Facebook, YouTube et Twitter suppriment des preuves de crimes de guerre
Le 02 juillet 2020 à 09h50
2 min
Internet
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En durcissant et automatisant leurs processus de modération des contenus pendant le Covid-19, les grandes plateformes du web ont fait disparaître des centaines de comptes de journalistes et activistes syriens, et des milliers de preuves de crimes de guerre, déplore Arrêt sur images.
L'ONG Syrian Archive dénombre 35 comptes supprimés. En réaction, une campagne est menée sur Twitter, sous le hashtag #FBFightsSyrianRevolution ("Facebook contre la révolution syrienne"). La Syrie n'est pas le seul pays touché : pour le seul mois de mai, 52 comptes de journalistes palestiniens et 60 comptes de l'écosystème médiatique tunisien ont subi le même sort. La plupart seront remis en ligne en quelques jours.
Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes plaident l'erreur technique liée à la méthode d'apprentissage machine (machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte de l'épidémie de Covid-19.
Mais pour l'ONG britannique Syrian Archive, interrogée par NBC, l'argument du confinement ne suffit pas à expliquer que « depuis le début de l'année, la part de contenus liés aux droits humains en Syrie supprimée par YouTube a plus ou moins doublé (de 13 à 20%) ». En mai, selon le décompte de l'ONG, 350 000 vidéos « d'attaques aériennes, de manifestations et de destruction de maisons » auraient été effacées au nom de la protection de la sensibilité des utilisateurs.
Le problème dure depuis des années, sans que les plateformes ne parviennent à enrayer ces censures répétées. 16 % des 1,7 million de vidéos qui constituent la base de données de Syrian Archive auraient été effacées involontairement, alors que YouTube assure travailler de concert avec l'ONG. Et la technologie de modération est de plus en plus invasive : selon YouTube, 80 % des contenus violents publiés au second trimestre 2019 ont été identifiés et supprimés par le système... avant même leur publication !
« Ils effacent l’Histoire », se désole Nick Waters, journaliste chez Bellingcat, joint par ASI. « Les plateformes s'en fichent, elles détruisent des preuves ! Pourquoi ne pas juste les mettre de côté ? »
Le 02 juillet 2020 à 09h50
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 06/07/2020 à 09h58
Ce qui me fait tiquer c’est le “ils ont mal fait leur boulot”.
C’est une ONG, ce n’est pas leur “boulot”, il le font parce que personne d’autre le fait. C’est du bénévolat la plupart du temps.
Que tout à coup les algo se mettent à supprimer directement ce genre de vidéo (là ou il était question d’une désactivation du compte auparavant) est le véritable problème. Ce n’est clairement pas un manque de bol, c’est un choix… (les algos n’évoluent pas tout seul hein ^^‘)
Je t’en prie, propose une alternative pour “archivage de vidéos sécurisé et accessible pour pays en situation de conflit armée”. Et bonne chance pour esquiver la censure " />
Le 06/07/2020 à 12h04
arghl
je dis pas que youtube doit pas être utilisé pour les échanges, car effectivement censurer tout youtube pour empêcher qqn de déposer une vidéo qui dénonce / prouve un fait est plus compliqué que bloquer “www.deposezvospreuves.com”
mais on ne m’ôtera pas de l”idée que si c’était “archivé” sur youtube, et pas ailleurs (comprendre “en plus” de youtube) sur un disque de 20To hors réseau, au siège de l’ONG par exemple (et minimum aussi chez 3 membres de l’ONG) c’était mal pensé comme système d’“archivage”
je dis pas non plus que c’est “normal” que les algo youtube aient supprimés les vidéo, mais youtube propose une possibilité, sans garantir sa pérennité, c’est une utilisation “à vos risques et périls” que tout le monde semble ignorer (idem avec facebook et toutes ces autres plateformes hein)
la bêtise humaine explique un bon paquet de choses, y voir une malveillance volontaire, pourquoi pas, mais pour le moment je suis naïf et ne crois pas à la théorie du complot dans le cas présent
Le 06/07/2020 à 18h08
Mais qu’est ce que tu n’arrive pas à comprendre dans “une ONG ne peut pas se substituer à un organisme d’archivage vidéo” ?
