Une sénatrice américaine veut démanteler les GAFAM pour restaurer la concurrence
Le 11 mars 2019 à 09h34
3 min
Droit
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Les GAFAM sont dans l’œil de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui sera candidate aux prochaines élections présidentielles américaines. Elle estime que ces entreprises ont « trop de pouvoir sur notre économie, notre société et notre démocratie ».
Selon la sénatrice, « elles ont détruit la compétition, utilisé nos informations privées pour leur profit », utilisant leurs vastes moyens pour « écraser les petites entreprises et l’innovation » et substituant au passage « leurs intérêts économiques aux intérêts plus larges des Américains ».
Ce qu’elle propose ? Tout simplement de les casser en plusieurs morceaux. Serait visée toute structure engrangeant un chiffre d’affaires d’au moins 25 milliards de dollars et proposant une place de marché, d’échange ou une plateforme pour connecter de tierces parties. Tout ce qui s’apparente selon elle à un service public.
Si elle devait être présidente, son programme imposerait une séparation obligatoire entre contenu et contenant. Chaque entreprise serait tenue de respecter un nouveau standard d’interactions « justes, raisonnables et non-discriminatoires » avec les utilisateurs, avec interdiction de transfert de leurs données vers d’autres structures.
Pas question non plus de laisser ces mastodontes engloutir certaines entreprises, pour éviter des rachats qu’elle juge anticoncurrentiels. Deux cas emblématiques sont présentés : Facebook pour Instagram et WhatsApp, Google pour Waze et DoubleClick. Elle reproche aux autorités compétentes de ne pas avoir pensé aux effets délétères à long terme.
Elle ne veut pas non plus que les sociétés fournissant des services de place de marché les utilisent pour leurs propres besoins. Amazon tient une place prépondérante dans son argumentaire, braquent les projecteurs sur le conflit d’intérêt avec sa propre marque Amazon Basics. Les tactiques de Google sont également fustigées.
Elle veut rendre à ces services la neutralité qu’ils n’ont plus selon elle, afin que cesse une dépendance toujours plus croissante. Là encore, Amazon et Google sont cités en exemples flagrants.
Ses objectifs – accroître la concurrence et protéger les données personnelles – se heurteraient toutefois à certains obstacles majeurs.
Outre l’élection présidentielle elle-même et les vastes campagnes de lobbying qui ne manqueront pas de l’accompagner, la sénatrice aura nécessairement besoin du Congrès américain, puisque le programme sera réalisé à travers la loi. Les nominations des chefs antitrust doivent également être confirmées par le Sénat.
Le 11 mars 2019 à 09h34
Commentaires (40)
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Abonnez-vousLe 11/03/2019 à 09h29
C’est très belle façon pour appeler les GAFAMS à investir dans sa campagne, comme ils ont fait massivement pour Hillary.
Le 11/03/2019 à 09h40
Chez les démocrates socialistes US, c’est à qui sortira les pires idioties pour faire réélire Trump. Après l’hennissante [1] A. Occasionnellement Cortical et son New Green Deal financé à coup de trillions de $ qui tombent du ciel, nous attendons avec impatience la réplique du momifié B. Sanders.
[1]https://greatclimatedebate.com/wp-content/uploads/aoc.jpg
Le 11/03/2019 à 10h18
Désolé, j’ai rien compris " />
Le 11/03/2019 à 10h23
OK, rien que pour ça, ça permet de savoir à l’avance que Trump sera réélu sans problèmes (de toute façon, je disais déjà en 2016 qu’on se le farcirait pour 8 ans).
Et quand bien même elle serait élue (alors qu’elle cumule les handicaps : femme, démocrate, anti-GAFAM), elle ne pourra de toute manière pas faire imposer l’éclatement de ces entreprises, aussi sincère soit-elle dans ses intentions. Sauf qu’on sait qu’un·e politocard·e, ça ne fonctionne que sur le principe des promesses n’engageant que les gens assez bêtes pour les écouter.
Le 11/03/2019 à 10h24
Je résume : arguments de droite, idiots, sexistes (contre Ocasio-Cortez), attaques personnelles, bref du troll à ignorer.
Le 11/03/2019 à 10h34
C’est bien ce qui me semblait, merci pour la traduction.
Le 11/03/2019 à 10h36
Le pire dans tout ça c’est que ce n’est pas un troll…
Pour en revenir au sujet, ce type de décision sera difficilement applicable vu le lobbying intense de ces entreprises.
Pas impossible, car des lois/mesures antitrust ont déjà été prises dans le passé et ont permis de relancer l’économie (ceux que beaucoup ont tendance à oublier). Mais ça ne se fera pas en un mandat, du moins pas dans le contexte actuel où ce type de sujet est (malheureusement) “secondaire” face à d’autres (emploi, immigration, etc).
