YouTube revoit sa riposte graduée contre les chaînes enfreignant ses règles
Le 20 février 2019 à 10h37
3 min
Internet
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Pour la première fois en presque dix ans, Google revoit les règles d’application des sanctions pour les chaînes YouTube qui ne respecteraient pas les conditions d’utilisation.
Comme le décrit Google, le nouveau système se veut plus clair et surtout plus cohérent. À la première violation, la vidéo incriminée sera ainsi supprimée et la chaîne recevra un avertissement simple, sans autre conséquence. Le ou les auteurs seront alors invités à étudier les règles.
En cas de manquements répétés, la riposte graduée sera activée. Au cours d’une même période de 90 jours :
- Une première violation gèlera la chaîne pendant une semaine (plus aucun upload ni stream)
- Une deuxième violation gèlera la chaîne pendant deux semaines
- Une troisième violation entraînera la fermeture de la chaîne
Ces périodes de 90 jours sont des boucles. Si une chaîne viole une seule fois les règles pendant ces trois mois, et qu’elle le refait six mois plus tard, elle ne sera gelée à nouveau qu’une semaine. L’avertissement « gratuit » n’intervient en revanche qu’une seule fois.
Google insiste : toutes les chaînes seront traitées de la même manière, quelles qu’en soient les raisons. Peu importe donc qu’elles aient 200 abonnés ou 2 millions, et que l’infraction soit causée par un plagiat manifeste ou des menaces, les sanctions seront les mêmes.
D’autre part, l’entreprise promet un maximum de transparence sur ces punitions. Une chaîne coupable recevra donc un message décrivant les raisons du gel, via différentes notifications possibles. La chaîne pourra faire appel si elle estime qu’il y a erreur.
Selon l’éditeur, cette approche en trois étapes a fait ses preuves. En fait, 98 % des chaînes ne recevraient jamais le moindre avertissement. Sur celles qui enfreindraient les règles, 94 % ne recommenceraient pas.
Notez que ce système est différent et séparé de tout ce qui touche au copyright. Un détenteur de droits peut demander le retrait d’une vidéo sans que cela déclenche la riposte graduée de Google pour l’auteur de la chaîne.
Par ailleurs, ce travail de clarté sur les règles intervient alors que YouTube fait face une nouvelle fois à une polémique sur la facilité à trouver des commentaires à caractère pédophile sur des vidéos.
Les contenus eux-mêmes ne sont pas directement pédopornographiques, mais peuvent sexualiser les enfants, le tout accompagné de commentaires pour le moins dérangeants. Parfois, il s’agit uniquement des commentaires sur des vidéos moins évidentes.
La vidéo de Matt Watson sur le sujet fait actuellement beaucoup parler d’elle. Consécutivement, The Verge s’est lancé dans des tests montrant qu’il ne fallait jamais plus de six clics pour trouver les fameux commentaires. Nos confrères ont constaté que la politique de YouTube dans ce genre de cas – fermer les commentaires – était loin d’être active partout.
On attend donc désormais de voir si la nouvelle ligne tracée dans le sable aura une efficacité quelconque dans ce domaine très sensible.
Le 20 février 2019 à 10h37
Commentaires (24)
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Abonnez-vousLe 20/02/2019 à 09h49
Une première violation gèlera le chêne pendant une semaine
Oh non… Il n’a rien fait de mal ce pauvre arbre ^^
Le 20/02/2019 à 09h57
> il ne fallait jamais plus de six clics pour trouver les fameux commentaires.Tout contenu sur internet n’est-il pas à 6 clics ou moins d’un autre sur internet ?
Le 20/02/2019 à 10h01
Par contre toujours rien en cas de faux positif ?
Le 20/02/2019 à 10h09
Voilà ce qui arrive quand on passe son temps à glander devant Youtube
Le 20/02/2019 à 10h10
Totalement d’accord avec toi
Le 20/02/2019 à 10h16
Ça n’existe pas les faux positifs chez Google, voyons. Ils ont les meilleurs algo du monde, c’est sans failles !
Le 20/02/2019 à 10h27
Les droits d’auteur vont tuer Youtube, et c’est sans parler de l’article 13 qui va arriver.
Beaucoup de vidéastes se plaignent de signalements abusifs et de la difficulté à contester, en fait ils sont considérés par défaut comme en tort. Ce système de riposte graduée ne leur apportera rien, au contraire.
Le 20/02/2019 à 10h47
Le 20/02/2019 à 10h48
Le 20/02/2019 à 11h06
Le 20/02/2019 à 11h57
Le 20/02/2019 à 12h01
Le 20/02/2019 à 12h39
Le truc c’est que YT applique sa propre version du droit, même pas le droit américain. Tu peux très bien utiliser une oeuvre protégée tout en étant dans un cas légal de fair-use et te faire strike quand même parce qu’il y a eu une réclamation.
On oubliera carrément le droit à la citation ou à la parodie qui fait parti du droit français, là c’est même pas en rêve.
Donc en gros, si YT prend vraiment ce virage, il restera les très gros youtubeurs avec leurs vidéos pourries, et les producteurs de contenus genre chaine tv, studio prod, ciné. YT pourrait devenir rien de plus qu’une sorte de plateforme de replay géante à des années lumières de ce que c’était avant.
