Connexion
Abonnez-vous

Non, la Russie ne se déconnecte pas d’Internet

Non, la Russie ne se déconnecte pas d'Internet

Le 08 mars 2022 à 08h13

Réagissant à de nombreux raccourcis relayés dans les médias, Stéphane Bortzmeyer tente d'analyser les nouvelles règles édictées par Roskomnadzor, le régulateur russe des télécommunications, à l'intention de certains acteurs de l'Internet en Russie.

Ces règles sont « apparemment uniquement pour les services officiels » et leur imposent entre autres de :

  • Avoir les serveurs de nom des domaines en Russie et plus précisément sous le TLD .ru,
  • Ne pas avoir sur les sites Web de code qui charge des ressources hébergées à l'étranger.

Bortzmeyer s'étonne ainsi tout autant de l'emballement que d' « une certaine hypocrisie dans les discours entendus en dehors de la Russie » : 

« Aucun domaine dans le TLD du gouvernement étatsunien, .gov, n'utilise de serveurs de noms en dehors de ceux contrôlés par des organisations étatsuniennes. Et personne n'accuse le gouvernement des États-Unis de se déconnecter d'Internet. Il applique juste des principes de sécurité (contestables, mais pas absurdes), en évitant les dépendances vers des acteurs extérieurs au pays. »

Le 08 mars 2022 à 08h13

Commentaires (12)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar

Bortzmeyer s’étonne ainsi tout autant de l’emballement


Critiquer la gestion des DNS ça c’était pour les plus modérés. Là on en était à la coupure des câbles sous-marins pour priver l’Occident d’internet.

votre avatar

Ah ben ils vont avoir du TAF, des dizaines de câbles à couper en Atlantique / Pacifique / Méditerranée.
Internet c’est résilient hein, c’est plutôt bien foutu ça fait une boucle tout autour de la terre ;)

votre avatar

SKN a dit:


Ah ben ils vont avoir du TAF, des dizaines de câbles à couper en Atlantique / Pacifique / Méditerranée. Internet c’est résilient hein, c’est plutôt bien foutu ça fait une boucle tout autour de la terre ;)


Je fais juste que reporter les théories auxquelles on a eu droit dans les media.
Après le scénario est vraisemblable dans le cadre d’une guerre généralisée : tu détruis les moyens de communication (en ciblant les noeuds tant qu’à faire).
Sauf que, ça, ce serait une déclaration de guerre à l’otan.



Là, pour l’instant, on est dans un petit schéma tranquille et prévisible :
rétorsions économiques (peut-être plus que ce que la Russie avait anticipé (cf Or banque centrale)),
livraisons d’armes mais pas de combattants ni d’exclusion aérienne,
cyberguerre limitée.



La livraison d’armes reste quand même problématique. Si ce sont des fourmis ukrainiennes qui viennent les chercher dans un hub polonais ça doit rester acceptable pour Moscou. En revanche si “on” va livrer en Ukraine les transports vont se faire allumer par les Russes comme cibles légitimes. Si on doit livrer sur place on passera sans doute par des mercenaires. Ainsi si les avions sont abattus ce ne seront pas des troupes occidentales ce qui limite les risques d’escalade.

votre avatar

Par contre le débit est fortement diminué entre la Russie et la France (~10 ko/s), alors qu’en passant par un VPN en Turquie ça roule sans problème (~12 Mo/s).

votre avatar

Mihashi a dit:


Par contre le débit est fortement diminué entre la Russie et la France (~10 ko/s), alors qu’en passant par un VPN en Turquie ça roule sans problème (~12 Mo/s).


Peut-être une conséquence d’une autre action qui n’a rien à voir avec une supposée action russe (factuelle donc et non hypothétique) : l’arrêt de l’interconnexion avec les réseaux russes d’un opérateur Tier 2, Cogent.
Cf. https://www.independent.co.uk/tech/russia-internet-speed-ukraine-b2030103.html

votre avatar

Sur https://francais.rt.com/, il y a googletagmanager et google-analytics.
Va devoir les remplacer.:D

votre avatar

Lu dans l’article de Bortzmeyer :
Et en parlant de propagande, notons que des défenseurs des GAFA ont déclaré que les déclarations de la CNIL sur le service de surveillance Google Analytics contribuaient à la « fragmentation de l’Internet ».



C’est énorme ! Encore des gens qui confondent Internet et les services qui l’utilisent. J’allais écrire “avec le Web”, mais dans ces temps où les applis sont omniprésentes, Google Analytics déborde du Web. En fait, ils ne confondent pas mais sont des lobbyistes comme suggéré dans l’article.

votre avatar

Pour la coupure de câbles sous-marins, c’est tout à fait possible, et pas besoin de tout couper pour mettre le bazar : Netflix, Youporn et Youtube, et les réseaux sociaux - en raison de l’énormité de leur trafic - y contribueront :



http://www.opex360.com/2022/03/04/aux-antilles-les-forces-francaises-se-preparent-a-une-eventuelle-rupture-des-cables-sous-marins-de-communication/



https://www.ladepeche.fr/2022/03/03/guerre-en-ukraine-bientot-un-black-out-dinternet-en-europe-causee-par-la-russie-10145970.php
“La Russie a déjà coupé des câbles sous-marins lors de l’annexion de la Crimée.”



On a StarLink en cas de problèmes sérieux mais jusqu’à quand et dans quelle mesure ?

votre avatar

Non, la Russie ne se déconnecte pas d’Internet


Ça ressemble à un mème Chuck Norris sans Chuck Norris. :roll:

votre avatar

ils rapatrient la gestion du .ru chez eux. ok.
mais qu’en est-il de leur “ancien” tld, le .su ? :windu:

votre avatar

Ne pas avoir sur les sites Web de code qui charge des ressources hébergées à l’étranger.


remplacer “étranger” par “extérieur” et ça devient un très bon conseil d’hygiène informatique qu’aurait pu émettre par ex l’ANSSI :)

votre avatar

Albirew a dit:


ils rapatrient la gestion du .ru chez eux. ok. mais qu’en est-il de leur “ancien” tld, le .su ? :windu:


Depuis le début de la crise il n’est plus possible de faire de modification sur la nic.ru qui est la registry des .su.
Les transferts de registar sont bloqués, le .su avait historiquement une grande liberté face au .ru mais maintenant cela semble fini.

Non, la Russie ne se déconnecte pas d’Internet

Fermer