Le tribunal régional de Düsseldorf en Allemagne a conditionné la mise en place d’un bouton « J’aime » sur un site à une série de règles impératives, dans l’optique de protection des données personnelles.
Là où il y a du « j’aime », il n’y a pas toujours du plaisir. Saisie par l’association de consommateurs de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la justice allemande a imposé au site fashionid.de, un site de vêtements édité par la société Peek & Cloppenburg, d’informer les visiteurs du but et de la fonction de ce fameux bouton.
Il lui a également demandé de recueillir préalablement leur consentement puisque derrière l’apparence amicale de ce pouce en l’air, se cache un puissant traitement de données activé dès le chargement de la page (une analyse détaillée). Et « personne ne sait ce que Facebook fait avec ces données » a regretté Sabine Petri, l'avocate de l’association dans les colonnes du Spiegel.
Un porte-parole de Facebook a aussi réagi à cette décision, tentant d’en limiter la portée : « ce cas est spécifique à un site web particulier et sur la manière dont il recueillait le consentement des utilisateurs dans le passé. Il a depuis été mis à jour ». En toute logique, cette décision devrait être transposée à l’ensemble des liens sociaux du moins lorsqu’ils glanent de manière trop automatisée les données personnelles du visiteur, sans consentement exprès.
Une autre décision attendue en mai 2016
L’an passé, en amont de la procédure contre FashionID.de, cinq autres sociétés avaient été mises en cause. Quatre avaient mis à jour leur gestion du bouton « J’aime », mais non PayBack, propriété d’American Expression, qui fait de la résistance. Son dossier sera jugé en mai prochain.
La météo est nuageuse pour l’entreprise de Mark Zuckerberg. Sans oublier l'affaire Schrems à la CJUE, la Cour fédérale de justice allemande a considéré en janvier dernier que la fonction de recherche d’amis de Facebook - inviter tous vos contacts présents sur votre carnet d’adresses - est en indélicatesse avec les législations sur les données personnelles et les pratiques commerciales trompeuses. Là aussi, la justice a reproché le manque d’informations des utilisateurs.
Voilà quelques jours, en France, la CNIL a mis publiquement en demeure Facebook pour une ribambelle de manquements à la loi de 1978, dont l’un en relation avec le module social du réseau. « À l’occasion de la navigation sur la page d’un site tiers sur lequel figure un module social Facebook (bouton « j’aime » par exemple), la délégation [de la CNIL] a constaté que la société collecte des données relatives à la navigation des internautes qui ne sont pas inscrits sur le site Facebook.com ». Pour se faire, Facebook dépose silencieusement le cookie « datr » sur l’ordinateur de la personne dès lors qu’elle visite le réseau social, alors même qu’elle n’y est pas inscrite.
Commentaires (21)
#1
Mmmh il faudra que je songe à mettre en place des boutons sociaux qu’on active sur demande sur mon site. Mais d’abord, il faut que je trouve le plugin Wordpress qui va bien.
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#3
“La météo est nuageuse pour l’entreprise de Mark Zuckerberg. Sans oublier
l’affaire Schrems à la CJUE, la Cour fédérale de justice allemande a
considéré en janvier dernier que la fonction de recherche d’amis de
Facebook - inviter tous vos contacts présents sur votre carnet
d’adresses - est en indélicatesse avec les législations sur les données
personnelles et les pratiques commerciales trompeuses. Là aussi, la
justice a reproché le manque d’informations des utilisateurs.”
Il est vrai que ça devient un joyeux bordel toutes ces informations collectées par Facebook (et d’autres aussi bien sûr) qui sont repartagées automatiquement dans tout les sens.
Parfois je me sens con quand je demande le numéro de tél d’une personne que je rencontre IRL et que j’avais en contact sur Facebook quand au moment d’ajouter le numéro je me rend compte que je l’avais déjà via les contacts Facebook synchronisés.
Certains acceptent de mettre leur numéro de téléphone quand le message invitant à le faire pour la protection du compte le demande et se doute pas qu’en fait tout leurs contacts peuvent ainsi le récupérer et le synchroniser.
#4
Cette prise de conscience est une bonne chose. En attendant une amélioration des sites webs qui est nécessaire, Ghostery fait le job pour bloquer les nombreux trackers.
#5
Et s’occuper de revendre tes données derrière. La seule solution aujourd’hui c’est ublock " />
#6
Source ?
EDIT : effectivement ce n’est pas clairement avoué mais c’est bizarre.
https://en.wikipedia.org/wiki/Ghostery#Business_model
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghostery#Historique
Je vais tester ublock " />
#7
Une bonne chose, perso j’ai préféré passer par un blocage pur et simple de ces liens sur mon réseau.
Ces “boutons sociaux”, ils peuvent se les garder avec l’espionnage qui va avec… Dommage que la majorité du web collabore activement à enrichir le business model des rézo-sociaux à l’insu de ses utilisateurs.
M’enfin, la majorité des utilisateurs du web en a de toute façon rien à foutre de savoir que leur activité est tracée, analysée et déchiffrée dans tous les sens pour être ensuite revendue au plus offrant. " />
#8
Quand va-t-on appeler toutes ces cochonneries par un nom judicieusement choisi?
Je propose “zéro sociaux”, en espérant que quelqu’un a mieux!
#9
Ca m’intéresserait, comment as-tu procédé ?
Par exemple bloquer les boutons Facebook, twitter, etc. sans bloquer les sites eux-mêmes ?
#10
Je me suis basé sur les listes de filtrage qui sont dans les bloqueurs de navigateur et j’ai mis leurs domaines dans le /etc/hosts de mes différentes machines.
Et comme deux précautions valent mieux qu’une, les navigateurs de mes PC ont toujours un bloqueur de contenu pour ce genre de saleté.
Accessoirement, j’interdis les cookies pour les domaines de ces sites.
Je ne sais pas si c’est réellement efficace, mais c’est regrettable de devoir sortir l’artillerie dès qu’on va sur le web tout ça parce qu’on se retrouve plus reluqué qu’une webcam porno.
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T’es sûr de ça ? Il me semble qu’il faut aussi autoriser la visibilité dudit numéro de téléphone dans son profil Facebook.
#14
Dans les listes fournies par EasyList, il y en a une spécifique aux “interactions sociales”, appelée “Fanboy’s Social Blocking List” :https://easylist.adblockplus.org/
Si tu utilises uBlock (Origin) la liste est déjà référencée, juste à l’activer. ;)
#15
Je dirais même plus uBlock Origin… (attention aux copies, l’original uBlock ayant mal tourné, cf.https://en.wikipedia.org/wiki/UBlock et les explications du développeur d’origine, qlq part sur son GitHub…
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Super, merci pour la recommandation !
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Merci, je pensais que tu avais fait ça au niveau du routeur.
Je suis déjà équipé pour filtrer tout ça avec Firefox sous Windows. Mais sur smartphone Android il y a très peu d’extensions et Firefox Android laisse à désirer, je lui préfère Opera mais ce dernier ne propose pas d’extensions…
#20
Encore mieux, uBlock et Disconnect.
#21
Yep, j’ai vu ça, c’est nickel.