Hydrogène décarboné : le gouvernement annonce l’ouverture de deux appels à projets
Le 27 octobre 2020 à 08h10
2 min
Sciences et espace
Sciences
Dans leur communiqué commun, plusieurs ministères et l’ADEME (Agence de la transition écologique) expliquent que « l’hydrogène constitue une opportunité stratégique pour la transition vers une économie "zéro carbone" et la création d’une filière industrielle ».
Ce sujet intéresse également l’Europe, qui a lancé une alliance il y a quelques semaines, rappelant au passage les enjeux : « l’hydrogène peut servir de matière première, de carburant ou de vecteur d’énergie et de solution de stockage et trouve de nombreuses applications possibles qui réduiraient les émissions de gaz à effet de serre ».
Dans le cas de la France, deux appels à projets sont ainsi lancés :
- Briques technologiques et démonstrateurs : « s’adresse principalement aux entreprises. Il vise à développer ou améliorer les composants et systèmes liés à la production et au transport d’hydrogène et à ses usages tels que les applications de transport ou de fourniture d’énergie, ou encore à concevoir et développer de nouveaux véhicules notamment pour le transport routier de marchandises et le ferroviaire. Il pourra également soutenir des pilotes et démonstrateurs d’envergure (supérieur à 20MW) sur le territoire national, permettant à la filière industrielle de l’hydrogène de développer de nouvelles solutions et de se structurer ».
- Ecosystèmes territoriaux hydrogène : « soutient des investissements de production et de distribution d’hydrogène renouvelable ou décarboné, pour des usages industriels et en mobilité, en particulier dans le domaine des utilitaires et des transports lourds (collectifs ou de marchandise). Il vise à faire émerger des consortiums réunissant sur un même territoire collectivités et industriels porter des écosystèmes de grande envergure favorisant des économies d’échelle ».
Le 27 octobre 2020 à 08h10
Commentaires (11)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 27/10/2020 à 09h15
Le soucis c’est que les promoteurs de l’hydrogène mettent clairement la charrue avant les bœufs, vu que l’hydrogène n’est clairement pas décarboné, en tout cas à l’heure actuelle : Il est fabriqué à base de méthane ce qui émet tout autant voire plus de CO2 que de le bruler directement.
L’électrolyse de l’eau, qu’on nous vend comme une évidence pour produire de hydrogène sans CO2, n’est juste pas assez efficace pour être utilisé industriellement, et consommerait de toute façon une quantité d’électricité monstrueuse qui serait extrêmement émettrice de CO2 a moins de la produire avec du nucléaire (dont on essaie malheureusement de se débarrasser). Les renouvelables ne seraient pas suffisant pour encaisser ce supplément de production électrique nécessaire.
Le 27/10/2020 à 10h02
C’est un paris sur l’avenir des productions d’électricité. Comme bon nombre de futur technologie !
Les technologies / connaissance pour la fusion nucléaire avance bien mais ça coûte chère et les politiques européenne ont la particularité de mettre des bâtons dans les roues plus qu’autre chose. Il n’y a qu’à regarder comment fonctionne le projet ITER.
Entre les sommes astronomique que ça demande, les projets politique incapable d’avoir une vision au delà de 10-20ans c’est compliquer d’espérer quelquechose rapidement.
Peut être un pays comme la Chine s’y penchera quand elle verra un réel intérêt à produire beaucoup plus d’électricité.
M’enfin quand les techno utilisant beaucoup d’électricité seront au point, ça mettra peut être un coup de boost a tout les projets de construction de central nucléaire à fusion !
Le 27/10/2020 à 10h36
Le problème aussi avec les électrolyseurs c’est que ce sont des installations à coûts fixes, donc l’idée allemande de les alimenter juste quand il y a du vent est assez saugrenue, et doute façon applicable uniquement quand on a des dizaines de milliards d’excédent budgétaire chaque année à gâcher comme eux, nous n’avons pas ce luxe malheureusement…
L’organisation terriblement complexe d’ITER était aussi un objectif en soi du projet : l’idée était de faire participer tous les pays pour globalement faire avancer tout le monde dans la maîtrise de la fusion et de son industrialisation
D’ailleurs il faut se rappeller que la grande majorité des pays contribuent uniquement en nature au projet, ce qui est gagnant-gagnant : ITER a ses éléments et les pays créent une véritable expertise dans le domaine qu’ils peuvent plus tard valoriser
En plus quasiment tout dans ITER est une première en terme de fabrication, il était donc logique de prendre les «meilleurs» dans chaque domaine
Maintenant les avancées dans les matériaux supraconducteurs devraient permettre de faire des réacteurs de production plus compacts, donc plus simples à fabriquer
Le problème avec la fusion c’est qu’on ne sait pas vraiment quand on y arrivera vraiment
On sait qu’on avance, mais à part ça… ITER et les autres projets comme SPARC apporteront beaucoup de réponses mais personne ne peut dire «ok si tu me donnes 50 milliards dans 30 ans t’as un réacteur de production online»
Alors que la fission gen4 est beaucoup plus proche de l’industrialisation (on a déjà construit des protos fonctionnels mine de rien, Phénix et Superphénix, et les USA, Russie et Chine avancent bien sur le sujet aussi), et a aussi l’avantage de permettre la valorisation et donc la réduction de la quantité de nos déchets nucléaires
Je ne dis pas qu’il ne faut pas avancer sur la fusion, c’est indispensable à long terme et plus tôt on l’a mieux ce sera, mais je trouve ça dommage de ne pas mettre au moins autant de moyens pour la gen4
Le 27/10/2020 à 11h00
Les objectifs des réacteurs de générations 4 est bien différente des objectifs des réacteurs à fusion !
