Les satellites de la constellation Starlink font grincer des dents des astronomes
Le 21 novembre 2019 à 09h25
2 min
Sciences et espace
Sciences
Libération revient sur le récent lancement de 60 satellites de la constellation Starlink de SpaceX, en combinant des retours d'astronomes sur Terre, mécontents, car ils tentaient d'examiner l'univers.
« SpaceX a lancé sa deuxième salve de 60 satellites le 11 novembre. Une semaine plus tard, ils n’avaient pas encore pris assez d’altitude pour devenir discrets dans le ciel et gênaient le travail des télescopes », expliquent nos confrères.
« On consacrait la deuxième partie de la nuit aux observations, et soudain on découvre toutes ces traces. On a réfléchi un peu et on a compris ce que c’était : la traînée de tous les satellites Starlink », explique Cliff Johnson.
Clarae Martínez-Vázquez fait part de son mécontentement sur Twitter : « Nos clichés ont été gravement affectés par le passage de 19 satellites. Le train des satellites Starlink a duré plus de cinq minutes ! C’est déprimant… et pas cool ! ».
Face à ce problème, SpaceX a déjà annoncé qu'il allait...peindre en noir la face visible des satellites, mais c'est insuffisant pour les scientifiques : « Perdre cinq minutes d’observation n’est pas si grave, relativise Cliff Johnson. Mais si dans le futur on en arrive à perdre 30 ou 60 minutes en une nuit, ça représentera une grosse tranche de notre temps d’observation. Chaque minute est précieuse ».
Sur Twitter, un astronome demande à Elon Musk « d'arrêter de détruire notre ciel ». Et on ne parle ici que du début de Starlink, qui doit à terme compter plus de 12 000 satellites, voire 42 000 si l'on en croit une demande récente de la société.
Le 21 novembre 2019 à 09h25
Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 21/11/2019 à 09h33
Je suis un peu partagé par cette histoire. D’un coté, SpaceX n’envoie pas des satellites sans autorisation comme beaucoup le disent. Il demande et obtient des autorisations pour ça.
D’un autre coté, les critiques des astronomes est totalement légitime et certainement que les autorisations délivrées a SpaceX ne tiennent pas assez en compte les problématiques scientifiques.
Quant à ça : “Face à ce problème, SpaceX a déjà annoncé qu’il allait…peindre en noir la face visible des satellites”, je suis vraiment pas convaincu qu’avoir des objets celestes qui se mettent à clignoter a cause de satellites invisibles soit une si bonne idée que ça… j’aimerais bien l’avis des concernés
Le 21/11/2019 à 10h06
Ce que peu d’articles précisent, c’est que comme il s’agit d’un train de satellites (donc en cours de déploiement), ce genre de gène aussi intense ne se produira pas lorsque la constellation sera déployée (l’idée est de les répartir… pas d’en avoir 20 cote à cote !)
J’ajoute que c’est franchement pas de bol (ou pas fait attention, car il me semble qu’on peut se renseigner sur la trajectoire des satellites avant) d’avoir justement scruté le ciel à l’endroit du passage du train.
Le “coup de gueule” ne mentionnant pas cela, j’ai du mal à considérer qu’ils sont de bonne foi.
Le 21/11/2019 à 10h28
Alors même une constellation va poser problème comme tu le dis il faut se renseigner sauf qu’à la fin une observation longue sans le passage d’un satellite va devenir excessivement complexe.
De plus ils se sont renseigné mais les satellites de Space X ne sont pas encore sur leur orbite définitive ils sont sur une orbite basse en phase de positionnement.
J’ajoute que l’espace n’est pas la propriété de Space X respecter les autres c’est la base de l’exploration spatiale… Mais on remercie l’arrivée des entreprises privées qui sont en train de détruire ce respect mutuel et cette notion de réfléchir à la globalité et pas qu’a soit….
Le 21/11/2019 à 10h29
Quel est le bilan carbone de l’envoie de dizaine de milliers de satellites? Si c’est inférieur au déploiement de la 5G ça peut valoir le coup… si on arrête tout de suite de déployer la 5G.
Ce qui à mon avis va se passer, c’est qu’on va avoir la 5G, Starlink et son concurrent. On n’avait vraiment pas besoin de ça!
Le 21/11/2019 à 10h45
Le 21/11/2019 à 10h49
Le 21/11/2019 à 11h44
On est déjà dans une configuration de constellation, plus de train.
Le 21/11/2019 à 11h46
Merci pour le calcul le coin de table, c’est marrant " />
Le 21/11/2019 à 12h30
Le 21/11/2019 à 12h38
Sur ce que ça leur coûte, tu as raison, mais sur ce que ça coûte au client, ils ont bien moins chers, non ?
Le 21/11/2019 à 12h50
Le 21/11/2019 à 13h29
projet de loi planétaire : L’espace comme bien d’intérêt général.
Outre la blague, question sérieuse, les satellites ne seront-ils pas un frein à l’observation, puis l’exploration spatiale ?
