Le coup de tonnerre est amoindri par des rumeurs insistantes ces dernières semaines et confirmées par Apple hier soir.
Le mois prochain, les 75 millions de titres que compte le service commenceront à être proposés au format ALAC (Apple Lossless Audio Codec). Ce dernier permettra de « préserver le moindre bit d'un fichier audio original ». 20 millions de titres seront disponibles au début, puis le reste d’ici la fin de l’année.
Plusieurs réglages de qualité apparaîtront pour s’adapter aux conditions, notamment réseau : 16 bits/44,1 kHz, 24 bits/48 kHz et 24 bits/192 kHz.
Des pictogrammes spécifiques seront indiqués près des titres et albums pour indiquer les modes disponibles : Apple Digital Master, Lossless et Dolby Atmos.
C’est l’autre versant de l’annonce, puisque les titres sont compatibles avec la spatialisation sonore, exploitée par tous les produits Apple et Beats exploitant une puce H1 ou W1, comme les AirPods Pro et Max. Cette spatialisation sera progressive, avec quelques milliers de titres au début puis de nouveaux ajoutés régulièrement.
Mauvaise nouvelle cependant, aucun produit Apple n’est compatible avec les qualités ajoutées. Les casques et écouteurs exploitent du Bluetooth et ne prennent en charge que l'AAC. L’ALAC a beau être d’Apple, le constructeur ne semble pas avoir préparé le terrain. Les Mac, iPhone, iPad et Apple TV sont bien sûr compatibles.
Même l’AirPod Max en filaire ne pourra pas en profiter, y compris le Lossless de base en 16 bits/44,1 kHz. Quant au Lossless haute résolution, il réclamera un DAC et un casque ou des écouteurs filaires.
Ce souci de compatibilité s’étend aux HomePod, classiques comme Mini. Tous deux supporteront le son spatial, mais pas le LossLess.
Il est peu probable que de simples firmwares viennent changer la donne, les équipements audio d’Apple n’étant de toute façon pas HiFi. Mais les clients de l’AirPod Max à 629 euros apprécieront.
Pour l’instant, le seul concurrent d’Apple à avoir réagi est Amazon, dont la formule HD est désormais fondue dans l’abonnement classique. 60 millions de titres sont proposés en qualité CD (16 bits/44,1 kHz, jusqu’à 850 kbit/s, et 7 millions en « Ultra HD » (24 bit/192 kHz, jusqu'à 3 730 kbit/s). Là aussi, le Dolby Atmos est de la partie, de même que le Sony 360RA.
Contrairement à Apple, l’abonnement est disponible maintenant. L’ancienne offre HD n’existe plus et les abonnés au service bénéficient automatiquement de la baisse de tarif : 9,99 euros par mois ou 14,99 pour l’offre famille.
Le monde du streaming musical s’apprête donc à changer radicalement, même si les consommateurs concernés ne représenteront qu’une frange de la population. Ces formules ne peuvent être exploitées qu’avec des équipements HiFi, nécessitant un investissement.
Maintenant qu’Apple a mis les pieds dans le plat et qu’Amazon lui a emboité le pas (la firme était manifestement prête depuis un moment), on attend les réactions des autres, notamment de Spotify et Deezer.
Quant à Qobuz et Tidal, ils vont devoir trouver une manière de se différencier, car leur créneau était jusque-là le son HiFi sans perte. Chez Qobuz, la formule la moins onéreuse est à 14,99 euros par mois, payés 179,99 par an. Sans ça, on passe à 19,99 euros par mois sans engagement. Les tarifs sont équivalents chez Tidal.
Aucun des deux ne propose de son spatial, mais il n’est pas certain que ce créneau spécifique les intéresse.
Commentaires