Ubisoft : des revenus en nette hausse, tirés par le fond de catalogue
Vous reprendrez bien un peu de Lapins Crétins ?
Le 19 juillet 2017 à 10h00
4 min
Économie
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C'est au tour d'Ubisoft de venir présenter ses résultats partiels pour le premier trimestre de son exercice 2017 - 18. L'éditeur y a tout simplement explosé ses objectifs, ce alors qu'aucun lancement majeur n'avait pris place.
Encore un nouveau trimestre satisfaisant pour Ubisoft. « Porté par le segment digital (sic), avec un investissement récurrent des joueurs en forte progression, et par la très bonne performance de notre back-catalogue, le chiffre d’affaires du premier trimestre est sensiblement supérieur à nos objectifs. Il est également en forte hausse de 45 %, et ce dans une période sans lancement majeur » s'enorgueillit ainsi Yves Guillemot, le PDG de l'éditeur.
Un chiffre d'affaires en explosion
Si le dirigeant parle de revenus « sensiblement supérieurs » aux objectifs, il s'agit en réalité d'un doux euphémisme. L'entreprise s'attendait à environ 170 millions d'euros sur son premier trimestre, il est en fait question de 202,1 millions d'euros, soit 45,2 % de mieux que l'an dernier à la même période (139,1 millions au Q1 2016 - 2017), et pas loin de 20 % plus haut que la barre qui avait été fixée.
Fort de ce bon démarrage, Ubisoft profite de l'occasion pour annoncer ses objectifs pour le prochain trimestre. Les revenus devraient atteindre 190 millions d'euros, soit 34 % de mieux qu'un an plus tôt, notamment grâce au lancement de Mario + Rabbids Kingdom Battle sur Nintendo Switch.
Les objectifs pour l'exercice en cours et le suivant sont maintenus, avec notamment 1,7 milliard d'euros de revenus sur 2017 - 2018 et 2,1 milliards sur 2018 - 2019. Le résultat opérationnel devra quant à lui atteindre respectivement 270 et 440 millions d'euros.
Le fond de catalogue fait tout le travail
Comme souvent au premier trimestre, c'est le fond de catalogue de l'éditeur qui représente la plus grosse partie du chiffre d'affaires. Cette fois-ci, il représente même 94,3 % des revenus (ou 190,4 millions d'euros) contre 91,1 % un an plus tôt. Aux yeux d'Ubisoft c'est plutôt une bonne nouvelle et cela montre que son activité permet de générer des revenus de manière récurrente.
Les ventes dématérialisées représentent quant à elles 80,4 % du chiffre d'affaires (ou 162,4 millions d'euros,+ 55 % sur un an). Un score lui aussi en progression puisque l'an dernier il n'était question que de 75,3 %. Les dépenses récurrentes des joueurs, une catégorie regroupant les revenus issus de la vente d'objets virtuels, de DLC, de Season Pass, d'abonnements et de publicités, sont elles aussi en plein essor. À 83,1 millions d'euros, elles sont en progression de 73,4 % sur un an et représentent 41 % du chiffre d'affaires total de ce trimestre.
L'Amérique du Nord et la PS4 comme principaux marchés
Ubisoft a également donné quelques détails sur la répartition de son chiffre d'affaires en fonction des zones géographiques et des différentes plateformes disponibles. L'Amérique du Nord reste le marché le plus important pour l'éditeur, où il a réalisé 50 % de ses revenus ces trois derniers mois. L'Europe compte pour 32 % du total, et le reste du monde cumule les derniers 18 %.
Autre enseignement intéressant : les consoles d'ancienne génération ne comptent désormais plus pour grand-chose. PlayStation 3, Wii, Wii U et Xbox 360 ne comptent plus que pour 2 % des revenus de l'entreprise, contre 8 % un an plus tôt. La part du PC se réduit également et n'est plus que de 21 %, soit 5 points de moins qu'il y a un an. La Xbox One est la deuxième plateforme la plus populaire avec 22 % des revenus (23 % il y a un an) tandis que la PS4 caracole en tête avec 44 % du CA, contre 31 % l'an dernier. Les 11 % manquants sont principalement l'œuvre du mobile et des produits dérivés (livres, figurines...).
