Un juge britannique rejette en trois pages l’avant-dernier recours de Julian Assange
Le 12 juin 2023 à 05h15
3 min
Droit
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Julian Assange est « dangereusement proche de l’extradition à la suite du rejet de son appel par la Haute Cour », déplore Reporters sans frontières (RSF). L'ONG exprime « sa plus vive inquiétude » à la suite du rejet par la Haute Cour britannique de l’appel du fondateur de Wikileaks contre l’ordre d’extradition signé, en juin 2022, par la ministre de l’Intérieur britannique de l’époque, Priti Patel.
Cette décision, prise par un seul juge et qui ne fait que 3 pages seulement, le « rapproche dangereusement d’un départ forcé » vers un pays où il risque une peine cumulée de 175 ans de prison, déplore Rebecca Vincent, directrice des campagnes de RSF :
« Il est absurde qu’un seul juge puisse rendre une décision en trois pages qui pourrait expédier Julian Assange en prison pour le reste de sa vie et affecter de manière permanente le climat du journalisme dans le monde entier. On n’insistera jamais assez sur la portée historique de ce qui va suivre ; il est temps de mettre un terme à cet acharnement contre Julian Assange. Il est temps d’agir pour protéger le journalisme et la liberté de la presse. Notre appel au président Biden est aujourd’hui plus urgent que jamais : Abandonnez les charges, clôturez le dossier contre Assange et autorisez sa libération dans les plus brefs délais. »
RSF relève qu'il ne reste qu’un seul recours à l’échelle des tribunaux britanniques, et que la défense dispose de cinq jours ouvrés pour soumettre un appel de 20 pages maximum à un panel de deux juges, qui convoqueront une audience publique.
Aucun autre appel ne sera ensuite possible au Royaume-Uni, mais Julian Assange pourra cela dit intenter une action auprès de la Cour européenne des droits humains (CEDH), où il avait déjà formé un premier recours en décembre 2022.
Sur Twitter, Stella Assange, l’épouse de Julian, explique qu'un recours sera déposé ce mardi 13 juin : « l’affaire sera alors traitée en audience devant deux nouveaux juges, et nous restons optimistes quant à une issue favorable et à la décision que Julian ne sera pas extradé aux États-Unis, où il fait face à des accusations qui pourraient le mener à passer le reste de sa vie dans une prison de haute sécurité pour avoir publié des informations qui révélaient des crimes de guerre commis par le gouvernement américain ».
RSF rappelle que bien que le tribunal de première instance se soit prononcé contre l’extradition pour des raisons de santé mentale, la Cour d’appel a annulé la décision en raison des assurances diplomatiques présentées par le gouvernement américain.
Le 12 juin 2023 à 05h15
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 12/06/2023 à 07h20
Pas gagné. Il est dans l’intérêt des USA de placer le secret militaire au-dessus du droit d’informer.
Surtout dans le contexte géopolitique actuel.
Le 12/06/2023 à 08h22
C’est clair aussi que quand on commet autant de crimes de guerre, au point de devoir faire une loi prévoyant d’envahir temporairement la Hollande pour extraire les militaires US qui pourraient être détenus ou en attente d’un procès à la cour pénale internationale, mettre des journalistes ou des quidams au trou jusqu’à la fin de la vie de leurs arrières-petits-enfants, ce n’est sommes-toutes pas grand-chose…
Le 12/06/2023 à 09h48
et alors ?
Le 12/06/2023 à 10h44
Ça fait 11 ans qu’il est enfermé. Faudrait peut être lui lâcher la grappe non ?
Le 12/06/2023 à 10h48
Non, pourquoi le faudrait-il ?
Mais ces 11 ans seront peut-être soustraits de la peine à laquelle il sera peut-être condamné (jusqu’à 175 ans de prison).
Le 12/06/2023 à 11h01
Parce qu’il va être jugé en tant qu’ennemi, et non pas en tant que civil. Le procès ne sera jamais équitable (il n’y a qu’à voir toutes les magouilles que les américains ont pu faire pour tenter de le décrédibiliser et l’attraper). Il n’est en plus, même pas américain. Sinon est-ce que des militaires ont été jugé pour avoir tué des civils lors du Raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad ?
C’est cela, oui.
Le 12/06/2023 à 11h41
Il est jugé pour espionnage.
Je n’ai pas l’impression qu’il soit jugé en tant qu’ennemi, par contre il ne sera pas jugé en tant que citoyen US.
Ça fait partie des procès où ils ne peuvent pas foirer sur la forme car beaucoup de médias vont en parler.
Quel est le rapport ?
Il y a eu enquête et ils ont estimé qu’il n’était pas nécessaire d’aller plus loin.
Je pense que le fait que les journalistes n’avaient pas d’identification a joué.
Le 12/06/2023 à 12h13
Espionnage = chef d’accusation militaire, donc procédure militaire et non civile. C’est pour ça qu’ils veulent absolument écarter la qualification de “journaliste”.
J’en doute.