Le 21/11/2019 à 15h10
Leurs prix sont publiques :
https://www.spacex.com/about/capabilities
Ces prix sont très inférieurs à ce que facture ArianeSpace (également très subventionné).
D’après ce qui a été annoncé par SpaceX, la réutilisation divise actuellement par 2 le coût du premier étage et est rentable. Ils ont récemment lancé un Falcon 9 pour la 4eme fois et tentent de réutiliser au maximum. Ils ne le feraient pas si ça n’était pas rentable.
Le discours sur les subventions et la réutilisation à la rentabilité non prouvée, c’était au début. Aujourd’hui même Ariane vise la réutilisation pour les prochaines générations et admet ainsi l’avance de SpaceX.
La guerre des prix ne fait que commencer..
Le 21/11/2019 à 18h15
Le 21/11/2019 à 18h31
Que d’agressivité…
Le 21/11/2019 à 20h24
Le 21/11/2019 à 22h04
Le 22/11/2019 à 07h22
A quoi servent ces satellites starlink ?
Combien de temps vont-ils durer ?
Comment on s’en débarrasse en fin de vie ?
Le 22/11/2019 à 08h11
D’après l’article de libération (dernier paragraphe) même une fois leur orbite définitive atteinte, les satellites sont régulièrement visibles à l’œil nu.
Et durant la réorientation de leurs panneaux solaires, ils sont brièvement aussi lumineux que Venus ou Jupiter.
A voir, mais vu le nombre de satellites prévus, il y aura forcément des conséquences pour l’observation terrestre… " />
Le 22/11/2019 à 08h19
Le 22/11/2019 à 09h52
La constellation Starlink est un projet d’internet pas satellite. Contrairement aux solutions actuelles basé sur un satellite en orbite géostationnaire, le fait d’être en altitude basse permet de réduire la latence. On passerait de plus de quasi 1s de latence à 30ms.
Les micro satellites en orbite basse n’ont pas une durée de vie faramineuse. Je crois que ça tourne environs à une dizaine d’année, les objets dans cette zone finissent très vite pas redescendre sur Terre très vite d’eux même.
Cependant plusieurs crainte persiste contre la colonisation des orbites basses par des nué de constellation de satellites. Comme dit ici, ça a tendance déjà à bien pourrir l’observation des astres par des gros appareils qui demande parfois des temps d’exposition très long. La polution lumineuse terrestre était déjà bien gênante on a installer les télescopes dans les région les plus éloignés possibles. Maintenant, il va falloir gérer les micro satellite qui font des photobomb. Aujourd’hui, ça va encore, mais demain, avec plusieurs constellation de dizaine de milliers de satellite chacun, ça sera la croix et la bannière pour trouver une disponibilité pour observer une portion du ciel : entre la disponibilité du télescope (c’est du matos mutualisé) et une fenêtre de temps assez grande sans satellite dans la portion de ciel souhaité, le tout avec l’aléa climatique.
L’autre problème qui s’est posé récemment : c’est la cohabitation dans cette région avec les autres objets : il ne faudrait pas entrer en collision. Le pire étant qu’a partir d’une certaine densité, la moindre collision peut partir en réaction en chaînes. Imagine toi un sphères autour de la Terre à juste au porte de l’espace très risqué à traversé, impossible à vivre. Ce genre de constellation, dans les scénario catastrophes pourrait sonner le glas de l’exploration spatiale pendant plusieurs années (le temps que les débris retombe d’eux même): on ne sort plus de la Terre.
Le 22/11/2019 à 10h23
Le 22/11/2019 à 10h33
Et pour donner une idée de ce que 47000km² représentent, imaginez vous au sommet de la plus grande tour du monde (Burj Khalifa de Dubaï, 830m, presque 3x la tour Eiffel)… tout ce que vous voyez autour de vous, jusqu’à l’horizon est parfaitement vide.
Le 22/11/2019 à 10h43
Ton relativisme reste tout relatif : tu ne considères qu’une seule constellation (La GAFAM n’est sûrement pas loin) et seulement cette constellation (comme si aucun autres satellite n’existait), tu ne prend pas en considération que ce satellite croisent leur orbites avec une très grande fréquence… Pire encore, le nombre de “croisement d’orbite” augment de manière exponentiel avec le nombre de satellite (factoriel plus exactement).
Enfin, le risque c’est que le moindre accident pourrait partir en une réaction en chaîne (syndrome de Kessler). 2 petits objets qui entre en collision, ça donne combien de débris ?
Le 22/11/2019 à 11h01
Le 22/11/2019 à 11h08
Le 22/11/2019 à 11h17
Le 22/11/2019 à 13h08
Donc le cas de Aeolus n’aurai jamais existait ?
Dans un cadre plus ancien, sans même parler d’une constellation de dizaine de milliers de satellite, il y le cas de Iridium-33 et Kosmos-2251.
Ce n’est pas comme si le passé donnait déjà des contre exemples qu’il n’y aura jamais de faille, jamais de collision.
