Le logiciel médical truquait les prescriptions
Le 10 février 2020 à 08h37
2 min
Logiciel
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D’après des révélations du média américain Bloomberg, relayées par Usbeck & Rica, une société de logiciels médicaux, Practice Fusion, a été payée par un laboratoire pharmaceutique pour inciter les praticiens à prescrire des opioïdes à leurs patients. Le mécanisme a perduré pendant trois ans, entre 2016 et 2019.
« Aux yeux des médecins qui ouvraient les dossiers électroniques des patients, l’alerte semblait sans doute assez anodine, relate Bloomberg. Une simple fenêtre contextuelle apparaissait, demandant le niveau de douleur du patient. Ensuite, un menu déroulant répertoriait les traitements, qui allaient du renvoi à un spécialiste à une prescription pour des antidouleurs sous forme d’opioïdes. Un simple clic et le programme créait un plan de traitement. [Sauf que] cet outil existait grâce à un accord secret. »
D’après l’agence Reuters, c’est l’entreprise pharmaceutique Purdue Pharma — fabricant, entre autres, de l’oxycodone — qui aurait payé Practice Fusion pour qu’elle oriente ses services dans ce sens. Au total, Practice Fusion aurait touché près d’un million de dollars dans le cadre de cet accord. Inversement, le gain estimé pour le laboratoire pharmaceutique s’élèverait à plus de 11 millions de dollars.
En 15 ans, les décès par overdose liés aux opioïdes ont presque triplé aux USA, avec un pic de mortalité enregistré en 2017. D’après des chiffres des autorités américaines, entre 1999 et 2017, 400 000 décès ont été constatés pour cause de surdose d’opioïdes. Entraînant même, pour la première fois, un recul de l’espérance de vie moyenne de la population.
Le 10 février 2020 à 08h37
Commentaires (53)
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Abonnez-vousLe 10/02/2020 à 08h52
Terrfiant…
Le 10/02/2020 à 08h58
Le privée c’est trop cool. " />
Le 10/02/2020 à 09h08
Ceux qui ont fait ça ne seront probablement jamais condamnés… Par contre si Mohamed, Bondy, vole un steak pour se nourrir, il prend direct 3 mois au frais.
Le 10/02/2020 à 09h26
Hop Usbeck & Rica grillé dans le domain médical.
Il n’y a plus qu’à se reconvertir dans les machines à voter
Le 10/02/2020 à 09h27
America first, c’est juste la légalisation du marché des drogues dures. C’est bon pour l’Amérique contrairement à tous ces méchants dealers mexicains qui vendent de la marchandise de mauvaise qualité et ne paient pas d’impots
Le 10/02/2020 à 09h43
3 video de Jhon Oliver et hassan minhaj sur le probleme des opioides aux US, c’est assez flippant
YouTube YouTube YouTube
Le 10/02/2020 à 11h12
“opioïdes” " />
Ah quand même, ça inspire confiance l’industrie pharmaceutique dealer de drogue dure.
Le 10/02/2020 à 11h17
On attend une réaction d’Agnès Buzyn, qui va problablement créer des postes d’opioïdes managers " />
Le 10/02/2020 à 11h33
Parmi les “médecins”, aucun n’a été surpris de la prescription ?
Le 10/02/2020 à 11h40
Le 10/02/2020 à 11h43
C’est quoi ce titre “putaclic” ? Je suis étonné de votre part….
Le 10/02/2020 à 12h07
L’info du site du département de justice américain date de près d’un mois.
Sortie de chez Bloomberg une semaine plus tard.
Je l’ai vu passer chez la concurrence francophone il y a deux semaines.
Pourquoi elle met autant de temps à intéresser les médias alors qu’il s’agit d’un scandale sanitaire énorme ?
Le 10/02/2020 à 12h12
Le 10/02/2020 à 12h13
Il va y avoir des poursuites ou les 100aines de milliard versé à l’amiable par les labos concernent ce point aussi?
Le 10/02/2020 à 12h30
Sans dedouaner du tout l’industrie pharma (pour qui je travaille), et bien qu’evidemment ce soit un scandale enorme (mais tres previsible, si on parle de prescriptions informatisées automatiques), je n’enleve pas non plus la responsabilité des patients.
