Le journal du CNRS et Libération expliquent que les voix « désincarnées » que l'on retrouve actuellement sur Home, Alexa ou Siri sont « loin de ce que pourraient être ces assistants dans le futur ».
Pour les directrices de recherche Justine Cassell et Catherine Pelachaud, le futur se conjugue avec « des êtres virtuels possédant un corps et un visage pour mieux faire passer leur message, capables de décrypter notre humeur et de nouer des relations avec nous pour mieux répondre à nos besoins ». « La communication est en effet bien plus qu’un échange d’informations. Ce n’est pas une simple série de questions-réponses », ajoutent les scientifiques.
Un exemple avec le sourire : « où trouve-t-on des sourires lors de ces interactions, et ont-ils toujours la même forme et la même signification ? Une étude a ainsi permis de montrer que lorsque deux collégiens travaillent l’algèbre, si l’un d’eux taquine l’autre, mais accompagne sa pique d’un sourire, leur niveau d’entente a tendance à s’élever et ils ont une propension à mieux apprendre. Mais quand la taquinerie n’est pas accompagnée par un sourire, le niveau d’entente tend à baisser et l’apprentissage à être moins fort ».
« Malgré une connaissance toujours plus fine des mécanismes qui sous-tendent la communication humaine, il reste illusoire de prétendre créer dès aujourd’hui un être virtuel qui soit en mesure de répondre à toutes les situations. Il devient en revanche envisageable d'en concevoir qui soient capables d’interagir dans des contextes précis », pour les directrices du CNRS.
Quelques exemples : « On peut ainsi imaginer des tuteurs virtuels destinés à l’apprentissage (d’une langue, de l’algèbre...), ou des compagnons virtuels capables d’aider par exemple une personne âgée à adopter les bons réflexes de santé prescrits par ses médecins ».
Pour mener à bien leurs missions, les assistants devront donc décrypter, analyser finement et stocker les émotions de son interlocuteur. Plusieurs questions se posent : « Qu’en fera l’entreprise qui commercialise l’assistant en question ? Que deviendront ces informations si elles sont piratées ou tombent entre de mauvaises mains ? ». Les cas récents des écoutes sur tous les principaux assistants ne sont pas spécialement rassurants.
Commentaires (14)
#1
On met des milliards pour inventer des trucs qu’on a déjà : des profs, des amis, des voisins ou les personnes autour de nous…
Ces chercheurs en technologie devraient sortir de leur labo, parler à des gens, consulter des psy et/ou travailler avec des sociologues pour se rendre compte qu’ils réinventent la roue et que, oui, nous sommes des êtres sociaux et que nous avons déjà ce qu’il faut, merci.
Il leur faut une étude pour se rendre compte que les sourires c’est sympa. Mais qu’ils lèvent les yeux de leurs algorithmes…
#2
#3
C’est du même niveau que “Pourquoi dépenser des milliards pour aller dans l’espace alors que des gens meurt de faim sur Terre”.
La recherche de la connaissance, voilà tout. Cela pourra aboutir à beaucoup de belles choses et notamment en robotique.
#4
il reste illusoire de prétendre créer dès aujourd’hui un être virtuel qui soit en mesure de répondre à toutes les situations.
Joli homme de paille !
Comme personne ne l’a prétendu parce qu’il y a de très bonnes raisons techn(olog)iques de ne pas le faire, il est facile de se positionner contre sans risquer le moindre contradicteur. Oups !
#5
C’est rigolo tous ces gens qui font comme si les assistants avaient réellement pour but d’assister les gens, plutôt que de collecter des données personnelles et de leur vendre des trucs " />
#6
Effectivement.
En complément, on pourrait donc diriger ces financements dans l’aide à la personne plutôt que dans ces projets qui n’ont comme but que, comme le dit bien @loser, de collecter des données personnelles et la vente de produits (Alexa, Google Home, toussa).
#7
Encore faudrait-il que les assistants vocaux passent le cap du gadget à kéké techno.
Pour moi ça relève d’une errance skeuomorphique, une pale imitation de relation humaine comme interface inefficace d’un programme là où la ligne de commande ou l’interface graphique est bien plus pertinente.
Alors leur ajouter un visage…
#8
“Une étude a ainsi permis de montrer que”
Non.
#9
+1
" />
#10
il s’agit ici de recherche publique pas des assistants et dérives actuels. Sans compter qu’il est difficile de prévoir le résultat de travaux qui peuvent tout à fait avoir un intérêt dans d’autres domaines qu’on imagine pas sur le moment (c’est même plutot fréquent)
Concernant les financements, je vous invite à regarder combien coute le CNRS en totalité (donc toutes disciplines incluses) pour voir que couper les budgets à ce niveau là ne changerait grand chose : le CNRS c’est 3.4Mds/an, (à comparer aussi aux 70Mds/an dépensés par les GAFAM en R&D)
#11
Pour ceux qui ne l’auraient toujours pas vu, je vous invite à mater le film Her. Non seulement le film est franchement bien, mais il montre de façon plutôt juste (de mon point de vue :) le type d’assistant qu’on aura forcément un jour ou l’autre.
Donc oui, pour le moment on en est loin, mais c’est vers ça qu’on tend.
#12
Et en attendant que les “assistants” apprennent de l’Homme… ce sont les “assistants” qui vont apprendre à l’Homme à communiquer comme un robot " />
#13
Effectivement un assistant un peu plus “présentiel” (type holographique ou même les petits robots à bonne bouille) ont un côté plus rassurant. A l’opposé total des androïdes cherchant le réalisme qui au final font plus peur qu’autre chose du fait de leur imperfection.
M’enfin, la “voix désincarné” a un côté très Star Trek aussi où “l’Ordinateur” comprend exactement chaque requête et produit un résultat basé sur une demande orale.
Cela dit, j’ai hâte de voir une communication avec un système artificiel capable aussi de comprendre les niveaux de langue et d’expression plus ou moins complexes tels que le cynisme ou l’ironie. Déjà que l’humain a souvent du mal… " />
#14
Sourire Terminator Genisys " />