Une petite dernière pour Vivendi
Enfin, l'éditeur s'est gardé une dernière cartouche. Ubisoft a annoncé le refinancement d'une partie de sa dette, avec la signature d'un nouveau crédit syndiqué d'un montant de 300 millions d'euros, devant principalement servir à en recouvrir un autre de 250 millions d'euros souscrit en 2014.
L'opération a été conclue le 18 juillet avec un taux moins élevé et une maturité plus longue (mais non-précisés).Des éléments qui « confortent » la situation financière de l’éditeur, qui « dispose de l’ensemble des moyens nécessaires à son développement ambitieux ». En filigrane, on comprend que l'éditeur veut rappeler au monde qu'il se débrouille très bien sans Vivendi, qui reste malgré tout son actionnaire principal et n'a pas totalement exclu l'idée d'une OPA hostile.
En bourse, l'ensemble de ces annonces mène à une hausse de 6 % de l'action Ubisoft au moment où nous écrivons ces lignes. L'éditeur est ainsi valorisé à 5,8 milliards d'euros, soit 52 % de plus qu'au début de l'année et 45 % de mieux qu'il y a un an.
Ubisoft : des revenus en nette hausse, tirés par le fond de catalogue
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Un chiffre d'affaires en explosion
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Le fond de catalogue fait tout le travail
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L'Amérique du Nord et la PS4 comme principaux marchés
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Une petite dernière pour Vivendi
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 19/07/2017 à 10h20
Pouarf, quand je vois tous ceux qui achètent encore et toujours des skins ou des boost sur R6 Ghost, alors que le jeux n’est pas des plus récents, je me dis que certains ont les moyens ! :)
Couplé au catalogue, au nombre de joueurs, et a tout ce qu’ils vendent ! C’est dommage j’aimerais bien connaitre le détail DLC / Contenu / Season Pass / etc….Bon… après… les lapins crétins, j’ai du mal à imaginer ce que ca peut représenter et ce qu’on peut y acheter " />
Le 19/07/2017 à 10h37
C’est assez logique que les ventes PC baissent un peu avec leur politique de ne plus vendre de version boite. Même si celles-ci ne contenaient qu’un code d’activation, on perd le côté “je peux offrir ce jeu pour l’anniversaire de mon neveu” ou les ados qui vont acheter le jeu en payant en espèces car ils n’ont pas de CB. Ce que permet de faire les versions console.
Le 19/07/2017 à 11h59
Mwai, je ne suis pas convaincu que ce soit le cœur du problème… Les ventes en démat ont beaucoup d’avantages également.
Niveau Marketing sur les consoles, MS et Sonny mettent le paquet quand même…. Et c’est tellement plus simple d’installer une console “clef en main”.
Etant un éternel joueur de PC, même si ce n’est pas le cœur du problème non plus, ce qui me manque le plus dans les jeux récents, c’est le mode LAN….
Le 19/07/2017 à 12h26
Sur pc, y’a aussi uplay, qui me fait boycotter une bonne partie de leur catalogue… je pense pas être le seul, vu la réputation du soft sur le net.
Le 19/07/2017 à 12h47
Logique qu’ils mettent le paquet sur le démat’ étant donné que ça leur évite de payer 15000 intermédiaires qui prennent chacun leur commission. Et ils sont sûrs de vendre leurs jeux au prix où ils le veulent. De toute façon, les gens achèteront quand même au prix fort si c’est le seul moyen de l’obtenir (hors piratage, marché gris, etc).
Quand tu vois que les jeux PC des gros studios (Ubi, EA, Activision…) sont grosso modo à 60€ mais que le jour de la sortie, tu peux les avoir à 45-50€ en boite à la Fnac ou chez Amazon, le calcul est vite fait: disponible en démat’ uniquement sur la plateforme de l’éditeur. Ubi fait quand même un peu de résistance sur Steam, mais ça ne fait qu’enchainer les DRM: Steam lance Uplay qui lance le jeu.
Le 19/07/2017 à 12h47
Mouais, c’est la proportion qui a baissé, rien n’indique une baisse des ventes totale dans leurs chiffres là " />
Le 19/07/2017 à 12h53
Perso avant d’acheter un jeu PC je vérifie si l’éditeur est Ubisoft et si c’est le cas, je n’achète pas… J’ai eu affaire une fois à Uplay, il n’y en aura pas de deuxième ! Après, je ne sais pas si ça suffit à expliquer la proportion des ventes PC.
