Ce week-end, les yeux étaient tournés vers le studio français, à l'origine de Heavy Rain et Beyond : Two Souls. La raison : une enquête de Mediapart en partenariat avec Canard PC, sur un sujet également traité par Le Monde.
Nos confrères plongent dans les coulisses de la société, où régnerait une ambiance parfois délétère. L'affaire n'est pas nouvelle et aurait débuté en février dernier avec la publication sur le réseau interne de la société de 600 photomontages d'employés. La dernière cible est le responsable de l'équipe informatique.
« Les images vont de la pure potacherie pouvant arracher un sourire à des contenus scatologiques, sexistes, homophobes ou pornographiques, qui ont provoqué l’incrédulité des conseillers prud’homaux lorsqu’ils les ont eus sous les yeux » explique Mediapart dans le premier volet de son enquête publié hier.
L'entreprise a rapidement réagit et l'auteur des montages, également délégué du personnel, est sanctionné par la direction. La société en profite au passage pour rappeler les règles à suivre. Nos confrères ajoutent que, à la demande de l'équipe informatique, une médiation a été mise en place en vue d'une procédure de rupture conventionnelle.
Elle sera finalement stoppée et le chef de l'équipe informatique recevra une convocation à un entretien préalable au licenciement pour faute grave, en raison de ses « manquements professionnels et de son comportement inacceptable ». C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour les employés du service qui décident de quitter Quantic Dream.
L'affaire est ensuite portée aux prud'hommes : l'ancien chef du service informatique demande à ce que sa démission soit requalifiée en licenciement illégal.
Les photomontages ne sont pas les seuls éléments du dossier, l'ambiance au sein du studio et les conditions de travail sont également pointées du doigt par certains. « David Cage a un point de vue bien particulier sur comment il dirige son studio, qui est d’après ses propres dires un lieu privé, ou semi-privé. Il a le droit d’y dire ce qu’il veut, c’est chez lui » affirme une ancienne employée du studio au Monde.
De son côté, Quantic Dream réfute « catégoriquement l’ensemble de ces accusations ». Dans un communiqué, la société ajoute qu'une « plainte a déjà été déposée il y a plusieurs mois, et d’autres plaintes suivront ». Un juge devra maintenant se pencher sur la question et trancher, ce qui prendra certainement des mois.
D'ici là, vous pouvez lire les comptes rendus des enquêtes de nos confrères qui proposent une plongée en profondeur dans les arcanes du studio de jeux vidéo :
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