Prix du livre : la future loi anti-Amazon devant l’Assemblée nationale

Prix du livre : la future loi anti-Amazon devant l’Assemblée nationale

Prix du livre : la future loi anti-Amazon devant l’Assemblée nationale

La commission des affaires culturelles examinera aujourd’hui à l’Assemblée nationale, la proposition de loi « visant à améliorer l'économie du livre et à renforcer l'équité et la confiance entre ses acteurs ».

Le texte, défendu par la députée Aurore Bergé et porté par la sénatrice Laure Darcos, a déjà été notifié à la Commission européenne par le gouvernement le 17 juin dernier. Témoignage de la volonté de l’exécutif de soutenir cette proposition.

Que prévoit-elle ? Au fil de ses six articles, la « PPL » entend permettre au ministère de la Culture de fixer un montant minimum de tarification des frais de livraison de livres. La disposition est évidemment taillée pour remettre un peu de concurrence entre le géant Amazon et les libraires.

« Ce montant pourra varier en fonction des catégories de poids des colis expédiés », prévient l’exposé des motifs qui rappelle que « lorsqu'Amazon facture 1 centime d'euro pour expédier un livre à domicile, il en coûte en moyenne 6,50 € au libraire pour le même envoi ».

Autre mesure attendue par le secteur : obliger les plateformes à bien distinguer les offres de livres neufs face aux mêmes titres d’occasion.

Les plateformes devront ainsi opter pour des solutions adaptées, « de telle sorte que l'utilisateur ne puisse penser qu'un livre neuf peut être vendu à un prix différent de celui fixé par l'éditeur ou l'importateur, alors que la loi du 10 août 1981 impose un prix unique du livre ».

De même, « le régime des soldes est réformé afin que la faculté de solder un livre ne soit ouverte qu'aux seuls détaillants, en excluant cette faculté pour les éditeurs exerçant également une activité de détaillant ».

L’article 2 permettra aux communes de verser des subventions aux libraires indépendants.

Si d’autres dispositions concernent les relations contractuelles dans le secteur du livre, relevons l’article 5 consacré au dépôt légal.

Aujourd’hui, « la collecte automatisée des sites web et des documents numériques, prévue par la loi, fonctionne mal : elle laisse échapper les contenus numériques non librement accessibles (par exemple payants ou protégés par des processus d'authentification), qui sont chaque jour plus nombreux ».

La proposition prévoit un dépôt obligatoire pour ces contenus non librement accessibles. Un dépôt qui se fera « dans un format dépourvu de mesure technique de protection pour permettre, dans des conditions de sécurisation garantissant leur non-dissémination, la reproduction des documents par les organismes dépositaires à des fins de conservation et de consultation pérennes ».

Relevons que la Commission européenne a adressé des « observations » à l’encontre de ce texte, tout comme l’Estonie, sans que la teneur de ces possibles critiques n’ait été révélée.

Commentaires (25)


Punaise, il va être plus intéressant d’acheter son livre en français à l’étranger plutôt qu’en France :keskidit:


Que d’efforts déployés, quel dévouement des agents de l’état pour poser un énième pansement sur une jambe de bois…
On aurait pu en payer des livraisons avec l’argent qui sert à payer les gens qui phosphorent sur de telles mesures.


6.50€ pour ce faire livrer un livre par un libraire, WTF ?



(reply:1903372:skankhunt42 )




C’est le prix d’un colissimo 500g.


Il n’y a pas des offres de livraison pour les professionnels qui expédient beaucoup ?


Vesna

Il n’y a pas des offres de livraison pour les professionnels qui expédient beaucoup ?


Entre le tarif actuel, et les conditions de la poste (quantité par mois), je doute que les petits libraires aient accès à des tarifs négociés.



Tant que les défendeurs de l’économie française préfèreront payer 1ct a Amazon, il est peu probable que les coûts pour les petites structure changent.



En imposant un prix de livraison minimum, au mieux on détourne une partie des commandes Amazon vers les libraires. Mais on assure surtout un bénéfice supplémentaire pour Amazon.


Vesna

Il n’y a pas des offres de livraison pour les professionnels qui expédient beaucoup ?


A l’époque les libraires avaient un tarif préférentielle mais le gouvernement la retirée.



XXC a dit:


C’est le prix d’un colissimo 500g.




Et chez amazon colissimo c’est 1 ct ?



(reply:1903385:skankhunt42 )




Chez amazon, c’est le service de livraison amazon. Et il ne communiquent pas leur cout.


Un bon d’achat sur le prochain livre acheté de 6.50 € et hop, le tour est joué.



Y a plus qu’a attendre que ça vienne.


Et ils ont étudié les raisons pour lesquelles les gens commandent sur Amazon ? A moins que le prix des libraires soit inférieur à celui sur Amazon et que la commande soit aussi simple, difficile de penser que le changement va déplacer plus qu’une partie négligeable des commandes…


Ça ne changera pas grand chose, à prix égal du livre et de la livraison ce qui fera la différence c’est la rapidité de la livraison. Et pour le coup d’un point de vue logistique c’est difficile de lutter face à Amazon actuellement.
Donc au final on donnera juste plus d’argent à Amazon :mad2:


J’avoue que j’aimerais bien voir les réactions de l’Estonie et de la commission. Des frais de livraison minimum c’est assez étrange comme concept…



XXC a dit:


En imposant un prix de livraison minimum, au mieux on détourne une partie des commandes Amazon vers les libraires. Mais on assure surtout un bénéfice supplémentaire pour Amazon.