Autant sur une molecule recente, ou obscure style vioxx ou mediator, vu qu’il y a peu d’infos dispo on ne peut pas du tout blamer le consommateur.
Par contre, sur des opioides, tout a ete dit et redit depuis des lustres : donc quand on te prescrit des opioides, t’es censé savoir un minimum dans quoi tu t’embarques. Petso, a part pour des douleurs horribles style suites d’un cancer, jamais je ne toucherai a un opiode de classe 3, et je serai ultra circonspect sur un classe 2.
Et meme les antidouleur classe 1 je me mefie.
Le 10/02/2020 à 12h37
Du coup tu es sensé être renseigné sur toute la pharmacopée disponible, et surtout ne pas faire confiance à ton médecin…
Tu travailles pour l’industrie de l’homéopathie en fait ? " />
Le 10/02/2020 à 12h50
A priori, la manipulation de l’industrie pharmaceutique sur le sujet contenait aussi un volet « les opioïdes c’est sympa et sans risque » à destination des médecins… Donc non, pas plus gênés que ça…
Le 10/02/2020 à 12h50
+1
Il est question d’overdose.
Le patient est sensé suivre la posologie.
Le 10/02/2020 à 12h59
Le 10/02/2020 à 13h10
Le 10/02/2020 à 13h17
Perso, je suis pas très au fait du traitement de la douleur.
Déjà, je suis pas capable de dire si tel ou tel médicament est ou non un opioide. Ensuite, le schéma que j’ai en tête c’est :
a) commencer par paracétamol
b) associer ci besoin un traitement de douleur niveau 2
c) Ne jamais prendre deux niveaux 2 en même temps.
Je ne savais même pas qu’il y avait un niveau 3…
J’ai quand même tendance à complètement faire confiance au médecin
Le 10/02/2020 à 13h17
Le 10/02/2020 à 13h29
Pardon ? Ça existe ça, responsabilité des patients ?
Je ne l’espère pas.
On parle d’un domaine, la santé, requérant une expertise nécessitant des années d’études, donc raisonnablement pas possible d’acquérir soi-même dans un monde où les jours ne font que 24 heures.
Par conséquent on consent tous, collectivement, à payer très chers des médecins et des pharmaciens en échange d’une confiance aveugle dans leur compétence.
Si demain je ne peux plus avoir de confiance aveugle dans mon médecin et que je me retrouve moi, parfait profane, à devoir mener une veille médicale pour espérer rester en bonne santé pourquoi devrais-je accepter de payer 50€ le quart d’heure après avoir glandé une heure dans une salle d’attente si c’est au final pour possiblement me faire empapaouter par un type qui aurait d’autant d’intégrité, de responsabilité et d’intérêt pour son métier qu’un putain de garagiste ?
Le 10/02/2020 à 13h40
Le 10/02/2020 à 13h44
Le 10/02/2020 à 13h55
Le problème c’est que sur internet si tu cherches des questions concernant le domaine médical, t’as plus de chance de te retrouver sur des sites qui conseillent de l’homéopathie, la prière ou boire ta pisse (je force le trait)…
La plupart des gens ne savent pas où trouver une info fiable sur la pharmacopée existante, ni même que le Vidal existe.
Le 10/02/2020 à 14h02
Le 10/02/2020 à 14h06
On parle d’américains là ! A part sur les côtes et certaines grandes villes, ils sont très peu cultivés, éduqués voire même civilisés… Donc leur demander de savoir ce qu’est un opioïde…
Le 10/02/2020 à 14h10
Le capitalisme dérégulé encore une fois " />
Le 10/02/2020 à 14h14
Le 10/02/2020 à 14h17
Je ne savais pas, mais je ne suis pas surpris.
Je dois être le seul qui lit les notices avant de prendre un médicament que je ne connais pas ! Faut dire qu’étant allergique à la pénicilline, je me méfie !
Le 10/02/2020 à 14h29
Le 10/02/2020 à 14h40
Le 10/02/2020 à 14h49
Oui, soyons sérieux, pas de comparaison foireuses et de petites pirouettes trollesques.
Tu as parlé dans ton premier post de responsabilité du patient. Ce n’était pour toi qu’une manière en apparence moins blairotte de dire “lol bien fait les pigeons c’est fait pour être plumé” ou existe-t-elle vraiment, légalement ?
