Amis Facebook : un avocat décline le raisonnement de la Cour de cassation à l’état d’urgence
Like a virgin ?
Le 06 janvier 2017 à 13h30
3 min
Droit
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Hier, la Cour de cassation a estimé que le terme ami, employé pour désigner les personnes en contact sur les réseaux sociaux, « ne renvoie pas à des relations d’amitié au sens traditionnel du terme ». Cette mesure vaudrait également pour l’état d’urgence, estime Me Guez Guez. Explications.
Dans son arrêt, la juridiction a rejeté le pourvoi d’un avocat qui pestait de voir plusieurs membres d’une formation de jugement du Conseil de l’ordre liés sur Facebook. Or, pour la Cour de cassation, « l’existence de contacts entre ces différentes personnes par l’intermédiaire de ces réseaux ne suffit pas à caractériser une partialité particulière ». Elle rejetait ainsi sa requête en récusation.
Un raisonnement à dupliquer dans le contexte de l'état d'urgence
Sur Twitter, Me Sefen Guez Guez a jugé intéressant cet arrêt dans le contexte de l’état d’urgence. Et pour cause, comme il nous l’a confié, mardi prochain, le tribunal administratif de Nice examinera le cas d’une personne qui a fait l’objet d'une perquisition administrative dans le cadre de l’état d’urgence, parce qu’il a « liké » un groupe où un utilisateur a publié des vidéos de Daesh.
« On a souvent tendance au sein de ces services à créer des liens de connivence, à voir des connexions avérées à partir de commentaires sur Facebook ou de réseaux d’affiliation sur Twitter, nous explique celui qui défend les intérêts de cette personne. Cela dessert souvent certains de mes clients qui vont « aimer » une page communautaire. Or, sur Facebook, on peut s’affilier à un groupe où ensuite n’importe qui peut publier. Ce n’est pas pour autant que tous les membres ont des affinités avec ce qui est posté ».
Les « like » sur les groupes communautaires
Être affilié à un groupe où un contenu fasciste va ensuite être publié ne fait pas de soi un fasciste, considère Me Sefen Guez Guez, qui insiste sur cet angle : « ce n’est pas parce qu’on a « liké » tel ou tel groupe que forcément on se reconnait à 100 % dans les publications dudit groupe. L’arrêt de la Cour de cassation nous dit que même si on est amis sur Facebook, cela n’a pas le sens traditionnel de l’amitié. Une telle analyse peut permettre de relativiser les liens d’attache ».
Certes, il y a tout de même une grande nuance entre l’arrêt qui traite des possibles liens d’amitié dans le cadre d’une formation de jugement et les conclusions tirées par les services du renseignement en matière de lutte antiterroriste, mais « le raisonnement peut être répliqué par analogie » suggère l’avocat.
Celui-ci note d’ailleurs une certaine évolution des pratiques des autorités administratives dans le cadre de l'état d’urgence, aujourd’hui prorogé jusqu’au 15 juillet 2017. Outre le nombre de personnes assignées à résidence, en chute libre par rapport à novembre 2015, « il y a une tendance aujourd’hui systématique à justifier des mesures administratives par des notes blanches. Une simple feuille A4, sans signature, sans date où on relève des faits sans les démontrer ».
Le juriste s’interroge d’ailleurs sur l’efficacité de ces mesures : « les personnes qui ont commis les attentats à Nice ou Magnanville ne faisaient pas l’objet d’assignation ou de perquisition administrative. Cela pose tout de même la question du bilan ».
Amis Facebook : un avocat décline le raisonnement de la Cour de cassation à l’état d’urgence
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Un raisonnement à dupliquer dans le contexte de l'état d'urgence
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Les « like » sur les groupes communautaires
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 06/01/2017 à 15h52
Le 06/01/2017 à 16h02
Me Guez GuezSérieux ?
Le 06/01/2017 à 16h09
Mais encore ?
Le 06/01/2017 à 16h36
Le 06/01/2017 à 16h52
il n’a plus qu’à se présenter à une élection municipale et le tour est joué. " />
Le 06/01/2017 à 17h04
Le 06/01/2017 à 17h11
Le 06/01/2017 à 17h17
Ok pour Facebook (je n’ai pas de compte, j’ignorais le Save post).
Sur Twitter, je suppose que pas mal de gens se servent du coeur pour sauvegarder des tweets. Là aussi, un coeur signifie qu’on approuve le message ?
Déjà la notion d’“aimer un message” est idiote, alors condamner les gens sur ça…
Le 06/01/2017 à 17h49
J’ai aussi un compte Twitter mais que je n’utilise que pour pouvoir regarder facilement des liens donnaient sur d’autre site vers des tweets.
Et je ne peux parler au nom des autres et de leur habitudes ! Comme je sais que la grande majorité ne se serve absolument pas du save post mais bien du like pour retrouver une publication (et comme vous parliez par l’affirmatif de ce que vous faisiez, je pensais que vous aviez un compte et que vous aussi vous ignoriez ce bouton en n’utilisant que le like ! ;) ).
Mais effectivement, liker sur Facebook ou hearter ( " /> " />) sur Twitter ne sont pas uniquement utilisés pour leurs utilités première (et donc difficiles de condamner quelqu’un pour cela).
On est d’accord sur le fond =), c’étais juste pour vous faciliter l’UE quand vous étiez sur Facebook (mais vous ne l’utilisez pas en fin de compte !)
