Urgences : bientôt une plateforme avec estimation du temps d’attente
Le 10 septembre 2019 à 09h46
3 min
Droit
Droit
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé, a présenté hier son « pacte de refondation des urgences », censé répondre aux nombreux mouvements de grève en cours depuis plusieurs mois au sein des hôpitaux français. Plus de 750 millions d’euros de « moyens supplémentaires » sont ainsi censés être engagés sur la période 2019 - 2022.
Parmi les mesures annoncées, figure l’instauration d’un nouveau « service d’accès aux soins » (SAS), présenté comme « un service distant universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français ». « D’ici l’été 2020, promet l’exécutif, les Français disposeront d’un service disponible par différents canaux – que ce soit en ligne ou par téléphone – qui fournira l’information et l’orientation sur tout le territoire pour toutes leurs questions de santé. »
En fonction des besoins de chaque patient et de l’urgence de chaque situation, cette sorte de plateforme permettra d’obtenir soit une réponse médicale, soit un rendez-vous avec un généraliste dans les 24 heures, soit une téléconsultation, soit d’être orienté vers un service d’urgence (ou de recevoir une ambulance).
« Le SAS intègrera également un outil en ligne cartographiant les structures disponibles à proximité de chez soi pour répondre à sa demande de soins : cabinet médical ou paramédical, pharmacie de garde, service d’urgence avec estimation du temps d’attente pour les soins courants etc. »
Une « organisation cible » de ce nouveau service sera définie en novembre, « en concertation étroite avec l’ensemble des parties prenantes », afin que le SAS soit opérationnel l’été prochain.
Autre mesure : l’intégration, « début 2020 », de la vidéo à distance dans tous les SAMU. « Les personnes appelant le SAMU pourront, en fonction de leur situation, basculer vers un appel vidéo, explique l’exécutif. En effet, l’apport de la vidéo améliorera significativement la qualification des appels et permettra, ainsi, d’orienter plus finement les patients vers l’offre de soins adaptée à leur état, le cas échéant vers une prise en charge alternative aux urgences. »
Le ministère de la Santé affirme que « les solutions techniques et sécurisées sont déjà prêtes, avec l’utilisation d’un portail web permettant aux médecins régulateurs de déclencher à distance la caméra du téléphone portable des appelants, avec leur accord ».
Le 10 septembre 2019 à 09h46
Commentaires (20)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 10/09/2019 à 09h56
Mais pourquoi j’ai aucune confiance dans ce projet et suis certain que ça va finir en un truc inutilisable, coutant des millions de plus que prévu et dénoncé dans quelques années par la cour des comptes.
Le 10/09/2019 à 10h33
Ca dépend de quoi tu parles :)
Si tu parles du SAS, ce sera inutilisables parce que les gens se foutent de savoir où se trouvent les urgences les moins blindés, ils veulent juste être pris en charge.
> “Je vais être pris en charge quand?”
> “Madame, votre mal de gorge ne fait pas partie des urgences, vous allez donc attendre un moment”
Si tu parles de l’intégration de la vidéo, ce sera inutile parce que la vidéo apportera très peu d’informations supplémentaires par rapport à ce que dira l’interlocuteur.
> “Le monsieur a appelé pour une douleur au thorax, il a montré à la vidéo son thorax”
Je me demande sur quoi ca repose d’ailleurs, il faudra une application spéciale?
Le 10/09/2019 à 11h39
Dire aux gens qui ont des problèmes bénins « dégagez, vous n’avez rien à faire aux urgences, prenez plutôt rendez-vous » à travers une application ? Pourquoi pas, mais je me demande si ce sera vraiment efficace. On verra bien…
Le 10/09/2019 à 12h02
Cela pourrait fonctionner si les urgences étaient saturées uniquement à cause de la “bobologie”.
Malheureusement les services sont déjà saturés pour les véritables urgences en raison du manque de personnel et de moyen…
Donc bon, l’hôpital public se meure mais on vous pond une jolie petite application pour gérer les temps d’attente (alors qu’il est déjà trop tard) " />
Le 10/09/2019 à 12h30
Ils ferment des hôpitaux et limitent le nombre de médecin en France, alors que la population augmente… les pompiers pyromanes du gouvernement " />
Le 10/09/2019 à 12h41
Génial !!! On va pouvoir planifier les accidents désormais !
" />
Le 10/09/2019 à 14h14
T’en as pas marre de balancer connerie sur connerie, vraiment ?
https://www.sciencesetavenir.fr/politique/medecine-fin-du-numerus-clausus-a-la-r…
À partir de la rentrée 2020, le tant redouté “numerus clausus” par les étudiants en 1ère année de médecine ne sera plus appliqué grâce au projet de loi Santé dont les mesures doivent pallier le manque de médecins.
https://www.irdes.fr/enseignement/chiffres-et-graphiques/hopital/depenses-et-evo…
Depuis 1950 jusqu’à nos jours, la dépense de soins hospitaliers n’a cessé d’augmenter.
