Nouvelle restructuration chez Intel, 12 000 postes concernés
Ce n'est qu'un au revoir
Le 20 avril 2016 à 08h10
5 min
Économie
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Intel a soufflé le chaud et le froid lors de la présentation de ses derniers chiffres trimestriels. Le fondeur vient d'annoncer simultanément de bons résultats... et un plan de 12 000 suppressions de postes, soit 11 % de ses effectifs.
C'est hier qu'Intel présentait ses résultats financiers pour le premier trimestre de son exercice fiscal 2016, se terminant en mars 2017. Le fondeur affiche toujours une santé insolente malgré le ralentissement du marché du PC, qui influe négativement sur ses chiffres.
Merci Altera et les autres
Intel a annoncé un chiffre d'affaires de 13,7 milliards de dollars, en hausse de 7 %, contre 12,8 milliards de dollars l'an passé, avec une marge brute de 59,3 %, contre 60,5 % il y a un an. Le bénéfice net augmente quant à lui de 3 % pour atteindre 2,046 milliards de dollars. Il convient de tempérer ces hausses en soulignant que ce trimestre a duré 14 semaines, contre 13 semaines l'an passé, soit 7,7 % de plus.
Si ces chiffres grimpent, c'est notamment grâce à l'acquisition d'Altera qui a été finalisée en début de trimestre. La nouvelle filiale d'Intel a réalisé un chiffre d'affaires de 458 millions de dollars dont 99 millions n'ont pas été intégrés dans les comptes du géant de Santa Clara, correspondant aux revenus engrangés avant la cloture de l'opération.
Les activités annexes d'Intel ont également le vent en poupe. L'Intel Security Group par exemple affiche des revenus en hausse de 12 % sur un an avec 537 millions de dollars. La branche dédiée à l'Internet des objets voit quant à elle son chiffre d'affaires bondir de 22 % pour atteindre 651 millions de dollars.
Le marché du PC, CPU ce que c'était
Du côté de ses activités historiques, la fête est moins folle. Les ventes de mémoires non volatiles ont ainsi perdu 6 % de leur valeur pour atteindre 557 millions de dollars. Du côté des ventes de puces destinées aux PC, on note une timide hausse de 2 % sur un an, à 7,5 milliards de dollars, qui aurait été une baisse, lors d'un trimestre d'une durée plus classique.
Le seul motif de soulagement se trouve une fois encore du côté des data centers. Les revenus provenant de la vente de puces (processeurs chipsets...) sont en hausse de 9 % par rapport à l'an dernier, et franchissent la barre des 4 milliards de dollars.
12 000 licenciements d'ici mi-2017
La principale annonce du fondeur ne se chiffre toutefois pas en milliards, mais plutôt en milliers. Comme les rumeurs de ces derniers jours le laissaient présager, Intel se lance dans une profonde restructuration, qui se traduira par la suppression de 12 000 postes, soit environ 11 % de ses effectifs dans le monde.
Le géant de Santa Clara veut « accélérer son évolution d'une entreprise centrée sur le PC, pour en devenir une qui équipe le cloud et des milliards d'appareils connectés ». En d'autres termes, les efforts de la société seront tournés vers « des marchés à forte croissance » à savoir celui des data centers, des objets connectés et des FPGA (circuits logiques programmables), une stratégie dans laquelle s'inscrit parfaitement le récent rachat d'Altera.
Le PC ne sera pas pour autant complètement oublié dans l'affaire. Intel compte investir dans « des secteurs porteurs sur ce marché, comme les 2-en-1, le gaming et les passerelles domestiques », mais doit surtout se remettre de son incapacité à percer dans le monde du mobile alors qu'une bonne partie de ses activités sont en pleine transition et font face à une concurrence croissante (notamment dans le domaine des serveurs).
Cette restructuration représentera une charge ponctuelle de 1,2 milliard de dollars (environ 100 000 dollars par employé concerné), mais l'entreprise estime que cela lui permettra d'économiser 750 millions de dollars la première année, puis 1,4 milliard d'ici mi-2017.
Il est à noter que ce n'est pas la première fois qu'Intel se lance dans pareille opération ces dix dernières années. En 2006, alors que le géant de Santa Clara sortait des sombres années Pentium 4, un plan de 10 500 départs a été mis en place. Les effectifs de la société se sont alors lentement réduits jusqu'en 2009, avant de regrimper à force de rachats. Le pic en 2011 est atteint lors des acquisitions de McAfee et d'Infineon. Depuis, ce chiffre est stable, comme le résultat net qui représente grosso modo 20 % du chiffre d'affaires.