Le 20/02/2019 à 12h46
Quand tu mets une musique libre de droit dans ta vidéo, puis que l’auteur de la musique passe contrat avec un major après, tu te fais claim.
Si tu fais toi même une musique libre de droit, et qu’elle passe dans un reportage télévisé publié sur youtube par exemple, toutes les vidéos où ta musique est diffusée seront claim par la chaine qui publie le reportage.
Ces cas ne sont pas si rares que ça.
Je passerai à côté de pratiques qui consistent a claim les passages où il n’y a simplement.. pas de son, ou encore de celles des groupes telles qu’UMG, qui rachètent de vieilles musiques présentes un peu partout, tel que Jingle Bells.
On notera d’ailleurs le ratio abonnés / vues, 2.2M d’abonnés pour des vidéos qui peinent à dépasser 2k vues, ça sens une bonne dose de faux comptes pour faire plaisir à leurs egos.
Je ne m’y connais pas assez pour parler du droit à l’extrait ou celui de la critique / parodie, mais il doit y avoir des choses a creuser de ce côté aussi
Le 20/02/2019 à 13h07
Le 20/02/2019 à 14h24
Actuellement il y a deux vitesses. Les deux premières que tu as cité VS la dernière.
En gros… ça va rien changer.
Le 20/02/2019 à 14h28
Une “solution” c’est d’up la vidéo en mode privée et de laisser quelques minutes / heures à l’algo de google qui décidera si oui ou non la vidéo est “casher”. Par contre il restera toujours le problème dans le temps ou une bande son pourra devenir “non casher” au bout de plusieurs années et pour le moment il y à aucun système de notification.
Par contre ce qui est clair c’est qu’actuellement il est extrêmement difficile de trouver des sites avec des bandes sons véritablement libre et il y à systématiquement un amalgame entre les licences et l’offre de youtube est très pauvre et mal foutue.
Le 20/02/2019 à 14h43
YouTube subit justement les limites du “web 2.0”. Lorsque ton contenu est produit par les utilisateurs, si ce contenu est problématique, on a tendance à se retourner vers la plateforme qui héberge car elle est facilement identifiable contrairement à un utilisateur dans la masse des utilisateurs. Quand bien même la proportion des contenus problématiques est faible, vu la quantité de contenu, ça devient quand même un grosse quantité.
YouTube ne fait que de se protéger en appliquant des règles qui ont un taux de faux négatifs le plus faible, quitte à faire exploser les faux positifs. Chaque potentiel procès pour violation d’une loi coûte bien trop cher à YouTube (d’un point de vu espérance mathématique) pour pouvoir tous les supporter. YouTube n’est pas là pour protéger vos droits, mais ses bénéfices.
Mais effectivement, aujourd’hui, YouTube semble être dans une sorte d’impasse, car avec l’augmentation du risque potentiel que le contenu représente, il devient de plus en plus difficile avec l’actuel modèle économique de ne pas couler la boite.
Le 20/02/2019 à 14h53
Youtube étant de très loin la plateforme vidéo la plus utilisée, il est évident qu’elle focalise l’attention des ayant-droits et que ce genre de mesure est quasi inévitable. Plutôt que le “web2.0” je vois plutôt une “télévision2.0” car au final il ne restera que les chaînes qui ont payé les droits de ce qu’elles diffusent. Les amateurs vont progressivement dégager et je trouve que c’est triste.
Le 20/02/2019 à 15h06
C’est justement un biais du “Web2.0”, c’est que vu que dans son mode de fonctionnement les plateformes les plus populaires remportent tout, ça fini toujours et irrémédiablement en “Minitel 2.0”.
En effet, dans le “web2.0”, la plateforme qui offre la plus grande quantité de contenu attire le plus d’utilisateur qui vont produire du coup encore plus de contenu.
Le contenu ainsi centralisé sur une poignée d’acteurs, ces acteurs attirent le regard de tout le monde. Ca peut être intéressant de voir si ce mécanisme justement ne permet pas de renouveler régulièrement l’écosystème en faisant s’effondrer sur lui même les plateforme devenu trop grosse.*
edit : en tout cas, c’est quelque chose que l’on voit du coté des plateforme de torrent&co.
Le 20/02/2019 à 15h33
Perso je trouverai ça bien.
Et on aura peut être un système décentralisé qui se mettra enfin en place, le rêve… " />
Le 20/02/2019 à 15h52
Pour le moment c’est assez compliqué car les autres plateformes n’ont quasiment aucune visibilité face à Youtube. Je pense notamment à Chroma dont beaucoup de gens ignoraient l’existence car c’était une exclusivité Dailymotion. Les repost pirates sur Youtube faisaient presque autant de vues voire plus.
Par contre ça va peut-être pas tarder à changer avec ce durcissement.
Le 21/02/2019 à 08h46
… il commence à y avoir un petit mouvement de youtubeurs, notamment dans la sphère geek et malheureusement politicarde, vers peertube. Mais ça ne marche pas encore trop bien, la faute à un manque de pairs.
Sinon la video de Matt Watson est édifiante et je n’en ai regardé qu’un bout. Je suis d’autant plus content d’avoir interdit tout compte social à mes enfants en leur expliquant bien pourquoi. Et ils s’y tiennent, surtout quand ils voient à quoi son confrontés les copains.
A+
Le 22/02/2019 à 20h58
Tombé dans le panneau:
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