OpenSignal publie son état des lieux mondial de la 4G
La France a un incroyable réseau
Le 04 février 2016 à 11h00
7 min
Société numérique
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Selon le service OpenSignal, la Corée du sud et Singapour sont les références mondiales en termes de 4G, l'une pour sa couverture, l'autre pour ses débits. De son côté, la France compte toujours beaucoup sur son réseau 3G par rapport à d'autres pays, avec une couverture LTE sous la moyenne, a calculé l'entreprise.
Où se situe la France dans le monde en matière de 4G ? OpenSignal, un service de mesure de couverture et de débits, apporte quelques éléments de réponse. L'entreprise vient de publier son second état des lieux trimestriel du LTE (4G) dans le monde, où la performance de la France varie beaucoup entre couverture et débits. L'observatoire compare les données de 68 pays, sur « 148 marchés LTE », avec des vues par États et par opérateurs. Ces données proviennent de 357 924 utilisateurs des applications Android et iOS du service, mesurées au quatrième trimestre 2015.
Dans les faits, certains pays dominent largement les autres. « Certains pays comme la Corée du sud et Singapour ont réussi à construire des réseaux sans équivalent en termes de technologie et de fiabilité, alors que d'autres n'ont maîtrisé que la moitié de l'équation » résume l'état des lieux. Selon l'étude, quand les États-Unis et le Japon ont des réseaux bien plus étendus qu'ailleurs, ils peinent du côté des débits. C'est tout l'inverse de la Nouvelle-Zélande et de la Roumanie, note OpenSignal, qui disposent de débits élevés pour une disponibilité réduite.
La France en bas de tableau sur la couverture
Pour calculer la couverture, OpenSignal ne mesure pas la part de territoire ou de population en 4G, mais le temps passé sur un réseau LTE par les téléphones. Dans ce domaine, la Corée du sud domine largement le tableau, avec 97 % du temps passé en 4G, contre 90 % pour le Japon, en deuxième place. En moyenne, sur les 68 pays mesurés, un utilisateur peut passer environ les deux tiers du temps en très haut débit mobile, selon les calculs de l'entreprise.
Sur ce point, la France est dans le bas du tableau. Elle fait partie des dix derniers pays du classement, entre l'Argentine et la Bulgarie. Les utilisateurs français d'OpenSignal ont ainsi passé 51 % de leur temps en 4G, avec de fortes disparités selon les opérateurs. Selon la société, Bouygues Telecom offre le plus de temps en 4G (63 % du temps mesuré), devant Orange (61 %) et SFR (58 %). Cela alors que les utilisateurs chez Free Mobile n'ont été connectés en 4G que 32 % du temps, peu importe le réseau utilisé.
Ces chiffres tranchent avec les données de couverture publiées par le régulateur, l'ARCEP. En juillet 2015, le taux de population couverte en 4G par chaque opérateur était bien supérieur au temps en 4G mesuré par OpenSignal, qui laisse entendre une couverture moindre. Le classement de l'autorité est d'ailleurs à la défaveur de SFR, alors que le temps de connexion mesuré par OpenSignal pour son réseau est très proche de Bouygues Telecom et Orange. Free, avec une couverture de la population en 4G bien supérieure, n'atteindrait donc qu'un peu plus de la moitié du temps de SFR en très haut débit. Notons tout de même que Free est (logiquement) l'opérateur dont le réseau croit le plus rapidement, comme nous l'écrivions en décembre.
L'Europe encore largement dépendante de la 3G
De son côté, le rapport 4G Monitor de 4GMark, publié chaque trimestre sur ZDNet.fr, donne un résultat plus flatteur pour chaque opérateur. Au dernier trimestre 2015, la start-up a mesuré que Bouygues couvrait 75,7 % de la population en 4G, devant Orange (71,6 %), SFR (67,3 %) et Free Mobile (54,9 %).
Dans le monde, OpenSignal estime que la couverture 4G n'excède celle de la 3G qu'en Corée du sud et au Japon... Même si la situation évolue rapidement. « Les pays capables de fournir un signal LTE plus de 80 % du temps sont une espèce rare ; seuls huit pays ont dépassé ce seuil, selon nos mesures » explique la société. Les pays d'Asie de l'Est avec une forte densité de population sont d'ailleurs en tête de tableau, la couverture étant d'autant plus simple.
