Des millions de dossiers médicaux partagés (DMP) vides et inutilisés
Le 29 septembre 2020 à 08h21
2 min
Internet
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D'importants efforts ont été concédés pour pousser à l’ouverture de millions de dossiers médicaux partagés (DMP), et ainsi s’approcher de la barre des 10 millions pendant l’été, souligne Acteurs Publics, qui déplore cela dit le fait qu'ils soient souvent... vides et inutilisés.
20 % de ces ouvertures proviennent des usagers eux-mêmes, à partir du site. 40 % sont effectuées en accueil de CPAM et 40 % par les pharmaciens et professionnels de santé. Les pharmaciens, en particulier, ont été incités financièrement à l’ouverture et équipés de logiciels spécifiques. Les médecins ne réalisent en fin de compte qu’une partie infime des ouvertures de DMP. Selon l’assurance maladie, 20 % d'entre eux seulement en ouvriraient et les alimenteraient, mais l’organisme ne précise pas à quelle fréquence.
Une masse critique qui sera prochainement largement dépassée « puisqu’avec l’arrivée de l’Espace numérique en santé (ENS) au 1er janvier 2022, chaque assuré se verra créer automatiquement un ENS dans lequel figurera le DMP », se réjouit Thomas Jan, chef du département ENS/DMP à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
Revers de cette stratégie, note Acteurs Publics : elle contribue à multiplier des dossiers souvent inutilisés et parfois vides. Pour l’heure, le DMP n’est pas vraiment utilisé dans les hôpitaux, pas plus que par les médecins généralistes. Le principal document qui devait atterrir dans le DMP, à savoir le volet médical de synthèse réalisé par le médecin traitant, n’est que trop rarement intégré, et quand il l’est, c’est dans un format PDF, en texte illisible par une machine.
Faute d'interopérabilité avec leurs logiciels, les médecins devraient en effet passer 30 à 45 minutes pour le renseigner, et espérer pouvoir le verser au DMP sans trop de difficultés.
Le 29 septembre 2020 à 08h21
Commentaires (23)
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Abonnez-vousLe 29/09/2020 à 08h58
Tant que tous les professionnels de santé n’auront pas une adresse électronique dédiés aux usages professionnels ( fourni par leur ordre ou leur syndicats), ils ne pourront être émetteurs ou récepteurs de données de santé de leur patients à destination des autres professionnels de santé.
C’est bizarre que tous les médecins, pharmacies, hôpitaux possèdent encore un fax (virtuel ou non) ou une adresse postale…
Le 29/09/2020 à 20h28
En fait ça existe déjà et c’est de plus en plus utilisé et plutôt bien fait : MSSanté, Sisra, etc… Mais cela ne sert qu’à communiquer entre professionnels de santé, pas avec un patient. Elles sont maintenant bien implemntées dans les logiciels métiers. C’est un gain de temps (envoi immédiat, pas besoin de scanner ules courriers papiers) et d’argent (pas besoin de timbre poste…).
Seul problème dans ma région : les hôpitaux, car leur système n’est pas compatible, ils peuvent envoyer mais pas recevoir ce genre de message. Résultat tout marche encore en papier et fax avec eux.
Pour en revenir au DMP, comme très bien dit dans l’article, le problème principal est le temps assez important qui est nécessaire pour y accéder et surtout le temps infini qu’il faut pour mettre une info ou un document dedans…
Et pour reprendre le message précédent, actuellement il n’y a rien dans les DMP, dont c’est une perte de temps de s’y connecter quand on cherche une info…
Le 29/09/2020 à 09h18
En même temps je l’ai créé car j’ai vu que ça existait, mais personne ne m’a jamais posé la question ou proposé (à l’accueil de l’hôpital, du laboratoire d’analyse, pharmacie…).
Je suis jamais retourné dessus mais j’imagine qu’il n’y a rien.
Le 29/09/2020 à 09h51
Il faudrait commencer par standardiser les outils de suivi utilisés par les professionnels de santé. Suite à une hospitalisation, on m’a remis un cd contenant mon dossier complet concernant l’intervention en me disant que je ne pourrait pas le lire mais que tous les professionnels le pourraient. Jusqu’à présent, pas un de ceux que j’ai consulté, spécialistes du domaine concerné, n’a su le consulter, ne sachant même pas de quoi il retourne techniquement. Résultat j’ai un beau cd qui ne me sert à rien, et un dossier papier composé d’extraits car non remis intégralement à l’origine et je dois tout réexpliquer à chaque fois.
Le 29/09/2020 à 10h39
Il y a plein de standard en santé mais ils ne sont rarement mis en œuvre.