Ou encore “l’utilisation de youtube/twitter/facebook n’est certainement pas un choix par fainéantise” ?
Cf. censure d’autres sites, moindre pénétration technologique et putain de pays en état de guerre depuis 9ans !
L’ONG a déjà fait ses sauvegardes (c’est ce quelle explique sur ton site), mais toutes les vidéos qui n’ont pu être traitées / archivées avant les strikes de youtube & co ont été définitivement supprimées par les nouveaux algos.
La théorie du complot je ne sait pas, les accords contraignants selon les pays (risque de censure) et la vision “sélective” des réseaux sociaux j’y crois beaucoup plus. Pourquoi pas un simple blocage (déblocable sur demande justifiée, comme par l’ONG en question justement), surtout pour des questions aussi graves ?
La bêtise humaine c’est de ne pas arriver à se mettre à la place des autres.
Par exemple penser comme si tu avais les mêmes moyens, possibilités et connaissances qu’en étant à la place des témoins filmant ces scènes ou que la/les ONG archivant les vidéos au cas par cas étaient capable de traiter des milliers de vidéo d’un claquement de doigts comme les géants des réseaux sociaux.
Le 06/07/2020 à 18h40
Une caméra " />
Le 06/07/2020 à 19h10
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On parle pour la diffusion, c’est un peu compliqué de prêter la caméra à chaque personne qui veut voir la vidéo
Le 07/07/2020 à 12h02
bon, visiblement là c’est toi qui cherche la petite bête dans ce que je n’ai pas dit.
je savais pas que youtube était un organisme d’archivage de video, et je n’ai jamais parlé de se substituer à un tel service.
si les vidéos supprimées étaient sur le compte de l’ong, il aurait été totalement logique de les mettre en “quarantaine” et / ou de communiquer avec le gestionnaire du compte avant suppression pure et simple.
par contre comment tu veux que youtube demande à l’ong “est-ce que je peux supprimer la video suspecte postée par [nom-du-témoin] depuis [pays-en-guerre]”, comment youtube est censé faire la différence entre une vidéo “à soumettre à l’ong” et une autre si c’est pas sur son compte (cas probable des videos “en attente”).
la SEULE chose que je dit depuis le début, c’est que SI y’a des vidéos TRAITÉES et ARCHIVÉES par l’ONG sur youtube qui ont été supprimées et qui ont été définitivement PERDUES, c’est qu’il y avait un mauvais process coté de l’ong qui n’avait visiblement pas de sauvegarde et là c’est con.
toute les suppression brutales qui ont pu être faites par youtube, c’est un traitement radical mal pensé de la part de youtube, on est d’accord, il aurait été largement plus logique de bloquer la video et de contacter le gestionnaire du compte sur lequel le dépôt a été fait avant toute opération irreversible.
la suppression pure et simple depuis un algo est une connerie sans nom.
sur ce, j’arrête ce dialogue de sourd où visiblement tu me prête des raisonnements / pensées que je n’ai pas.
Le 09/07/2020 à 09h46
Le 02/07/2020 à 09h14
hum
autant la perte des données est malheureuse dans le contexte (crime de guerre = grave)
autant utiliser youtube, facebook, twitter et compagnie comme lieu d’archivage des données en question est une pure bêtise.
utiliser ces plateformes comme moyen de communication correspond a une certaine logique, mais s’en servir comme stockage franchement …
Le 02/07/2020 à 09h58
ce n’est pas tant une question d’archivage à mon sens (j’ose espérer qu’elles sont archivées ailleurs), mais de partage de l’info. Et du pouvoir (lié à leur succès) de certaines plateformes sur l’info qui doit ou non être partagée. Je parlerais plus d’invibilisation que de suppression de preuves d’ailleurs.