Après la forte croissance des dépenses hospitalières du début des années 50, des années 70 et du début des années 80, on constate un net ralentissement de cette croissance jusqu’à la fin des années 90. Depuis 2000, le taux de croissance de ces dépenses est à nouveau en hausse mais de façon plus modérée.
Le 10/09/2019 à 14h15
Le 10/09/2019 à 14h30
Ca sent le dessin à venir de Flock, ce sujet !!! " />
Le 10/09/2019 à 14h36
premier truc auquel j’ai pensé en lisant le titre " />
Le 10/09/2019 à 15h22
Le 10/09/2019 à 16h40
La page d’accueil sera “indiquez le temps qu’il vous reste à vivre pour vous orienter vers les urgences les moins saturées”
Le 10/09/2019 à 18h13
Ils se sont inspirés de Blizzard avec Wow Classic, ca promet
Le 11/09/2019 à 06h25
Serait-il possible d’arrêter de rependre les fake news gouvernementale ?
Non, il n’y a pas de 750 million d’euro de moyens supplémentaires. Il y a une récupération d’une enveloppe budgétaire déjà existante de 750 million d’euro et destinée, à l’origine, à financer des projets et travaux dans le monde hospitalier. Il n’y aura donc pas de nouveau scanner à l’hôpital de Trucmuch, pas de nouveau lit dans celui de Trafouilli, pas de changement du matériel informatique sous Windows 98 qui tourne à Tarabistouil.
Retirer les chaussures pour rajouter un nœud papillon, voilà la méthode utilisée. Pas sur que notre médecine se porte mieux après ce tour de passe-passe digne de Garcimore (et tout mon respect pour ce grand homme).
Le 11/09/2019 à 09h41
Urgence / estimation du Temps d’Attente : ça c’est de l’oxymore !
Le 11/09/2019 à 11h52
Si vous êtes malades tapez 1, si c est urgent tapez 2, proononcez le nom de votre pathologie et appuyez sur #pour valider. Votre temps d’attente est estimé à 23heures, vous pouvez faire l’étoile.
YouTube
Le 13/09/2019 à 09h50
Le 13/09/2019 à 09h54
Oui, c’est une question connue (depuis qu’on parle de modifier / supprimer le numerus clausus). Je n’ai pas de réponse.
Note que dans les grandes villes on n’a pas trop de problème avec les médecins, Paris en particulier. Même pour les ophtalmos, sur Doctolib j’en ai trouvé plein en juillet quand j’ai eu besoin ; mais je sais que dans les petites et moyennes villes (au moins), l’attente est longue, j’en parlais à des normands tout récemment (qui avaient des mois d’attente).
Le 13/09/2019 à 11h22
Oui, sauf que ça fait des années que c’est déjà le cas pour les provinces (moi-même en travaillant à l’hôpital à St-Étienne j’avais des mois d’attentes pour une consultation ophtalmo, plus d’un an pour une consultation en ville…). Et tout le monde n’habite pas à Paris, la proche banlieue a elle aussi des déserts médicaux.
Sans compter le manque d’effectif chronique dans les services hospitaliers (et pourtant je travaille dans un hôpital bien doté dans un quartier plutôt chic de Paris…).
Alors la réponse : attendre 11 ans de plus, c’est du foutage de gueule. D’ailleurs c’est bien pour ça qu’on a également beaucoup recruté des médecins étranger, ça fait des années qu’on sait que le numerus clausus est mal fichu.
Sans compter qu’on le supprime, mais n’ayant pas plus de médecins senior, on ne pourra pas prendre plus d’internes qu’actuellement, donc mécaniquement ça va limiter le nombre d’étudiants formés.
Bref, le milieu hospitalier n’est vraiment pas dans un bon état et ce n’est pas avec ces mesures que ça va arranger la situation, trop de lits ont été fermés et trop de centralisations dans des grands hôpitaux ( et on parle de la prime de 100€ pour le personnel des urgences quand les médecins intérimaires peuvent se faire une garde à plusieurs milliers d’euros ?).
Le 13/09/2019 à 11h28
Merci pour ton retour de l’intérieur.
Mais que préconises-tu ?
(effectivement, heureusement qu’on a les médecins étrangers et idem pour les infirmières, je crois)
PS : sans vouloir égarer le débat, je crois que les 35 heures ont été assez néfastes pour l’hôpital (ça n’a pas aidé), mais ça date déjà