Il faudra dans tous les cas que de telles lois finissent par s’appliquer si l’on veut que les Etats puissent à nouveau jouer le rôle qui est le leur. Sinon ça se dirigera de plus en plus vers une dualité du type David et Goliath… mais avec un David perdant…
Le 11/03/2019 à 10h41
Avec un tel raisonnement, on ne ferait jamais de politique (ou alors seulement sur de toutes petites choses sans importance comme de changer la durée du mandat présidentiel, ou le nombre de députés). La politique, c’est d’agir pour les choses qui ne se font pas spontanément. (Theodore Roosevelt, à propos du démantelement de la Standard Oil.)
Le 11/03/2019 à 10h46
Par principe, tu ignores un poste de tmtisfree. Fait comme le 3⁄4 des habitués, la lecture de ses postes n’est autorisée que le dredi.
Le 11/03/2019 à 10h49
Je suis d’accord, d’autant qu’il y a eu une époque ou Microsoft a bien subi la loi antitrust…
Le 11/03/2019 à 11h07
Je suis complètement d’accord avec ça. Mon commentaire n’est pas contre ce type d’initiative que je soutiens totalement (surtout quand des actions passées ont eu d’excellents résultats). On manque justement, à notre époque, d’audace politique de ce type.
Mais je parle en restant objectif : en l’état actuel ce type d’action ne passera pas, ou très très difficilement. Les attentes sont malheureusement ailleurs, surtout aux USA.
Quand on voit malgré l’urgence climatique/écologique le peu d’action entreprises alors que notre survie à tous en dépend, je reste perplexe que des projets de lois antitrust aboutissent à quelque chose.
Et on le voit là encore très bien avec le projet de directive sur le droit d’auteur et ses conséquences… Le lobbying est bien trop puissant (ce qui ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras, bien au contraire).
Le 11/03/2019 à 11h46
Le 11/03/2019 à 12h12
Le 11/03/2019 à 12h19
+1 pour cette sénatrice.
Par contre, je partage l’avis de Furanku. Aux vues de l’actualité sur les scandales de Facebook, quels ont été les impacts sur l’opinion public ? Bien léger, ceux qui sont sensibilisés aux données privées sont confortés dans leurs idées et les autres s’en moquent.
Le poids des GAFA sur l’opinion public est de + en + important. Si une loi sur la séparation venait à être discutée aux US : que diraient les utilisateurs si les GAFA faisaient une campagne de “désinformation” pour dire que ce serait la fin de facebook d’amazon … Les utilisateurs se mobiliseraient pour conserver leur compte facebook ! Et leurs publicités ciblées car elles sont bien mieux adaptées à leur profil d’acheteurs compulsifs (c’est ironique bien sûr).
Aujourd’hui le poids de ces géants, à mon avis, n’est plus comparable au poids qu’avait Microsoft dans les années 2000. Leur influence porte sur la quasi totalité de l’économie (compte facebook, profiling, vente en ligne …) et ils ont la capacité de toucher tout le monde. Microsoft était l’unique OS mais il n’avait pas la même interaction avec ses clients.
Le 11/03/2019 à 12h40
Le 11/03/2019 à 12h46
Le 11/03/2019 à 12h56
Le 11/03/2019 à 13h11
Mars 2010 :https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/taxe-carbone-nous-la…
A bref délai, nous ne savons pas faire autrement que d’importer ces précieux hydrocarbures. Impossible de déplacer les logements de 50% des Français pour les rapprocher de leur travail en une année quand le prix du baril monte, impossible de changer les systèmes de chauffage ou d’isoler les 30 millions de logements en 6 mois (et même en 5 ans), impossible de changer les fours, chaudières, et autres installations industrielles prévues pour durer 10 à 30 ans quand le prix du baril a un hoquet. Du coup, quand ce prix monte, nous payons… une taxe carbone aux pays producteurs. Entre 2000 et 2008, le prix des produits pétroliers proposés aux consommateurs et industriels français a évolué exactement comme si nous avions appliqué une taxe carbone passant progressivement de zéro à 200 euros la tonne de CO². Mais au lieu de la payer aux fonctionnaires français, [..], nous avons préféré la payer aux fonctionnaires saoudiens, irakiens, iraniens, qatari, russes, algériens, etc, et marginalement norvégiens, danois et hollandais. [..]
