Bercy renonce à son appel à projets pour une appli de signalement citoyenne
L'appel et le sceau
Le 28 juillet 2016 à 09h00
4 min
Droit
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Le gouvernement ne lancera finalement pas d’appel à projets « Fix-it des quartiers », visant à doter les communes françaises d’une application de signalement d’incidents (tags, panne de l’éclairage public...). Bercy préfère se tourner vers des dispositifs existants.
Le retard accumulé par l’exécutif sur ce dossier n’était donc pas anodin. Début 2015, le gouvernement annonçait qu’un appel à projets « Fix-it des quartiers » serait lancé dès le mois de juin, dans le cadre des investissements d’avenir, afin « mettre en place une plateforme de « crowdsourcing » (identification participative) dédiée aux problèmes rencontrés par les habitants et associations locales » : un feu rouge qui ne fonctionne plus, une rivière en crue, des encombrants abandonnés, etc.
Si certaines villes proposent déjà des sites ou applications pour smartphone permettant de signaler rapidement aux services communaux ce type de d’incidents, l’objectif était d’arriver au développement d’une seule et unique solution, destinée à être proposée à l’ensemble des mairies françaises. Tout en visant une généralisation à la « mi-2016 », l’exécutif promettait alors que la première version de cette solution serait « mise à disposition en septembre 2015 (objectif : 100 communes concernées avant la fin de l’année) ».
Un projet « plus opportun »
Finalement, il n’en fut rien. Alors que cet engagement avait été gravé dans le marbre du plan d’action français pour un gouvernement ouvert, le rapport de mi-parcours dévoilé cette semaine par les autorités nous apprend que « le secrétariat d’État chargé du Numérique ne considère plus ce projet comme opportun ».
Pourquoi ? « Puisqu’au moins trois applications déjà existantes sont déjà très efficaces (voir DansMaRue, PopVox ou en anglais AppMyCity). La préfecture du Val d'Oise a également mis en place une application appelée "Ma Préfecture" inaugurée le 11 mai 2016 par le ministre de l'Intérieur. » Celle-ci comporte – entre autres – un module « Vigie citoyenne » qui permet de signaler « en quelques secondes par géolocalisation des incidents de sécurités civile et publique de faible intensité limitativement énumérés et paramétrables » (arbre tombé sur la voirie, crue, coupure électrique...). Il est également possible d’ajouter une photo ou une courte vidéo à son signalement.
Les pouvoirs publics misent d’ailleurs sur cette application pour remplir leur engagement n°10 (« Donner aux citoyens de nouveaux moyens de participer à la vie publique en les associant à l'identification de problèmes à résoudre »), le gouvernement prévoyant de vérifier si celle-ci « est open source et si elle peut être réutilisée (au moins par d'autres préfectures) ».
Contacté pour plus d’éclaircissements sur ce dossier, le secrétariat d’État au Numérique n’a pas donné suite à nos sollicitations. On peut toutefois supposer que cette réorientation pourrait s’avérer moins onéreuse pour le Trésor public.
Aucune nouvelle de la plateforme de signalement de failles affectant les sites publics
En complément à cet appel à projet « Fix-it des quartiers », le plan d’action français prévoyait que l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) ouvre dès cette année un site permettant aux internautes de signaler des failles ou des problèmes techniques affectant un site public. Là encore, la promesse ne sera vraisemblablement pas tenue : « Non démarré », indique laconiquement le rapport d’étape, précisant simplement qu’en dépit d’une relance début mai, l’ANSSI restait muette quant à l’avancement de ce projet...
Bercy renonce à son appel à projets pour une appli de signalement citoyenne
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Un projet « plus opportun »
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Aucune nouvelle de la plateforme de signalement de failles affectant les sites publics
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 28/07/2016 à 09h05
Peut être travailler sur la visibilité des applications existantes car je n’en connais aucune et je ne saurais dire laquelle est utilisée dans ma région ou commune. Et si il y en a une.
Le 28/07/2016 à 09h08
L’idée est excellente, mais le nombre de signalements serait assurément dantesque vu l’état catastrophique de certains équipements.
Pas sur que les villes aient les moyens de traiter tous ces signalements.
Le 28/07/2016 à 09h11
Je pensais la même chose, des fois c’est bon de ne pas voir la vérité pour se rassurer
Le 28/07/2016 à 09h24
C’est où pour s’inscrire au club des autruches? L’ENA?
Le 28/07/2016 à 09h26
Les problèmes les + signalés = les problèmes réparés en premier (tada !)
Je dis souvent que les gens se mettront à la politique (la vraie, celle de la “vie de la cité”, pas la politicarde…) quand le ménage aura été fait devant leur maison. Les problèmes quotidiens réglés, les gens se mettront à voir les problèmes des autres, et voudrons peut-être trouver des solutions ensemble… #Naïveté
Le 28/07/2016 à 09h48
Actuellement je dois appeler ma mairie pour des problèmes de voirie (nid de poule fréquents ou travaux mal rebouchés).
Une application universelle et officielle (qui n’existe pas actuellement) m’aurait fait gagner du temps ainsi qu’à la mairie car j’aurais pu mettre une photo et coordonnées GPS par exemple.
Le 28/07/2016 à 09h58
Le 28/07/2016 à 09h58
on peut le faire sur l’appli de Lyon depuis peu " />
Le 28/07/2016 à 10h01
Plousse un. M’ont pas l’air terrible PopVox et DansMaRue…
Le 28/07/2016 à 10h02
Pour Paris l’application Dans Ma Rue (Android et iOS) permet le signalement de problèmes divers qui sont transmis à la mairie et aux services concernés.