Le paysage est moins chaleureux en Europe. « L'Europe en particulier dépend encore lourdement de son infrastructure 3G. En Allemagne, en France, en Italie et au Royaume-Uni, les chances pour qu'un abonné en 4G se connecte à un réseau LTE sont à peine meilleures qu'en jouant à pile ou face » estime encore OpenSignal. Reste l'exception de l'Europe du nord, avec plus de 75 % du temps passé en LTE en Finlande, Norvège et Suède, où les déploiements ont commencé en 2009.
La couverture en Europe doit tout de même évoluer dans les prochaines années. Cette semaine, la Commission européenne a proposé que la bande des 700 MHz soit attribuée à la 4G dans l'ensemble des États membres d'ici la mi-2020. Après les enchères de novembre, la transition commence d'ailleurs en avril pour la France. Pour rappel, la bande des 700 MHz permet surtout une meilleure couverture, en portant bien plus loin que les fréquences déjà attribuées aux opérateurs.
La France bonne élève sur les débits, comme Free Mobile
Si la France ne brille pas en matière de couverture aux yeux d'OpenSignal, elle se rattrape sur les débits, passant du bas à la moitié haute du tableau. Alors que le débit moyen mesuré dans le monde se situe à 13,5 Mb/s, les opérateurs français affichent une moyenne de 18 Mb/s. Dans le détail, c'est Free Mobile qui affiche le meilleur résultat, avec une moyenne de 24 Mb/s, devant Orange (19 Mb/s), Bouygues Telecom (16 Mb/s) et SFR (10 Mb/s).
Encore une fois, ces résultats tranchent avec ceux de services français. Dans ses mesures sur le quatrième trimestre, 4G Monitor affiche un tableau bien différent. Si Bouygues Telecom et Orange sont en tête, avec une moyenne de près de 17 Mb/s en 4G, Free Mobile passe ici en troisième place (10 Mb/s), devant SFR (7,6 Mb/s). D'OpenSignal à 4GMark, Free Mobile perd donc la moitié de son débit moyen.
Au niveau mondial, c'est Singapour qui mène la marche avec 37 Mb/s, loin devant la Nouvelle-Zélande en deuxième place avec 29 Mb/s, à comparer aux 18 Mb/s français. En toute logique, les trois premiers opérateurs du classement sont aussi singapouriens. Mais cela n'enlève rien à la progression des autres pays.
« Il y a un an, une vitesse moyenne en 4G de 20 Mb/s aurait été vraiment impressionnante, mais aujourd'hui 15 pays et 52 réseaux ont atteint ou dépassé ce seuil » calcule l'entreprise, qui avance deux raisons. La première est l'arrivée de nouvelles fréquences pour la téléphonie dans certains pays, qui permettent de transporter plus de données. La seconde est l'ouverture de nouveaux réseaux dans d'autres pays, avec un encombrement bien moindre, donc de meilleurs débits.
« Cela nous laisse avec un groupe distinct de pays comme les États-Unis, le Japon et la Suède, qui étaient parmi les premiers à lancer la LTE mais ont perdu leur avantage de vitesse » note OpenSignal. Il faudra donc surveiller cette statistique, notamment si pour voir la France entrera dans le club select « des 20 Mb/s ou plus ».
OpenSignal publie son état des lieux mondial de la 4G
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La France bonne élève sur les débits, comme Free Mobile
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 04/02/2016 à 12h45
Le 04/02/2016 à 12h45
Le 04/02/2016 à 12h54
Le 04/02/2016 à 12h57
Le 04/02/2016 à 12h58
Le taux affiché tient compte des téléphones et forfaits 4G. Il n’indique que le temps passé en 4G avec un téléphone et forfait 4G versus le temps passé en 2G/3G/nosignal avec un téléphone 4G et forfait 4G.