Le 06/01/2017 à 22h08
Le 07/01/2017 à 06h51
“sens traditionnel du terme ”
va encore une fois devoir rectifier le dico
Le 06/01/2017 à 14h33
Le 06/01/2017 à 14h35
Le 06/01/2017 à 14h36
Je suis plutôt d’accord. Ça me fait penser que lorsque j’étais présent sur Facebook, j’étais “fan” de N Sarkozy, de M Maréchal-Le Pen (entre autres), j’étais inscrit à un groupe d’écolos anti-EDF qui professaient l’autonomie énergétique, et j’ai même été abonné à des pages de personnalités de pop-music comme Rihanna ou Bob Sinclar.
Je n’approuvais pas les contenus de ces pages et groupes facebook, mais ça m’intéressait de connaitre des points de vue originaux ou j’aimais lire le contenu de ces pages/groupes par simple agacement de ces points de vues ou sujets étranges.
Facebook est un média, un divertissement, ce n’est pas une pétition ou un vote d’approbation. D’ailleurs, il paraît que lorsque un utilisateur de facebook partage un lien, il n’a bien souvent lu que le titre et vu l’image d’en-tête (sans avoir lu le contenu) de l’article qu’il publie sur sa page facebook.
Le 06/01/2017 à 14h37
Parfaitement ! Il est interdit d’utiliser un couteau de cuisine pour faire un attentat en tuant quelqu’un.
Le 06/01/2017 à 14h40
effectivement mais dans l’article on parle de liker un groupe, pas forcément chacun des membres du groupe. quand on like un groupe on le fait sans forcément savoir qui va entrer ou sortir du groupe après, ou si le nom du groupe et son objet vont changer après.
j’ai du liker qq groupes sur FB, si jamais y’en a un qui s’appelle “vive Daesh” maintenant, je peut te dire que j’en sais foutre rien. ^^
du coup on manque de détails sur l’affaire en question.
Le 06/01/2017 à 14h42
là franchement la comparaison est plus que foireuse. " />
Le 06/01/2017 à 14h43
Merci des précision. Je n’ai toujours pas de compte Facebook, je ne connais donc pas tous les détails.
Le 06/01/2017 à 14h44
C’est vendredi et mon anniversaire, j’ai le droit.
En plus, je répondais à un message provocateur.
Le 06/01/2017 à 14h46
Le 06/01/2017 à 14h47
oulà, ben bon anniversaire alors Fred! " />
" />" />" />
Le 06/01/2017 à 14h58
Bon anniversaire Fred43. " />
Le 06/01/2017 à 15h10
Le 06/01/2017 à 15h14
Le 06/01/2017 à 15h24
Comparaison n’est pas raison.
Le 06/01/2017 à 15h33
Le like sur Twitter sert de bookmark aussi … Tu repères un tweet, tu “like” (fav … avant) et c’est dans ta liste de favoris pour le retrouver + tard ou sur un autre device.
Le 06/01/2017 à 15h39
Le 06/01/2017 à 13h39
On sait quel est le nom du groupe facebook en cause ?
Parce que bon, si c’est “Documentaires sur la Syrie”, c’est différent de “<3 Daesh forever <3” " />
Le 06/01/2017 à 13h41
Dash 3 en 1 " />
Le 06/01/2017 à 13h51
Stratégie de défense astucieuse, mais le raisonnement “par analogie” n’est pas des plus efficient devant les juridictions.Elles répondent souvent qu’il faut comparer ce qui est comparable, en fonction du périmètre des litiges respectifs : il faut vérifier la proportionnalité de l’analogie.
Le 06/01/2017 à 13h52
Il est quand même un peu de mauvaise foi. Il y a yune différence entre “liker” et être “ami” facebook. Le premier exprime une appréciation positive, le second est juste être en relation.
Le 06/01/2017 à 13h54
Une personne a été perquisitionnée et va être jugée pour un like ? C’est sérieux ?!? " />
Le 06/01/2017 à 13h56
Le 06/01/2017 à 13h56
Le 06/01/2017 à 13h58
Le problème au fond donc… C’est facebook !
Responsable du terrorisme, de la faim dans le monde, de cyril hanouna…
Je propose de l’interdire… " />
Le 06/01/2017 à 13h58
Cet article me fait penser à cet autre article du 16/09/2013 d’Arrêt sur images :
Le bijoutier de Nice, et les amis de ses amis
et à cette émission du 20/09/2013 d’Arrêt sur images :
“Et si le FN rachetait les soutiens Facebook du bijoutier de Nice ?”
L’engagement virtuel, avantages et risques
Le 06/01/2017 à 13h59
les personnes qui ont commis les attentats à Nice ou Magnanville ne faisaient pas l’objet d’assignation ou de perquisition administrative. Cela pose tout de même la question du bilan
ça aurait été le pompon si elles l’avaient été, non?
j’ai du mal à voir où il veut en venir.
Le 06/01/2017 à 14h07
Hé ben si ou ptet non en fait.
Quand tu “like” qqchose, c’est que l’apprécie parce que tu estimes que le contenu est bien à tes yeux.
“Like” en anglais signifie bien “aimer”, “comme” entre autres.
Il y a bien en cela une appréciation du contenu quel qu’il soit (Marc Rees avec une coupe afro, des chats tondus à l’acide, etc.). Le problème vient après sur les commentaires comme dit dans les autres commentaires.
Toutefois, l’usage détourné de ce bouton , comme tel que tu le cites pour faire un rappel ou un marque-post n’enlève rien à la signification première du bouton “like”.
Le 06/01/2017 à 14h19
J’espère avoir copie de la décision du TA. On en saura plus sur les suites.
Le 06/01/2017 à 14h22
(╯°□°)╯︵ ʞooqǝɔɐɟ
Le 06/01/2017 à 14h23
Bah si, ça veut dire “J’aime” en français et c’est comme cela que ça s’appelle dans la version française. Que tu en fasses une autre utilisation, c’est ton problème et tu devrais l’expliquer à un juge si l’on vennait te chercher des noies.