Le 28/07/2016 à 10h43
Neige crue verglas
Ben merde alors comment les communes vont-elles savoir si il y a de la neige ou si elles sont inondées,
si elles n’ont pas d’applis pour le leur dire? " />
Les agents municipaux ne vont quand même pas devoir regarder par la fenêtre ou consulter la météo, si?
Le 28/07/2016 à 11h12
Il y aurait des économies considérables à faire si les villes ne développait pas n fois le même logiciel. Bon en même temps je perdrai mon boulot 😉
Le 28/07/2016 à 11h23
moi j’ai plus tilté sur “coupure électrique généralisée”
La seule fois où c’est arrivé dans mon coin, étrangement, la data n’était pas au mieux de sa forme " />
Le 28/07/2016 à 11h36
ah oui pas mal non plus celle-là, elle m’avait échappé " />
Le 28/07/2016 à 12h28
Autant être clair dés le départ, je fais partie des startup existantes sur ce marché … et bien évidemment non référencées par l’Etat … alors que de nombreux rapports et articles référencent les quelques acteurs présents.
Lors de la sortie de cette idée d’appel à projet, NEXT/INPACT avait déjà été le premier (le seul) site tech à en parler et nous avions écris cet article pour revendiquer l’existence de notre petite scène CivicTech Française …
Plus d’un an s’écoule et le projet mal né meurt … que de surprise. Cependant, la seule bonne idée du projet initial : Inciter les communes à mettre en place un système incluant les citoyens … meurt en même temps.
La Gazette des Communes de juillet, le rapport de l’IDDRI sur le crowdsourcing citoyen, le magazine Efficience Territoriale, parlent des 4-5 sociétés et startups impliquées dans cet environnement. Le gouvernement ne voit pas, ne regarde pas où il faut et ignore les initiatives locales, trop rares, mais déjà très fragmentées.
Et pendant ce temps, on nous explique que la France est très impliquée dans le mouvement OpenGov … sic.
Courage, continuons et avançons pour convaincre nos élus, un par un, de l’utilité de remettre un peu plus de citoyenneté dans le débat public.
Cédric
FixMaVille
Le 28/07/2016 à 12h29
Complètement hors sujet, mais sérieusement, l’affiche c’est l’affiche de communication officielle ? Ils ont vraiment écrit “crûe” au lieu de “crue” ?????
Même avec l’orthographe rectifiée de 1990, ça me marche que pour le verbe croître…
Le 28/07/2016 à 12h32
MDR! :)
Le 28/07/2016 à 12h52
Le 28/07/2016 à 13h47
C’est bien ce que j’avais lu, mais j’avais du mal à l’accepter…
Le 28/07/2016 à 13h51
Le 28/07/2016 à 13h54
Le 28/07/2016 à 14h46
Citons également l’application “Allo Mairie” développée par des petits gars qui ont l’air de bosser pas loin de là où je bosse également (je ne sais pas si leur application est sortie par contre)
Le 28/07/2016 à 19h39
promotion à 2 balles, le lien redirige vers un site qui n’existe pas ou plus avec un certificats SSL qui lui-même ne correspond pas au site visé.
En matière de promo j’ai vu mieux, du coup ça donne l’impression que tout est bidon.
Le 29/07/2016 à 13h31
Cher Trekker,
quelques coms plus haut, un inpactien dénonce un avis d’un “citoyen” qui parle d’une startup … j’annonce la couleur et je me fait attaquer également … très intéressant …
Mon commentaire était surtout une réaction à un article de ce très bon site d’actu sur le numérique et sur un comportement étonnant de l’Etat … un coup en avant, trois coups en arrière, sans concertation, consultation des acteurs réellement concernés.
Je ne sais pas si vous avez lu l’article de notre blog, mais vous remarqueriez qu’il est sur la même tonalité et pas vraiment orienté “promotion” de notre service.
Petite boulette effectivement sur le certif ssl et j’aurais dû m’abstenir du lien sous mon nom … mea culpa.
Le site existe toujours, le service est fonctionnel dans quelques villes de France, comme mentionné dans les rapports et articles cités … mais comme ce n’est pas quelque chose que vous allez vérifier …
Par contre, si vous avez quelque chose à ajouter ou critiquer sur l’actu en question, le contenu de mon commentaire, la thématique CivicTech ou la réalité économique du secteur pour les startups, je suis très intéressé pour poursuivre la discussion.
Le 01/08/2016 à 15h48
Vous pouvez rajouter sur Nantes métropole l’appli Nantes dans ma poche qui permet également les signalements de pb de voirie, nettoyage etc. (les compétences d’une métropole).
Plus globalement ce qui changerait la vie des citoyens ce serait une porte d’entrée unique qui dispatche ensuite fonction du contenu les infos à (ou aux) l’interlocuteur compétent et qui gère la priorisation des incidents et l’information de suivi des dossiers (genre s’abonner aux nids de poule, aux refoulements d’eaux usées ou au nettoyage de tags dans sa rue :) ).
Le mille feuille administratif français est assez impressionnant entre état, régions, départements, aglos/communeautés de communes, communes il est quasi impossible pour un citoyen lambda de savoir à qui s’adresser pour un pb.