Le 02/07/2020 à 10h00
Je dois dire ! Si seulement ce la pouvait servir et que les gens qui utilisent ces plateformes comprennent le fond du problème et se décident à les stocker ailleurs.
Le 02/07/2020 à 10h58
Essayons de prédire la réaction de la majorité pro-censure de la communauté nextinpact :
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Le 02/07/2020 à 11h24
Faut avoir accès a d’autres plateformes aussi
Youtube est facile à utiliser pour des amateurs et surtout il est rarement bloqué en Syrie
Le stockage et l’encodage de vidéo ça demande des moyens
Le 02/07/2020 à 11h30
+1
Je ne pense pas que les personnes filmant les crimes de guerre (la majorité étant des films amateurs) aient la possibilité / le loisir / les connaissances de stocker ailleurs leurs vidéos.
Il faut se mettre à leur place et ne pas raisonner comme si vous aviez les mêmes moyens qu’en étant devant votre PC à la maison " />
Le 02/07/2020 à 11h35
Le 02/07/2020 à 11h36
yep pour le coté “invisibilisation”
Le 02/07/2020 à 11h36
tout à fait, mais j’y crois pas trop malheureusement
Le 02/07/2020 à 13h48
Pour expliquer cette vague de censures inattendue, les plateformes
plaident l’erreur technique liée à la méthode d’apprentissage machine
(machine learning) de leurs programmes, et mettent en avant le contexte
de l’épidémie de Covid-19.
La covid, cette nouvelle excuse mondiale, qui va du retard de livraison du colis à la censure de contenus sur les plateformes, en passant par la baisse du salaire ou la (tentative de) suppression des congés " />
Sinon, c’est courant de confier au “machine learning” l’autorisation de supprimer du contenu ? Ils en sont à un tel niveau de confiance ? Déjà quand on voit les biais pour la reco faciale, c’est une cata, alors pour supprimer arbitrairement du contenu…
Le 02/07/2020 à 14h29
Fallait tout poser sur FramaTube ^^
Le 02/07/2020 à 20h30
C’est cohérent. Les preuves des crimes de guerre de Clinton and co.
Le 02/07/2020 à 22h49
“Suite à la suppression préventive des contenus violents ou haineux, nous vous informons qu’il n’y aura plus de contenus violents ou haineux.”
signé: Captain Obvious
Le 03/07/2020 à 12h25
Une ONG n’est pas à but lucratif donc difficile de leur en vouloir de ne pas être capable de tout archiver si rapidement. Sans parler du fait qu’il faut le matériel pour (et l’argent qui va avec…) et ça c’est tout sauf sur.
C’est justement ce que reproche l’ONG : tout à disparu (définitivement), empêchant leur travail de vérification et d’archivage (qui est extrêmement long).
Donc du “ressort de l’ONG” tu es gentil mais quel est le rapport entre une ONG qui ne parvient pas à suivre la cadence (ce qu’ils font est déjà exceptionnel) et le fait qu’une mise à jour des automatisme de modération de YouTube & co ai abouti à une suppression directe de milliers de vidéos de ce genre ?
Le fond du problème n’est pas là, il est du côté de la censure automatique qui se durci.
Le 06/07/2020 à 08h45
nan, je disais juste que se servir de youtube comme espace d’échange n’était pas une idée pérenne à la base, et c’est pas la fonction de youtube, c’est un détournement qui a un coté pratique certes, mais des risques (la preuve).
que l’ONG n’ait pas les ressources pour faire autrement est un autre problème en soi
que manque de bol les process automatiques de youtube aient flingué les documents non encore archivés c’est dramatique je le concède
par contre, en lisant l’article j’ai pas vraiment compris que c’était “juste” des documents pas encore traités qui avaient été dégommés, j’avais l’impression que l’ONG bosse avec les video sur youtube et c’est tout, comme s’ils ne sauvegardaient rien de leur coté, d’où ma première analyse et le coté “ils ont mal fait leur boulot” qui t’a fait tiquer :)