Mais en 2014, Intel avait également lancé un plan de 5 000 départs dans le cadre d'une autre restructuration, avec les mêmes objectifs. Si 5 000 personnes ont bien quitté l'entreprise, 5 600 autres ont également été recrutées dans d'autres domaines. Il ne reste donc plus qu'à souhaiter que cette nouvelle vague de départ soit à nouveau le signe d'autant d'arrivées, même si rien n'est moins sûr pour le moment.
Les marchés ont répondu plutôt froidement à la nouvelle, sanctionnant l'action de l'entreprise avec une baisse de 2 % de son cours boursier après la fermeture de la séance d'hier à Wall Street. Le fondeur reste néanmoins valorisé à près de 150 milliards de dollars, une valeur en baisse de 10 % depuis le début de l'année.
Nouvelle restructuration chez Intel, 12 000 postes concernés
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Merci Altera et les autres
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Le marché du PC, CPU ce que c'était
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12 000 licenciements d'ici mi-2017
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 20/04/2016 à 08h20
“Les marchés ont répondu plutôt froidement à la nouvelle”
D’abord j’ai tiqué, puis j’ai relu ca :
“Mais en 2014, Intel avait également lancé un plan de 5 000 départs dans le cadre d’une autre restructuration, avec les mêmes objectifs. Si 5 000 personnes ont bien quitté l’entreprise, 5 600 autres ont également été recrutées dans d’autres domaines”
Donc les marchés sont bien logiques dans leur manque de logique. On ne peut pas leur reprocher de sanctionner quelqu’un qui leur avait promis de bonnes nouvelles pour leurs pepettes et qui a fait l’inverse, peu importe si c’était dans le but de remplir mieux leurs fouilles quand même.
S’ils n’ont pas l’argent du beurre avec le beurre et les fesses de la crémière, le capitalisme risquerait de s’effondrer, entrainant la ruine de tous.
Le 20/04/2016 à 08h22
CPU ce que c’était
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En une phrase tout est dit sur le biz d’Intel ! " />
Le 20/04/2016 à 08h25
Jveux bien que le marché du PC soit mal en point, qu’ils anticipent blablabla, mais c’est quand même indécent de virer autant de monde quand on fait autant de bénéf’…
Enfin perso si ma boite qui fait des milliards me vire, j’aurais envie de buter tout le monde.
C’est ceux qui n’ont pas recentré une partie de l’activité sur les mobiles/tablettes qui doivent etre virés, pas ceux qui font le boulot sans poser de questions…
Heureusement qu’ils ont le marché serveurs.
Mais bon, c’est le modèle déglingué du monde moderne (que tout le monde accepte sans vaseline) je suppose.
Du coup question : ca veut dire quoi “environ 100 000 dollars par employé concerné” ?
Le 20/04/2016 à 08h28
Indemnité de licenciement.
Le 20/04/2016 à 08h29
+10000
Le 20/04/2016 à 08h37
Indemnité de licenciement, coût de l’assurance maladie maintenue post-licenciement, coût de l’agence de placement qui doit aider les ex-employés a retrouver du boulot, tout ça tout ça :)
Le 20/04/2016 à 08h39
“Le bénéfice net augmente quant à lui de 3 % pour atteindre 2,046 milliards de dollars.” vs. “Nouvelle restructuration chez Intel, 12 000 postes concernés” ! Pourquoi cela sonne faux ?
Le 20/04/2016 à 08h40
En bourse c’est logique assez souvent." />
Le 20/04/2016 à 08h41
Le 20/04/2016 à 08h45
Le 20/04/2016 à 08h45
C’est une somme moyenne, quelques un auront peut-être des millions, d’autres qu’elle que milliers ainsi que les frais annexe :
Next INpact
Ils ont pas le même système d’assurance qu’en France.
Le 20/04/2016 à 08h47
Le 20/04/2016 à 08h48
Ils n’ont pas parlé de fermeture d’usines et ils n’ont pas non plus de chaînes de montage en Inde. 50 % du staff d’Intel est aux US, avec une autre grosse partie en Irlande et en Israel, où se trouvent quelques unes de leurs usines.
Quand je dis que ça représente “100 000 dollars par employé” je ne dis pas que chaque employé va ressortir avec un chèque de ce montant. Je dis juste que l’entreprise va devoir débourser ce montant en moyenne pour couvrir chacun de ses licenciements. Ca part dans plusieurs chapitres. Un bout dans les poches des employés, un bout dans les agences de placement, un bout dans les mutuelles, un bout dans une ligne comptable “dépréciation de telle activité” etc…
Le 20/04/2016 à 08h53
Et dire qu’ils m’ont démarché en vue d’un recrutement… au début de cette année…
Heureusement que je n’ai pas donné suite!