Le 19/07/2017 à 12h56
Le dématérialisé doit y être aussi pour quelque chose dans la baisse des ventes PC ; car bon dl 10 Go à ~1Mo/s… Tour le monde n’a pas la fibre ou du VDSL.
Le 19/07/2017 à 13h06
Attention, on parle ici de baisse de la part du PC dans le total. Pas des ventes brutes de jeux PC.
On passe de 26 % de 139 millions d’euros (~36 M€) à 21 % de 202 millions d’euros (~42 M€)
Le 19/07/2017 à 13h44
les lapins crétins contre le grand méchan loup, heu Vivendi?
ça va faire un carton en France " />
Le 19/07/2017 à 14h24
Le 19/07/2017 à 15h07
Le 20/07/2017 à 06h50
Je n’ai jamais compris ce bashing lourdingue sur uplay, je n’ai jamais eu de pb avec ce soft pour ma part.
Bon après, chez Ubi, je ne joue qu’aux Anno. Je crois me souvenir qu’il y avait des pb de servers à la sortie du 2070, mais ça avait été vite résolu.
Le 20/07/2017 à 06h52
y a pas à dire, sans présumer de l’avenir, on peut déjà dire que la menace de vivendi a eu pour effet de donner un bon coup d’électrochoc a ubi.
je suis par contre sans voix sur le 80% de démat: c’est énorme!
Le 20/07/2017 à 08h03
Le 20/07/2017 à 08h36
Oui fin c’est 80 % de démat sur un trimestre sans aucun lancement autre que des DLC " />
Le chiffre devrait être très différent au quatrième trimestre avec la sortie d’Assassin’s Creed et toute sa clique " />
Le 20/07/2017 à 08h59
aah ok ça remet les choses en perspective
ça m’apprendra à lire mieux^^
Le 20/07/2017 à 09h04
Le 20/07/2017 à 12h01
D’où le terme “marché gris” dans mon message. Instant Gaming et consorts, c’est borderline et ne rentre pas pour moi dans les revendeurs de clés démat’ officiels. Car acheter une clé Russe à 10€ et le revendre 30€ à des Européens, celui qui se fait un max de blé dans l’histoire, c’est le revendeur, pas Ubi/EA… Un bon article à ce sujet chez canard PC:https://www.canardpc.com/360/g2a-haro-sur-les-flibustiers-de-la-cle-steam
Il y en avait un plus ancien et qui traitait de tous les acteurs du marché gris chez CPC aussi mais impossible de mettre la main sur le lien.
Le 20/07/2017 à 12h18
Toutafé, surtout que beaucoup oubli la merde intersidéralle qu’était Steam a ses débuts aussi (rien que la couleur verte caca d’oie là " />)…
Tout évolue.
Le 20/07/2017 à 15h32
G2A est un site d’achat/Revente, il y a bon nombre de clés douteuses, ce n’est pas très fiable. Instant-Gaming, les clefs sont neuves et garanties. Après, elles viennent d’autres pays ou alors ils profites des taux de change, franchement, je ne vois pas ce que ca change ? Libre à UBI d’augmenter le prix de leurs clefs s’ils le désirent, c’est encore eux qui les génèrent et vendent à l’origine…
Les éditeurs font du zonage pour le prix des jeux démat, et la France est toujours dans les plus cher, devant les Pays de l’Est, d’Afrique et même d’Amérique vu que c’est une bête conversion 1$ = 1€. Pourquoi on est le dindon de la farce ? Pour autant, ils ne font pas de blocage des clés pour qu’elles ne fonctionnent que dans le pays d’achat. Ce serait vraiment “abusé” et ca a déjà fait des vagues quand certains l’ont fait par le passé. Le jour ou ils le font, ca devrait finir devant la commission Européenne je pense… de plus, il faut mieux avoir des joueurs qui ont acheté le jeux en Russie et qui consomment des DLC ou Objets Virtuels que pas de joueur.
Fais-toi un compte steam dans un pays de l’Est via un VPN, regarde les prix sans qu’il y ait d’intermédiaire pour autant…
Si en parlant de démat, tu parles des éditeurs, je suis d’accord que c’est plus cher en démat, et c’est bien la qu’il y a un problème…