2020 donc où va l’argent ?
Le 13/01/2016 à 15h24
C’est clair, commençons par regarder du coté du sport.
“La FIFA, qui est une association à but non lucratif de droit suisse, a enregistré sur la période 2007-2010 un chiffre d’affaires de 4,2 milliards de dollars, dégageant un bénéfice de 631 millions sur la période”
Et là c’est juste la coupe du monde, on ne parle pas de la coupe d’europe ou des différents championnats nationaux :-)
“Mission Rosetta, un pari spatial à près de 1,4 milliard d’euros”
Qui nous donne une chance de connaitre le point de départ de la vie sur Terre.
Fait ton choix l’ami sur ce qui doit résoudre la faim dans le monde.
Le 13/01/2016 à 15h24
Une grosse part à du passer dans le salaire des chauffeurs et intermédiaire financiers, les coûts d’exploitations doivent être supérieur au prix de vente de leur service.
Le 13/01/2016 à 15h25
C’est clair, commençons par regarder du coté du sport.
“La FIFA, qui est une association à but non lucratif de droit suisse, a enregistré sur la période 2007-2010 un chiffre d’affaires de 4,2 milliards de dollars, dégageant un bénéfice de 631 millions sur la période”
Et là c’est juste la coupe du monde, on ne parle pas de la coupe d’europe ou des différents championnats nationaux :-)
“Mission Rosetta, un pari spatial à près de 1,4 milliard d’euros”
Qui nous donne une chance de connaitre le point de départ de la vie sur Terre.
Fait ton choix l’ami sur ce qui doit résoudre la faim dans le monde.
Le 13/01/2016 à 15h27
Uber n’a pas de chauffeur. Elle prélève uniquement une commission. Donc à priori, cela ne vient pas de là.
Le 13/01/2016 à 15h35
Uber investit à fond dans la R&D surles véhicules autonomes.
Leur service actuel ne sert qu’à mettre en place leur image pour l’avenir, ainsi qu’un SI capable de gérer automatiquement des flux de personnes/objets.
Le 13/01/2016 à 15h38
C’est ce qui est avancé, mais uber n’est pas constructeur Auto. Et je ne pense pas qu’il y mette tout leur cash. Donc où va l’argent ?
Le 13/01/2016 à 15h40
Le 13/01/2016 à 15h40
D’après moi, Uber n’est qu’une franchise commerciale parmi d’autres, comme Mac Donald’s, Alain Afflelou, Guy Hocquet immobilier, etc.
Si on parle du service UberPOP, c’est déjà autre chose : une sorte de contournement des obligations et formalités administratives de l’activité de VTC, en faisant un amalgame avec le covoiturage.