Le 20/04/2016 à 11h28
100k$ ça parait une grosse somme pour un français, mais dans la silicon valley ça ne représente même pas 1 an de salaire d’un débutant. (coût de la vie très très élevé)
Le 20/04/2016 à 11h31
Le 20/04/2016 à 11h43
Certes, mais de toute facon aucun des employés virés ne touchera une telle somme.
D’ailleurs, j’ai plus l’impression que c’est un calcul de Kevin ajouté à l’article (et qui n’a rien à faire là pas plus qu’il n’a de sens, corrigez moi si je me trompe), je n’ai vu mention de cette somme nulle part.
Le 20/04/2016 à 12h07
Bien sûr que c’est un calcul, c’est juste une moyenne calculée à partir de la charge ponctuelle annoncée (1,2 milliards) par rapport au nombre de départs (12000).
Il n’a jamais dit que c’était ce que chaque employé allait recevoir, ou qu’ils allaient recevoir quelque chose proche de ce montant, c’est une moyenne du coût de licenciement par employé concerné, point barre.
C’est juste pour donner une idée de ce que ça coûte, en moyenne, de licencier quelqu’un chez Intel. Pas de savoir ce que reçoit réellement les employés en question.
Le 20/04/2016 à 12h16
”[…] une bonne partie de ses activités sont en pleine transition et font face à une concurrence croissante (notamment dans le domaine des serveurs)”
Quelle concurrence pourrait faire souffrir Intel dans le domaine des serveurs ?
Peut-être qu’Intel n’a pas encore pris le virage du mobile, mais il ne faut pas oublier la croissance phénoménale des serveurs destinés au Cloud pour justement alimenter tous ces appareils mobiles. Je pense que ça a dû énormément profiter à Intel, non ? Il y a des chiffres à ce sujet ?
Le 20/04/2016 à 12h46
Mais bien sûr….
2° L’A380 est toujours pour l’instant une perte financière pour Airbus. Airbus rentrera dans ses frais lorsqu’il en aura livré 450 exemplaires…. (et plus si Airbus décide de se lancer dans une “rénovation” de l’A380) ce qui n’est pas le cas actuellement. Heureusement que la vache à lait (A320) est toujours là.
Le 20/04/2016 à 12h56
Désolé, mais ce chiffre n’est absolument pas pertinent et n’a rien à faire là.
Le 20/04/2016 à 13h39
Le 20/04/2016 à 15h03
De une: je ne suis pas fan de ce genre de loterie
De deux: bonjour l’ambiance en interne!
J’ai eu une mission qui a capoté chez Ajcatel Lucent lors de la fusion, et j’ai fait une mission courte chez Nortel. Ben: merci mais non merci ;)
Le 22/04/2016 à 11h29
Intel est une entreprise de renommé mondiale, en plus ils sont numéro 1 dans certains domaines.
Tu peux imaginer que pour obtenir une telle performance il faut privilégier cette performance et pour la conserver il faut être en avance par rapport aux autres.
Former quelqu’un à un nouveau métier c’est beau, mais ça prend beaucoup de temps, surtout que des gens qui ont nettement plus d’expérience tapent à ta porte tous les jours pour le poste.
Oui ils vont licencier, mais combien d’employés ont-ils?
Le 22/04/2016 à 12h05
Etant donné que le licenciement a un but avant tout économique, je pense que ce chiffre est pertinent.
Le 20/04/2016 à 08h53
Le 20/04/2016 à 08h57
Licencié n’empêche pas de recruter en même temps.
Le 20/04/2016 à 09h00
Tu m’as mal lu :)
J’ai dit qu’effectivement ce que tu disais s’approchait de ce que je pense " />
Après le coup de l’Indien c’est plus un exemple qu’autre chose.
Ils ont beau dire que ca représente 100 000$ par employé, je suis persuadé qu’ils n’auront que des miettes, ce sont les procédures et les restructurations qui couteront le plus cher.
Ce n’est qu’une manière de noyer le poisson…
… A moins que ce ne soit un calcul que tu as fait, et pas une citation tirée du communiqué ou du mail envoyé aux employés ? " />
Le 20/04/2016 à 09h04
Licencier dans une activité peu rentable pour embaucher dans une autre plus rentable, ça n’a rien d’aberrant hein ? " />
Le 20/04/2016 à 09h20
Ça me rappelle un essai sur lequel j’étais tombé et qui expliquait la quête sans fin des actionnaires pour toujours plus de bénéfices.
L’exemple se basait sur le monde de l’automobile, avec les délocalisations, la réduction des coûts vers des modèles bas de gamme (vendus plus cher proportionnellement), le rachat d’entreprise et la concentration du secteur.
Perso ça me fait rire jaune comme façon de procéder.
