Alors que de nombreux lieux culturels rouvrent peu à peu et que le Pass Culture vient d'être lancé, le Président de la République était en visite à Nevers et s'est exprimé sur le cas des librairies qui font face à la concurrence des géants de la vente en ligne.
Ainsi, « certains grands groupes ont la possibilité de vous envoyer quasiment sans frais votre livre, quand votre libraire indépendant va vous faire payer les frais postaux ». Un projet de loi est ainsi attendu d'ici quelques semaines pour corriger le problème.
L'idée pourrait être d'imposer un tarif minimum concernant les frais de port, c'est en tous cas le sens d'une proposition sénatoriale déjà faite sur le sujet. L'histoire ne dit par contre pas s'il est également prévu d'aligner à ce montant le prix des livres électroniques.
Commentaires (23)
#1
Quant à l’idée que les librairies iraient peut-être mieux si elles n’avaient pas été arbitrairement fermées en automne, laissant un boulevard aux plate-formes en ligne, il va sans dire qu’elle doit être simplement écartée car jugée grotesque. Nous sommes en France, pays de l’exception voyons !
#1.1
+++10 000 000 !
#2
Ce projet de loi consistera à donner aux libraires indépendants les mêmes avantages fiscaux, administratifs, juridiques et techniques que les grands groupes.
Ah… non ? mince. Erreur…
Ce projet de loi consistera à réguler les prix, car la régulation c’est la liberté.
#3
Et est-ce que les petites librairies pourront acheter leurs livres chez les éditeurs au même prix que les grands groupes ? De ce côté-là il faudrait mettre un prix unique, que la marge soit la même pour tous.
#3.1
C’est déjà le cas.
#4
Et certains osent encore dire que la France n’est pas un pays communiste.
#5
Bah ils ont juste à remettre le prix réduit de la livraison pour les librairie comme on avait il y a deux ou trois ans (avant qu’il ne le supprime, sic).
#6
Et on la nommerait loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du livre?
#7
Donc ce serait moins cher de prendre l’automobile pour aller acheter/retirer physiquement le livre, plutôt que se faire livrer ? Pas sûr que niveau écologique ce soit le meilleur calcul (sans parler du pouvoir d’achat) …
#7.1
Pas sûr non plus que la formule actuelle de Amazon (puisqu’il faut bien le citer) soit très écologique, non plus…
“Tout, et tout de suite”. C’est cela qui n’est pas écologique, et c’est cela qu’il faut changer. La gratuité des FdP est un frein à la prise de conscience des gens que, oui, ils peuvent attendre d’aller faire leurs courses pour acheter tel bidule, et oui, “faire les boutiques” ce n’est pas simplement se ruer dans les magasins de vêtements en période de soldes: ça peut concerner les librairies et autres petits commerces.
#7.2
Ah oui, mais comment faire ? Ce n’est pas propre aux livres, de la “fast fashion” aux bibelots électroniques on est assez largement dans une ère de surconsommation/surpollution.
À grosse maille on peut dire que l’infrastructure de livraison d’Amazon est plutôt efficace vu que ça coûte fort cher et que c’est un des moyens de se différencier de leurs concurrents.
Par contre on ne va pas se mentir, même sans société de consommation, personne ne va aller dans les librairies, à part les passionnés.
#8
Tu peux aussi y aller à pieds, en vélo, …
Pour le coup je trouve pas l’idée complètement idiote, à partir du moment où la livraison est incluse dans le prix, on ne peut plus considérer que le livre est à un prix unique. Ici, on peut considérer qu’Amazon te fait “cadeau” du carburant que tu aurais dépensé. Bon, difficile de statuer sur ce qu’il faut faire, mais si on veut être cohérent avec la politique du prix unique du livre, il y a effectivement un sujet à creuser.
#8.1
Le livre n’est déjà pas stricto sensu à prix unique, il y a un flottement de 5 % vers le bas autorisé. Et je ne sais pas, mais ce n’est pas impossible que ce soit autorisé de vendre au-dessus du prix. Rajouter quelques sous pour la livraison ne changera pas grand chose (il me semblait que comme tout dans la culture c’était perfusé de subventions)
Mais effectivement, une des armes d’amazon (et ce en-dehors du seul contexte des livres) est sa capacité de livraison. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de se battre pour que les librairies désorganisées essayent de concurrencer avec l’aide de nos impôts le géant du secteur ?
Je connais des gens qui achètent sur amazon, d’autres qui achètent physiquement en boutique, par contre commander sur le site de la boutique c’est 404
Pour moi le différenciateur d’une librairie c’est les recommandations, le conseil, etc. Pour vendre Harry Potter et One Piece, Carrefour, Fnac ou Amazon gagneront forcément.
