Alors que Bruno Sportisse, PDG d'Inria depuis 2018, a annoncé mercredi aux personnels d'Inria sa candidature pour un second mandat, des chercheuses et chercheurs de l'institut organisent actuellement un vote de confiance sauvage pour essayer de donner du poids à l'avis du personnel.
En effet, si l'appel à candidature prévoit que les candidats soient entendus par une « commission composée de quatre ou six personnalités choisies en raison de leur compétence dans les domaines d'activités de l'établissement, parmi lesquelles un président, nommées par arrêté conjoint du ministre chargé de la recherche et du ministre chargé de l'industrie », il n'inclut aucune consultation du personnel ou de ses représentants.
Ce vote est organisé en numérique, en utilisant le système de vote Helios et pose la question simple : Faites-vous confiance à Bruno Sportisse pour continuer à diriger l'Inria pour un second mandat de 5 ans ?
- Oui, tout à fait
- Oui, plutôt
- Non, plutôt pas
- Non, pas du tout
- Je ne souhaite pas me prononcer (vote blanc)
Il n'est évidemment accessible qu'au personnel d'Inria, jusqu’au mardi 16 mai. Cette consultation est organisée alors que le PDG de l'institut est critiqué en interne depuis quelque temps, au point que plusieurs enquêtes médiatiques ont fait état de critiques sur son projet start-up nation, sa nouvelle façon de communiquer ou sur le climat délétère installé « à tous les niveaux ».
Commentaires (15)
#1
La démacronisation En Marche?
#2
Il n’y a pas qu’à l’INRIA que le pouvoir exécutif a nommé un pantin. Ça a aussi eu lieu au CEA. Pour les autres organismes, je ne sais pas mais j’imagine que c’est la même chose.
Et quand on a une idée de la culture scientifique du chef de l’État, ça a de quoi inquiéter.
#2.1
Comme pour tous les organismes publics ou parapublics ou l’Etat est suffisamment actionnaire en fait.
Donc Engie, Areva (son temps, EDF, RATP, SNCF, Naval Group, …
#2.2
Le grand F. ne te sied pas ?
#2.3
Faudrait arrêter ce genre d’argument sur la culture scientifique du chef de l’État, sa première ministre est polytechnicienne et les cabinets de conseil où il se fournit sont bourrés d’ingénieurs et de polytechniciens. Ça n’a tout simplement rien à voir avec la culture scientifique (que toutes les personnes ayant suivi un parcours scolaire en France ont au moins pour les bases méthodologiques).
Ce n’est pas une histoire de culture scientifique, mais une question de vision( ou d’absence de vision plutôt) à long terme et d’absence de sens de l’État et d’éthique. Et, évidemment d’ignorance ou d’incompréhension totale du contrat social.
#2.4
Justement, dans le cas du nucléaire. Il semble que le chef de l’état décide tout seul , sans consulter les différents experts du domaine. Donc quand on gouverne comme ça, il vaut mieux avoir quelques connaissances scientifiques de base.
#3
Si je comprends bien, c’est plutôt un vote de défiance que de confiance qui est espéré.
Le titre a perturbé ma compréhension.
#4
Pourtant il a été génial pendant la pandémie 😂
#5
#6
Les choix faits sur le nucléaire par l’actuel PR, tout d’abord c’était pour honorer la promesse électoraliste de Hollande (pour l’alliance avec les “Verts”), je parle de la fermeture de Fessenheim (quelle absurdité coûteuse je crois qu’on est presque tous d’accord). Ensuite, heureusement il y a eu changement de cap et ça a l’air bien parti pour la construction de nouvelles centrales.
#7
Quand je parlais de choix absurdes, je parlais surtout du changement de cap (Fessenheim comme tu le dis, ça date d’avant lui, même si il était tout à fait possible d’aller contre la décision du président précédent).
Donc, regardons les choix qui ont été fait par le président Macron en matière de nucléaire depuis 2017 (hormis Fessenheim) :
Avec ce rapide historique, on voit donc que tout le premier quinquennat, Macron a plutôt chercher à détruire le savoir-faire nucléaire plutôt que le promouvoir. Le changement de cap dont tu parles ne date que de la campagne présidentielle 2022. C’est ce qu’on appelle un homme de conviction.
#7.1
Tu l’auras compris, je déplore les choix faits sur le nucléaire durant son premier mandat, depuis le début.
Cela étant, à l’époque il y avait une importante hostilité au nucléaire répandue dans la société et tous les lobbies à fond sur les éoliennes et le solaire, et le discours comme quoi le nucléaire serait une énergie du passé, tout un discours médiatique, avec la (réelle ou illusoire) “prise de conscience écologique” (1) de la population, et ça ne datait pas de Macron pour le coup.
Parler de “chercher à détruire le savoir-faire” me paraît abusif, faut pas exagérer.
Le changement de cap est salutaire et je ne songe pas à lui reprocher. Heureusement qu’un changement de cap est possible, c’est le pragmatisme !
Quand on y pense c’est très gonflé de la part des “Verts” de parler du supposé lobby du nucléaire, qui s’il existe est vraiment un nain en terme d’influence (surtout que le nucléaire est essentiellement étatique en réalité). Jancovici il y a déjà des années avait écrit un article éclairant sur ce sujet.
(1) je parle de “prise de conscience écologique” avec des guillemets car je suis persuadé que c’est plus le prix de l’énergie (électrique ou gaz) qui a plus joué (+ canicule) pour le retour en grâce du nucléaire qu’une quelconque conscience, car concrètement les mesures à mettre en oeuvre pour décarboner l’économie ont des conséquences lourdes pour nos vies (cf Jancovici et d’autres) et pas grand monde n’est prêt à en accepter les conséquences concrètes. Il faudrait l’effet d’un confinement par an et sans le matelas du “quoi qu’il en coûte”… (la plupart des français ne se rendent pas compte de l’État-nounou que nous avons, ailleurs c’était une autre histoire)
#8
C’est vrai, le CEA a déjà détruit tout seul son savoir-faire dans le domaine de la mécanique des fluides il y a quelques années …