Ce n’est pas parce que ça disparaît vite, que ça ne peut pas faire de dégâts entre temps, surtout lorsque l’on parle d’un événement qui disperse des débit dans toutes les direction : c’est une grenade à fragmentation.
Et je reprend ton poste, Quid des autres constellation sur d’autres altitudes ? c’est toujours aussi rapide ? 10ans après, on suit toujours les débrits de Iridium-33 et Kosmos-2251
Le 22/11/2019 à 13h27
Le 22/11/2019 à 15h44
Moi, je te dis qu’en l’état actuel des objets en orbites autour de la Terre, le risque de collision n’est pas de la science fiction ni de la paranoïa.
Alors, oui, forcément, il y a des cerveaux qui réfléchisse là dessus. Aujourd’hui, la gestion des risque de collision avec objets à proximité de la Terre est un sujet très actif (par exemple tu trouveras ce rapport sur le nombre d’objets, sur leur fin de vies…).
Par exemple, pour la gravité : dans le cas de la collision connus, la perte des satellites est assez mineur, l’un était inactif, l’autre faisait partie d’une constellation. Ca reste quand même pas mal d’argent de perdu pour le second (il faut espérer que la redondance était suffisante pour ne pas trop dégrader le service). Le problème maintenant, c’est qu’il y a un nuage de débit de taille diverses (pas toujours détectable) incontrôlable qui tourne dans des orbites ou l’on a d’autres satellites qui du coup sont obliger de faire régulièrement des manœuvres (réduisant leur durée de vie). On ne parle pas forcément d’une destruction, mais une détérioration. Par exemple un impact dans un panneau solaire (chose la plus probable), ça peut réduire énormément sa capacité, voir totalement le désactivé. Donc oui, ça fait bien bien chier.
Aujourd’hui par exemple, d’après les prédictions, on sais que l’on ne peut pas tenir ce modèle.
“It can be shown that a business-as-usual approach – that is, if today’s operational practises remain unchanged, with almost no space objects performing end-of-life manoeuvres and with explosions continuing to occur – to space activities leads to a progressive, uncontrolled increase of object numbers, with collisions becoming the primary debris source within less than 50 years.”
Je rappelle que l’Europe essaie de mettre en place des règles pour la gestion des satellites en fin de vie cependant dans l’espace, il n’y a pas de loi. L’Inde qui fait un essai qu’il est capable de détruire un satellite encore en orbite (une autre grosse source de débris), ça a fait grincer des dents, mais rien ne l’interdit. On peut imaginer des accords de Paris version spatiale, mais on connais l’histoire, un pays assez puissant décide de ne pas signer ou de se retirer, on ne peut rien faire.
Le 22/11/2019 à 16h15
Le 23/11/2019 à 08h53
Le 23/11/2019 à 09h27
Le 25/11/2019 à 10h10
Faible chance, multiplié par 40 000. Et cette ceinture se trouve au porte de l’espace, tu veux aller plus loin, on devra traverser ces multiples nué de constellation. La encore, avant même d’avoir ce genre de constellation, on a froler la catastrophe avec Sentinel-1A alors qu’il était encore en phase de mise en orbite aurait dû passer à moins de 20m de ACRIMSAT, une manoeuvre d’urgence, dans des conditions limites (la manœuvre a du être programmé car le satellite était hors couverture pour ce moment). Même si le second satellite était HS, il est pourtant bien répertorié dans les objets à proximité de la Terre, avec une orbite bien connu et prédictible. Sauf que l’ESA explique qu’il est très difficile de planifier un lancement si l’on doit tenir compte d’une limite de sécurité de 1.5km.
Toujours pour ce satellite qui décidément aime les débris et passer à 2 doigts des catastrophes, 2 ans plus tard, il se bouffe une particule estimé à 5mm qui serait d’après les expert issue d’une collision (je crois qu’il est dans la plage d’orbite des débris des des 2 satellites entrée en collision). Heureusement, il n’y a pas de panne particulière, seulement une perte de 5% (et une manœuvre en plus pour redresser tout ça). Cependant, en regardant le plan, l’impact est passé très proche du faisceau électrique, qui aurait lui eu plus de conséquence (tout ou partie d’un panneau HS)
Le 25/11/2019 à 10h32
Le 25/11/2019 à 10h44
L’idée serait plutôt d’envoyer intelligemment des satellites. La constellation de dizaine de milliers de micro satellite pourrait peut-être remplacer par une constellation 10 fois plus faible, mais avec des satellites plus puissant ou peut-être se dire qu’internet par satellite avec une latence faible ne vaut peut être pas le coût d’encombrer les portes de l’espace.
Et oui catastrophe, car en plus de détruire un satellite qui a coûté une blinde et dont les investissement pour l’analyse des résultats était déjà en train de se faire, ça aurait fait 2 nouveaux nuage de débris.
Le lanceur a obtenu son autorisation comme tous les lanceurs, car a priori, c’est la façon standard de faire car l’espace est déjà trop encombré pour faire autrement (j’imagine que ça prend en considération que la trajectoire n’est pas exact qui est donc à ajouter à la marge de 1.5km).