Le 29/09/2020 à 11h12
“Les médecins …Selon l’assurance maladie, 20 % d’entre eux seulement en ouvriraient et les alimenteraient…”
Encore un truc décidé entre “élites”, et pas par ceux qui travaillent sur le terrain… pour un résultat médiocre
Le 29/09/2020 à 11h57
Je peux témoigner : j’ai demandé l’ouverture de compte, puis ils m’ont demandé un code que je n’ai jamais reçu. Après ouverture d’un ticket, ils indiquent qu’ils l’envoient par courrier. Je l’attends toujours. Bref j’ai jamais pu avoir accès à ce truc, pas faute d’avoir essayé et persisté…
Le 30/09/2020 à 05h29
ça met des mois pour recevoir le code…je crois que j’ai trouvé un numéro de téléphone et j’ai relancé…
un de mes médecins qui s’est occupé de moi pour une petite opération a bien intégré son compte-rendu dans mon DMP : très pratique….
mais beaucoup de médecins ne veulent pas faire l’effort : je me suis installé dans un autre département (pour échapper à l’horreur du béton et de l’insécurité…) et là si c’est bien tranquille, ils sont complètement à la ramasse pour tout ce qui est le numérique: tout est en retard…
Un prof dans un hopital privé - ultra miteux mais d’énormes dépassement d’honoraires - refuse absolument d’entendre parler du DMP..
Le 29/09/2020 à 12h32
Étant professionnel de santé, je suis assez septique sur l’utilisation du dmp.
Il ne permet pas de stocker de grande quantités de données (exit les imageries et autres examens qui demandent du stockage, sauf si les images sont stockées dans le cloud par le centre d’imagerie et qu’un lien est dans le dmp…)
Est-ce vraiment fiable ? Étant en profession libérale et ayant eu une IRM d’un genous pour un contrôle où tout est normal). Lorsque j’ai voulu souscrire a une assurance j’ai eu plusieurs refus de dossier parce-que j’ai passé une IRM et que ce n’est pas normal a mon âge… Ou alors exclusions des atteintes des 2 genoux… Je n’ai pas envie que les assurance, banque, ou autre aient accès librement à mon dossier.
Juste avec un numéro de sécu je peux avoir accès a n’importe quel dossier, le patient n’a même pas a donner son aval via un push ou une confirmation par email, il me suffit de dire que c’est une “urgence”. ( Bien entendu j’ai fait ce test avec l’accord du patient… Et je sais bien que tous les accès sont soit disant enregistré…)
Bref pour le moment je n’ai aucune confiance dans ce système, et je préfère largement utilisé le papier. En donnant le papier au patient, je laisse le patient en faire ce qu’il veut, libre a lui de le fournir a un autre médecin ou une assurance. Le ratio bénéfice/désavantage pour l’utilisateur final est encore insuffisant.
Le 29/09/2020 à 12h44
de toute facon le DMP a ete cree a la vavite sans concertation aucune.
Quand on va que personne ne gere le dossier des patient, ca devient tres vite le foutoir. Il n’y a personne pour terier les document mis sur le DMP et donc on se retrouve tres vite pollué par des document ancien et inutile.
Le 29/09/2020 à 17h34
Patrick Beja a fait un épisode spécial du Rdv Tech sur le DMP. https://pca.st/episode/182eb5b6-aa38-49f3-a3c1-0333b742e9ae
J’avais trouvé l’épisode intéressant et monterai l’envers du décors qui semblait aller dans le bon sens.
Le 29/09/2020 à 17h55
En tant que professionnel de la profession, il vaut mieux que tu sois sceptique que septique ;)
Par contre cette attitude réfractaire à tout de bien des médecins c’est pénible…
( CMU - tiers payant, DMP, etc…)
Quant à la sécurité faut arrêter la parano…
Qui ça intéresse mon pova DMP à moi quidam inconnu ?
