Des influenceuses virtuelles (IA) concurrencent leurs équivalents humains
Le 02 janvier à 08h17
3 min
Économie
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Des « influenceurs virtuels » hyperréalistes créés par des IA génératives sont utilisés pour promouvoir de grandes marques, suscitant la colère des influenceurs humains, explique le Financial Times (FT).
Leur apparition « fait craindre aux influenceurs humains que leurs revenus soient cannibalisés et menacés par leurs rivaux numériques », souligne notre confrère. Des centaines d’avatars numériques ont en effet fait irruption dans le florissant marché des influenceurs, « estimé à 21 milliards de dollars ».
« Nous avons été surpris par les tarifs fulgurants pratiqués par les influenceurs de nos jours. Cela nous a fait réfléchir : "Et si nous créions simplement notre propre influenceur ?" », explique Diana Núñez, co-fondatrice de l'agence barcelonaise The Clueless, qui a créé Aitana, une influenceuse générée par une IA suivie par près de 250 000 personnes sur les réseaux sociaux. « Le reste appartient à l’histoire. Nous avons involontairement créé un monstre. Mais c’est une belle pièce ».
L'analyse du profil Instagram d'une publicité H&M mettant en vedette l'influenceur virtuel Kuki a révélé qu'elle touchait « 11 fois plus de personnes et entraînait une diminution de 91 % du coût par personne se souvenant de la publicité, par rapport à une publicité traditionnelle », relève le FT.
L'agence britannique des normes publicitaires a déclaré qu'elle était « très consciente de la montée en puissance des influenceurs virtuels dans cet espace », tout en précisant qu'il n'y avait « aucune règle exigeant qu'ils déclarent qu'ils sont générés par une IA ».
The Clueless indique certes sur la page d'accueil de son profil sur Instagram qu'Aitana est « Powered by AI », mais elle ne le précise pas, cela dit, sur ses posts, et « beaucoup d'autres ne le font pas ou utilisent des termes vagues tels que #digitalinfluencer », note le FT.
« Même si nous avons clairement indiqué qu’il s’agissait d’un modèle généré par l’IA… Au début, la plupart de ses abonnés ne remettaient pas en question son authenticité, ils croyaient sincèrement en son existence », reconnaît Diana Núñez, qui précise qu'Aitana avait même « reçu plusieurs demandes pour rencontrer ses abonnés en personne ».
Le FT relève aussi que Lil Miquela, l'une des premières influenceuses virtuelles, « facture jusqu'à des centaines de milliers de dollars pour chaque transaction et a travaillé avec Burberry, Prada et Givenchy ».
Les créations de Clueless ont également « été critiquées pour être trop sexualisées, Aitana apparaissant régulièrement en sous-vêtements », note le FT.
L’agence a rétorqué que la sexualisation est « répandue chez les vrais modèles et influenceurs » et que ses créations « reflètent simplement ces pratiques établies sans s’écarter des normes actuelles de l’industrie ».
Le 02 janvier à 08h17
Commentaires (29)
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Abonnez-vousLe 02/01/2024 à 09h05
Le 02/01/2024 à 09h25
Les pauvres influenc-arnaqu-eurs humains sont remplacés par des machines, mais que fait la police ?
Le 02/01/2024 à 09h22
Le 02/01/2024 à 10h05
Le 02/01/2024 à 10h07
Le 02/01/2024 à 10h05
Modifié le 02/01/2024 à 10h11
Le 02/01/2024 à 10h16
Modifié le 02/01/2024 à 10h42
Les médias sociaux sont déjà bourrés de faux : tout n'est que mise en scène et story-telling pour faire du like et monter dans les trends. Donc perso ça ne me choque pas que du faux soit généré par IA vu que c'est sa finalité.
Peut-être qu'à faire il y a aura une prise de conscience que ces "influenceurs" ne sont que des vendeurs de patate, mais je n'y crois pas vraiment.
Le 02/01/2024 à 10h41
Le 02/01/2024 à 10h44
Le 02/01/2024 à 10h52
Et surtout il n'y avait que ca à se mettre sous la dent.
Le 02/01/2024 à 10h54
Le 02/01/2024 à 11h02
Le 02/01/2024 à 14h18
Modifié le 02/01/2024 à 11h50
Et pis les anime japonais c'était quand même l'inverse, ils créaient le DA et ensuite les goodies.
C'est sur que tout ce qui est Tortues Ninja, Mask, etc... C'était du bon marketing ;)
Le 02/01/2024 à 10h55
La blague, quand on se rappelle que le seul fait d'arme de la 1ere "star" de télé-réalité en France c'est d'avoir couché dans la piscine (ce qu'elle a payé très très cher d'ailleurs).
Quand on n'a pas de cerveau on sort les boobs.
D'ailleurs à ce propos, je serais intéressé de voir la repartition H/F de ces influenceur.euse.s et leur remuneration respective, si qqun a ca sous le coude.
Le 02/01/2024 à 12h27
Je me demande si on ne va pas se transformer en consommateur virtuel: on laisse notre IAvatar surfer pour nous et dénicher les "bons plans" et nous acheter des trucs.
Le 02/01/2024 à 11h13
Mystère.
Le 02/01/2024 à 11h45
Le 02/01/2024 à 12h03
Trop triste
Le 02/01/2024 à 13h53
Le 02/01/2024 à 15h07
Le 02/01/2024 à 17h11
Pas plus tard que ce midi je mangeais avec un ami dans un resto rapide qui diffusait NRJ Hits à la TV. En regardant les clips rapidement, j'ai pas vu beaucoup de moches dans mon genre. Pourtant c'est pas généré par IA.
Et dans le cas présent de ces faux influenceurs, autant dire qu'ils sont générés selon les critères de leurs producteurs. In fine, c'est pas l'IA qui accentue la sur-représentativité d'une minorité, mais les personnes qui l'utilise dans le cas présent. On peut produire des gens moches avec l'IA générative, pas de problème là dessus. Perso ça fait partie des critères mêmes que je fais passer dans le prompt pour éviter de sombrer dans les clichés usuels de "gens beaux". Je préfère des profils plus ordinaires.
D'ailleurs au sujet des biais et de l'irréalité des clichés produits par l'IA, une expérience personnelle. En tant que photographe amateur, l'une des choses que j'aime le plus est de produire des images fidèles à la réalité, avec juste ce qu'il faut en retouche pour mettre en valeur ce que je souhaite sans dénaturer.
J'ai publié quelques photos sur des sites de stock footage pour espérer en vendre dessus. Quand j'ai comparé mes photos de Venise avec les autres disponibles sur la plateforme, je me suis demandé si j'ai visité la même ville. Toutes les photos avaient des couleurs hurlantes, fortes, lumière exacerbée, dénaturée, contrastes irréalistes. Pourtant j'y étais au mois de juin et il a fait très beau toute la semaine ! A côté de ça, mes images paraissent fades et tristes... Alors qu'elles sont fidèles à la réalité. Pour le coup, je ne m'étonne pas de ne faire aucune vente comparé à cet amas de faux. Et les smartphones avec leurs trouze mille filtres "améliorant" qui saturent à mort les couleurs et les contrastes n'aident vraiment pas.
Bref, s'pas l'IA qui est biaisée, c'est nous.
Le 02/01/2024 à 17h13
Le 02/01/2024 à 18h34
J'aime beaucoup le involontairement.
Le 03/01/2024 à 17h50
Le 05/01/2024 à 08h52
Le 07/01/2024 à 18h02