Le 04/02/2016 à 13h09
“les contraintes géographiques, je pense justement que ce sont des
variables qui n’ont pas d’impact sur “le pourcentage de temps moyen
passé en 4G”
j’ai envie de dire faux à partir du moment où tu te déplaces, Tu bosses par exemple sur Grenoble tu as de la 4G de 9h à 18h. Par contre le soir quand tu rentres chez toi dans la Chartreuse Q+ la 4G. Parce que c’est un massif montagneux dans lequel il est plus difficile d’y amener la 4G. Donc le pourcentage de temps moyen passé en 4G est fortement impacté, tu es donc 15h de ton temps en 2G/3G sur une journée.
Le 04/02/2016 à 13h19
les deux approches restes néanmoins intéressantes
Le 04/02/2016 à 13h22
Ha, heu, non, pas susceptible pour 2 sous :)
Le 04/02/2016 à 13h24
sauf que tu vois que le Canada ou les USA font mieux que beaucoup de pays plus petits
Le 04/02/2016 à 13h32
Pour une personne, c’est vrai.
Donc à ton échelle tu as effectivement 15h en 2G/3G, le reste en 4G.
Cela n’enlève pas que les chiffre dont on parle sont des moyennes : les informations collectées reflètent la moyenne des usages, toutes zones confondues : là ou il y a plus de monde il y a plus de valeurs, là ou il y a moins de monde il y en a moins.
La campagne coréenne ou il est difficile d’amener la 4G prends proportionnellement moins de place dans la moyenne que Séoul, où la densité de populationet l’usage des téléphones ne sont pas comparables, de la même façon que les chiffres obtenus dans un massif montagneux moins peuplé que Grenoble auront une importance moindre sur la moyenne que cette ville (pour reprendre ton exemple).
Je ne dis pas que les disparités n’existent pas au sein d’un même pays ou même entre deux pays, mais que la méthodologie de la collecte des données qui donnent ces classements comme résultat lisse les disparités, les résultats peuvent donc tout à fait être comparés.
L’avantage des moyennes c’est bien ça : pouvoir comparer des résultats d’échantillonnages hétérogènes (en quantité et en qualité).
Le 04/02/2016 à 13h57
Le 04/02/2016 à 14h49
Je vois très bien ce que tu veux, mais moi ça me choque de comparer plusieurs pays entre eux sur une technologie quand tu as des disparités niveau économique et géogrpahique.
Ce qui aurait été intéressement, c’est d’avoir le prix d’abonnement moyen dans le pays et le nombre d’opérateur (par exemple).
Logiquement si tu payes 150 euros par mois pour un abonnement mobile dans un pays comme la Corée du sud, il semble plus facile et légitime que la couverture soit bonne du fait du CA ça que ça génère contrairement à un pays où tu payes 5 euros par mois, avec une superficie 50x supérieure et une population répartie plutôt équitablement.
L’intention de l’étude est louable, certains pays moins developpé que la France ou tout autant mais plus grand sont mieux classé que nous. Oui c’est vrai, mais je suis persuadé que ces gens là ne paient pas 10 euros / mois ce qui peut être une cause de notre “faible déploiement”
Le 04/02/2016 à 15h13
Le 04/02/2016 à 15h35
moi aussi je vois ce que tu veux dire :) … mais pour moi c’est biaisé aussi. Je serai encore plus gêné de comparer les montants des forfaits étant donné les différences de revenus entre les pays, les différences d’accès seraient encore plus masquées.
Alors que pour certains pays 50$/mois c’est rien, dans les autres c’est le montant d’un salaire.
Et les coûts de déploiement suivent la même logique. Si en France il faut tant d’euros pour monter et activer une antenne, rien ne dit qu’ailleurs ce n’est pas la moitié ou le double qui sont nécessaires … Et en dehors de ça, il y a aussi les politiques publiques qui influent énormément sur le déploiement … Le montant des forfaits n’est qu’une des variables de l’équation.
Non franchement, l’expérience utilisateur me parait plus pertinent.
Ou alors il faudrait transformer un poil ton idée et en faire une sorte d’indice Big Mac de la 4G mobile : là oui ce serai pour moi un bon indicateur : on comparerait l’accessibilité à une même ressource, indépendamment de son prix.
Mais là ou l’article classe les pays selon la disponibilité de cette ressource, on obtiendrait un classement selon la facilité d’accès à cette ressource sous condition qu’elle soit disponible.
Ce serait encore plus intéressant, ce qui n’enlève rien au classement présenté.