L’un étant plus pour les besoin à moyen terme tels que les besoins croissant d’électricité dans le monde et la réduction de gaz à effets de serre / déchets nucléaire.
L’autre est plus sur le long terme et vise plus les besoin que pourraient avoir les nouvelles technologies. Comme l’utilisation d’engin électrique à grande échelle, l’électrolyse industrielles pour l’hydrogène liquide, la possible fabrication de certains supra-conducteur etc.
Je pense que si tu prends tout le personnel et les sommes engagé dans les réacteurs de gen4 elles dépassent largement celles pour la fusion ! Mais comme tu dis, vu qu’on est proche de l’industrialisation les pays se livrent plus à une compétition qu’à une collaboration comme c’est le cas pour ITER.
En France aussi on avançait bien avec ASTRID… Mais notre très cher Président à juger bon d’y mettre fin :( .
Le 27/10/2020 à 16h37
Et du coup est-ce que c’est pas justement ce dont il est question dans le deuxième appel à projet mentionné dans cet article ?
Le 27/10/2020 à 11h17
Oui ASTRID je ne m’en remet pas…
L’idée derrière est sûrement que cela coûtera moins cher de faire construire plus tard des RNR chinois que de tout développer en interne…
Mais je ne suis pas tout à fait d’accord pour le reste, la gen4 offrirait tout aussi bien suffisamment d’autonomie pour le siècle prochain (bon peut-être pas le millénaire ok x) ), permet aussi de faire de l’électrolyse haute température, et surtout est facilement miniaturisable contrairement à la fusion
(durée de confinement proportionnelle au volume), ce qui permet par exemple de faire des SMR totalement sûrs et pas cher car industrialisables à grande échelle, pour être intégrés par exemple dans les trains, bâteaux voire peut-être même camions et avions si ça se trouve !
À mon avis les deux technos sont très intéressantes même à long terme et complémentaires
C’est possible pour la somme totale de financements mais il ne faut pas oublier que cela fait très longtemps que l’on travaille sur la fusion aussi
Le 27/10/2020 à 12h01
J’espère que ça ne se terminera pas en Cloudwatt/Numergy.
Le 27/10/2020 à 17h11
A l’instar de l’électricité, l’hydrogène est un vecteur énergétique. Elle n’est en aucun cas une ressource énergétique comme peuvent l’être les énergies fossiles, le nucléaire ou les énergies renouvelables. Le problème de sa production non carbonée reste comparable à celui posé par la production d’une électricité non carbonée.
La découverte de ce nouveau vecteur et le problème posé par les émissions de CO2 par la production d’électricité sont concomitants, ou pour être plus trivial, sont à la mode. Ce qui permet de faire apparaître une confusion dans les esprits, l’hydrogène, c’est bien parce que ça ne produit pas de CO2.
En bien non, l’hydrogène, c’est comme l’électricité, ça peut produire du C02, dans des proportion très variables, ou pas. C’est lié à son mode de production.
Le seul avantage que l’on peut attendre de l’hydrogène, bien que cela ne soit pas gagné, mais soyons optimistes, c’est qu’il est possible de spéculer sur une plus grande facilité de stockage, permettant de mieux valoriser les énergies renouvelables intermittentes et permettant un usage dans les transports.
Le 27/10/2020 à 17h24
En effet, c’est bien d’expérimenter, le problème c’est qu’on est pas du tout prêt a faire de l’hydrogène par électrolyse en quantité si on a pas de plan concret pour produire l’électricité nécessaire.
En effet c’est pas gagné, l’hydrogène étant le gaz qui pose le plus de problème a manipuler étant donné qu’il est de loin le plus léger de tous. Il a tendance a fuir à la moindre micro-fissure ou mauvaise jointure.
Le 28/10/2020 à 09h11
Ce que tu rappelle est également rappelé par Philippe Bihouix dans une récente vidéo (d’autres l’ont fait, comme Jean-Marc Jancovici il y a peu).
Le 30/10/2020 à 18h50
il y a aussi de la production d’hydrogène directement à partir de l’humidité de l’air, c’est un projet en pleine expérimentation en Belgique et ça fonctionne plutôt pas mal
et il y a des projets de Génération4 où on utilise la cogénération pour produire de l’hydrogène en même temps que l’électricité, et là, c’est tout bénéfice
et l’électrolyse, toujours avec le nucléaire permettrait de rentabiliser le parc nucléaire beaucoup plus : un réacteur coût la même chose qu’il soit à 50% ou à 100%. Actuellement, il n’est que rarement à 100% mais ici, on pourrait utiliser la production d’hydrogène comme variable d’ajustement du réseau, ce serait économiquement intéressant