Conflit avec Canal+ : la lettre de la SACD au CSA
Sous l'olivier
Le 21 juillet 2017 à 14h25
3 min
Droit
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Lorsqu’on se retrouve face à un débiteur récalcitrant, la voie royale est la procédure devant les tribunaux. Une autre technique est celle du billard à trois bandes. C’est ce que tente la SACD dans son conflit avec Canal+, qui en appelle désormais aux leviers du CSA.
Depuis plus de six mois, Canal+ a fermé le robinet cher aux sociétés de perception et de répartition des droits. Assoiffée d'économies, la chaîne essaye d’obtenir par ce biais, un joli rabais sur les flux versés aux SPRD. Ce différend, qui se dénoue en principe hors de la place publique, a pris depuis quelques semaines le chemin du tribunal de grande instance de Nanterre. La SACD, la SACEM et les autres sociétés civiles impliquées ont déjà reçu le soutien de Françoise Nyssen.
La ministre de la Culture, après avoir reçu les dirigeants de Canal+, a considéré qu’ « aucune stratégie de réduction des coûts, fût-elle justifiée par la volonté d’améliorer la situation financière, ne saurait exonérer une entreprise des obligations qui découlent de ses contrats avec les sociétés d’auteurs. Ces contrats permettent la rémunération de dizaines de milliers d’auteurs et de créateurs pour la diffusion de leurs œuvres et doivent être nécessairement préservés ».
Comment attirer l'attention du CSA
Jean-Noël Tronc, numéro un de la Sacem, a tenté une approche moins fine, en comparant la situation de Canal+ à Netflix, YouTube ou encore Amazon. « Ces acteurs ont tous passés des accords avec nous et aujourd'hui ils nous paient ! La position de Canal+ est d'autant plus incompréhensible que les auteurs sont tous solidaires de la situation du groupe et sont prêts à se mobiliser pour lui quand cela s'avère nécessaire, y compris au niveau européen ».
La SACD ne démord pas. Elle a écrit pour sa part à Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel afin « d’attirer » son attention sur ce blocage afin de dénoncer le comportement « inédit » et « inadmissible » du groupe Canal+.
Dans ce courrier, Pascal Rogard dénonce la tentative diversion de Canal+ visant à « jeter l’opprobre sur la gestion des sociétés de gestion pour mieux justifier l’absence de paiement des rémunérations des auteurs » (notre actualité).
Canal+ en indélicatesse avec les engagements pris devant le CSA ?
Surtout, le directeur général de la SACD soulève bruyamment devant les yeux du CSA « une question particulière de régulation audiovisuelle est posée » écrit-il avant de suggérer une piste de régulation : « le comportement de Canal+ ne nous semble pas correspondre aux obligations des engagements pris et à l’éthique qui doivent être ceux d’un groupe audiovisuel bénéficiant de quatre autorisations de fréquences hertziennes ».
Pariant sur une éventuelle surdité de l’autorité administrative indépendante, le DG de la SACD « espère que le CSA saura exercer sa plus grande vigilance et rappeler aux dirigeants de ce groupe audiovisuel, qui se vante d’être un partenaire majeur de la création française, que le respect des droits et des rémunérations des auteurs est aussi un devoir et une exigence pour un groupe bénéficiant de fréquences publiques ».
Conflit avec Canal+ : la lettre de la SACD au CSA
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Comment attirer l'attention du CSA
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Canal+ en indélicatesse avec les engagements pris devant le CSA ?
Commentaires (20)
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Abonnez-vousLe 21/07/2017 à 15h36
Mr Rogard, Mr Boloré vous salue bien et ne vous donnera rien, le CAC40 est supérieur au lobbyiste de la culture " />
Le 21/07/2017 à 15h36
En effet, quand certaines sociétés de perception se prennent une marge qui atteint 54%, on peut comprendre que Canal+ cherche à faire bouger les choses au profit des auteurs (ou secrètement, récupérer cette marge pour soi et intégrer en interne une société de répartition à la marge confortable?). Le fond est louable, la forme un peu moins…
Sans parler, à priori, des délais de paiement des artistes, qui permettent à ces sociétés de jouer en bourse comme peuvent le faire certaines banques…
Le 21/07/2017 à 15h40
En plus Canal+ est plus taxé que les autres pour le CNC
“Depuis 2008, une taxe qui ponctionne Canal + plus largement, ”
Cf. Le Monde
Le 21/07/2017 à 15h41
Pis là c’est plus du petit pirate qu’on fait peur avec un email en-tête HADOPI. Y a des milliards en jeu, et des avocats de compet.
Le 21/07/2017 à 15h41
Bon, sans vouloir défendre les zéyandrouah (je télécharge plus pas de séries TV, je peux me le permettre !), il y a quand même un contrat entre Canal+ et les sociétés en question, et une rupture de contrat présumée du côté de Canal+.
Je doute fort que la chaîne cryptée soit totalement innocente en la matière, mais c’est désormais à la justice de trancher.
Par contre, les grosse gueulantes des zéyandrouah, c’est pas à leur honneur, et ils feraient mieux de la mettre en veilleuse pendant la durée de la procédure. Tous les juges ne sont pas Marie-Françoise Marais…
Le 21/07/2017 à 19h26
La grosse chienne de Rogard qui voudrait corréler son petit problème a l’attribution de fréquences publiques..
Laisse donc le public là où il est, crapule. Ton souci est privé, règle le en privé.
Le 22/07/2017 à 08h43
Le 22/07/2017 à 10h38
sans vouloir jouer les pessimistes, j’ai de la peine à imaginer canal plus jouer les chevaliers blancs des auteurs, à la fois contre les sociétés de gestion et ses propres concurrents (pour une fois qu’ils en ont) supposés être les bourreaux de la culture (quand on voit ce que par exemple netflix produit c’est difficile).
A mon sens, ils devaient être un peu en difficulté, et on voulu profiter de leur poids sur la création en France pour retarder un peu leur paiement. D’ailleurs, le fait que les sociétés de gestion aient choisi la voie de la place publique plutôt que celle de la justice plaide un peu dans ce sens.
Je rejoint ton avis sur les sociétés de gestion et leur efficacité par contre.
Le 22/07/2017 à 11h38
C’est juste du racket légal en fait leur business.
Le 22/07/2017 à 12h06
Le 22/07/2017 à 21h00
+1 000 !!!
Le 23/07/2017 à 11h52
Le 23/07/2017 à 13h50
Le 24/07/2017 à 08h40
Je crois que je m’en fous car on ne parle pas du logement de bolloré, et que la justice va se prononcer sur le fond de l’affaire de toute façon.
C’est bien de faire des analogies “les petits pauvres vs les grands riches”, et il y a beaucoup à dire. Donc inutile d’utiliser des fausses véritées (façon trump) en “oubliant” certains faits.
Le 24/07/2017 à 09h25
Le 25/07/2017 à 09h41
Et les foutre tous en taule, ça serait pas plus simple ?
Le 21/07/2017 à 14h40
ça me fait toujours marrer de voir les vautours de la culture appeler à l’éthique… :|
Le 21/07/2017 à 14h46
Traduction :
“Oh les affreux vilain pas bo !!!
Il ne veulent pas donner une petite obole !!!”
Sans commentaire ! " />
Le 21/07/2017 à 14h50
De façon simple, messieurs du CSA, sortez la Grosse Bertha pour obliger Canal à cracher le liquide." />
Le 21/07/2017 à 15h14
Euh c est comment qu’ ils disent , le téléchargement c est pas rémunéré les auteurs et c est du vol.
Mais que L hadopi ? 😎