C’est plus facile de le qualifier de “ennemi” pour lui infliger des peines plus lourdes/pseudo-légales.
Euh, ils ont tué douze civils et blessés deux enfants et ont essayé de masquer ça. Faut pas inverser la responsabilité. C’était à l’US army de ne pas tirer au hasard. Ça s’appelle un crime de guerre.
Le 12/06/2023 à 12h32
Je ne pense pas, tu as une source ?
Des civils avec AKM + Lance roquette ?
Je n’ai pas vu d’information à ce sujet. Tu en as ?
Ils ont estimé que non.
Le 12/06/2023 à 13h31
Espionage Act of 1917
Ou avec des caméras et des gosses ?
The Guardian
Ben si l’armée américaine a estimé qu’elle n’avait pas fait de bavure, c’est que ça doit être vrai
(bonus https://www.nytimes.com/interactive/2021/12/18/us/airstrikes-pentagon-records-civilian-deaths.html)
Le 12/06/2023 à 14h03
J’ai lu, même si le contexte est militaire je n’ai pas vu que c’était un chef d’accusation militaire.
Du coup, tribunal civil et procureur civil normalement.
Ils n’ont pas vu les caméras (Wikileaks a appliqué un ralenti sur la vidéo pour qu’elles soient plus visibles).
Et rien n’empêche un combattant d’avoir une caméra.
Les gosses étaient dans un van dont le conducteur s’est arrêté pour venir en aide aux blessés.
Ils n’étaient pas visibles (et n’étaient pas présents lors de la première salve).
Je crois avoir lu dans l’article wiki que c’est l’équipe au sol qui les a vu par après.
L’article dit ceci
En quoi est-ce pour toi une tentative de masquage ?
J’ai dit ça ?
Sachant qu’une bavure n’est pas la même chose qu’un crime de guerre.
Ils ont obtenu l’autorisation de tirer, ils avaient des doutes jugés suffisants. Quand ils ont tiré sur un des reporter ils ont cru qu’il allait leur tirer dessus (par ce qu’il les visait avec un truc, qui s’est révélé être une caméra)
voici la partie qui en parle de ton article.
[…]
Du coup, il semble confirmer qu’il ait été possible de penser que les journalistes représentaient un danger, même si c’était une erreur.
C’est toujours facile de juger après coup (y’avait qu’à), mais l’exemple que tu as utilisé me semble assez mauvais. (Surtout que l’enregistrement de wikileaks a été montré à un journaliste … encore une fois c’est ton article qui le dit)
Le 12/06/2023 à 14h12
Quelle partie dit ce que tu affirmes ?
Au contraire, j’y lis que maintenant, ce n’est plus militaire mais criminel :
Le 12/06/2023 à 17h37
”…pour avoir publié des informations qui révélaient des crimes de guerre commis par le gouvernement américain”
no comment,
enfin si : être un “lanceur d’alerte”, relativement aux abus du gouvernement, est, selon la constitution américaine, un devoir. (source, Snowden, qui donne des détails)
Le 12/06/2023 à 18h12
C’est ça femme qui affirme cela. Les USA ont un tout autre discours.
Il est accusé de :
1 charge of conspiracy to commit computer intrusion
et 17 charges d’espionnage.
Le 13/06/2023 à 08h20
Loi vague, peines maximales. Ils font ce qu’ils veulent, et ça sera les “preuves” non publiques (parce que Secret Défense ®) fournies par les agences de renseignement qui feront foi.
Le 13/06/2023 à 08h37
Chic, un spécialiste du droit des USA ! Explique nous en quoi la loi est vague.
Ce sont les accusations de la Justice américaine, pas de l’armée.
Et elles valent au moins autant que les dires de la femme de l’accusé. Je ne disais rien de plus.
S’appuyer sur les seules dires d’une partie pour juger du bien fondé de cette demande d’extradition est un manque de rigueur intellectuelle flagrant.
Le 13/06/2023 à 08h22
Osef des accusations de l’armée américaine. Ce sont des accusations, pas des faits. Et leur parole n’a pas beaucoup de valeur dans cette affaire. Ils accusaient Assange avant la publication complète des documents (donc quand il travaillait avec les journalistes) d’atteindre à la sécurité d’État. Et la secrétaire d’État Clinton appelait à le pendre.
Le 13/06/2023 à 11h47
Lis l’article que j’ai mis en lien.
Procureur*, autant dire l’État et donc l’armée.
On a pas seulement à se fonder sur les dires de chacun, on peut nous même juger des faits.
Le 13/06/2023 à 12h15
Garde tes œillères.
Le 13/06/2023 à 12h21
Quand c’est le journalise à l’origine des Pantagon Papers qui prend la défense de Assange au nom de la liberté de la presse, ça vaut plus que tes paroles. Reste humble.
Le 13/06/2023 à 22h07
Et quand ils ont achevé des personnes rampant au sol après leurs premières salves ?
Le 16/06/2023 à 18h15
Je l’ai lu. C’est même pour cela que je t’ai demandé :
Et tu n’as pas répondu.