Parce que le secteur du PC traverse lui aussi une “crise”, dans le sens où la demande a fortement baissé. Malgré cela Intel accumule les bénéfices, et le voit même augmenter.Seulement, face à cette chute du marché, ils anticipent en licenciant.
Du coup cela fera toujours des personnes supplémentaires qui auront moins de moyens pour s’acheter leur matériel (c’est minime ici, mais l’idée est là).
Et donc la baisse continuera, les actionnaires voudront toujours faire plus ou autant de benef’, on licenciera encore… c’est le serpent qui se mord la queue.
Au final soit l’entreprise finit par couler ou arrive à se retourner à temps (comme Dell qui est sorti du marché boursier au bon moment et a évité la faillite). Soit on se dirige vers une industrie encore plus robotisée, demandant peu de main d’oeuvre, effectuant toujours autant de bénéfices… mais dont les richesses produites finiront toujours entre les mains des mêmes.
Tandis que les anciens salariés ne toucheront rien en compensation.
C’est dans ce type de manœuvres, quotidiennes à l’échelle mondiale, que l’on voit réellement comment s’opère la concentration des richesses…
Le 20/04/2016 à 09h28
Le 20/04/2016 à 09h32
Le truc c’est que quand on parle d’une société comme Intel, c’est un groupe énorme qui comprend de nombreux métiers, divisions/branches etc… Certaines branches peuvent faire un bénéfice énorme et nourrir le groupe, tandis que d’autres sont à la traine.
Et en proportion, NXi a fait plus sévère dans la fermeture de postes ;)
Le 20/04/2016 à 09h36
Si pour moi c’est aberrant. Au lieu de virer ces personnes il aurait été plus judicieux de les former aux nouveaux postes / métiers nécessaire. Cela aurait couté moins cher et aurait permis de renforcé l’image de la société.
Le 20/04/2016 à 09h40
La différence principale aussi c’est que pour la majorité de ces sociétés basés au USA il est plus simple de licencier 10K d’une branche et d’en rembaucher 8K dans une autre que de transférer ces personnes. Le faible cout du licenciement ainsi que le faible attachement des gens à leurs sociétés font que le système est plus souple pour les boites.
En Europe et tout particulièrement en France, on reste plus attachés à sa société et le cout de licenciement est plus important d’ou une plus grosse part de restructuration en interne avec des suppression de poste avec moins de licenciment.
Le 20/04/2016 à 09h41
Le 20/04/2016 à 09h49
Le 20/04/2016 à 09h51
Même si ça me choque également, il y a là un argument facile.
Ta boîte fait des bénéfices, mais de moins en moins, tu vas attendre d’être dans la merde pour réagir ?
Auquel cas, ce sera bien pire au final.
Il faut bien sûr analyser le pourquoi du déclin (marché cyclique ? - comme dans l’aéronautique - baisse conjoncturelle ? problème structurelle ? marché en déclin définitif ? ).
Malheureusement l’humain est souvent la variable d’ajustement, et ça tranche dans le vif par branche complète, et comme l’ont déjà également soulignés plusieurs, ça embauche par branche complète également.
Tout se fait ici à grande échelle, décisions, embauches, licenciements, bénéfices, et pertes (cf. AMD).
Après, oui, quand on fait partie de la variable d’ajustement, c’est bien plus difficile à vivre que quand on est du côté de la prise de décision…
Le 20/04/2016 à 09h57
C’est dingue la difference de commentaire sur l’article Toshiba et celui-ci.
Pour les gens une boite doit attendre de faire des pertes et etre au pied du mur pour licensier et se remettre en question… si les previsions sont mauvaise il vaut mieux anticiper non ?
Apres la on rale parce que 11% de l effectif est licensier mais quand ca recrute on en dit rien.
Soit comme un autre l’a dit sur sur la thread toshiba: Ca gonfle ca degonfle et ca regonfle c’est normal.
Le 20/04/2016 à 10h14
Me fait pas dire ce que j’ai pas dit :)
Au contraire j’ai fait le constat du marché du PC en berne et de l’anticipation d’Intel sur de futurs mauvais résultats.
S’ils sont contraints (lol) à licencier aujourd’hui c’est parce qu’ils n’ont pas assez anticipé le marché. Et ca, c’est pas la faute des futurs chomeurs.
Mais comme tu disais, c’est souvent l’humain qui prend…
C’est dommage, sur les (centaines de) millions que vont se faire les actionnaires cette année, une petite partie pourrait suffire à reclasser tous ces laissés pour compte " />
(d’ou, encore une fois, ma demande de précision sur ces 1,2 milliards que ca va leur couter selon eux)
Le 20/04/2016 à 10h14
Le 20/04/2016 à 11h19