[…]
Imaginons maintenant que la taxe carbone telle que nous l’entendons ne soit pas mise en place. Sans contrainte annoncée sur le prix de l’énergie, l’économie ne démarre pas les efforts massifs et urgentissimes à réaliser pour changer ce que nous appelons classiquement nos modes de production et modes de consommation. Et dans ce contexte, le « retour de la croissance » que tout le monde espère pour bientôt est indissociable d’un retour de la hausse de la consommation de pétrole. Mais… nous sommes désormais au plateau de la production mondiale de pétrole, et ce plateau va durer de quelques années à 10 ans avant un déclin à un rythme difficile à définir (le débat technique sur ce sujet est intense). […]
La conclusion :
Tous les élus et leaders d’opinion qui ignorent les processus physiques sous-jacents croient donc, en suggérant d’abandonner cette taxe, qu’ils vont préserver le pouvoir d’achat de leurs concitoyens et qu’ils leur rendent un fier service. Il n’en est rien : ils augmentent la probabilité de la réédition de 1929. En 2004 déjà, Marcel Boiteux expliquait que la taxe carbone était un moyen de se prémunir contre la dictature… qui risque de faire immanquablement suite à des effondrements économiques à répétition provoqués par notre myopie sur l’énergie. Ne prenons pas ce risque.
Le 11/03/2019 à 13h21
Le 11/03/2019 à 13h43
Le 11/03/2019 à 15h28
Ça fait plaisir de voir que ce genre d’arguments percole aux US à un tel niveau, au delà du bête patriotisme économique et de la logique purement financière…
Le 11/03/2019 à 16h08
Le 11/03/2019 à 18h07
tu parles de la taxe avec quota échangeable entre entreprises ? tiens jte vend mon quota restant de pollution vas y pollue à mort moi j’ai fini mon année
Le 11/03/2019 à 18h09
Vu comme c’est fait sur “le carbone” en général, effectivement, ça ne sert à rien.
Mais orienter les comportements est un des rôles de l’impôt. D’où les taxes sur le tabac par exemple.
Le 11/03/2019 à 18h13
Le 11/03/2019 à 18h13
Je ne connais pas bien ce système, l’idée c’est une taxe où tu payes pour chaque tonne de dioxyde de carbone (ou équivalent pour les autres GES) émise.
Et ça commence dès la première tonne, donc en théorie pas moyen de se racheter des crédits de carbone.
Le 11/03/2019 à 18h15
Le 11/03/2019 à 18h20
Wikipediahttps://www.i4ce.org/marche-carbone-lue-manque-de-credibilite-climatique/
Wikipedia
Le 11/03/2019 à 18h21
hmm disons que pour la partie fumeurs je vois beaucoup de vapoteurs, par contre c’est vrai que je vois de plus en plus de gamins fumer ( des clopes ) .. genre des gamines de 14 13 ans on dirait ..
Le 11/03/2019 à 18h24
Le 11/03/2019 à 18h26
Ce n’est pas parce que tu ne le vois pas que ça n’existe pas.
Ce n’est pas suffisant, il faut accompagner d’autres mesures, mais c’est assez efficace.
Et c’est quand il y a des augmentations brusques que les effets les plus importants sont constatés. Si au lieu de 3 augmentations qui ont mené à une augmentation de 1€, on avait eu 1€ tout de suite, ça aurait eu un impact énorme.
Illustration
A l’inverse, les ventes de magnétoscopes ont décollé quand la taxe a disparu.
Le 11/03/2019 à 18h31
Le 11/03/2019 à 19h47
Le 11/03/2019 à 19h55
Le 12/03/2019 à 04h03
j’impute plus la baisse de conso du tabac grâce à une méthode efficace .. l’e-cig et pas le tarif des paquets, car bon celui qui est un gros fumeur trouvera facilement moins cher qu’en France
Le 12/03/2019 à 07h57
La baisse des ventes de tabac a commencé bien avant que les cigarettes électroniques arrivent sur le marché. (notamment en bas de la page ici : Le Monde
Quant au phénomène d’achat à l’étranger, il est réel, mais son volume est plusieurs fois inférieur au volume du tabac vendu en France.
Quelle que soit la méthode, l’essentiel est que le tabagisme diminue, de toutes façons
Le 12/03/2019 à 09h16
En gros un glass steagall sauce internet… commencez déjà par remettre celui sur la finance (qui séparait banque de dépot et spéculation pour éviter qu’on joue le pognon de tout le monde) que Clinton avait dégagé et qui fait bien plus de mal à court terme.
Le 12/03/2019 à 17h48
alors ta baisse de 2004 mouai elle a repris de l’ampleur jusqu’en 2008, sachant que la e-cig bien que pas dispo en France en grande surface en 2008 , les importations existaient déjà
la e-cig commercialisée cest 2005 à peu prés en Chine , et ça c’est vite répandu pour les connaisseurs
donc bon ça calcul que depuis les ventes légales je suppose
Le 13/03/2019 à 15h04
Le 13/03/2019 à 15h07