Parce que si elle n’existe pas pourquoi devrais-je plus m’inquiéter de la contenance des pilules que mon médecin me fait avaler que de l’état des réacteurs de l’avion dans lequel je vais monter ?
Autrement dit pourquoi devrais-je remettre en question une responsabilité parfaitement et légalement établie et dont le stricte respect est garantie par des sanctions pénales à la sévérité exemplaire étant donné les enjeux de vie et de mort ?
Le 10/02/2020 à 14h49
Le 10/02/2020 à 14h53
Le 10/02/2020 à 15h01
Le 10/02/2020 à 15h28
En grande partie d’accord avec toi sur le sujet.
Même en étant du métier, je lis les notices des trucs que je ne connais pas ou que je n’ai pas eu depuis longtemps. J’ai de temps en temps des surprises.
Le problème est le même dans pleins de domaines. Il y a un soucis pour accéder à des ressources fiables ou être sûr qu’elles soient fiables et un manque d’envie de savoir.
Il suffit de voir qu’énormément de jeunes ne se servent que des réseaux sociaux comme site d’information et se contentent de ça…
Le 10/02/2020 à 15h47
Mmhh, ce savoureux mélange de santé et d’intérêts privés qui fait des miracles depuis tant d’années… " />
Le 10/02/2020 à 16h18
Le 10/02/2020 à 16h34
Le 10/02/2020 à 18h10
Je decris mon experience personelle. Je lis toujours les notices des medicaments que je ne connais pas ou quand ca fait un moment que j’en ai pris. Mais, je n’ai pas l’impression que les medicaments prescrits aux usa soient delivres avec la notice, en dehors du libre service qui n’a pas besoin de prescription et dans ce cas ils sont dans leur boites avec la notice.
Le medecin ne fera pas d’ordonnance s’il te faut du Ibuprofen 200 (un anti douleur equivalent du doliprane) par exemple, tu iras le prendre en libre service.
Tous les medicaments qui nous ont ete prescrits jusqu’a maintenent etaient dans la boite orange avec une etiquette collee dessus par les soin du preparateur (comme dans les films). Si le medecin a prescrit 2 comprimes par jour pendant 10 jours il y en aura exactement 20 et s’il y a un re-fill c’est marque sur l’ordonnance avec le nombre de re-fill autorise. Pour en avoir plus, il faut repasser par la case medecin.
Le pharmacien pose generalement la question suivante: savez-vous la posologie? et il recite ce qu’il y a d’imprime sur l’etiquette… ou sur celle collee au sac en papier qui contient la boite avec les medocs.
le reste est a voir avec le medecin… Il faut en parler avec son medecin et dans ce cas il te change le medicament pour un autre qui correspond mieux a tes exigences quand c’est possible.
Le 10/02/2020 à 18h34
Le 10/02/2020 à 18h53
alors le “équivalent” de “Notice me Sempai”, je le comprend dans le sens “utilisé à la place de”.
les pub tv (en france) qui causent d’ibuprofene mettent en avant le coté “anti-douleur rapide”, c’est en ça qu’il est équivalent” à du doliprane
chimiquement et coté effets secondaires je ne doute pas de probables différences.
je dois avouer que les quelques fois où j’ai eu à gober un cachet, j’ai pas spécialement lu la notice.
tout au plus la dernière fois j’ai vu le picto “danger en conduisant” car il pouvait faire somnoler, mais j’ai pas vraiment ressenti les effets (et j’étais pas en capacité de conduire de toute façon)
pour les quelques jours où j’ai eu le traitement (1 mois max) j’ai fait aveuglément confiance au medecin, (ma conso de médocs est au raz des paquerettes, les dolipranes fournis “au cas ou” en même temps que ces medocs arrivaient à expiration y’a pas longtemps, et les boites plus anciennes étaient expirées depuis quelques années XD)
Le 10/02/2020 à 20h48
Le 10/02/2020 à 20h57
@Drepanocytose
Tout à fait d’accord pour responsabiliser le patient, qui bien souvent ne demande pas mieux. Les droits des patients sont bafoués en permanence. Mais encore faut il lui en donner les moyens. Dans ce cas précis, oui, tu as sans doute raison, il n’est peut être pas bien compliqué de comprendre ce qu’est un opioide et de renseigner… (à condition de savoir lire toutefois). Mais c’est bien souvent plus complexe. Je prends ce cas comme un simple exemple, qui est certainement loin d‘être isolé.
