Les 490 principaux « super-diffuseurs » de désinformation ont reçu, collectivement, 42 % d'interactions et d'engagement supplémentaires depuis le rachat de Twitter par Elon Musk. 58,2 % d'entre eux ont vu leur audience augmenter depuis le rachat, 41,8 % l'impact de leurs tweets diminuer. Mais « les comptes qui ont grossi depuis le 27 octobre avaient en moyenne un engagement plus élevé que ceux dont l'influence a diminué ».
Ces chiffres émanent d'une étude de Science Feedback effectuée à partir d'un corpus de près de 13 000 URL relevant de la désinformation vérifiées par des organisations membres de l'International Fact-Checking Network. Ont ainsi été promus des tweets affirmant que les individus vaccinés contre le COVID-19 constituaient une menace pour les autres, que les athlètes vaccinés avaient plus de risques d'arrêts cardiaques, que les masques étaient inefficaces, ou accusant les élections présidentielles américaines d'avoir été l'objet d'une fraude électorale à grande échelle.
Le milliardaire serait lui-même en partie responsable de cette surexposition de leurs désinformations à mesure que « quatre des cinq comptes qui ont gagné le plus d'influence ont reçu des réponses du compte personnel d'Elon Musk à au moins un de leurs dix meilleurs tweets » :
« Il est fort probable que ces tweets soient devenus viraux en raison de la décision d'Elon Musk de répondre et de les porter à l'attention de ses 128 millions de followers, soulignant une responsabilité directe du nouveau propriétaire de Twitter dans la croissance de la popularité des super-diffuseurs de désinformation. »
L'étude relève en outre que fin octobre, 12,4 % des 5 000 articles d'actualité les plus populaires partagés sur Twitter provenaient de sites web peu crédibles, contre 15,9 % début février, et que le taux d'engagement associé était passé de 10,9 % à 25,3 % : « En d'autres termes, la proportion relative d'URL peu crédibles a augmenté lentement, mais l'engagement avec elles a grimpé en flèche. »
A contrario, les comptes d'organisations médiatiques établies et crédibles ont, de leur côté, vu le nombre moyen d'interactions par tweet baisser de 6 %.
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