+1
Ça va bouffer le pouvoir d’achat de livres des gens (sauf les privilégiés CSP+ qui ont des boutiques pas loin), et au final va être une machine à cash monstrueuse pour Amazon sans vraiment aider les petites librairies.



tpeg5stan a dit:


+1 Ça va bouffer le pouvoir d’achat de livres des gens (sauf les privilégiés CSP+ qui ont des boutiques pas loin), et au final va être une machine à cash monstrueuse pour Amazon sans vraiment aider les petites librairies.




Ca va bouffer le pouvoir d’achat de ceux qui utilisait Amazon, CSP+ ou pas.



Il faudra par contre m’expliquer le sauf les privilégiés CSP+ qui ont des boutiques pas loin, a moins que dans votre vision du monde, les librairies ne se situe que dans des zone peuplées exclusivement de CSP+ et/ou ferait du filtrage sur déclaration d’impôts a l’entrée.


Le problème c’est que pour les livraisons rentables (Ile de France et grandes métropoles) amazon utilise son propre service beaucoup plus avantageux, et pour les autres, ils utilisent un tarif négocié avec la poste hyper avantageux.
Impossible pour les libraires de s’aligner (même s’ils se groupent)



Bref, ça rejoint la news sur la fibre, tant qu’il n’y a pas de péréquation tarifaire obligeant les zones urbaines à compenser le surcoût des zones rurales, c’est mort.


Comment pousser l’adoption d’Amazon Prime qui offre la livraison…



  1. Encore une loi purement citadine. On oublie les personnes vivants en dehors des villes et qui ne vont pas faire 2030 min de voiture pour acheter un livre. => on ampute leur pouvoir d’achat et l’accès à la culture

  2. Ca va pousser tout le monde à consommer des livres électroniques et tuer pour de bon les librairies. Aujourd’hui ils sont souvent au même prix que le livre papier, mais si on rajoute X+6€ alors que le livre électronique n’a pas de frais port… Ca va motiver les gens :)



XXC a dit:


a moins que dans votre vision du monde, les librairies ne se situe que dans des zone peuplées exclusivement de CSP+




Ben…oui, c’est connu, non ? Il y a plus de boutiques de maillot de bain au bord de la mer, de magasins d’audition dans les « villes de vieux », de bières belges, chocolats suisses ou jambons espagnols près de la frontière



Va sur Google Maps et tape librairie Versailles, fais la même expérience à Creil. À part Fnac, Cultura et les librairies musulmanes je n’en vois pas beaucoup



Ce n’est pas « exclusivement », évidemment, mais tu as quand même une bonne corrélation. Et dans beaucoup d’endroits surtout à la campagne, les livres tu les achètes à la Fnac/cultura, en grande surface ou…sur internet. Avoir un libraire en bas de chez soi (et en plus qu’on va souvent voir, qui nous connaît et fait des recommandations) c’est plutôt révélateur en général


Déjà ces 6.50€ ils les sortent d’où? sur le site de laposte les tarif vont de 0.56€ pour 100g a 6.88€ pour 2kg (sacré livre, et envoi hors UE). même en faisant une moyenne on est loin des 6.50€/livre
Et rien n’empêche les libraires de négocier des tarif préférentielles de leur coté.



Mais ce que je ne comprend pas du tout, c’est pourquoi toujours vouloir imposer un prix pour la livraison spécifiquement sur les livres. ca serait bien plus simple de ne pas en avoir et tout le monde serait content : même prix du livre et même cout de livraison



la proposition de loi « visant à améliorer l’économie du livre et à renforcer l’équité et la confiance entre ses acteurs ».




Ah.. la fameuse “équité”.
Celle qui permet de légitimer la discrimination dans une nation qui a pour devise l’égalité.



Rajouter un handicap c’est bien pour le golf ou les courses de chevaux… Bref c’est bien quand on cherche a créer artificiellement un équilibre dans la concurrence. Bizarrement, je pensais que, dans la France de Macron, la concurrence avait pour objectif de faire baisser les prix, pas de les maintenir haut. Mais ça, c’était avant…


La différence c’est que là c’est les potes de l’industrie du livre, qui comme tout le reste de “l’industrie de la culture” a de gros moyens de lobbying et est bien implantée dans les “hautes sphères” du coup ça cherche par tous les moyens, y compris les plus absurdes, à maintenir sous perfusion des dinosaures déjà en état de décomposition avancée …



Au moins ce coup ci ça ne se fera pas par arrosage d’argent public …


M’en fout. Quand j’ai envie de lire un book, je le DL. C’est gratos.


Je crains qu’au final cela ne nuise au marché du livre “papier”, voire du livre tout court, tout le monde n’ayant pas la possibilité de lire les versions numériques. Il est possible que tout le monde y perde, libraires compris. Sinon en vrai ce qui tue les libraires (en tout cas chez moi) ce n’est pas Amazon, c’est le prix des bails commerciaux en ville.


C’est un détail, mais au pluriel, “bail” donne “baux” :transpi:



Mais oui, la hausse des prix de l’immobilier est difficile pour tout le monde :/


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