D’accord aussi pour ne pas faire une confiance aveugle aux médecins, qui peuvent se tromper. Eux-mêmes en sont parfaitement conscients. On ne peut pas tout connaître en médecine : la matière est trop vaste, trop spécialisée, et évoluent trop vite. C’est aussi pour ça que l’on travaille en protocole, que les logiciels sont censés, en théorie, aider à la prescription ( certification obligatoire ), et que les prescriptions doivent être relues par un pharmacien…
Le 10/02/2020 à 21h27
Le 10/02/2020 à 21h52
Le 10/02/2020 à 22h15
C’est tout comme Fry a dit au sujet de ma comparaison entre l’ibuprofen et le doliprane 😅.
Le 11/02/2020 à 00h39
j’étais bien content de mes opioïdes après mon inter chirurgical ( niveau 2 et 3 ) :o c’est pas le petit paracétamol qui m’aurait fait qq chose
Le 11/02/2020 à 08h06
Je comprend que c’est un constat: on ne peut pas faire confiance aux médecins, ni aux labos. Il est donc nécessaire de se forger sa propre opinion comme on peut puisqu’il s’agit de notre corps, de notre santé.
Ceux qui ont les moyens (le temps, l’éducation, etc.) vont vivre, les autres, les moins malins, les en crises, les abimés , ben tant pis pour eux. Au passage, la capacité intellectuelle, n’est pas au top 100% pendant une rage de dents par exemple. En conséquence faire confiance a un médecin même (et peut être surtout ?) quand on est en situation de vulnérabilité, c’est une mauvaise idée.
Accepter ce constat sans autre suite, c’est accepter que les responsabilités des labos et des médecins, sont bien comme elles sont, puisque le principal facteur de bonne gestion, c’est que les gens se prennent un peu en charge après tout c’est en premier leur problème.
Cette vision d’un monde sans confiance, où les moments ou je suis le plus vulnérable, sont une opportunité de profit, me glace.
Le 11/02/2020 à 10h47
#mon expérience en france
Il y a quelques temps j’ai été voir mon médecin traitant car je voulais des conseil pour arrêter le cannabis (j’était gros fumeur à l’époque).
Après un sermon légèrement irritant (si je lui en parlait c’était justement parce que j’était conscient de mes soucis), je lui ai demandé quelque chose pour dormir, qui était mon principal effet secondaire à l’arrêt.
J’ai eu la mauvaise idée de lui faire confiance, j’ai un peu tiqué dans le fait qu’il fallait le prendre le matin (il ne m’avait rien dit de spécial) mais heureusement j’ai commencé un weekend.
Je n’ai jamais pris d’autres drogues que du cannabis de ma vie, eh bien pendant 2 jours j’ai cru devenir un vrai camé : Pupilles dilatés, impossibilité de réfléchir à quoi que ce soit et tremblements.
Le dimanche soir j’ai enfin regardé la notice, j’avais qu’une petite partie des effets secondaire et la suite m’a fait une peur bleu.
En demandant à un ami qui s’y connait un peu, j’ai découvert que c’était un anti-dépresseur assez puissant. Il m’a tout de suite dit d’arrêter cette connerie.
Mon médecin ne m’avait rien dit sur ce que c’était, la pharmacienne non plus.
Depuis je vais au médecin le moins possible, je n’ai plus confiance du tout.
Le 11/02/2020 à 11h05
C’est ça, ce monde me glace. Je souhaite qu’il ne reste pas comme ça et que les labos et les médecins soient tenus responsables de prendre des décisions qui aident les personnes qui ont besoin d’aide plutôt que d’être au service des actionnaires des labos, consciemment ou pas .
Je fais l’hypothèse qu’aujourd’hui si un labo voyait les ventes d’un médicament dangereux et lucratif s’envoler sans raison médicale connue, l’obligation vis a vis des actionnaires est plus forte que celle vis a vis de la santé publique. J’aimerai que soit différent et que la solution ne repose pas seulement sur la responsabilité des patients.