« Apple demande instamment au gouvernement d'amender le projet de loi afin de protéger un chiffrement fort de bout en bout dans l'intérêt de tous », rapporte la BBC. Dans un communiqué, l'entreprise explique pourquoi elle vient se rajouter à la longue liste des entreprises qui critiquent le projet de loi britannique Online Safety Bill qui propose une surveillance chiffrement de bout en bout (E2EE) :
« Le chiffrement de bout en bout est une capacité essentielle qui protège la vie privée des journalistes, des militants des droits de l'homme et des diplomates. Il aide également les citoyens ordinaires à se défendre contre la surveillance, l'usurpation d'identité, la fraude et les violations de données. Le projet de loi sur la sécurité en ligne constitue une menace sérieuse pour cette protection et pourrait exposer les citoyens britanniques à des risques accrus. »
Ce soutien d'Apple intervient alors que l'Open Rights Group, une des principales ONG britanniques de défense des libertés numériques, qui combat le projet de loi depuis des mois, vient d'adresser au gouvernement un courrier signé par 80 organisations internationales (dont l'EFF, EDRi, la Quadrature et Wikimedia) déplorant que « le Royaume-Uni pourrait devenir la première démocratie libérale à exiger l'analyse systématique des messages de chat privés, y compris ceux qui sont sécurisés par un chiffrement de bout en bout », et le « maillon faible du système mondial » :
« Étant donné que plus de 40 millions de citoyens britanniques et 2 milliards de personnes dans le monde utilisent ces services, cela représente un risque important pour la sécurité des services de communication numérique, non seulement au Royaume-Uni, mais aussi à l'échelle internationale. »
Le gouvernement a rétorqué à la BBC que « les entreprises ne devraient mettre en œuvre le chiffrement de bout en bout que si elles peuvent simultanément empêcher les abus sexuels odieux commis sur des enfants sur leurs plates-formes » :
« Nous continuerons à travailler avec elles pour trouver des solutions permettant de lutter contre la diffusion de matériel pédopornographique tout en préservant la vie privée des utilisateurs. »
Commentaires (11)
#1
C’est marrant de la part d’une société qui ne propose pas le chiffrement de bout en bout à ces clients
#1.1
C’est peut-être dans les cartons.
En tous cas, c’est dans l’intérêt de son image de protéger le E2EE.
Par contre, si le E2EE est finalement interdit de fait au RU, ne risquent-ils pas d’être particulièrement attaqués par les pirates sur le long terme ?
#1.2
C’est dommage de venir critiquer sans se renseigner avant :
https://support.apple.com/fr-fr/HT202303
#1.4
Merci pour l’info
J’avais zappé l’arrivée de cette option pour avoir le chiffrement de bout en bout sur iCloud (qui a été ajoutée il y a 6 mois).
#1.3
C’est faux. Apple propose le chiffrement de bout en bout sur la totalité des données iCloud depuis le janvier 2023. Ils appellent cela “Protection avancée des données” et cela concerne l’ensembles des données (à l’exception des données mails et calendrier).
#2
Si. Mais le principal pour le gouvernement britannique (comme pour tout gouvernement d’un pays démocratique, d’ailleurs), c’est de pouvoir dire : “on agit pour protéger les petits nenfants sur le farwestsansfoiniloiduninternetderegulé”.
Les dommages collatéraux seraient gérés par l’équipe suivante, donc OSEF.
#3
iMessage et FaceTime sont chiffrés de bout en bout.
Malheureusement, ce n’est pas le cas de iCloud (et notamment des sauvegardes).
#4
Des abus sexuels sur une messagerie
#5
Pourquoi ais-je l’impression qu’agiter le chiffon rouge de la pédophilie, de la part de ce gouvernement Britannique en particulier, sonne comme un prétexte populiste pour affaiblir les chiffrements des communications en général ?
Ça me fait penser à tout ce remue-ménage aux US entre le FBI et Apple qui avait refusé d’affaiblir leur chiffrage ou d’installer une backdoor pour aider à résoudre l’affaire de San Bernardino…
Je vous renvoie d’ailleurs à l’excellent article de Vincent Hermann, qui, quand il ne manie pas la sword tel un samouraï de l’ère Edo , est un excellent investigateur-journalisateur INpactifère.
(…à moins que ce ne soit pas le même Vincent ?… Possible, je vous rappelle que je suis vieux, SVP soyez indulgent )
Bref, mêmes arguments, mêmes résultats. La seule chose qui m’embête c’est que, dans ces polémiques essentiellement médiatiques, on dénigre les vertus de l’enquête classique, minutieuse, de base, et le travail des scientifiques qui récoltent et analysent les indices.
Tous deux ont pourtant, et depuis longtemps, prouvé leur efficacité. Faire croire au grand public que tout cela ne vaut rien et que seul “le crackage d’un iphone” peut débloquer absolument toute l’enquête et désigner à coup sûr les coupables relève a minima de l’exagération, voire du bas calcul politique.
#6
il faut vraiment que les politiciens trouvent une nouvelle excuse… Violer la vie privée des citoyens au nom de la lutte contre les abus sexuels sur les enfants…
Toujours la même rengaine.
#7
C’est le fait d’envoyer une dick pict sur la messagerie, ça choque les serveurs.