#9
Dans ce cas il faut forcer les libraires a faire de la vente en ligne dans les mêmes proportions et distances
#9.1
Honnêtement je sais pas ce qu’il faut faire. Mais c’est sûr que les librairies en ligne avec livraison offerte ont un avantage concurrentiel important que les librairies physiques ne peuvent concurrencer, même avec la meilleure volonté du monde puisque la loi le leur interdit.
#10
Ce n’est pas un avantage concurrentiel à mon sens. C’est juste des métiers différents même s’ils vendent les mêmes produits. On ne peut toujours pas faire porter sur autruis une perte de parts de marchés. Que proposent les libraires pour répondre aux demandes des lecteurs potentiels ?
#11
Et sur le principe du prix unique du livre, l’idée est de subventionner les livres des CSP+ qui lisent beaucoup et des bouquins de hipsters par les CSP- qui lisent peu et des bouquins grand public. Donc bon, je ne suis pas fondamentalement pour à priori
#11.1
Tu as une lecture particulièrement biaisée (quand une soit disant conséquence deviendrait la raison de la loi) de la conclusion de l’article, elle même étant particulièrement douteuse (avec un lien 404 vers l’article justifiant cette conclusion …).
#11.2
Ah non la raison de la loi est de favoriser les boutiques. La conséquence est de subventionner les lectures des riches, mais ce n’était pas le but de la loi. Enfin pas que je sache.
Ce n’est pas neuf que les subventions à la culture de façon générale favorisent les CSP+. Il y a des sources facilement trouvables sur internet : opéra, politiques régionales pratiques culturelles
Après perso je n’ai rien contre, je suis probablement rangé dans les CSP+, je vais à la bibliothèque, lis pas mal de livres et visite des musées. Mais je n’ai pas la prétention de « défendre la veuve et l’orphelin » en le faisant
#12
Tu ne semble retenir que le coté financier alors que les raisons sont multiples.
C’est sur que subventionner la bière et les abonnement a biing sport et au PMU favoriserait moins le CSP+, quoi que.
Pour en revenir au prix unique du livre, il assure la survie de libraire spécialisé et permet aux mastodonte de se faire du lard. Alors oui, le prix pourrait baisser si on laissait les gros s’ettriper, mais au détriment de la diversité de l’offre et un nivellement par le bas.
#13
Ben oui, parce que le côté financier à la fin c’est moi qui paye.
Parce que là ce qui se profile c’est soit une hausse du prix des livres pour qu’ils incluent la livraison, soit des sous provenant des impôts pour que les libraires prennent en charge la livraison
Tu sais qu’il y a des gens qui disent très sincèrement - et c’est difficile de leur donner tort - que les taxes sur l’alcool, le tabac, les sodas sont des taxes sur les pauvres (régressifs) car ils en consomment plus ? De même, on dit que les riches ont des impôts, pour les pauvres il y a la loterie des jeux d’argent (le PMU).
Pourquoi mets-tu le livre au-dessus du football de BeIn Sport ? Je ne regarde pas le foot non plus, mais qui es-tu, ou qui suis-je pour décider que le livre mérite des subsides et non le foot ?
Question ouverte, hein, on peut l’élargir à pourquoi donner de l’argent à l’opéra, aux FRAC , etc. et non à des festivals de tuning et des statues en Cara Pils ? Je caricature, évidemment, mais tu vois l’idée.
Si la culture est un truc de CSP+ et que pour la culture des autres c’est mépris de classe, il n’y a aucune raison qu’on la finance, comme il n’y a aucune raison qu’on finance le golf, les rolex, les yachts ou le polo
Dans ce cas pourquoi ne pas donner directement du cash aux petites librairies si c’est vraiment l’objectif, histoire de voir clairement combien ça coûte et quel est réellement le but, et non passer par un échafaudage ?
#14
Mais + 1000… je ne vais pas dans une librairie pour acheter du tout venant, mais pour avoir du conseil… si tant est qu’ils le fassent…
J’ai des amis Auteurs, ils tentent de vendre leurs livre via des libraires… je dis bien tenter! Car au final, ce sont les Fnac, Leclerc Culturel, Cultura et Amazon par qui ils ont le plus de vente, du fait que les libraires refusent tout simplement d’en acheter pour le mettre sur les étagères…
Les maux sont finalement plus profonds qu’il n’y parait.
#15
“imposer un tarif minimum concernant les frais de port”
Mais sur Amazon, on peut commander autre chose que des livres, ils font comment pour calculer les FdP ?
J’achète souvent sur Amazon car je trouve ce que je cherche -en librairie c’est pas gagné, et ne me parlez pas de commander en boutique, pas envie de faire 2 fois l’aller-retour et de prévoir mon emploi du temps pour ça)- et souvent les vendeurs sont… des libraires !