Un accès du DMP par un professionnel que l’on n’a pas consulté ( ou qq’un qui travaille dans l’urgence ) devrait à la rigueur être enquêté…
Quand je veux consulter mon dmp qui reste vide à l’exception des médicaments prescrits, faut que je me tape un SMS franchement est-ce bien utile ? La double authentification devrait être optionnelle histoire de tranquilliser ceux que ça inquiète…
Le 29/09/2020 à 18h11
ouvert il y a un moment : 100% de remboursement de sécu : les labo, pharmaciens, généralistes, ophtalmo, orl, imagerie, etc : quel dalle
Seule vague valeur ajoutée : on peut indiquer ses dernières volontés avec les directives anticipées (don d’organe, non acharnement thérapeutique, …) mais les hôpitaux snobant le DMP, je serai très étonné qu’ils pensent à le consulter sauf si les proches sont au courant et insistent, peut etre histoire d’éviter une affaire Vincent Lambert bis
Le 29/09/2020 à 18h25
Concernant l’avantage du papier, un fichier numérique pouvant contenir masse d’information plus précise qu’un bete imprimé, exemple, je me suis fait opéré de la myopie, on m’a remis une imagerie de l’oeil avant opération à garder précieusement en cas d’opération future (cataracte, …) sur un bete papier A4 couleur, je suppose que la machine d’origine a produit un format spécifique beaucoup plus riche en terme de définition voir d’autre information qu’une impression papier perd. En plus un fichier numérique, je peux en faire des sauvegardes dans des clouds / stockage perso divers et variés contrairement à mon pauvre exemplaire papier unique que je peux au mieux scanner et encore perdre des détails dans ce processus de numérisation originale -> impression analogique -> numérisation du scanner
J’apprécie les labo me remettant un rapport PDF voir récemment une échographie où le centre m’a fournit des clichés au format DICOM (un peu rustique le viewer à télécharger sur l’ordinateur en revanche).
Forcer à utiliser le DMP aurait le mérite de forcer à numériser / communiquer un format numérique. Après si le stockage est famélique c’est sûr que c’est mort pour ce que je viens de vanter et en effet le risque de bévue avec l’assureur ni de consultation du patient c’est pas terrible (si on est ko sans proche pour donner l’accord rapidement, le facteur urgence se comprend néanmoins), il faudrait au moins une notification que les praticiens sachent que leur accès ne passent pas inaperçus.
Toujours pour les question de stockage, un lien vers le cloud du producteur de la ressource (labo / imagerie / …) c’est bof aussi car en général ils ne gardent pas le fichier si longtemps, le but du DMP c’est quand meme d’avoir un suivi qui s’inscrit dans le temps
Le 29/09/2020 à 20h01
Je travaille dans l’informatique médicale certes à l’étranger mais j’essaye de suivre ce que fait la France et d’autres pays européens sur le sujet. Les logiciels DMP compatibles existent et permettent aux médecins d’obtenir des subventions lorsqu’ils les utilisent. Je ne parle même pas des hôpitaux avec le plan hôpital numérique et compagnies qui permettent d’obtenir des subventions. Le problème n’est pas là !
La question est de savoir si en 2020 nous souhaitons encore une dropbox sécurisée ? La réponse est non. Le DMP est essentiellement ça. Alors le DMP est aussi prévu pour avoir des données structurées. Bien ! Bon courage pour avoir des données (pas le format d’interop) compatible HL7 CDA Level 3. Codification des données, normalisation, etc.
Un autre frein est l’adoption de masse. Un professionnel n’a pas le réflexe si il n’y pas la masse critique d’utilisateurs. La France est en Opt-in (sur inscription), l’Autriche est en Opt-out (sur désinscription). L’Autriche part avantagé par rapport à la France.
Les messageries sécurisées existent (coucou MSSanté, Apicrypt), le changement d’habitude est difficile et nécessite parfois un investissement financier (connecteur dans le logiciel métier, etc.).
L’autre question à se poser est la nécessité d’avoir un DMP ouvert pour toute la population. Si vous allez 1 fois / an chez le médecin pour le rhume saisonnier, ça ne sert à rien !
Pour un patient en ALD, maladie chronique, cancer, etc. C’est la cible : beaucoup d’intervenants (médecins, spécialistes, médico-sociaux, soins à domicile, kiné, etc.). Mais ce n’est pas une dropbox l’outil idéal mais un outil pour gérer des itinéraires cliniques !
Le 30/09/2020 à 07h57
Les coûts pour l’informatique (logiciels) dans les hôpitaux et les EHPAD sont assez faramineux, surtout dans le Public.
Avec la création des GHT, les établissements sont obligés de lancer de nouveaux marchés pour pouvoir homogénéiser les logiciels, et développer ainsi l’intercommunication. Cela prend du temps. Et entre la décision finale de l’éditeur et l’installation dans toutes les structures, il faut bien compter 2 ans malheureusement…
Concernant la messagerie de santé, la mise en place était une vraie horreur, car nous étions nous-mêmes chargés de la “publicité” auprès des médecins. Tout le support de communication nous était fourni, mais charge à nous de le distribuer et de promouvoir auprès des professionnels.
Ca a été utilisé un temps, mais les médecins trouvent ça “trop long” en général…
Un message parle de l’Hôpital Numérique, je tiens à lui dire que cette campagne était une vaste fumisterie, car au final l’ARS distribuait un peu comme elle voulait les enveloppes.