Le 04/02/2016 à 16h38
Voilà ça serait plus un “truc” comme ça ! Evidemment que 50euros en France n’a pas la même valeur que 50e en Ethiopie etc…
Mais pour moi les résultats sont à prendre avec des pincettes c’est ce que je veux dire… On pourra pas faire le truc parfait parce qu’il manquera certainement pas mal de données. Ça évitera certains de déverser leur bile sur la France alors qu’en rapport qualité/prix j’suis persuadé que l’on est pas si mal que ça.
Le 05/02/2016 à 06h48
Salut,
Effectivement! Et à ce sujet je suis intervenu en dépannage au pied d’un pilonne (à Rennes) sur les équipements d’un opérateur réputé pour ses prix riquiquis. Il y avait un lien en 4 paires hs ( “ bagot ” sur 1 paire, mais comme c’est de l’ATM… rien en sortie) et un lien secours en adsl qui tournait à pas plus de 5 mégas, que les utilisateurs du réseau “4G” dans ce secteur devaient donc se partager . Donc oui quand votre smartphone indique 4G, c’est parfois du PIPO, point barre. Ici en occurrence, c’était un équivalent à la 2G avec la bande passante mutualisée.
Si l’ARCEP accepte cela, cet organisme se rend complice de ce mensonge, mais pour pouvoir afficher de belles statistiques, que ne ferait-on pas!
Le 04/02/2016 à 11h14
faut aussi voir la qualité, parce qu’ici a rennes, quelle catastrophe, la 4g ne fonctionne pas 50% du temps malgré une bonne couverture…..
signal a fond, mais 0 traffic possible, a tel point que j’ai repassé mon S5 en mode 3G, ca vas certes moins vite, mais au moins j’ai tout le temps acces
Le 04/02/2016 à 11h15
En même temps singapoure tu pose 4 antennes sur une tour et tout le pays est couvert….
Plus de la moitié de la france c’est des champs ou des zones tres peu peuplé, à quoi bon avoir de la 4g ….
Le 04/02/2016 à 11h23
En même temps la méthodologie est différente (et sans doute plus pertinente). OpenSignal mesure le pourcentage du temps passé en étant connecté en 4G, alors que les autres (4GMark, ARCEP) mesure le pourcentage de population couvert en 4G.
C’est beaucoup plus révélateur de l’expérience fournie que d’échantillonner devant des pas de porte comme peut le faire l’ARCEP. Ils expliquent ça en détail sur leur site web.
Le 04/02/2016 à 11h25
Et c’est détaillé dans l’article " />
Le 04/02/2016 à 11h27
OpenSignal ?
“Our API is strictly for non-commercial use and is rate limited to a maximum of 10 requests per minute and 2000 requests per month. If you need higher API limits or are interested in using our data for commercial purposes please contact us.”
Tssssss … ce “open” washing …. " />
Le 04/02/2016 à 11h29
Ouai enfin comparer la Corée et la France c’est assez drôle… Pas la même taille de territoire, pas les mêmes contraintes géographiques.
Forcément dans ce classement les grands pays type Canada, Australie, USA, Russie auront de moins bons résultats que Japon, Corée, Taiwan, Singapour, Hong Kong etc…
Le 04/02/2016 à 11h30
C’est pas mal comme données.
Mais je trouve qu’il serait intéressant de mettre ça en relation avec le prix d’un abonnement moyen (ainsi qu’avec le niveau de vie, cela va de soi). Ça permettrait de se dire qu’on a sacrément de chance ou alors que l’herbe est plus verte ailleurs. Et aussi de savoir où on en est dans son pays.
Je n’ai fait aucune recherche en ce sens, donc j’en ai aucune idée.
Le 04/02/2016 à 12h08
Le 04/02/2016 à 12h15
Parce qu’on vit entouré de champs on n’a pas le droit d’avoir des usages analogues aux usagers des villes ?
En fait, peut-être qu’on ne devrait pas avoir non plus la fibre, ni l’adsl.
Le téléphone, on a quand même le droit, ou c’est encore trop demandé ?
(j’exagère mon propos et ma réaction, mais relis ce que t’as écrit, c’est un peu con :) )
Le 04/02/2016 à 12h42
Le 04/02/2016 à 12h44
doublon