Et depuis 11 ans maintenant que je travaille en Hôpital/EHPAD, finalement le plus grand frein à tout cela se réduit à deux éléments :
On reçoit donc encore des fax d’ordonnances alors que cela est formellement déconseillé pour la sécurité des données médicales…
Sans compter les nombreux médecins qui s’envoient par MMS des photos de patients/plaies/opérations, etc…
Et puis un Hôpital, c’est un environnement qui fonctionne 24h/24, lorsqu’on parle d’une coupure de 15 minutes pour pouvoir juste redémarrer un serveur, ça hurle de tous les côtés ! Les AS se plaignent de ne plus pouvoir tracer, les IDE de ne plus pouvoir noter les rendez-vous, et les médecins de ne plus pouvoir accéder aux dossiers des patients. Même topo pour les administratifs.
Et puis ça râle qu’il faut tracer dans les dossiers, que l’informatique c’est une perte de temps, et ça pleure quand ça marche pas 5 minutes…
Et au final tout ça traîne parce que sous principe de la concurrence, les GHT n’ont pas les mêmes logiciels entre eux.
Le DMP sur le principe c’est une belle idée, mais il est clair qu’un Opt-out aurait été plus simple.
Et au final, les seuls vrais gagnants, ce sont les éditeurs qui se gavent toujours plus…
Je ne comprends toujours pas pourquoi en France les Hôpitaux n’ont pas tous le même logiciel, permettant ainsi une interopérabilité parfaite…
Le 30/09/2020 à 09h04
Que ce ne soit pas le même logiciel et une mise en concurrence systématique, c’est préférable pour éviter la constitution de monopole et de rente (cf Microsoft), par contre une forme d’interopérabilité et de portabilité totale devrait être imposée et son non-respect éliminatoire pour un soumissionnaire.
Le 04/10/2020 à 08h49
C’est normal que ça râle quand il y a une coupure de 15 minutes. Aux urgences, ça ne s’arrête jamais et comme toutes les prescriptions et les résultats bio - imagerie passent par l’informatique …
Mais surtout, le plus incompréhensible, c’est que des sociétés privées (google, microsoft …) arrivent à faire des services qui fonctionnent H24 même quand ils upgradent / reboot leurs servers, pour des services aussi “indispensables” que des mails ou de la messagerie instantannée, mais pour un logiciel qui gère les prescriptions et les résultats d’un hopital, c’est pas possible …
Et pareil pour ce qui est de la réactivité - fiabilité du logiciel. DxCare est d’une lanteur incroyable alors que des logiciels “indispensables” comme Whatsapps, Steam … etc fonctionnent sans aucune latence (comparativement à DxCare pour Steam ;-)
Le 30/09/2020 à 08h10
les pharmaciens sont payés quand ils ouvrent un DMP
pour avoir testé, c’est vraiment nul et inutilisable j’ai clôturé le mien
Le 30/09/2020 à 09h22
Et bien non, je pensais ça dans le sens où l’éditeur serait l’Etat. Gardant ainsi la main sur ce qu’il met en place.
Le 01/10/2020 à 11h38
avec la qualité dégueu des MMS qui recompressent à fond pour rester dans l’enveloppe autorisée par l’opérateur (quelques centaines de ko), alors que la plupart doivent avoir des smartphones et que c’est pas les applications qui manquent (Whatsapp n’est certainement pas le meilleur mais a le mérite que presque tout le monde est dessus), entre iphoniens au moins iMessage doit prendre le relais et tirer vers le haut en n’appliquant pas les contraintes du MMS.
Le 01/10/2020 à 11h43
Je viens de refaire un tour et à ma grand surprise, pas mal de détails sur les médicaments, leur catégories et meme la spécialité du prescripteur depuis aout (upgrade de la plateforme ou du logiciel de mon pharmacien va savoir) et autres bonne suprise, dans la partie Documents/Soins médicaux et dentaires, une donnée “Libellé de l’acte” bien plus riche que le relevé sécu tout tronqué (parfois gère mieux sur le site de la mutuelle), pour peu qu’on fasse plusieurs opérations médicales sur une période courte, et c’est pas toujours facile d’associer les décomptes cpam/mutuelle (obligé de recouper les sommes, les dates pour tenter d’y voir plus clair), alors que la sur le DMP c’est bien plus lisible.
Le 04/10/2020 à 22h14
Si l’historique de tes médicaments est limité à 4 mois c’est grâce au Dossier Pharmaceutique (http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-Dossier-Pharmaceutique/Sa-genese-et-son-evolution ) qui est connecté au DMP.
Si cela fait plus de 4 mois, les informations viennent sûrement de l’historique médicamenteuse issue des caisses primaires.
Un autre moyen d’être que cela viennent du DP c’est de retrouver un produit sans ordonance (donc pas facturer à la sécu) dans la liste. Mais pour cela il faut que le pharmacien vous ait demander la carte vitale !!